Auteur/autrice : Dominique

Mammifères d’Afrique – African Mammals – Revue du WEB – Octobre 2022

Liens vers l’actualité WEB de la faune africaine – Links to WEB African Wildlife News.

Préservation / Conservation:

RDC : L’histoire de détermination du couple Chantereau protecteur des primates.
AFRIQUE : près de 66% de la faune sauvage a disparu depuis 1970.
CÔTE D’IVOIRE : 50 % des forêts de mangroves, perdu en près de 30 ans.
A Second Chance for Endangered Lions.
Un projet de conservation du rhinocéros blanc tente de changer la donne en incluant la communauté locale.
CÔTE D’IVOIRE/LIBERIA : vers la conservation du complexe forestier Taï-Grebo-Sapo.
The tragic human cost of elephant translocations.

Braconnage / Poaching – Trafic / Traffic – Commerce / Trade – Chasse / Hunting:

Rhino poaching conspiracy ruling boosts conservation efforts.
En Afrique, des bébés chimpanzés pris en otage.
Poaching surges in the birthplace of white rhino conservation.
GABON : quatre présumés trafiquants d’ivoire, risquent dix ans de prison.
Ugandan ivory trader sentenced to life in prison.
Inside South Africa’s Brutal Lion Bone Trade.
UWA hunts for residents who slaughtered chimpanzee for meat.

Primates:

How climate change is driving monkeys and lemurs from trees to the ground.
Easygoing bonobos accepting of outsiders.
Older Barbary macaques show limited capacity for self-regulation to avoid hazardous social interactions.
Humans & Chimpanzees Both Have A Propensity To Time Our Steps To Those Of Others.
Cascading effects of social dynamics on the reproduction, survival, and population growth of mountain gorillas.
See rare photos of chimpanzees treating their wounds with insects.
This weird-looking primate’s extra-long fingers give it an extra-gross talent.

Herbivores / Herbivorous:

The state of Africa’s rhino.
Desert elephants are finding friends in the drylands of Namibia.
Mapping potential connections between Southern Africa’s elephant populations.
Elephants have more facial neurons than any other land mammal.

Carnivores / Carnivorous:

How Bomas Save Zambia’s Lions.
Where have all the lions gone? Establishing realistic baselines to assess decline and recovery of African lions.
Honey Badger Takes On Three Leopards At Once, Emerges From The Brawl Without A Scratch.
The rare case of a lioness with a mane.
Spotted hyenas exposed to daytime pastoralism do just fine.

Autres mammifères / Others mammals:

‘Critically endangered’ listing for East African dugong population is needed.
The « earth pig » of Africa – Aardvark.

Autres nouvelles / Others news:

Nouvelle raffinerie au Nigeria : « c’est une véritable catastrophe » pour la réserve forestière de Stubbs Creek.
Australian oil and gas firm Invictus awarded carbon offset project in Zimbabwe.
L’exploitation minière a de graves conséquences sur la nature et les communautés.
Mines take their toll on nature and communities.
RDC : Le parc national des Virunga face à une double menace.
Cameroon bets on ecotourism to reduce human-wildlife conflicts.

 

Hippopotame amphibie

Hippopotamus amphibius (Linné1758)

Hippopotamus, Common hippopotamus

Ordre des Cétartiodactyles, famille des Hippopotamidés, genre Hippopotamus

Hauteur au garrot: 1,5 m en moyenne.
Poids du mâle: 1,6 à 2 tonnes.
Poids de la femelle: 1,4 tonnes.
Longueur de la queue: 35 à 50 cm.
Gestation: 225 à 250 jours.
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: Environ 30 ans à l’état sauvage, 50 ans en captivité.

Lien vers fiche IUCN.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame communhippopotamus amphibius – Parc National du Lower Zambezi – Zambie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description
L’hippopotame amphibie ou hippopotame commun est le troisième plus gros mammifère terrestre.
Son corps est en forme de barrique pourvu d’une grosse tête dans le prolongement d’un large cou ramassé.
Les membres courts sont prolongés par 4 doigts pourvus d’onglons larges et épais, la queue est courte, épaisse, aplatie et terminée par une touffe de poils noirs.
Le dimorphisme sexuel est marqué par la différence de taille, les mâles sont plus gros que les femelles et le relief du crâne est plus marqué chez les premiers.
La tête de l’hippopotame amphibie est grosse en proportion du corps, le museau est carré et la gueule largement fendue.
Les yeux et les narines sont proéminents, ces dernières sont petites et rapprochées, les oreilles très mobiles, sont courtes et dressées. Des poils épais sont présents autour de la bouche.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibiehippopotamus amphibius

Lorsque l’hippopotame est partiellement immergé, seuls les yeux, les oreilles et les narines peuvent émerger.
La peau de ce mammifère, lisse en apparence mais légèrement striée est de couleur brun chocolat à brun rougeâtre. Elle est plus claire sur le ventre, les joues et la gorge (rosée). Cette peau est glabre (mis à part quelques poils dispersés) elle est plus claire autour des yeux, des oreilles et de la bouche.
Le derme de l’animal est souvent couvert de blessures, entailles et cicatrices (plus souvent chez les mâles). Ces blessures attirent fréquemment les pics-boeufs qui nettoient les plaies mais boivent aussi le sang et mangent de la chair. Lors de la sécrétion d’un mucus protecteur contre le soleil et le dessèchement, cette peau devient rouge à rose-violacé.
Certains animaux présentent parfois des décolorations roses sur les pattes et une partie du corps.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibiehippopotamus amphibius – Parc National de la Ruaha – Tanzanie

1.2. Sous espèces
En attendant des analyses génétiques plus poussées, 5 sous espèces sont couramment évoquées:
Hippopotamus amphibius amphibius (de l’Est de la Gambie à l’Ethiopie, Nord RDC, Tanzanie et Mozambique). Eteint en Egypte.
Hippopotamus amphibius tschadensis (Tchad et Nigeria).
Hippopotamus amphibius kiboko (Kenya, Somalie).
Hippopotamus amphibius constrictus (Angola, Sud RDC, Namibie).
Hippopotamus amphibius capensis (du Sud Zambie à l’Afrique du Sud).
Les différences qui distinguent ces sous espèces en dehors de la zone géographique de résidence sont liées à la morphologie du crâne.
Il existe également en Afrique un autre genre d’hippopotame, l’hippopotame nain ou pygmée.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusGroupe d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Ishasha River – Ouganda

2. Comportement

2.1. Comportement général
L’hippopotame commun est un mammifère semi aquatique qui passe le plus clair de ses journées dans l’eau et sort sur terre la nuit pour s’alimenter.
Ce comportement est variable en fonction des conditions météorologiques (chaleur et ensoleillement), si le temps est couvert, il peut sortir de l’eau pour faire la sieste sur les berges ou un banc de sable.
L’hippopotame amphibie est un animal grégaire vivant dans une structure sociale de type harem, la taille des groupes est très variable en fonction du lieu et des saisons (abondance de l’eau). Ces groupes sont constitués de femelles, de jeunes, de mâles subordonnés et d’un mâle dominant qui défend farouchement son harem.
Un mâle peut être à la tête d’un groupe pendant 12 ans.
Lorsque l’eau est abondante la taille des groupes va de 5 à 30 individus, mais lors des périodes de basses eaux les hippopotames peuvent être contraints à des regroupements de plus de 100 individus (Rivière Luangwa en Zambie par exemple). Parfois les conditions sont telles qu’ils sont au contact les uns des autres à peine immergés dans la boue et leurs excréments (Parc National de Katavi en Tanzanie).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotames amphibies dans la bouehippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

L’hippopotame est plutôt sédentaire et ne change de point d’eau que par nécessité en cas d’assèchement de celui-ci ou suite à des conflits entre mâles.
Malgré son aspect lourdaud, il est capable de se déplacer facilement à plus de 30 Km/h sur de courtes distances à terre.
Sous l’eau, il peut également se déplacer rapidement en marchant sur le fond ou en effectuant des petits bonds.
En cas de danger il s’immerge complètement pendant quelques minutes, le reste du temps il se tient en immersion partielle avec la tête et le dos émergé. Sa morphologie lui permet de se tenir sous l’eau avec uniquement le sommet de la tête (narine, yeux et oreilles) hors de l’eau.
Pour aller s’alimenter, ces animaux sortent toujours de l’eau par les mêmes endroits et façonnent ainsi les berges des mares, lacs et rivières (voir en 8.2.)
Les affrontements entre mâles rivaux vont de simples intimidations jusqu’à des combats violents. Ces affrontements sont plus fréquents en saison sèche lorsque la concurrence est exacerbée par plus de promiscuité.
Les comportements d’intimidation se traduisent par des bâillements suivi de charges gueule grande ouverte. L’adversaire se soumet en baissant la tête et en faisant claquer sa bouche ou affronte son rival de face gueule ouverte. Ces combats sanglants provoquent des blessures profondes infligées par les incisives, l’issue peut être mortelle. Après un combat, le perdant est expulsé et prend en général la fuite.
Vers l’âge de 8 à 11 ans les hippopotames mâles sont suffisamment forts pour affronter le mâle dominant à la tête d’un harem.
Lorsqu’elles ont des petits, les femelles peuvent aussi être agressives.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusCombat d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Parc de la Ruaha – Tanzanie

2.2. Communication
Chez l’hippopotame amphibie, la communication vocale est très variée avec un registre vocal conséquent et très sonore allant des infrasons jusqu’à des cris puissants de 120dB.
Ce mammifère est très bavard dans l’eau de jour comme de nuit et notamment lors du retour à l’eau après la phase d’alimentation nocturne.
La communication olfactive est également utilisée chez l’hippopotame par le marquage territorial avec ses excréments «pulvérisés» (urine et fèces) en agitant vigoureusement la queue sur des buissons, des rochers, de grandes touffes d’herbe. Ce marquage par déjections se fait aussi bien à terre que dans l’eau.

2.3. Comportements particuliers
Chez l’hippopotame commun, des comportements particuliers ont été observés. Certains sont rares et exceptionnels, d’autres sont récurrents.
Des hippopotames ont été observés portant assistance à d’autres animaux pour les sauver de la noyade (impala) ou d’attaques de crocodiles.
A contrario, certains ont été vu attaquant et tuant d’autres animaux ou jouant avec des carcasses flottantes.
Certaines populations aiment prendre des bains de mer (Archipel des Bijagos en Guinée Bissau, parc national de Loango au Gabon).
En 1930 dans la province du Cap oriental en Afrique du Sud, un hippopotame solitaire surnommé Huberta a parcouru près de 1.600 km puis a résidé 6 mois dans le village de Port St Johns. Il a été tué par des fermiers et a terminé naturalisé dans un musée.
Dans les années 1980 à Am-Timan au Tchad, une femelle hippopotame solitaire se laissait monter placidement sur le dos par les enfants du coin.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusAccouplement d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

3. Reproduction
Les hippopotames amphibies atteignent la maturité sexuelle vers 6 à 8 ans pour les femelles et 7 à 8 ans pour les mâles.
L’accouplement a lieu sous l’eau et est suivi d’une gestation d’environ 8 mois (225 à 250 jours).
Quelques jours avant la naissance, les femelles gestantes s’éloignent du groupe et mettent bas sur terre ou en eau peu profonde.
Les nouveaux nés pèsent de 25 à 55 Kg et suivent rapidement leur mère sous l’eau. Environ 2 semaines après la naissance, la mère et son petit rejoignent le troupeau.
Les femelles hippopotame sont à nouveau en chaleur environ 50 jours après la mise bas et peuvent donner naissance à 1 petit tous les 2 ou 3 ans.
L’allaitement par 2 mamelles inguinales dure environ 8 mois, il a lieu sur terre, puis dans ou sous l’eau. Le petit est sevré vers l’âge de 8 à 14 mois et commence à brouter vers 6 à 8 semaines. Il pait régulièrement vers 4 à 6 mois.
Les Jeunes sont élevés en crèche, il arrive parfois qu’ils soient écrasés par les adultes en cas de panique ou de combats entre mâles.
Vers 4 ou 5 ans, les jeunes mâles quittent spontanément le groupe natal ou sont expulsés vers 6 ans par le mâle dominant.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusFemelle et son jeunehippopotamus amphibius – Parc Queen Elizabeth – Canal Kazinga – Ouganda

4. Biologie et anatomie
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusL’hippopotame amphibie possède une dentition particulière, avec 2 incisives droites, de section ronde dirigées vers l’avant et 2 canines aplaties latéralement, légèrement courbes vers l’arrière très développées surtout pour la mâchoire inférieure (hypertrophiées chez le mâle). La longueur moyenne de celles-ci (depuis la gencive) est d’environ 22 cm pour le mâle et de 14 cm chez la femelle, mais elles peuvent, chez le mâle atteindre 30 à 40 cm, avec un record de 58,4 cm enregistré au Congo Belge.
La croissance de ces dents, à l’ivoire plus dur que chez les éléphants, est continue et la taille limitée par l’usure.

La bouche de l’hippopotame peut s’ouvrir à 150° et est munie de grosses lèvres, les mâchoires sont muent par de puissants muscles.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame gueule ouvertehippopotamus amphibius – Parc national de Katavi – Tanzanie

L’épiderme de cet animal est fin mais le derme est épais. Epaisseur pouvant aller jusqu’à 6 cm sur le dos et les flancs, il représente à lui seul environ 18 % du poids de l’animal. Sous cette peau, l’hippopotame dispose d’une épaisse couche de graisse.
De rares poils clairsemés sont présents sur le corps, parfois plus abondants sur le mufle. Ceux de l’extrémité de la queue sont longs et raides.
La peau de l’hippopotame commun sécrète une substance alcaline allant de l’incolore au brun rougeâtre. Celle-ci est produite par des glandes sous cutanées et possède des propriétés antiseptiques et filtrantes pour les rayons ultra violets.
Au soleil, les hippopotames se déshydratent rapidement, environ 3,5 fois plus vite qu’un humain.
Cette peau est fragile, des plaies sont souvent visibles sur les flancs et le dos des adultes surtout des mâles. Malgré le fait de séjourner dans des eaux parfois très sales ces blessures s’infectent rarement.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame à la peau dépigmentéehippopotamus amphibius – Rivière Ishasha – Ouganda

Pourvu d’orbites oculaires et de narines surélevées, ce mammifère peut voir, entendre et respirer tout en ayant la quasi totalité du corps en immersion.
Les oreilles sont petites en proportion de la taille de l’animal. L’hippopotame amphibie possède une bonne audition et une bonne vue (y compris nocturne).
Il est capable de faire des apnées de 4 à 5 mn, lors de celles-ci sa fréquence cardiaque chute de 60 à 20.
L’hippopotame possède un gros estomac à 4 compartiments, 3 chambres de fermentation plus 1 pour la digestion gastrique.
Il ne possède pas de vésicule biliaire ni de caecum et bien que sont appareil digestif s’en rapproche, cet animal n’est pas un ruminant.
Cet animal est sensible à la peste bovine et à l’anthrax (Lors de l’année 1987 en Zambie 4.000 hippopotames sont morts de cette dernière).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusEmpreinte et patte d’hippopotame – hippopotamus amphibius

5. Régime alimentaire
Pour l’anecdote, dans le «Buffon des familles» (vers 1860) il est écrit « il chasse le poisson et en fait sa proie ».
En réalité, l’hippopotame amphibie est un herbivore qui mange de l’herbe, des branches, des rhizomes, des racines, des plantes aquatiques et des fruits comme celui (coriace) de l’arbre à saucisse (kigelia africana).
Il préfère les graminées rases qu’il broute en les pinçant et en les arrachant avec ses lèvres cornées. En cas de pénurie d’herbe il peut consommer des bouses d’éléphants et les jeunes hippopotames peuvent parfois manger les excréments de leurs ainés.
Un adulte consomme quotidiennement environ 40 kg de nourriture mais jeûne parfois en saison sèche.
Il se nourri principalement la nuit et peut parcourir de longues distances en fonction de la disponibilité et de la qualité de la nourriture. Cela peut aller de plusieurs centaines de mètres à quelques kilomètres (observé jusqu’à 30 km).
Après cette période de nourrissage qui dure de 5 à 8 heures, il est en principe de retour dans l’eau avant le lever du soleil mais toujours avant les heures chaudes (variable en fonction des saisons et de la météo).
Lorsque des populations d’hippopotames communs vivent près des humains il est fréquent qu’ils provoquent des dégâts dans les cultures en consommant du maïs ou des choux.
Il arrive parfois qu’ils consomment de la viande sur des carcasses y compris celles de congénères.
Il a été exceptionnellement observé des hippopotames en train de tuer des antilopes (Impala, gnou, bétail).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibie broutanthippopotamus amphibius – South Luangwa – Zambie

6. Prédateurs
Lions surtout pour les jeunes mais parfois des adultes. Possible prédation par des hyènes pour des jeunes et plus rarement par des crocodiles pour les nouveaux nés.

7. Habitat, distribution et évolution des populations

7.1. Habitat
L’hippopotame amphibie est dépendant de l’eau, il habite les rivières, les fleuves, les lacs, les étangs et les marais à condition que les rives de ces points d’eau soient bordés par des pâturages ou à défaut peu éloigné de ceux-ci.
Il préfère les eaux calmes et peu profondes avec si possible une température comprise entre 18 et 35 °C.
Cependant, en saison sèche il saura se contenter de mares de boue même peu profondes.
Il évite les berges rocheuses, abruptes et fortement boisées.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Fleuve Niger près d’Ayorou – Niger

7.2. Distribution
L’hippopotame commun est endémique de l’Afrique.
Il était autrefois présent dans toute l’Afrique Sub Saharienne et la vallée du Nil avec une abondance plus marquée dans les zones tropicales. Il n’est pas ou peu présent dans les zones forestières équatoriales (peu de pâturage).
La distribution actuelle s‘étend d’Ouest en Est depuis le Sénégal et la Gambie jusqu’au Soudan, à l’ Ethiopie et la Somalie , puis vers le Sud jusqu’au Delta de l’Okavango au Botswana, la rivière Kunene en Namibie et au Nord Est de l’Afrique du Sud (autrefois jusque dans la province du Cap).
Son habitat s’étend du niveau de la mer jusqu’à 2.400 mètres d’altitude.
Il est encore présent dans 34 pays d’Afrique principalement dans des aires protégées.
En 1998, la population totale d’hippopotames commun était estimée à environ 157.000 individus dont la moitié en Afrique de l’Est. Les plus grosses populations actuelles résident en Tanzanie et en Zambie.

7.3. Evolution des populations
Les populations d’hippopotames sont en déclin dans 18 des 34 pays où celui-ci est encore présent, principalement en Afrique de l’Ouest.
Il était encore résident en Egypte jusqu’en 1700 où il peuplait la vallée du Nil jusque dans son delta.
Les causes de sa régression sont multiples, la chasse (principalement pour la viande mais aussi pour l’ivoire), les sécheresses, le braconnage, la perte et la fragmentation de l’habitat lié au changement d’utilisation des terres et à la construction de barrages.
L’hippopotame amphibie était chassé depuis l’antiquité sur les rives du Nil. De nombreuses ethnies pratiquaient des chasses traditionnelles pour la chair, Bisas en Zambie, Tongas au Zimbabwe, Sorkos au Niger. La peau était également utilisée pour fabriquer des cordes (CentreAfrique), des cannes ou des cravaches.

L’ivoire des dents d’hippopotames est depuis longtemps convoité. Vers 1880 le Buffon des familles précise que « cette matière des dents canines de l’hippopotame est si blanche, si nette et si dure qu’elle est de beaucoup préférable à l’ivoire pour faire des dents artificielles et postiche ». Pendant longtemps il en a été également fait des fume-cigarettes et des manches de parapluies.
Plus récemment, les restrictions sur le commerce de l’ivoire d’éléphant ont fait reporter une partie de la demande sur l’ivoire des dents d’hippopotames. Pour exemple, en 1997 les douanes de l’aéroport d’Orly ont saisi 1738 dents d’hippopotames.
Les conflits et guerres civiles sont également responsables de la diminution des populations. En Ouganda entre 1970 et 1980 pendant les troubles, la population d’hippopotames du parc national Queen Elizabeth est passée d’environ 20.000 à 2.000 individus. Pour les même raisons en République Démocratique du Congo, la population d’hippopotames du parc des Virunga est passée d’environ 30.000 à 1.300 dans les années 1970.

Pour l’anecdote, il existe une « population sauvage » d’hippopotames en Colombie. Ces animaux proviennent d’un zoo privé établi dans l’hacienda Napoles, domaine du narco trafiquant Pablo Escobar. Ces hippopotames vivaient là parmi, girafes, zèbres, éléphants ou encore rhinocéros où ils barbotaient dans des mares. A l’origine ces hippopotames ont été importés illégalement depuis un zoo Californien. A la chute du trafiquant, l’Hacienda fut laissée à l’abandon puis transformée en parc d’attraction.
Les hippopotames, bien acclimatés se sont reproduits. Certains ont quitté l’hacienda et se sont dispersés dans la nature où ils ont trouvé un milieu favorable notamment dans le Rio Magdalena à une quinzaine de kilomètres. En 20
19, leur population était estimée entre 60 et 80 individus dont certains étaient rendus à 200 km de leur point de départ. Cette population pose problème car en plus d’incidents de cohabitation avec les humains, leur présence pourrait interféré sur le milieu naturel et nuire à la faune sauvage locale.

8. Interactions

8.1 Interactions avec l’homme
Les interactions avec l’homme sont assez fréquentes.
Par facilité ou nécessité, les hippopotames font des dégâts dans les cultures proches des points d’eau, champs de maïs, cultures potagères, etc. Ces pillages peuvent conduire à des représailles.
De nombreux accidents mortels pour les humains sont à déplorer dans les zones où ces derniers côtoient ces grands herbivores. Les accidents souvent nocturnes font suite à des charges, des piétinements ou des attaques d’embarcations ce qui confère à l’hippopotame amphibie le statut de mammifères le plus dangereux d’Afrique pour l’homme.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibie dans son chenal – hippopotamus amphibius – Parc de la Kafue – Zambie

8.2 Interactions avec le milieu
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusLes paysages sont largement façonnés par les hippopotames qui créent à terre des réseaux de pistes et des «toboggans» entre l’eau et les berges. Dans les zones inondées temporairement, ils creusent lors de leurs déplacement de profonds fossés (hippos channel) qui forment à la saison sèche un réseau de tranchées utilisées par les prédateurs comme le léopard pour se déplacer discrètement et attaquer ses proies par surprise (South Luangwa). Dans les sites inondés en permanence ils forment des chenaux qui facilitent l’écoulement des eaux (Okavango).

En cas de forte densité des populations d’hippopotames, ces derniers peuvent conduire à une dégradation des sols par piétinement, érosion et surpâturage.
Les excréments fertilisent les lacs et les rivières mais peuvent aussi provoquer des pollutions du milieu si les animaux sont trop nombreux. Ces excréments transportent de grandes quantités de silicium et de carbone, les hippopotames jouant ainsi un grand rôle dans l’apport de nutriments dans les savanes et les milieux aquatiques.

Photo ci-contre: Sur les rives de la rivière Luangwa en Zambie, « toboggan » permettant aux hippopotames d’aller et venir entre l’eau et les pâturages. Ces accès servent également aux autres animaux qui viennent s’abreuver à la rivière.

Les hippopotames amphibies et certaines espèces de poissons se rendent des services mutuels, les premiers en brassant les fonds vaseux lors de leurs déplacements et par leurs déjections nourrissent les seconds qui consomment également les parasites présents sur les premiers.
Les hippopotames se font même nettoyer l’intérieur de la gueule par certains poissons.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusTantales ibis et marabouts sur hippopotames – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

Le dos de ces grands herbivores sert couramment de perchoir pour l’observation et la pêche, principalement à des oiseaux comme les hérons, marabouts et cigognes.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusTortue sur hippopotame – hippopotamus amphibius – Parc de Mburo – Ouganda

Les pique-bœufs sont très souvent présents sur les hippopotames pour prélever des parasites sur la peau de ces animaux mais aussi pour fouiller dans les plaies fréquentes sur le dos et les flancs de ces mammifères.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusPique boeufs à bec jaune sur hippopotame – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

Les hippopotames amphibies adultes cohabitent pacifiquement avec les crocodiles du Nil.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame et crocodile du Nil – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom
Le nom hippopotame est issu du grec ancien et signifie cheval de rivière (composé des mots « hippos » voulant dire cheval et « potamos » pour rivière ou fleuve).

9.2. Origine/espèces fossiles
Les premières traces des hippopotamidés sont hors d’Afrique et datent du début du Miocène.
Au pléistocène, au moins 6 espèces peuplaient l’Eurasie dont Hippopotamus incognitus et Hippopotamus major.
Les plus anciennes traces en Afrique sont du pliocène tardif dans le Rift Occidental H. kaisensis.
Des formes naines ont habité Madagascar. H. madagascariensis et H. lemerlei qui a survécu jusqu’à il y a 1.000 ans environ. Madagascar a également été habité par une grande espèce pendant l’Holocène h. laloumena.
Des études génétiques réalisées en 1997 ont mis en évidence la proche patentée des hippopotames et des cétacés.
Ceux-ci auraient eu un ancêtre commun sans doute semi aquatique dont ils auraient divergé il y a environ 40 millions d’années. Hippopotames et baleines sont dépourvus de glandes sébacées et allaitent leur petit sous l’eau.

9.3. Les hippopotames à travers l’histoire

9.3.1 Mythologie égyptienne
La mythologie égyptienne représente la déesse Taouret appelée parfois Thouéris sous les traits d’un hippopotame.
Cette déesse «écoute les prières des femmes enceintes » car elle est protectrice des accouchements.

9.3.2. Georges l’hippopotame de Cuvier
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusGeorges, dont l’origine du surnom reste un mystère est un hippopotame naturalisé « collecté » par Pierre Antoine Delalande en 1818 dans les marais bordant la Berg River au Nord du Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud.
Sa peau et son squelette furent expédiés en France alors qu’en Europe à l’époque on ne connaît l’animal que par le crâne.
Une première description par Georges Cuvier avait déjà été faite à partir d’un fœtus conservé dans de l’alcool. Cuvier revoit sa description de l’espèce en 1820 à partir du squelette rapporté par Delalande, le seul visible en Europe à l’époque.
Georges est ainsi devenu le spécimen type de la sous espèce hippopotamus amphibius capensis (Desmoulins 1825).
La « peau » naturalisée est au Muséum d‘Histoire Naturelle de Blois (photo ci-contre) qui en a fait l’acquisition en 1913 par un don du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Le squelette est exposé au MNHN de paris dans la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée.

9.3.2 les hippopotames de Louisiane
En 1910 suite à une crise démographique et une pénurie de viande bovine, un membre du Congrès Américain, Robert Broussard établi une proposition de loi pour l’établissement d’une population d’hippopotames amphibies dans les marais de Louisiane. L’objectif était double, fournir de la viande aux américains et limiter la prolifération des jacinthes d’eau dans les bayous. Cette proposition ne se concrétisera jamais.

9.4. Iconographie

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame attrapant un crocodile – d’après Pierre Belon 1551

Timbres poste de quelques pays d’Afrique représentant l’hippopotame amphibie.Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibius

10. Bibliographie
Klingel, H. 2013. Mammals of Africa, Volume VI Pigs, Hippopotamuses, Chevrotain,Giraffes, Deer and Bovids, Bloomsbury.
– Brueil, M. Mayeur, J.P. Thille, F. Kenya Tanzanie Le guide du safari faune et parcs, Marcus.
– Dorst, J. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Stuart, C& M. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Bourgoin, P. 1955. Animaux de chasse d’AFrique, La Toison D’Or.
– Lamarque, F. 2004. Les Grands Mammifères du Complexe WAP, ECOPAS CIRAD
– Dubois, A. Vers 1860 Le Buffon des familles, Garnier Frères.
– Smithers, Reay, H.N. 2000. Mammals of Southern Africa, Struik.
– Callou, C. Boukef, A.L. Georges, l’hippopotame du muséum de Blois, Revue Espèces N°38 Décembre 2020.
– Corbara, B. Les hippopotames de Pablo Escobar, Revus espèce N°37 Septembre 2020.
– Carnaby, T. 2006. Beat about the bush, Jacana.
– Estes, R.D. 1991. The behavior guide to African Mammals, The University of California Press.

11. Liens
Identification guide for ivory and ivory substitutes (WWF, CITES, Traffic).
Hippos (Hippopotamus amphibius): The animal silicon pump.
L’ancêtre commun des hippopotames et des baleines était-il aquatique ?
The curious adventure of Huberta the hippo.
Huberta, the Wandering Hippopotamus.
Le pachyderme le plus précieux d’Afrique du Sud : Huberta l’hippopotame.
Hippos unleash poop tornado in response to stranger danger.
Facts about hippos.
Podcast: Hippos, manatees, and how the sounds of African wildlife aid their conservation.
Many hunters leave hippos’ corpses behind and return home with just 12 teeth as their “trophies.”
The river horses of Africa.
Taouret, divinité Egyptienne.

Primates of West Africa

Par John F. Oates illustration de Stephen D. Nash édité par « Conservation International ».
Le titre complet est « Primates of West Africa, A Field Guide and Natural History ».
Ouvrage de 556 pages au format 11,5 x 19 cm, reliure brochée. 1ère édition juin 2011.
Ce guide au format de (grande) poche présente de manière très détaillée avec descriptions et illustrations toutes les espèces de primates que l’on peu rencontrer en Afrique de l’Ouest. (Sénégal, Mali, Niger, Nigeria, Ghana, Togo, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Sierra Leone, Liberia, Guinée et Guinée Bissa et partiellement Le Cameroun et la Mauritanie).

Primates of West Africa
En 83 pages, ce livre aborde des généralités à propos de géographie, écologie et climatologie.
Sont également évoquées les peuples autochtones et la classification des primates et leur conservation.
468 pages sont consacrées au primates des différentes familles ( galagos, Loris, Cercopithèques, Colobes et Hominidés).
Pour chaque espèce sont abordés: l’identification, l’aire de répartition et les sous espèces, l’histoire naturelle, le statut de conservation et les endroits où l’on peu rencontrer ces primates.
L’ouvrage se termine par 40 pages à propos des lieux d’observations des primates en Afrique de l’Ouest, 52 pages de références bibliographiques et d’un index.

Ce guide est édité dans « Tropical field guide series ».
Pour obtenir ce livre, je vous recommande le site NHBS.

Oryx algazelle

Oryx dammah (Cretzschmar, 1826)

Scimitar-horned oryx, White oryx, SaharaOryx

Ordre des Cétartiodactyles, famille des Bovidés, genre Oryx

Hauteur au garrot: 110 à 125 cm
Poids du mâle: 165 Kg en moyenne, 200 Kg maximum.
Poids de la femelle: 150 Kg en moyenne.
Longueur des cornes: 100 cm (70 à 127 cm).
Gestation: Environ 8,5 mois.
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: 19 à 20 ans en captivité (record 27 ans).

Lien vers fiche IUCN.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelleOryx dammah – Réserve de faune de Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description
L’oryx algazelle appelé aussi oryx de Lybie, Oryx à cou roux ou encore Algazel est une antilope robuste au pelage court blanc crème avec le poitrail et le cou roux.
Une bande rousse est également présente sur le chanfrein ainsi qu’une tache sur le front à la base des cornes.
Le ventre est blanc, la queue est terminée par une touffe épaisse avec les poils terminaux foncés.
Le dimorphisme sexuel est peu marqué en dehors d’un corps moins massif chez la femelle ainsi que des cornes plus fines.
Les oryx algazelle mâles comme femelles sont dotés de longues cornes aux pointes très effilées, peu divergentes et recourbées vers l’arrière chez les deux sexes.
Ces cornes sont striées sur le tiers ou la moitié inférieure puis lisses jusqu’à la pointe.
Trophée record, 127 cm chassé au Tchad dans la région de Fada en 1959. (source : Les antilopes d’Afrique P-J Corson)

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelleoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

1.2. Sous espèces et variantes géographiques
Espèce mono-typique.

2. comportement

L’algazelle est un mammifère grégaire, qui vivait en groupes de 10 à 20 individus.
Lors de migrations saisonnières à la recherche des pâturages, ils se regroupaient parfois en bandes de plusieurs centaines voire plus d’un milliers d’individus.
En 1936 un groupe d’environ 10.000 individus a été observé au Tchad (Source The antelope of Africa, Willem Frost 2014).
Seuls quelques vieux mâles vivaient de manière isolée, il arrivait parfois que certains rejoignent des groupes de gazelles dama.
La dominance entre mâle peut aller jusqu’à des affrontements et des combats violents. (cornes cassées, blessure graves).
En saison chaude l’oryx cherche l’ombre de petits arbres tels que les acacias.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahGroupe d’oryx algazelleoryx dammah – Réserve de faune de Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

3. reproduction

La gestation dure environ 250 jours.
Les femelles se séparent du troupeau pendant environ 1 à 3 semaines autour de la période de mise bas.
Les veaux pèsent en moyenne environ 8 à 9 kg à la naissance et sont de couleur brun roux clair pendant les 2 à 3 premiers mois, le pelage atteint la coloration adulte entre 3 et 6 mois.
Les bourgeons de corne (2 à 5 cm) sont visibles à la naissance.
Pendant les 3 à 8 premières semaines, entre les périodes d’allaitement les veaux passent la plupart de leur temps cachés dans la végétation avec d’autres veaux du même âge.
Le sevrage a lieu entre 6 et 10 mois.
Les oryx dammah atteignent la maturité sexuelle entre 1 et 2 ans et demi.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahJeune oryx algazelleoryx dammah – Zoo African Safari – Plaisance du Touch

4. biologie et anatomie

Les reins spécialisés des oryx algazelle empêchent la perte excessive d’eau par l’urine, tandis que la transpiration est minimisée par l’augmentation de la température corporelle.
Le pelage clair de l’oryx limite l’échauffement par le rayonnement solaire.
Pour limiter l’échauffement, l’algazelle reste inactif aux heures chaudes.
Contrairement aux autres oryx, l’algazelle possède des glandes pré-orbitales.
Ses sabots sont assez larges et adaptés à la marche sur un sol sableux.
La vue et l’odorat de cette antilope sont très développés.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahCornes de l’oryx algazelleoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

5. regime alimentaire

Le régime de base des oryx algazelle est composé de graminée, de légumineuses. Ils consomment aussi lorsque cela est possible des gousses d’acacias tortillis.
Ils broutent plutôt le matin de bonne heure, le soir et la nuit, bénéficiant d’un peu de rosée sur les végétaux et ruminent pendant la journée.
L’algazelle est non dépendant de l’eau, il s’hydrate par l’eau contenue dans son alimentation. Cependant, il boit si de l’eau est disponible, mais peut passer des mois sans en consommer.
La consommation de courges sauvages du désert Citrullus colocynthis (coloquinte officinale) leur apporte une grande partie de l’eau nécessaire.
Les oryx algazelle migraient du Nord au Sud et du Sud au Nord en fonction des pluies et de la disponibilité en nourriture.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle mangeant Citrullus colocynthisOryx Dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

6. prédateurs

Originellement le guépard, l’hyène tachetée et le lycaon qui partageaient autrefois son aire de répartition.
Eventuellement chacals et hyène rayée pour les jeunes et les animaux défaillant.
Pas de prédateur pour les sujets adultes (à part l’homme).

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition

7.1. Habitat
Régions subdésertiques arides et semi arides.
Plaines herbeuses bordant le désert (Au Nord et au Sud du Sahara).

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle dans son milieux de vieoryx dammah – Réserve de faune Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

7.2. Distribution
Originellement présent du Maroc à l’Egypte et de la Mauritanie au Soudan.
L’oryx algazelle était autrefois très répandu dans les zones semi-arides sahélo-sahariennes au nord et au sud du désert du Sahara, de l’océan Atlantique à la rivière du Nil.
L’aire de répartition de l’oryx dammah a été en constante régression depuis l’antiquité.
Les pays de l’aire de répartition originelle sont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Egypte au nord du Sahara, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Nigéria, le Tchad et le Soudan en Afrique subsaharienne.

7.3. Evolution des populations sauvages
Considéré comme commun vers 1900, il avait déjà disparu d’Egypte vers 1850, puis de Tunisie en 1906.
Au Maroc en zone frontalière avec la Mauritanie, les derniers individus ont été observés en 1959.
Une population de plus de 3.500 individus a survécu sous protection au Tchad dans la réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim jusqu’en 1978, mais entre 1978 et 1986, la protection dans la réserve a été abandonnée en raison de troubles politiques et de guerre civile.
Ce fût le dernier bastion des oryx algazelle sauvages.
Il ne restait vers 1985 qu’environ 500 individus répartis entre le Tchad (Ennedi) et le Niger (Aïr).
Depuis 1983, aucun individu n’a été observé dans la nature.
Officiellement déclaré éteint à l’état sauvage par l’IUCN en 2009.

7.4. Evolution des populations captives
Au milieu des années 60, des oryx algazelle (entre 40 et 50 individus) ont été capturés au Tchad et ont été placés dans différents parcs zoologiques à travers le monde.
Des programmes d’élevage ont été mis en place, programme Européen sur les espèces menacées (EEP) et plan de survie des espèces des zoos et aquarium Américains.
La majorité des oryx dammah vivant actuellement dans les zoos sont les descendants de ces animaux.
Une importante population d’Oryx algazelle vit également dans des collections privées aux Emirats Arabes Unis (Abu Dabi), celles-ci, constituées dans les années 70 descendent d’animaux capturés dans le Nord du Soudan et représente une lignée génétiquement distincte de celle des zoos Européens et Américains.
L’Oryx algazelle a prospéré en captivité et en 2018, on estimait qu’il y avait 1675 animaux dans 204 institutions. Il y en a peut-être aussi plus de 4.000 dans des collections privées.
Cependant, bien qu’ils soient bien représentés dans les populations captives, presque tous les individus sont issus d’une base génétique de moins de 40 à 50 animaux capturés au Tchad.

D’autres Oryx dammah sont maintenus captifs et élevés pour la chasse dans un ranch du Texas (Pamandan Ranch) !!!!!

Sur la base des groupes élevés dans les zoos Européens et Américains, des oryx algazelle ont été réintroduits en semi liberté dans des pays de l’aire de répartition originelle.
Ces animaux sont placés dans de vastes enclos au sein de parcs nationaux ou d’aires protégées.
– Tunisie: Première réintroduction en 1985 dans le parc de Bou Hedma, puis en 2007 quelques animaux ont été relâchés dans le parc de Dghoumes.
– Sénégal: Des groupes sont maintenus dans de larges enclos au sein des aires protégées de Guembeul et de Ferlo Nord.
– Maroc: Réintroduits dans le parc de Sous Massa.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle en captivitéoryx dammah – Réserve de la Haute Touche – France

7.5. Cause de la disparition de l’oryx dammah
Les raisons du déclin catastrophique de l’Oryx algazelle sont bien documentées et comprennent :
– Perte d’habitat et dérangement humain, concurrence avec le bétail.
– Conflits divers et guerres civiles.
– Chasse de subsistance et de loisir.
– Grandes sécheresses.

7.5.1 Chasse et conflit
Déjà dans l’antiquité les égyptiens et les romains chassaient les Oryx algazelle.
Cette belle antilope était un gibier traditionnel pour les Touaregs et une cible de choix pour les chasseurs occidentaux qui les tuaient pour leurs magnifiques cornes.
(Relevé sur internet en 2022: « A vendre, corne d’oryx algazelle, trophée de chasse de 1907, 1.700 € »)
La pression sur l’espèce s’est accentuée pendant la période coloniale où de véritables massacres eurent lieu.
Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahLes parties de chasse utilisant des véhicules tout-terrain et des armes à feu modernes ont remplacé les méthodes traditionnelles reposant sur l’usage de lances, de dromadaires, de chevaux et de chiens, ce qui accéléra la disparition de l’espèce.
L’oryx dammah était aussi braconné par les nomades, les prospecteurs  pétroliers et miniers ainsi que les militaires présents sur son aire de répartition.
Ils ont été chassés jusqu’à leur extinction en 1914 au Sénégal, en 1950 au Burkina Faso, en 1960 en Mauritanie.
Actuellement il est possible de tuer des oryx algazelle dans des ranchs privés comme le Pamandan Ranch au Texas où ces bovidés sont élevés pour cela.
Situation paradoxale où certains vouent leur existence à la survie des oryx pendant que d’autres les flinguent pour se distraire et satisfaire leur vanité !!!!!!!
Durant la seconde guerre mondiale, les oryx ont servi à approvisionner les troupes en viande, mais le glas de l’algazelle fut sonné dans les année 80 avec les guerres civiles au Tchad.

7.5.2 Perte de territoires (pétrole, expansion humaines).
Leur disparition est également le résultat de la perte d’habitat et de la dégradation des pâturages par le surpâturage des troupeaux domestiques accentué par de graves sécheresses.
Le surpâturage s’est agravé avec la sédentarisation des nomades et l’augmentation du nombre et de la taille des troupeaux.
Le territoire des oryx algazelle autrefois partagé uniquement par les populations locales a été empiété par les prospections puis exploitations minières et pétrolières.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle avec jeuneoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

7.6. Le retour de l’oryx sauvage, un espoir de renaissance avec le SCF.
Le projet oryx mené conjointement par le Sahara Conservation Fund, l’Agence pour l’Environnement d’Abu Dabi et le ministère de l’environnement et de la pêche du Tchad a été officialisé en 2014 par la signature d’un accord entre ces trois entités.
Piloté par le SCF depuis la « base oryx » à l’Est de la réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim (OROA), le projet a pour but (entre autre) de rétablir une population viable d’environ 500 oryx algazelle oryx dammah à maturité sexuelle dans une zone faisant partie de l’aire de répartition originelle de l’espèce.
Les 25 premiers oryx en provenance d’Abu Dabi ont été transférés au Tchad dans la réserve de OROA le 23 mars 2016, puis 8 autres groupes de 25 suivirent.
Les animaux fraîchement arrivés d’Abu Dabi passent 4 à 6 mois dans des enclos d’acclimatation pour les habituer à l’environnement mais surtout pour faire la transition vers leur nouvelle alimentation naturelle.
Ils sont progressivement sevrés du fourrage et des granulés qui sont leur quotidien en captivité et apprennent à consommer les graminées locales et les coloquintes sauvages citrullus colocynthis abondantes dans la région.
Ils sont ensuite relâchés en totale liberté, équipés de colliers GPS avec numéro d’identification et baguage aux oreilles. Ces accessoires sont indispensables pour assurer un suivi de la dispersion et de l’évolution des populations « redevenues sauvages ».
Ils disposent ici d’un territoire favorable, sans concurrence (pour le moment) avec le bétail car il n’y a pas d’eau dans ce secteur, toutes les tentatives de forages même profonds étant restées infructueuses.
En 2021, la population d’oryx algazelle était comprise entre 350 et 360 individus dont près de 200 nés au Tchad depuis 2016.
La base de cette population est constituée des 218 animaux relâchés auxquels s’ajoutent ceux nés au Tchad.
En 2021, des animaux nés dans la réserve de faune d’OROA ont à leur tour donné naissance à une nouvelle génération d’oryx dammah.
Le « projet oryx » est l’un des plus grands projets de réintroduction de mammifères au monde.
Est-ce que l’oryx algazelle est pour autant tiré d’affaire ? Rien n’est certain.
Malgré un taux de mortalité très faible principalement du à la transmission de maladies par le bétail et parfois à l’ingestion de déchets, deux menaces pèsent sur le destin de la faune de Oudi Rimé – Ouadi Achim. La venue d’une grande période de sécheresse sévère et les feux de brousse qui anéantiraient les pâturages des oryx (mais aussi des addax et des gazelles dammah en cours de réintroduction elles aussi). La lutte contre les feux de brousse est une des missions des équipes de la « base oryx » qui réalise et entretient de grandes zones coupe-feu.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle avec collier GPSoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

8. informations complémentaires

8.1. Les oryx algazelle à travers l’histoire
Dans l’antiquité, l’oryx algazelle était présent sur le sol égyptien. A cette époque, il était chassé et élevé pour sa viande et son cuir, en témoignent de nombreuses représentation sur des peintures, bas reliefs ou vases de l’Egypte antique.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahImage de gauche, IIIème dynastie d’après W.M. Flinders Pétrie 1892. Image de droite, XIIème dynastie d’après Percy. E. Newberry 1893.
Extrait de: Mortet Victor, Gaillard Claude. La Faune momifiée de l’ancienne Egypte et Recherches anthropologiques (3e, 4e et 5e séries). In: Archives du Muséum d’histoire naturelle de Lyon, tome 10, 1909. pp. 1-336. Voir lien en fin d’article.

Au moyen âge, le cuir des oryx algazelle était exploité au Maghreb, en Espagne et jusqu’en Europe Centrale pour la confection de boucliers.

Les Touaregs utilisaient également des boucliers en peau d’oryx algazelle, ils étaient fabriqués par des artisans du Mali et du Niger. Le cuir très résistant après un tannage adapté était efficace contre les flèches, les coups d’épée et les sagaies. Ces boucliers sont devenus obsolètes fin XIXème début XXème siècle avec la généralisation des armes à feu.
Les bérbères utilisaient également le cuir de l’oryx pour la confection de boucliers, de cordes, de sacs, etc.

8.2. Iconographie
Les premières représentation iconographiques d’oryx algazelles se retrouvent dans des peintures et gravures rupestres du Sahara datées d’environ 8.500 ans.
L’Egypte antique regorge également de représentations de ce mammifère (voir paragraphe 8.1.)

Quelques timbres représentant l’oryx dammah.
Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammah

Pièce de monnaie du Soudan et de Somalie à effigie de l’oryx algazelle.
Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammah

9. Bibliographie

– Dorst, J & Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Corson, P.-J. 2004, Les antilopes d’Afrique, Gerfaut.
– Morrow, C. Molcanova, R. Wacher, T. 2013. Mammals of Africa, Volume VI, Bloomsbury.
– Le Berre, M. 1990. Faune du Sahara, 2, Mammifères, Terres Africaines.
Aulagnier, S. Cuzin, F. Thévenot, M. 2017. Mammifères Sauvages du Maroc, SFEPM.
Frost, W. 2014. The antelope of Africa, Jacana.
Castello, J.R. 2016, Bovids of the world, Princeton University Press.
– Bourgoin, P. 1955. Animaux de chasse d’Afrique. La Toison d’Or.

10. liens

Oryx dammah.
La Biologie, l’Élevage et la Conservation de l’Oryx Algazelle (Oryx dammah).
La faune momifiée de l’ancienne Egypte. (voir à partir de la page 159).
Adargue médiéval et bouclier Touareg. Encyclopédie Bérbère.
Site du Sahara Conservation Fund.
La réintroduction des oryx et addax au Tchad : un rêve devenu réalité.
Abu Dhabi sends critically endangered animals to Chad.
Influence des régimes de feux sur les pâturages de l’oryx algazelle à l’aide de la télédétection: cas de la Réserve de Faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim (Tchad).

Mammifères d’Afrique – African Mammals – Revue du WEB – Aout 2021

Liens vers l’actualité WEB de la faune africaine – Links to WEB African Wildlife News.

Préservation / Conservation:

Kenya : Une activiste de renom assassinée en plein jour.
Namibia’s livestock guarding dogs are saving cheetahs.
KENYA : une clôture électrique pour réduire les conflits homme-éléphant à Tsavo Est.
CONGO: a new wildlife park to protect animals rescued from poaching.
MOZAMBIQUE : 89 zèbres et gnous transférés de Kruger pour restaurer le parc de Zinave.
CONGO : Olam et WCS s’accordent pour la biodiversité autour du parc de Nouabalé-Ndoki.

Braconnage / Poaching – Trafic / Traffic – Commerce / Trade – Chasse / Hunting:

Afrique du Sud : hausse du nombre de rhinocéros tués en 2021.
Nigeria seizes scales from 15,000 dead pangolins.
Trophy hunters kill another breeding Hwange lion – Mopane.
Hong Kong adds wildlife trafficking to organised crime law.
Hong Kong : le trafic d’animaux sauvages désormais considéré comme un crime organisé.
Namibie : Une cinquantaine d’éléphants vendus aux enchères.

Primates:

Burundi : Des primates du Sud se trouvent à un pas d’extinction, un activiste alerte.
Chimps use ‘hi’ and ‘bye’ greetings, just like humans.
Chimps kill baby gorillas – observed for the first time.
For male chimps looking to mate, an entourage is the way to go, study finds.
CAMEROUN : le gouvernement s’attaque à nouveau à la forêt du Nkam, refuge de gorille.

Herbivores / Herbivorous:

Giraffes are as socially complex as elephants.
Selon une étude, l’homme est le principal facteur influençant la répartition des éléphants à travers l’Afrique.
Understanding the magnificent, intelligent, and critically endangered forest elephant.

Carnivores / Carnivorous:

Marvellous meerkats, mongooses of the desert.
Cape fur seals bear the brunt of plastic pollution, new research shows.
Leopard conservation in South Africa.

Autres nouvelles / Others news:

COTE D’IVOIRE : 90% du couvert forestier a disparu en 60 ans.
Cote d’Ivoire : Le couvert forestier et les chimpanzés menacés.
Dans le sud du Cameroun, la difficile cohabitation entre les hommes et les animaux sauvages.
AFRIQUE : l’Usaid accorde 49 millions de dollars à Tetra Tech pour la biodiversité.
RDC : 205 ONG militent pour l’expulsion de Kimia Mining de la réserve à Okapis.
GABON : classement du parc d’Ivindo au patrimoine mondial de l’Unesco, quels enjeux ?
Guinea rail builders blast in chimp habitat, no plan to protect apes.
GUINÉE : le projet d’exploitation du fer de Simandou menace les chimpanzés de l’ouest.
AFRIQUE: la BAD va intégrer le capital naturel dans le financement du développement.
KENYA : avec KTB, TikTok sensibilise à la conservation de la biodiversité.

Cercopithèque de l’Hoest

Allochrocebus lhoesti (Sclater 1899)

L’Hoest’s monkey – L’Hoest’s Guenon – « Mountain Monkeys ».

Ordre des Primates, famille des Cercopithécidés, genre Allochrocebus.

Poids: En moyenne 6 Kg pour le mâle et 3,5 Kg pour la femelle.
Longueur de la queue: 50 à 90 cm.
Gestation: Environ 5 mois.
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: Inconnue en milieu sauvage, 24 ans attesté en captivité peut-être plus de 30 ans ?

Lien vers fiche IUCN.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description
Le cercopithèque de l’Hoest est un singe de taille moyenne pourvu de jambes longues. Lorsqu’il se déplace au sol, son dos est incliné vers l’avant.
Sa queue est longue, de couleur grise, elle est plus sombre à l’extrémité et se termine par un toupet.
Elle est très mobile et forme souvent un crochet lorsque ce primate est en déplacement au sol.
La fourrure du corps est gris foncé avec des reflets bleutés, le dos est coloré en marron roux.
Le cercopithèque de l’Hoest porte un collier et des favoris de fourrure blanche allant du haut de la poitrine jusqu’aux oreilles.
Les yeux sont orange vif et entourés d’une surface de peau glabre se prolongeant jusqu’à la hauteur des narines.
Mis à part la taille (les mâles peuvent être deux fois plus grand que les femelles) le dimorphisme sexuel est peu marqué.
Comme chez les cercopithèques de savane, les testicules des mâles sont bleue turquoise.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèque de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

1.2. Sous espèces et variantes géographiques
Le cercopithèque de l’Hoest est une espèce mono-typique qui n’a pas de sous espèce officiellement reconnue.
Il était précédemment classé dans le genre cercopithecus (cercopithecus lhoesti) mais suite à des analyses génétiques il est aujourd’hui classé dans le genre allochrocebus (Elliot 1913) qui comporte 3 espèces : Le cercopithèque de l’Hoest, le cercopithèque de Preuss allochrocebus preussi et le cercopithèque à queue dorée allochrocebus solatus.
Cette classification alimente encore quelques controverses et ces trois allochrocebus sont parfois classés en une espèce et trois sous espèces.
Dans « Animaux de chasse d’Afrique » de P. Bourgoin, 1955, ce primate est inclus dans la désignation de « Singes de l’Hoest ».
Voir sur le site la rubrique les primates africains.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèque de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

2. Comportement

Le cercopithèque de l’Hoest est un primate diurne qualifié de terrestre bien qu’il se déplace aussi dans les arbres et qu’il y soit très à l’aise.
Il vit en harem constitué généralement d’un mâle adulte accompagné par des femelles et leurs jeunes, de 5 à plus de 30, 10 à 17 en moyenne.
Les mâles quittent le groupe à l’atteinte de la maturité sexuelle, Ils peuvent alors constituer des groupes de mâles célibataires.
Le domaine vital d’un groupe est d’une superficie de l’ordre de 7 à 10 Km2.
Le harem se réuni pour la nuit dans un arbre dortoir, souvent le même.
Comme beaucoup de primates, ils pratiquent le toilettage mutuel.
L’essentiel de la communication est visuelle (mimiques, attitudes) et tactile (toilettage). La communication vocale est très discrète.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

3. Reproduction

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Kibale – Ouganda

Chez le cercopithèque de l’Hoest la femelle ne présente pas de signe extérieur en période d’ovulation.
Lorsqu’elle souhaite s’accoupler, elle présente sont arrière train au mâle.
Après une gestation d’à peu près 5 mois,  la mère donne naissance à un seul petit.
Les jeunes naissent avec une fourrure intégralement brune qui change de couleur pour devenir comme celle des adultes vers 2 à 3 mois.
Le sevrage s’opère vers l’âge d’un ou deux ans.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

4. Biologie et anatomie

Peu de données sont disponibles pour cette espèce car celle-ci est assez mal connue. Le cercopithèque de l’Hoest est cependant le seul primate africain possédant une queue à tendance semi préhensile.

5. Régime alimentaire

Les cercopithèques de l’Hoest sont des singes omnivores qui se nourrissent en groupe.
Leur régime alimentaire est variable en fonction du milieu et de l’altitude où ils évoluent mais il est principalement composé d’herbes, de feuilles, de graines, de fruits, de fleurs, d’écorces, de lichens, de champignons, de vers, d’ araignées ou encore d’ insectes.
Ils trouvent environ les deux tiers de leur alimentation dans les arbres.
Par leur consommation de fruits, ces singes jouent un grand rôle dans la dispersion des graines.
Il leur arrive également de consommer des fruits et des légumes pillés dans les champs et les jardins (maïs, banane, haricots, etc.).
Ce primate possède des bajoues où il stocke de la nourriture au cours de sa collecte.
Lors de leur quête de nourriture, les groupes de cercopithèques de l’Hoest peuvent se retrouver mélangés à d’autres primates (autres cercopithèques, colobes).

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

6. Prédateurs

Les principaux prédateurs de ce cercopithèque sont l’aigle couronné et le léopard, mais des cas de prédation ont été observés par des chimpanzés en RDC.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition

7.1. Habitat
Ce primate vit dans les forêts tropicales pluvieuses de montagne à des altitudes variant entre 400 et 2.700 mètres.

7.2. Distribution
Son aire de répartition est relativement limitée puisqu’elle ne couvre qu’environ 474.000 km².
Elle est située sur les territoires du Burundi, de l’Est de la République Démocratique du Congo, de l’Ouest du Rwanda et du Sud Ouest de l’Ouganda.
Cette aire de répartition n’est pas continue et certaines populations vivent dans des poches isolées des autres.

7.3. Evolution des populations
Ce primate est classé vulnérable du fait de la faible surface de sa zone de répartition qui est de plus fortement morcelée.
La population globale est inconnue.
Pour exemple: au Rwanda dans la forêt de Gishwati (province occidentale, district de Rutsiro) la population de cercopithèque de l’Hoest est estimée à 1327 individus (2019).
La superficie de cette forêt a fortement diminué suite à la déforestation, en 2002 il ne restait plus que 2% de la superficie existante dans les années 1970.
Source : African Primate 14 – 55-60 (2020) « A Population Survey of Golden Monkeys and L’Hoest’s Monkeys in Gishwati Forest, Rwanda – Sophia Siegel, Olivia George, Autumn Ellisor, Keith S. Summerville, andMichael J. Renner .

7.4 Cause de la disparition du cercopithèque de l’Hoest
La cause principale est la perte d’habitat du fait de l’expansion humaine occasionnant le défrichement pour mise en culture et l’exploitation forestière.
Dans la région du Rift Albertine on estimait en 2018 que l’habitat avait réduit d’environ 38 % suite à la conversion des terres pour l’agriculture.
Ce primate est relativement peu chassé mais il est parfois pris dans des collets destinés à d’autres animaux (petites antilopes de forêt).
En République Démocratique du Congo dans le district d’Ituri le cercopithèque de l’Hoest était autrefois chassé par les pygmées Mbuti. Sa peau était ensuite utilisée pour confectionner des chapeaux portés lors des danses traditionnelles au cours des cérémonies de circoncision, elle était également utilisée pour confectionner des vêtements pour enfants.
La viande de ce primate était consommée avec certains tabous, « les adultes en âge de procréer ne pouvant manger sa chair au risque de contracter une fièvre mortelle ».
Pour ces tribus le nom vernaculaire d’allochrocebus lhoesti est Sabiya ou Sabila. Source : Carpaneto, G.M. & Gerrmi, F.P. 1989. The mammals in the zoological culture of the Mbuti pygmies in North-Eastern Zaïre.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

8. Interactions avec l’homme

Les interactions avec l’homme sont assez limitées, il faut cependant citer le pillage des jardins et des champs (voir paragraphe 5).

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom
Le nom de ce primate africain a été attribué par Philip Lutley Sclater zoologiste britanique en l’honneur de Michel l’Hoest alors directeur du zoo d’Anvers.

9.2. Iconographie
Gravure représentant un cercopithèque de l’Hoest femelle, par l’artiste Néerlandais Joseph Smit (1836-1929). Extraite d’un document de la Zoological Society of London de 1898 – Collection du British Museum of Natural History.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoesti

Cercopithèques de l’Hoest représentés sur des timbres d’Ouganda et de la République Démocratique du Congo.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoesti

10. Bibliographie

– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
Sarmiento, E.E. 2013. Mammals of Africa, Volume II Primates, Bloomsbury.
– Stuart, C. et M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Dorst, J. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– De Jong, Y.A. et Butynski, T.M. 2018 Primates of east Africa – Pocket Identification Guide, Global Wildlife Conservation.
– Carpaneto, G.M. & Gerrmi, F.P. 1989. The mammals in the zoological culture of the Mbuti pygmies in North-Eastern Zaïre.

11. liens

New England Primate Conservancy – L’Hoest Monkey.
Animal Diversity Web: L’Hoest Monkey.

Felids and Hyenas of the World

Par JOSE R. CASTELLO aux éditions Princeton University Press.
Ouvrage de 278 pages au format 14 x 21,5 cm. 1ère édition 2020.
Comme son titre l’indique, ce guide en langue anglaise traite de tous les félins et hyènes du monde.
32 pages sont consacrées aux félidés africains et 12 aux hyénidés.
Le livre s’articule en plusieurs parties:
– Une introduction avec 29 pages de généralités sur les félins et hyènes.
– 228 pages pour la description des espèces (ou sous espèces). Chaque animal est présenté sur 2 pages en vis à vis.
En page de gauche, les noms anglais et scientifiques suivis des mensurations et de la description de l’animal. L’espèce est représentée par plusieurs photographies soigneusement détourées, mâle, femelle, jeune, face et profil.
En page de droite, sont évoqués les noms dans différentes langues (dont le nom français), les sous espèces, les espèces similaires, le comportement, la répartition géographique, la reproduction, etc.
– Pour compléter, ce guide se poursuit par 5 planches de photos des crânes de nombreuses espèces, ce chapitre est suivi par des références bibliographiques, un glossaire et un index.

Ce guide est édité dans la collection des « Princeton Field Guides ».
Nota: Ce livre est disponible en version papier avec 2 types de couverture et il existe également en version numérique.
Pour obtenir ce livre, je vous recommande le site NHBS.

Lémuriens de Madagascar

La « bible » des lémuriens en langue française.
Ouvrage collectif de 841 pages au format 18 x 24,5 cm édition 2014.
Edité par les Publications scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle.
Livre abondamment illustré de photographies et de dessins. Il décrit toutes les espèces de lémuriens de Madagascar; description, répartition, statut IUCN et précise les meilleurs lieux pour les observer dans la nature.
Sont également évoqués les lémuriens éteints et la géologie de Madagascar.
Lémuriens de Madagascar

 

Les primates d’Afrique de l’Ouest

Guide d’identification de poche.
Ouvrage sous forme de livret en accordéon de 11 feuillets 10 x 21 cm soit 22 pages.
Par John F. Oates, Biotopes Editions 2019
Sont mentionnés sous forme d’illustrations réalisées par Stephen D. Nash. environ 60 espèces et sous espèces de primates d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Cameroun,Côte-d’Ivoire, Guinée Equatoriale, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo).
Du galago au gorille en passant par les cercopithèques et les mangabeys, chaque dessin de primate est accompagné de son nom scientifique ainsi que celui en français.
Sont également mentionnées de manière précise les répartitions géographiques de ces primates.

Primates of East Africa

Pocket Identification Guide
Ouvrage sous forme de livret en accordéon de 11 feuillets 10 x 21 cm soit 22 pages.
Par Yvonne A. de Jong et Thomas M. Butynski 2018 (www.wildsolutions.nl) (Disponible chez NHBS).
Sont mentionnés sous forme d’illustrations réalisées par Stephen D. Nash. environ 63 espèces et sous espèces de primates d’Afrique de l’Est (Kenya, Uganda, Tanzanie, Rwanda et Burundi).
Du galago au gorille en passant par les cercopithèques et les mangabeys, chaque dessin de primate est accompagné de son nom scientifique ainsi que ceux en anglais et en Swahili.
Sont également mentionnées de manière précise les répartitions géographiques de ces primates.
Primates of East Africa

Les colobes

Colobus, Procolobus et Piliocolobus

Colobus

Ordre des Primates, Famille des Cercopithécidés, Sous famille des Colobinés
Cette sous famille est représentée par 3 genres.

Poids: 8 à 23 Kg pour les colobes noirs et blancs, 7 à 13 Kg pour les colobes bais et 3 à 5 Kg chez le colobe olive.
Longueur de la queue: 65 à 90 cm chez les colobes noirs et blancs, 50 à 80 cm chez les colobes bais.
Gestation: Entre 147 et 178 jours environ suivant les genres et espèces.
Nombre de petits par portée: 1

1. Description, genres et espèces

Les colobes, colobinés africains.Guereza d’Afrique de l’Ouest – Western Guereza – Colobus guereza occidentalis
Marais de Bigodi (Kibale) – Ouganda

1.1 Description
Les colobinés africains sont des singes de taille moyenne au corps svelte, élégants, pourvus d’une longue queue avec terminaison souvent en panache pour les colobes noir et blancs, longue sans panache pour les colobes bais.
Les aspects sont très différents d’un genre à l’autre. Présence ou non d’une cape de poils, de favoris, ou encore d’une crête sagittale.
Colorations diverses, réparties en deux grand groupes:
Noir ou noir et blanc chez Colobus (colobe satan, colobes guereza et colobes d’Angola).
Roux, blanc et roux, chez Piliocolobus (colobes bais).
Ces primates possèdent une petite tête en proportion de leur corps. Leur face dépourvue de poils est relativement plate.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai d’Ouganda – Ashy Red Colobus – Piliocolobus tephrosceles
Mahale – Tanzanie

1.2 Genres, espèces et sous espèces

1.2.1 Les différents genres de colobes
Les primates englobés sous l’appellation colobe sont représentés par 3 genres: Colobus, Procolobus et Piliocolobus.
La taxonomie des colobinés africains est assez complexe, soumise à controverse et en évolution.

Les colobes, colobinés africains.Colobe guereza, (à gauche) représentant du genre Colobus C.g.occidentalis
Colobe bai de Zanzibar, (à droite) représentant du genre PiliocolobusP. kirkii

1.2.2 Les différentes espèces et sous espèces de colobes
La classification présentée ci-dessous n’est qu’indicative, il s’agit d’une compilation de différentes sources documentaires trouvées sur le web.
Les publications étant principalement en langue anglaise, les noms en français sont parfois absents.

1.2.2.1 Les colobes noir et blancs
Du genre Colobus ils sont représentés par 5 espèces:
C. vellerosus, 
C. polykomos, C. satanas, C. angolensis et C. guereza
Ces 5 espèces auraient divergé les unes des autres il y a 0,2 à 3,5 Millions d’années.

Colobe de Geoffroy – White-thighed Colobus- Colobus vellerosus – Forêt de Kikélé – Bénin

  • 1- Colobe de Geoffroy, White-thighed Colobus, Geoffroy’s Pied Colobus, Ursine Colobus, geoffroy’s black-and-white Colobus – Colobus vellerosus – Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria. Le colobe de Geoffroy est parfois improprement baptisé colobe magistrat mais cette appellation désigne le colobe noir et blanc d’Afrique Occidentale Colobus polykomos.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe de Geoffroy.
  • 2 – Colobe noir et blanc d’Afrique Occidentale, Colobe à camail, Colobe magistrat – King Colobus, Western Pied Colobus, Western Black and White Colobus – Colobus polykomos -Guinée Bissau, Guinée, Sierra Leone, Libéria, Côte d’Ivoire, Sénégal.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe noir et blanc d’Afrique Occidentale.
  • 3 – Colobe noir, colobe satanBlack Colobus, Satanic Colobus – Colobus satanas …… – représenté par 2 sous espèces:
    Colobe satan de Bioko – Bioko Black Colobus – Colobus satanas satanas Guinée Equatoriale, Île de Bioko.
    Colobe satan du Gabon -Gabon Black Colobus – Colobus satanas anthracinus – Guinée Equatoriale, Cameroun, Gabon, Congo.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe noir.

Les colobes, colobinés africains.Colobe d’Angola de Peter – Peter’s Angola Colobus – C.a. palliatus Selous – Tanzanie

  • 4 – Les colobes d’Angola ou colobes noirs et blancs d’Angola appelés parfois guereza d’Angola.
    Angola Colobus, Angola Black-and-White Colobus, Angola Pied Colobus.
    Colobus angolensis ……….. représenté par 8 sous espèces.
    Colobe d’Angola de Sclater ? – Sclater’s Angola Colobus – C.a. angolensis -RDC, Angola.
    Colobe d’Angola de powel-Cotton ? – Powell-Cotton’s Angola Colobus, Coton’s Colobus – C.a. cottoni – RDC.
    Colobe d’Angola de Prigogine ? – Prigogine’s Angola Colobus – C.a. prigoginei – RDC.
    Colobe d’Angola de Cordier ? – Cordier’s Angola Colobus – C.a. cordieri – RDC.
    Colobe d’Angola de Peter – Peter’s Angola Colobus – C.a. palliatus – Kenya, Tanzanie.
    Colobe d’Angola de Sharpe ? – Sharpe’s Angola colobus – C.a. sharpei – Tanzanie.
    Colobe d’Angola du Rwenzori ou Ruwenzori ? – Rwenzori Angola colobus – C.a. ruwenzorii – RDC, Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie.
    Colobe d’Angola de Mahale  – Mahale Mountains Angola colobus – C.a. mahale – Mahale Tanzanie.
    Lien Fiche IUCN du colobe d’Angola.
    Lien vers Fiche du colobe d’Angola sur ce site.

Les colobes, colobinés africains.Colobe guereza de la rivière Omo – Omo River Guereza – C.g. guereza – Vallée de l’Omo – Ethiopie

  • 5 – Les Colobe guereza ou guereza.
    Guereza Colobus, Black and White Colobus, Mantled guereza, Abyssinian Colobus.
    Colobus guereza ……... représenté par 8 sous espèces.
    Colobe guereza de la rivière Omo – Omo River Guereza – C.g. guereza – Ethiopie.
    Colobe noir et blanc de Neumann – Djaffa Moutains Guereza, Neumann’s Black-and-White Colobus – C g. gallarum -Ethiopie.
    Guereza d’Afrique de l’Ouest – Western guereza – C.g. occidentalis
    Cameroun, RDC, Ouganda, Sud Soudan, Nigeria, Gabon.
    Colobe …….. – Dodinga Hills guereza – C.g. dodingae – Sud Soudan, Ouganda.
    Colobe noir et blanc de Percival – Mt Uarges Guereza – C.g.percivali – Kenya.
    Colobe …….. – Mau Forest guereza – C.g.matschiei – Ouganda, Kenya, Tanzanie.
    Guereza du Mt Kenya – Mount Kenya guereza – C.g. kikuyuensis – Kenya.
    Guereza de Kilimanjaro – Mount Kilimanjaro guereza – C.g. caudatus – Tanzanie.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe guereza.
    Lien vers Fiche colobe guereza sur ce site.

1.2.2.2 Le colobe olive
Du genre Procolobus représenté par une seule espèce:
    Colobe olive, colobe de Van Beneden, Colobe vert, Colobe vert olive
Olive Colobus, Van Beneden’s Colobus
Procolobus verusSierra Leone, Guinée, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Nigéria.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe olive.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Marais de Bigodi (Kibale) – Ouganda

1.2.2.3 Les colobes bais
Du genre piliocolobus ils sont représentés par 17 espèces:
Ces colobes étaient auparavant classés dans le genre procolobus.
    Colobe bai d’Afrique occidentale, colobe bai d’Afrique de l’Ouest – Western Red Colobu, Upper Guinea Bay Colobus –
    P. badius badius – Sierra Leone, Libéria, Guinée, Côte d’Ivoire.
    Colobe bai de Temminck -Temminck’s (Red) Bay Colobus, Colobus Teminckii – P. badius temminckii
    – Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée.
    Colobe bai de Preuss, Colobe bai du Cameroun – Preuss’s Red Colobus – P. preussi – Cameroun.
    Colobe bai de miss Waldron – MissWaldron’s Red (Bay) Colobus – P. waldroni – Côte d’Ivoire, Ghana.
    Colobe bai de Pennant, Colobe bai de Bioko – Pennant’s Red Colobus, Bioko Red Colobus – P. pennantii
    – Guinée Equatoriale, Île de Bioko.
    Colobe bai d’Oustalet, Colobe bai d’Afrique Centrale – Oustalet’s Red Colobus, Oubangui Red Colobus – P. oustaleti
    Centrafrique, RDC.
    Colobe bai du Kivu – Kivu Red Colobus – P. foai – RDC, Zambie.
    Colobe bai du delta du Niger -Niger Delta Red Colobus – P. epieni – Nigeria.
    Colobe bai d’Ouganda – Ashy Red Colobus, Uganda Red Colobus, Eastern Red Colobus – P. tephrosceles
– Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Burundi.
    Colobe bai de Thollon, Colobe bai à mains noire – Tshuapa or Thollon’s Red Colobus – P. tholloni – RDC.
    Colobe ? – Lulindi River Red Colobus – P. lulinddicus – RDC.
    Colobe ? – Semliki Red Colobus – P. ellioti – RDC, Ouganda.
    Colobe de la Tana, Colobe bai à tête rouge – Tana River Red Colobus – P. rufomitratus – Kenya.
    Colobe bai d’Iringa, Colobe bai d’Udzungwa – Udzungwa Red Colobus, Iringa, Uhehe, Gordon’s Red Colobus – P. gordonorum
    – Tanzanie.
    Colobe bai de Zanzibar – Zanzibar Red Colobus, Kirk’s Red Colobus – P. kirkii – Tanzanie – Zanzibar.
    Colobe bai de Bouvier – Bouvier’s Red Colobus – P. bouvieri – Congo.
    Colobe ? – Lomani River Red Colobus,  – P. parmentieri – RDC.
    Colobe ? – Kisangani Red Colobus – P. langi – RDC.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai de Zanzibar – Piliocolobus kirkii – Tanzanie – Zanzibar

Lien vers Fiche du colobe bai de Zanzibar sur ce site.
Lien vers Fiche du colobe bai d’Angola sur ce site.
Pour en savoir plus sur la taxononomie et les colobes bais, consulter: RED COLOBUS PROCOLOBUS, subgenus PILIOCOLOBUS de Rochebrune 1887 Peter Grubb [DRAFT SUMMARY OF SYSTEMATICS, 2002].

2. Comportement
Les colobes sont des primates diurnes principalement arboricoles (bien qu’ils peuvent parfois descendre au sol).

Les colobes, colobinés africains.Colobes guereza d’Afrique de l’Ouest au sol – Colobus guereza occidentalis – Rive de la Ishasha River – RDC.

Les colobes noirs et blancs vivent en petits groupes familiaux composés de plusieurs femelles apparentées avec leurs jeunes et à leur tête un mâle dominant. Leur territoire est en principe assez restreint du fait de leur faible exigence alimentaire. Les femelles restent dans leur groupe natal, les mâles se dispersent à l’adolescence.
Les relations entres groupes voisins peuvent être agressives.
Les colobes bais et olive sont non territoriaux et vivent en groupes multi mâles multi femelles de 40 à 80 individus. La taille de ceux-ci est en fonction de la ressource alimentaire.
Comme chez les colobes noirs et blancs, les mâles quittent le groupe à l’adolescence.
Ces singes sont de véritables acrobates, ils sont capables de faire des bons spectaculaires pour se déplacer d’arbre en arbre.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Mahale – Tanzanie

Les familles de colobes partagent souvent leur territoire avec celles de cercopithèques (Mitis, Ascagne, etc.).
Comme chez presque tous les primates, les colobes communiquent entre eux par le toilettage, des postures et des expressions faciales mais aussi par des vocalises.
Le registre vocal des colobes bais est plus varié, environ 16 vocalises identifiées, que celui des colobes noirs et blancs qui n’en compte que 6.
En revanche, les vocalises des colobes noirs et blancs sont beaucoup plus puissantes (voir détails au paragraphe 4).

3. Reproduction
Après une gestation comprise entre 150 et 180 jours suivant les espèces, la femelle donne naissance à un seul petit.
Chez les colobes noirs et blancs, les jeunes sont entièrement blancs à la naissance, Ils prennent la coloration des adultes vers 2 à 3 mois.
Le colobe olive procolobus verus est le seul singe africain à transporter ses petits dans la gueule.

Les colobes, colobinés africains.Accouplement de Piliocolobus tephrosceles – Kibale – Ouganda

4. Biologie et anatomie
Les colobes possèdent deux caractéristiques qui les différencient des autres primates.
Premièrement, ils ne possèdent pas de pouce, celui-ci étant atrophié. Seule une légère excroissance est présente chez certaines espèces et un moignon ressemblant à un reste d’amputation est présent chez d’autres. Les quatre doigts restant sont assez longs, relativement alignés et sont utilisés comme des crochets.

Les colobes, colobinés africains.A gauche main de C.g. guereza. A droite main de Piliocolobus kirkii.

La seconde grande caractéristique se trouve au niveau de leur estomac qui est assez complexe et divisé en plusieurs compartiments (3 chambres pour colobus et 4 pour procolobus) dans lesquelles la végétation ingérée subit une Les colobes, colobinés africains.fermentation et une pré-digestion par des bactéries anaérobies avant d’entrer dans la partie pylorique acide de l’estomac.
L’estomac compartimenté des colobes peut contenir jusqu’à un tiers de leur masse corporelle. Leur système digestif est assez comparable à celui des ruminants.
Les cris rauques et puissants émis chez colobus sont rendus possibles grâce à un larynx large et à un sac sous hyoïdien spécifique à ce genre. En revanche, chez procolobus le larynx est réduit et il n’y a pas de sac sous hyoïdien. Les calosités ischiales sont jointes chez colobus et séparées chez procolobus. Les molaires aiguisées de ces singes déchirent les feuilles en très petits morceaux et facilitent la digestion. Malgré leur régime alimentaire végétarien, les colobes possèdent des canines bien développées.
Ci-contre – Crâne de guereza – Collection MNHN de Paris – Galerie de l’évolution.

 

5. Régime alimentaire
Les colobes sont principalement folivores (jeunes feuilles tendres), Les colobes, colobinés africains.mais ils consomment aussi des graines, bourgeons, fleurs et fruits. Les colobes noirs et blancs ont un régime alimentaire beaucoup moins varié que les bais. Les feuilles sont ingérées en grande quantité pour compenser la pauvreté en substances nutritives. La digestion par fermentation préliminaire prend beaucoup de temps. Ils boivent rarement et obtiennent l’eau nécessaire dans leur alimentation. (photo à droite) Colobe d’Angola de Peter – Peter’s Angola Colobus – C.a. palliatus – Selous – Tanzanie

6. Prédateurs
Aigles, Léopards, Chimpanzés pour les colobes bais (voir sur ce site la « fiche chimpanzé » au paragraphe 2.2)

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition
Les colobes bais et olive vivent essentiellement dans les forêts tropicales car ils ont besoin de disposer d’aliments variés au cours de l’année.
Les colobes guereza et d’Angola se contentent d’îlots de forêts clairsemés car leur régime alimentaire est moins exigeant.
L’habitat des colobes est réparti de part et d’autre de l’équateur sur à peu près la moitié de la zone intertropicale, Afrique de l’Ouest, Golf de Guinée, Afrique Centrale (bassin du Congo) et Afrique de l’Est (Ouganda, Kenya, Tanzanie et Ethiopie).

Certaines populations de colobes sont en déclin suite à la perte de leur habitat du fait de l’expansion humaine et de la chasse pour la viande de brousse.
Pour exemple, identifié en 1933 par un naturaliste britanique, le colobe bai de Miss Waldron Piliocolobus waldroni n’a pas été observé depuis 1978. Son extinction semble probable même si quelques indices laissent penser que des spécimens survivent encore. Il est classé en danger critique d’extinction par l’IUCN.
Localement, là où les colobes (bais) cohabitent avec des populations de chimpanzés, ils subissent une forte prédation par ces derniers.
Les colobes noirs et blancs étaient autrefois chassés de manière intense pour leur fourrure destinée à la confection de manteaux.

8. Informations complémentaires

8.1. Origine du nom
Le nom colobe vient du grec kolobos qui veut dire « tronqué », en rapport à leur pouce atrophié.

8.2. Origine/espèces fossiles
Les plus anciens fossiles connus datent du miocène, Microcolobus tugenensis retrouvé dans le Nord du Kenya et datant d’environ 11 Millions d’années.
Un genre éteint de colobiné, les cercopithecoides, vécurent entre la fin du Miocène et le Pléistocène. Le plus grand d’entres eux pesait plus de 50 Kg.
Autre espèce qui vécu fin Pliocène début Pleistocène, le Rhinocolobus turkanensis.
Une espèce particulièrement grande du Pliocène, Paracolobus chemeroni.

Les colobinés et les cercopithecinés ont divergé il y a environ 16 à 14 millions d’années.
Les Piliocolobus ont divergé des Procolobus il y a environ 6 millions d’années (entre 9,4 et 4,4).

8.3. Iconographie

Les colobes, colobinés africains.Timbres du Burundi et du Kenya mettant en avant des colobes.

Les colobes, colobinés africains.Oeuvre de Henry Ogg Forbes (1851 – 1932) Species Plates by John Gerrard Keulemans.
Handbook to the Primates Plate 34 – Wikimedia Commons.

9. Bibliographie
– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Kingdon, J. et Groves C.P. 2013 Mammals of Africa, Volume II Primates , Bloomsbury.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Oates, J.F. 2019 Les primates d’Afrique de l’Ouest, Guide d’identification de poche, Global Wildlife Conservation, Biotope Editions pour l’adaptation française.
– Oates, J.F. 2011 Primates of West Africa, A Field guide and Natural History, Conservation international.
– De Jong, Y.A. et Butynski, T.M. 2018 Primates of east Africa – Pocket Identification Guide, Global Wildlife Conservation.
– Bourgoin, P. 1955 Animaux de chasse d’Afrique La Toison d’Or.

10. Liens
The taxonomic diversity of the Colobinae of Africa – Colin P. Groves.

Red colobus procolobus, subgenus piliocolobus de Rochebrune 1887 Peter Grubb.

Les babouins

Papio

Baboon

Ordre des Primates, famille des Cercopithécidés, sous famille des Cercopithécinés, genre Papio

Poids des mâle: de 15 à 50 Kg
Poids des femelle: 10 à 30 Kg
Gestation: Environ 6 mois (161 à 187 jours suivant les espèces).
Nombre de petits par portée: 1, les cas de jumeaux sont très rares.
Longévité: 20 à 30 ans dans la nature, jusqu’à 45 ans en captivité.

Les babouins, le genre papioAllure caractéristique du babouin. Ici un babouin chacma – papio ursinus Chobe – Botswana

1.Description et différentes espèces.

1.1. Description
Le babouin est un singe cynocéphale (museau similaire à celui du chien).
Il fait partie de la famille des cercopithécidés dont il est le plus grand représentant et de la sous famille des cercopithécinés.
C’est le singe le plus présent et le plus répandu en Afrique par sa vaste zone de répartition géographique et ses populations nombreuses.
Tous les babouins sont d’allure similaire. Les différentes espèces se différencient par des variations de couleur et de longueur de pelage, par les différents aspects et colorations de la face.
L’espèce la plus différenciée des autres étant le babouin hamadryas.
Le genre papio est caractérisé par un corps plutôt massif notamment chez le mâle qui est à peu près deux fois plus grand que la femelle. Le museau est allongé et les canines sont bien développées (surtout chez le mâle).
Les plus gros spécimens peuvent peser jusqu’à 50 Kg chez les mâles de babouin olive papio anubis .

1.2. Espèces
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, le terme babouin était utilisé pour désigner les primates de la « tribu » des « papionini » qui comprend babouins, mandrills, geladas, cercocèbes, mangabeys, macaques et le kipunji. A partir des années 1900, l’appellation babouin se restreint aux primates terrestres à long museau. Cette appellation persiste encore parfois aujourd’hui pour le mandrill qualifié de babouin mandrill (mais qui appartient au genre Mandrillus) et surtout pour le gelada appelé à tort babouin gelada (qui appartient au genre theropithecus). Les babouins étaient aussi appelés Papion.
Les différentes espèces de babouins sont parfois rassemblées (hors hamadryas) sous l’appellation babouins de savane.
Désignés sous le nom de cynocéphale dans des ouvrages anciens, ce nom est générique et désigne des singes dont le museau est allongé comme celui d’un chien. Ce nom n’est pas spécifique aux babouins ni à une espèce en particulier.
Pour plus de détails à propos de la phylogénie des babouins, consultez le lien : Distribution of mitochondrial clades and morphotypes of baboons spp. in Eastern Africa.

Les babouins, le genre papioCi-dessus, 4 des 6 espèces de babouins. De gauche à droite et de haut en bas:
papio cynocephalus, papio ursinus, papio hamadryas, papio anubis.

Les babouins sont représentés par 6 espèces :
(Pour plus de détails, consultez les fiches de chacune d’entre elles sur ce site).
Papio papio, (Desmarest, 1792)  Babouin de Guinée, Guinea Baboon.
Papio cynocephalus, (Linnaeus, 1766) Babouin cynocéphale ou babouin jaune, Yellow Baboon.
Papio anubis, (Lesson, 1827) Babouin olive ou babouin doguera, Olive Baboon.
Papio ursinus, (Kerr, 1792) Babouin chacma, Chacma Baboon.
Papio kindae, Babouin kinda, Kinda Baboon.
Papio hamadryas, (Linnaeus, 1766) Babouin hamadryas, Hamadryas Baboon, Sacred Baboon.

Jusqu’en 2008, le genre papio ne comportait que 5 espèces, le babouin kinda n’étant considéré que comme une sous espèce du babouin jaune.
En dehors de sous espèces reconnues pour certains d’entre eux, il existe également des hybrides dans les zones de recouvrement des aires de répartition. (kindae x ursinus, anubis x cynocephalus, hamadryas x anubis).

2. Comportement
Les babouins sont des primates diurnes et essentiellement terrestres. Ils sont non territoriaux et vivent en troupes de 10 à plus de 100 individus, couramment 30 à 40.
Les groupes sont multi mâles, multi femelles sauf chez le babouin hamadryas où les troupes sont composées d’un regroupement de petits harems. L’organisation sociale est très complexe avec une hiérarchie chez les mâles comme chez les femelles.

Les babouins, le genre papioGroupe de babouins olive papio anubis – Samburu – Kenya

Pour veiller sur son groupe, le mâle dominant adopte un comportement de surveillance placé en position stratégique, le plus souvent en hauteur (sur une termitière ou une souche par exemple) assis face à sa troupe. Il surveille les alentours, souvent jambes écartées avec le pénis en érection partielle.

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale en posture de guet papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

Les babouins sont actifs toute la journée, mais aux heures chaudes ils préfèrent parfois faire la sieste.
Des interactions avec d’autres membres de la faune africaine sont souvent observées, c’est notamment le cas avec les impalas. Ces interactions concernent l’alimentation; les babouins font malgré eux tomber des fleurs, des fruits ou des graines depuis un arbre (arbre à saucisses) et les impalas profitent de la nourriture ainsi disponible au sol. Cette proximité entre les deux espèces renforce leur capacité de vigilance vis à vis de leur prédateur commun qu’est le léopard.
La nuit, pour dormir ils se regroupent perchés dans de grands arbres ou à flancs de falaise pour se mettre hors de portée des prédateurs.
Le babouin se déplace porté par ses 4 membres. Lorsqu’il court, il galope à la même allure qu’un cheval.

Pour communiquer, les babouins disposent d’un vaste registre vocal; cris aigus, grognements, ainsi que des aboiements qui servent de cris d’alarme entendus par les membres du groupe et par toute la faune environnante.
Ces aboiements sont notamment émis en cas de présence d’un léopard.
Ces singes utilisent également de nombreuses expressions faciales et des postures variées.
Comme chez la plupart des primates, le toilettage (grooming) joue un rôle important dans la communication et le maintien des liens sociaux. Comme ci-dessous, un mâle cherche à s’attirer les faveurs d’une femelle en oestrus en l’épouillant.

Les babouins, le genre papioToilettage – Babouin cynocéphale – papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

3. Reproduction
Les femelles arrivent à maturité sexuelle entre 4 et 5 ans, les mâles vers 5 à 7 ans.
En période de chaleur, les femelles affichent un gonflement prononcé de la région ano-génitale (turgescences) variable en taille et en couleur en fonction de l’avancement du cycle d’oestrus. Ce gonflement est le plus important de tous les singes.

Les babouins, le genre papioTurgescences chez une femelle chacma – papio ursinus – Hwange – Zimbabwe

Les babouins, le genre papioAccouplement de babouins cynocéphale – papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

Il n’y a pas de saison particulière de reproduction, même si il y a parfois des pics de naissance.
Après une gestation d’environ 6 mois, la femelle donne naissance à un seul petit d’un poids moyen d’environ 850 g. Le pelage des jeunes est de couleur noire et la face est claire.

Les babouins, le genre papioJeune babouin olive à la tété – papio anubis – Néchisar – Ethiopie

Accrochés aux poils ventraux de leur mère dans un premier temps, les jeunes s’installent sur le dos vers 5 semaines.

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale – papio cynocephalus – Ruaha – Tanzanie

Plus tard, ils se mettent volontiers à califourchon sur la croupe des adultes.

Les babouins, le genre papioJeune chacma à califourchon – papio ursinus – Hwange – Zimbabwe

Les babouins, le genre papioAdulte promenant une dépouille de jeune momifiée – South Luangwa – Zambie

Les jeunes mâles quittent leur groupe natal entre 7 et 13 ans.

4. Biologie et anatomie
Les canines des babouins sont très développées, longues et tranchantes chez le mâle adulte.Les babouins, le genre papio

Ces primates possèdent des callosités fessières d’un seul tenant chez le mâle et divisées en deux parties chez la femelle.

Les babouins, le genre papioCallosités fessières chez le babouin cynocéphale – papio cynocephalus
A gauche femelle (Selous – Tanzanie), à droite mâle (South Luangwa – Zambie)

Les babouins, le genre papioCrâne de babouin chacma – papio ursinus – Zimbabwe

Liens: Le cerveau des babouins et des hommes plus proches qu’on ne le pensait.

5. Régime alimentaire
Omnivore à forte tendance végétarienne, le régime alimentaire des babouins est très varié (feuilles, fruits, graines, bulbes, rhizomes, champignons, insectes, lézards, œufs, oiseaux, poissons, lapins, rongeurs et même de petites antilopes) c’est un primate très opportuniste.
Les populations côtoyant l’homme, (près des hôtels, des lodges et des villes) trouvent une partie de leur alimentation en fouillant les poubelles et les fosses à déchets.
Ils n’hésitent pas à voler leur nourriture en agressant des touristes si besoin.

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale dans figuier – papio cynocephalus – Selous – Tanzanie

Les babouins mangent souvent assis en portant les aliments à la bouche avec leurs mains.
Pour leur quête de nourriture, ces primates restent en groupe, légèrement éparpillés.
Malgré des doigts grossiers, les babouins sont très habiles de leurs mains, ce qui leur permet de chercher une partie de la nourriture (insectes et graines) dans des excréments d’herbivores ou de profiter des fouilles faites par les phacochères.
Des cas de cannibalisme ont été observés (jeunes mangés par des mâles).

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale et phacochère commun – papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

Les babouins sont dépendants de l’eau, ils doivent boire assez souvent, au moins une fois par jour. Ils s’abreuvent dans les rivières, les lacs et les points d’eau divers.
Lorsque les rivières sont à sec en surface, ils utilisent des trous créés par des éléphants ou creusent eux même dans le sable.

Les babouins, le genre papioBabouins olive s’abreuvant dans le lit de l’Ewaso Ng’iro – papio anubis – Samburu – Kenya

6. Prédateurs
Le principal prédateur des babouins est le léopard. Suivant les espèces et les zones géographiques, les autres prédateurs sont potentiellement; le lion, la hyène tachetée, le crocodile du Nil, le python et le chimpanzé.

7. Habitat, distribution

7.1. Habitat
L’habitat des babouins est très varié; forêts tropicales sèches, savanes, semi déserts, depuis le niveau de la mer jusqu’à plus de 3.000 mètres d’altitude. Il est dépendant d’une ressource en eau permanente et proche ainsi que d’un site de refuge pour la nuit (falaise, grands arbres).

7.2. Distribution
Les babouins sont les primates qui possèdent la plus vaste aire de répartition géographique.
Il sont présents d’Ouest en Est depuis le Sénégal jusqu’à l’Ethiopie et du Nord au Sud du Niger jusqu’à l’Afrique du Sud.
En dehors de deux zones isolées (pour papio anubis) au Niger et au Tchad, les babouins sont endémiques de l’Afrique Sub-Saharienne.
Une exception pour papio hamadryas qui peuple également une partie de l’Arabie, ce dernier était autrefois également présent en Egypte dans la vallée du Nil.

8. Interactions avec l’homme
Les interactions entre l’homme et les babouins sont nombreuses.
Ces singes ont tendance à piller les cultures et provoquer des dégâts à la périphérie des villes en fouillant dans les ordures.
Lire: Faune urbaine, gérer les babouins du Cap.
Il arrive même qu’ils s’introduisent dans les maisons ou qu’ils dévalisent les passants, mais ces derniers cas sont rares.
Pour illustrer ce comportement, voir les photos de Cyril Ruoso «Le gang des babouins».
Une interaction fréquente dans les campements de brousse est le saccage de tentes pour y dérober de la nourriture.
Certains babouins ont même compris comment utiliser les fermetures zip des tentes pour y pénétrer.
D’autre groupes de babouins ont choisi de fréquenter les grands parkings et les postes frontières, là où il y a de nombreux poids lourds en attente. Gare au chauffeur qui laissera ses fenêtres ouvertes ou son chargement sans surveillance.
Certains de ces primates poussent la ruse encore plus loin en attaquant des camions qui sont obligés de rouler au pas sur des routes très pentues. Dans ce cas, ils attendent dans des lieux propices et profitent de la faible vitesse des véhicules pour monter dessus et chaparder ce qu’ils peuvent.
De trop nombreux touristes ont la mauvaise habitude de nourrir les babouins en leur jetant de la nourriture pour s’amuser. Seulement, les babouins ne plaisantent pas avec la nourriture et si personne ne leur en donne, ils viennent se servir par la force si la ruse ne suffit pas. Cette situation engendre des situations dangereuses nécessitant parfois l’abattage des singes.

9. Informations complémentaires

9.1. A propos du nom babouin et expressions associées
Le mot babouin est déjà présent au XIII ème siècle.
Babouin ou baboin en ancien français exprime le mouvement des lèvres (baba, babiller, babine) dans plusieurs langues. Il est souvent synonyme de sot ou nigaud.
Depuis le XIII ème siècle, le mot babouin désigne un singe aux grosses lèvres proéminentes.
C’est Buffon qui utilise pour la première fois le mot babouin en remplacement de cynocéphale.
Ce terme est générique et qualifie les primates à queue courte, face allongée et museau large et relevé. Source: Le Guichet du Savoir – Bibliothèque municipale de Lyon.
Racine de babouin ou fleur de babouin, désigne une fleur (babiane) du genre babiana, de la famille des Iridacés originaire du sud de l’Afrique. Elle ressemble à un petit glaïeul. Les babouins en consomment les cormes (bulbes).
Expression « Baiser le babouin », synonyme de soumission forcée, d’humiliation. « Nul ne baise le babouin de son plein gré ». source: Les mots délicieusement surannés.
Le syndrome du babouin : Terme de médecine qui désigne une dermatite de contact d’origine allergique qui se localise sur les fesses, les parties génitales ou dans les plis de l’aine et qui rappelle les fesses rouges et gonflées de femelles babouin en oestrus.

9.2. Origine/espèces fossiles.
Un certain nombre de fossiles d’ancêtres des babouins ont été découverts en Afrique à partir de la fin du XIXème siècle principalement en Afrique du Sud, mais aussi en Ethiopie, au Kenya, au Malawi et en Ouganda. Les plus anciens remonteraient à environ 4,5 à 5 millions d’années.
Les représentants de ces ancêtres font partie des genres et espèces suivantes:
– Les parapapios représentés par 4 espèces (primates de taille modeste).
– Deux «pré babouins» de grande taille, le dinopithecus ingens (2 fois plus grand que le plus grand des babouins actuel) et le gorgopithecus major.
– Deux autres espèces de petite taille, papio izodi et papio angusticeps.

9.3. Les babouins à travers l’histoire
Les babouins ont prêté leur image à la statuaire religieuse de l’Egypte antique. Plusieurs divinités égyptiennes ont suivant les époques emprunté l’image du babouin (Thot, Khonsou, Baba, Hedjour, Qefedenou, Hâpi). (voir la fiche babouin hamadryas pour plus de détails).

Voici ce que rapporte Georges-Louis Leclerc de Buffon au 18ème siècle (extraits de « Le Buffon des familles » par Auguste Dubois d’après Buffon et Lacépède). « Le papion ou babouin, ne ressemble à l’homme que par les mains », « Ils ont l’air de bêtes féroces, et le sont en effet », « Ils se réunissent et s’entendent pour piller les jardins, ils se jettent les fruits de main en main et par dessus les murs ».

9.4. Iconographie

Les babouins, le genre papioBabouin d’après une œuvre de Jean Charles Werner entre 1818 et 1842 (peintre au Muséum d’histoire naturelle de Paris)
Collection Université d’Amsterdam.

10. Bibliographie
– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Bourgoin, P. 1955. Animaux de chasse d’Afrique, La Toison d’Or.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
Mammals of Africa, Volume II, Bloomsbury.

11. Liens

Animal Diversity Web – Papio.
What Is (Not) a Baboon ?
Les mères babouins pourraient éprouver le deuil.
Fœticide : quand des babouins pressés s’attaquent aux femelles gestantes.
Les babouins passent plus de temps avec ceux qui leur ressemblent.
En Namibie, les mères babouins portent leur petit mort pendant des jours.

L’Afrique sauvage d’African Escapades

Depuis plus de deux décennies, Frédéric March partage sa passion de l’Afrique avec ses Voyages avec African Escapadesvoyageurs. En 2020, African Escapades a fêté ses 25 ans ainsi que vingt années de collaboration avec Innocent Muganhiri, devenu l’incontournable bras droit de Fred.

Fred est un contemplatif, il ne se lasse pas d’observer, d’écouter et humer la nature africaine qui l’entoure.
L’Afrique est depuis longtemps sa terre d’adoption. Même s’il n’est pas sur le sol africain, ses pensées et une partie de son coeur y sont. (ci contre, Frédéric March devant les chutes Victoria au Zimbabwe).

Les bases de l’équation africaine.

La passion des animaux.
L’Afrique, sa nature sauvage et sa grande faune fascinent Frédéric March depuis longtemps, pour ne pas dire depuis toujours.
Dès l’enfance, les animaux du zoo de Plaisance du Touch furent sa seconde famille. Un de ses compagnons de jeu fut un gorille !
Résidant tout près du zoo et ayant sympathisé très jeune avec les propriétaires, Fred y passe tout son temps libre et y travaille pendant les vacances scolaires.
Plus tard, après des études dans la filière agricole, il y est employé pendant 5 ans comme soigneur.
Cette période est pour lui l’occasion d’acquérir une grande expérience des animaux. Ce métier lui permet d’être en contact avec de nombreuses espèces africaines, de les soigner, de les nourrir, d’assister à des mises bas, de convoyer des animaux dans de très nombreux zoos français et européens, en Hollande et en Allemagne notamment.
Ces contacts privilégiés avec les animaux l’ont marqué à jamais.

Premier 4×4.
Le permis de conduire à peine en poche, Fred achète son premier véhicule. Un 4×4 bien sûr, un Toyota BJ42 qui est sur cales !
Dès que les animaux lui laissent un peu de loisir, il retape de A à Z l’objet de ses rêves.
Cette première expérience lui permet de s’initier à la mécanique, à la tôlerie, à la soudure et donne naissance au premier « Toy » préparé par ses soins.
Une fois le véhicule opérationnel, l’initiation à la conduite tout terrain débute sur les chemins de terre de la Haute-Garonne.

Premier contact avec l’Afrique.
A tout juste 18 ans, c’est l’appel de l’Afrique. Fred part à l’aventure pour un mois au Kenya.
On ne revient pas indemne d’une telle immersion dans la savane kényane.
Les trois termes de l’équation sont maintenant posés. Le résultat ne fait aucun doute. L’appel de l’Afrique sera plus fort que tout.

Voyages avec African EscapadesFred et un de ses « Toy » HDJ80 dans l’immensité du Magkadi Pan – Désert du Kalahari – Botswana.

Une initiation africaine.

L’Afrique est maintenant une  drogue dont Frédéric March ne peut plus se passer. Entre Fred et l’Afrique, le mot passion prend tout son sens.
Après le « Toy » BJ42, c’est un Toyota Land Cruiser HDJ 80 qui passe entre ses mains.
Une fois le véhicule préparé, c’est le départ pour une première expédition depuis Toulouse à travers la Libye, le Soudan, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, le Zaïre, la Tanzanie, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe.
En dehors de cette expédition, Fred a côtoyé la faune africaine en tant que volontaire auprès d’organismes et d’ONG.
Ceci l’a amené au contact des mandrills au Gabon, ou encore des gorilles et chimpanzés en Ouganda.
De 1992 à 1995, Frédéric March travaille en free-lance pour des tour opérateurs comme Explorator, puis Atalante.
Ces nouvelles expériences le conduisent sur les pistes d’Afrique du Sud, de Namibie, du Botswana et du Zimbabwe.
Mais Fred supporte de moins en moins les exigences commerciales des voyagistes. Les expéditions au pas de course sans prendre le temps de profiter de la brousse et de la faune ne sont pas de son goût.
Aujourd’hui, Terres Oubliées est le seul voyagiste pour lequel Frédéric March partage ses expéditions.

Naissance d’African Escapades.

Fred possède dorénavant toutes les compétences pour voler de ses propres ailes; connaissance de l’Afrique et de sa faune, maitrise des pistes et de la conduite tout terrain, expérience dans la logistique d’expédition et dans l’encadrement de groupe.
C’est donc fort de cette grande expérience qu’à 26 ans, Frédéric March se lance en 1995 dans une nouvelle aventure en créant African Escapades.
Il existe en réalité deux African Escapades, l’une est basée en France pour la partie « conseils en safari », l’autre concernant la partie « Expéditions » est basée au Zimbabwe et au Malawi.

Des véhicules bien préparés.

La flotte de 4 véhicules dont dispose Fred se compose exclusivement de Toyota Land Cruiser HDJ 80. Certains ont jusqu’à 760.000 Km à leur actif, mais comme ils sont bichonnés, ils ne font pas leur âge. Fred les respecte et leur a même donné des noms. Avant d’affronter pour la première fois les pistes africaines, les véhicules subissent un lifting complet où tout est démonté et contrôlé.
Voyages avec African Escapades
Le principe de Fred est simple, tout ce qui n’est pas indispensable est éliminé. Adieu autoradio, climatiseur, pare soleil.
Tout ce qui peut casser est renforcé et tout ce qui n’est pas fiable est remplacé.
C’est ainsi que vous pouvez prendre place en toute confiance dans des Land Cruisers aux châssis renforcés, aux suspensions et amortisseurs adaptés aux pires pistes africaines. Si toutefois un élément venait à lâcher au cours d’une expédition, qu’à cela ne tienne, Fred connait ses véhicules comme sa poche et avec son fidèle Inno, ils viendront à bout de la panne même au beau milieu du désert du Kalahari !
Chaque véhicule peut embarquer 245 litres de gazole répartis dans 2 réservoirs, ainsi que 180 litres d’eau en réservoirs, jerricans et vaches à eau.
En cas de crevaison, de problème mécanique ou d’imprévu sur la piste (branche, arbre, etc.), les outils sont rapidement à portée de main. Sous les sièges, cric, trousse à outils, scie, hache ou machette.

Un tourisme responsable.

Loin du tourisme de masse, l’éthique d’African Escapades est de voyager en petits groupes de 6 à 8 personnes avec seulement deux véhicules, dans des endroits peu fréquentés où la nature est restée sauvage et authentique.
Le terme expédition est plus adapté que le mot voyage car Fred privilégie au maximum l’autonomie la plus complète possible. (Carburant, eau et vivres).
A bord des Toys il y a tout ce qu’il faut pour affronter la brousse africaine et installer des campements sommaires mais confortables, chaises, matériels de cuisine, tentes et matelas.
L’impact d’African Escapades sur l’environnement est très faible. Volontairement, Fred prône l’économie de l’eau et du bois.
Lorsque les campements ou bivouacs sont quittés, il ne reste pas de traces, si ce n’est celles des pas.
Aucun déchet n’est laissé sur place. Ceux qui ne se brûlent pas sont emportés pour être déposés sur des points de collecte en ville. Les feux sont nettoyés, les cendres sont enterrées.

Voyages avec African EscapadesChaque soir en brousse, le feu de camp est incontournable.

Pour la gestion de l’eau potable, Fred a opté pour une solution originale. Contrairement à presque tous les autres opérateurs qui utilisent des bouteilles en plastiques (encombrantes et qui génèrent des déchets), Fred utilise des « vaches à eau » en toile de lin semi perméable qui permettent à tous moment de remplir les gourdes avec de l’eau fraîche. (Ce sont de vraies vaches à eau, pas de simples conteneurs en plastique. Le rafraîchissement de l’eau est basé sur le principe du canari africain). Ces vaches, remplies d’eau traitée sont suspendues à l’extérieure des 4×4. En plus des stocks d’épicerie effectués dans la ville de départ, des compléments en fruits frais se font au hasard des rencontres sur le bord des pistes.

Voyages avec African EscapadesLes mangues et les bananes sont souvent au rendez-vous, ce qui est un bon moyen de faire profiter les populations locales des retombées directes de cette forme de tourisme.

Pour les observations de la faune, aucun animal n’est appâté pour réaliser une photo, aucun nourrissage n’est réalisé.
Une observation passive respectueuse, responsable et passionnée.

Des destinations confidentielles.

– Immersion dans le désert du Kalahari au Botswana: Fred y propose deux expéditions. Une traversée d’est en ouest du parc transfrontalier du Kgalagadi, empruntant la « wilderness trail » où, sur 257 km de piste sauvage, vous serez seul au monde sans rencontrer d’autres véhicules. Ou encore, une traversée du sud au nord par le Central Kalahari Game Reserve, puis par le Makgadikgadi pan, une grande expédition de Gaborone aux Chutes Victoria.

Voyages avec African EscapadesTroupe de springbok dans le Kgalagadi – Botswana.

– En Zambie, un de ses terrains de jeu favoris, Fred vous entrainera dans la magique vallée de la Luangwa, où les éléphants et les hippopotames seront vos plus proches voisins.
Plus sauvages et plus reculés encore, le Kasanka National Park où il est possible d’observer des sitatungas et les marais du Bengwelu abritant l’endémique Cobe Lechwe noir et le mythique bec en sabot.

Voyages avec African EscapadesEléphants traversant la rivière Luangwa – Zambie

– En Tanzanie, immersions dans deux parcs sauvages et peu fréquentés du sud du pays, le Selous Game Reserve et le Ruaha National Park.

Voyages avec African EscapadesCampement sauvage au bord de la rivière Ruaha – Ruaha national park – Tanzanie.

– Le Malawi, point de départ et d’arrivée des expéditions vers la South Luangwa en Zambie est aussi un lieu enchanteur pour se ressourcer en fin de voyage. C’est un cadre idyllique pour se baigner dans les eaux parfois agitées du lac Malawi et aller à la rencontre des villageois aux alentours.

Voyages avec African Escapades

Le but de ces expéditions n’est pas d’avaler les kilomètres de piste bien que cela soit parfois incontournable. L’objectif est de passer un maximum de temps à contempler la nature sauvage. L’observation animalière est une priorité, que ce soit pour les oiseaux ou les mammifères, Fred comme Inno sont d’une grande compétence. Tout en conduisant et scrutant les bords de piste à la recherche d’un mammifère, ils sont capables de vous signaler un aigle de Verreaux immature en plein vol tout comme un guépard couché dans l’herbe à 100 mètres n’échappera pas au regard perçant d’Inno.

Des expéditions pour voyageurs avertis.

On ne voyage pas avec Fred par hasard. Avant d’affronter la rudesse du Kalahari ou de la Ruaha, il est bon de savoir à quoi ressemble l’Afrique sauvage. A défaut, un minimum d’ouverture d’esprit et un intérêt certain pour la nature sauvage vous permettront de profiter pleinement de l’aventure sous réserve d’accepter un confort rustique pour être au plus près de la faune.
Il faut aussi admettre que c’est la nature qui décide de ce qu’elle nous offre !

Dans les campements et bivouacs, seule la toile de la tente vous Voyages avec African Escapadessépare de la nature sauvage. Les noctambules de la savane sont vos voisins de chambre.
Après les éventuelles petites appréhensions des premiers jours, on trouve une quiétude et un plaisir immense à vivre au rythme de la nature et en harmonie avec elle.
Le soir au coin du feu, avec la voie lactée comme toiture, les sons du monde sauvage vous parviennent.
Tout autour de vous la brousse grouille d’une vie invisible. Ici un léopard qui appel une femelle, là, un lion qui devise avec ses congénères, ou encore le babouin qui aboie, sans oublier le cri emblématique de la hyène tachetée. Quel bonheur de vivre en plein air sans artifices. Une certaine idée du paradis sur terre en somme.

Une logistique bien rodée.

L’expédition à peine terminée et le groupe de voyageurs tout juste déposé à l’aéroport, Fred et Inno ont déjà la tête dans le voyage suivant. En quelques jours, tout doit être prêt pour un nouveau périple.

Voyages avec African EscapadesPour éviter les oublis et les mauvaises surprises, Fred prépare des listes de ravitaillement en fonction de chaque expédition, de la durée et du degré d’autonomie.
Produits frais, fruits et légumes, épicerie, pain, viennoiseries, etc.
C’est le contenu d’environ trois caddies de vivres remplis plus haut que le bord qui doit trouver place dans les coffres des 2 Land Cruisers.
Tout est chargé au millimètre, tous est calé mais reste facilement accessible en cas de besoin.
Beaucoup de choses dans les Toy, mais que de l’utile et du rationnel (sans oublier quelques gourmandises).
Après les courses, c’est le matériel de bivouac qui est bichonné.
Puis c’est au tour des véhicules d’être partiellement vidés de leur contenu avant d’être nettoyés. Les Toy sont lavés, du châssis au pare-brise.
Dès le deuxième jour, le staff d’African Escapades enfile le costume de mécanicien.
Au menu, filtre à huile, vidange, graissage, inspection sous le véhicule, resserrages éventuels, contrôle des amortisseurs, histoire d’affronter les pistes en toute sérénité.
Fred et Inno ont des journées bien remplies. Au fil des jours et des heures, ils sont tout à la fois chauffeurs, pisteurs, guides, cuisiniers, intendants, mécaniciens et même veilleurs de nuit lorsque les éléphants sont tentés par les provisions.

Epilogue.

Lorsque l’on franchit la porte d’African Escapades, on intègre sans le savoir une grande famille de voyageurs passionnés de nature et d’Afrique. On ne revient pas tout à fait le même après avoir côtoyé Fred et Inno.
Pour ma part, ces dernières années, j’ai eu le plaisir de partager à 15 reprises le quotidien d’African Escapades. J’ai ainsi parcouru avec Fred des milliers de kilomètres en terres africaines au travers de 7 pays d’Afrique Australe et de l’Est.
A chaque fois c’est un enchantement et de retour en France, je compte les jours qui me séparent du prochain départ.

 Merci à Frédéric March et Innocent Muganhiri de nous faire partager leur Afrique.

D.M.

Pour découvrir des images réalisées lors d’expéditions avec African Escapades, consultez les liens ci-dessous.
Faune du Botswana.
La Luangwa à la saison des pluies.
Ouganda 2019.
Kenya 2019.

Les Mammifères Sauvages d’Algérie

Par Mourad Ahmim aux éditions « Les éditions du Net ».

Ouvrage de 313 pages brochées au format 21 x 29,7 cm , 1ère édition 2019.

Ce livre traite de la répartition et de la biologie de la conservation des mammifères sauvages d’Algérie.
En introduction cette publication consacre 17 pages en généralités sur la géographie de l’Algérie et divers données.
Suit une liste de 4 pages des mammifères sauvages d’Algérie représentant 37 familles et 111 espèces.
Le chapitre principal d’environ 228 pages est constitué d’un « catalogue illustré des espèces » avec 1 photo par espèce et environ 2 pages consacrées à chacune d’elles.
Ces photographies sont très appréciables notamment pour les petits rongeurs et les chyroptères.
Les mammifères marins sont également traités.
Dans les 59 pages de la fin de l’ouvrage figurent, le statut de conservation de chaque espèce (y compris un statut spécifique à l’Algérie), de nombreuses références bibliographiques et une table es matières.

Nota: Ce livre est aussi disponible en version numérique pour téléchargement sur HAL.archives-ouvertes.fr (si vous utilisez des données contenues dans cet ouvrage, n’oubliez pas de cité la source et les références).

Chimpanzé

Pan troglodytes

Chimpanzee

Ordre des Primates, Famille des Hominidés, Genre Pan

Hauteur debout : Environ 1 mètre (jusqu’à 1,7 m).
Hauteur : 75 à 90 cm pour le mâle et 65 à 80 cm pour la femelle.
Poids : Environ 40 à 60 Kg pour le mâle et 35 à 45 Kg pour la femelle.
Données variables en fonction des sous espèces.
Gestation : Environ 8 mois.
Nombre de petits par portée : 1 (rarement 2).
Longévité : 40 à 50 ans à l’état sauvage, jusqu’à 60 ans en captivité.
Lien vers Fiche IUCN.

ChimpanzéChimpanzé (mâle Alpha) – Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Mahale – Tanzanie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description

Les chimpanzés, appelés chimpanzés communs par opposition aux bonobos qui sont appelés chimpanzés graciles ou chimpanzés pygmées font partie des « grands singes » (Great Ape en anglais).
Les chimpanzés et les bonobos ne sont reconnus comme espèces distinctes que depuis 1928.
Ce sont des primates robustes avec des bras longs et musclés. En proportion, les jambes sont courtes mais les mains sont longues.
Les femelles sont plus petites que les mâles.
Le sommet de la tête est arrondi, le cou est court, les narines sont petites avec un nez aplati, les yeux sont enfoncés avec des arcades très marquées et rapprochées.
Les oreilles à grand pavillon sont arrondies et saillantes.
Les canines du chimpanzé sont bien développées, la lèvre supérieure est longue et très mobile.
Chez les jeunes, la face, les oreilles ainsi que les pieds et les mains sont rose et deviennent brunes à noires à l’âge adulte.
Leur corps est recouvert de poils noirs plus ou moins épais sauf sur la face et une partie de l’abdomen, le pelage des sujets âgés a tendance à devenir gris et moins dense.
Les individus âgés peuvent être chauves.
Les chimpanzés sont dépourvus de queue mais les jeunes arborent une touffe de poils blancs de quelques centimètres (environ 6 cm) au niveau de la croupe.

ChimpanzéChimpanzés d’Afrique de l’Est – Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Mahale – Tanzanie

1.2. Sous espèces et variantes géographiques

4 sous espèces sont communément admises.

Pan troglodytes schweinfurthi, chimpanzé d’Afrique de l’Est ou d’Afrique Orientale.
Pan troglodytes troglodytes, chimpanzé d’Afrique Centrale.
Pan troglodytes verus, chimpanzé d’Afrique de l’Ouest ou d’Afrique Occidentale.
Pan troglodytes ellioti, (anciennement P.t. vellerosus) chimpanzé du Nigeria-Cameroun.

ChimpanzéChimpanzés d’Afrique de l’Ouest – Pan troglodytes verus – Vallée des singes – Romagne

2. Comportement

Les chimpanzés sont des primates territoriaux (territoires de 10 à 50 Km2 environ), sociaux et diurnes.
Ces grands singes sont aussi bien à l’aise au sol que dans les arbres.
Ils vivent en groupe suivant le principe de fission-fusion, ce qui signifie que les chimpanzés se séparent en sous groupes pour partir en quête de nourriture et se regroupent ensuite, notamment pour dormir. Ces groupes sont très mobiles dans la journée.
L’ensemble du groupe au complet est très rarement réuni en même temps au même endroit.
La taille de ces groupes est très variables puisqu’ils peuvent aller d’une quinzaine d’individus à plus de 100 avec une moyenne de 30 à 40.
En Ouganda, dans le parc national de Kibale, dans le secteur de Ngogo, on a observé la plus grande colonie de chimpanzés connue avec un groupe initial de 142 individus qui à évolué à plus de 170.
Ces groupes au régime patriarcal sont multi mâles et multi femelles.
Le plus souvent, les mâles restent dans leur communauté d’origine alors que les femelles lorsqu’elles sont arrivées à maturité sexuelle peuvent migrer vers des communautés voisines.

ChimpanzéJeune chimpanzé – Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Mahale – Tanzanie

2.1. Fonctionnement des groupes

Les mâles dominants, dits mâles Alpha arrivent au pouvoir souvent grâce à leur puissance, mais aussi par l’intelligence des relations et alliances qu’ils ont tissées avec d’autres mâles adultes et des femelles influentes. La durée du règne de ces chefs de clan est très variable, de quelques mois à quelques années. Ils sont à leur apogée vers l’âge de 20-25 ans.
Le fait d’avoir un rang élevé dans la hiérarchie donne des privilèges voire des exclusivités pour l’accès aux femelles et à la nourriture.
Les tensions au sein des groupes est quasi permanente, surtout lorsque la nourriture est rare. Ces tensions génèrent des comportement agressifs qui se traduisent par des manœuvres d’intimidation. Les chimpanzés se mettent alors debout, le poil hérissé et poussent des cris, cassent des branches, frappent la base d’arbres. Elles peuvent également donner lieu à des affrontements violents.
La hiérarchie est souvent remise en cause et la position des mâles subalternes évolue au sein du groupe au fil des alliances établies et des services rendus (épouillage, partage de nourriture).
L’épouillage ou grooming a pour fonction d’éliminer des parasites, mais aussi et presque surtout pour tisser un lien social et hiérarchique, établir des amitiés et des alliances. C’est donc un geste qualifié de politique. Ce toilettage est pratiqué avec les doigts et les lèvres, pour éliminer les parasites, les pellicules, les peaux mortes, etc. C’est aussi un vecteur de soumission, de récompense, d’apaisement.

ChimpanzéSéance de grooming collectif – Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Mahale – Tanzanie

ChimpanzéEpouillage à deux Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Mahale – Tanzanie

Les mâles adultes patrouillent aux frontières de leur territoire pour signaler leur présence et vérifier l’absence d’intrus.
Les chimpanzés sont capables de livrer des raids en territoires rivaux. Ceux-ci peuvent donner lieu à des lynchages avec mise à mort. Il peut arriver qu’une petite communauté soit exterminée par une plus grosse. Des cas d’infanticides ont déjà été observés.

2.1. Armes et outils

Longtemps ignoré, le fait que les chimpanzés soient capables de confectionner et d’utiliser des outils a été mis en évidence pour la première fois dans les années 1960 par Jane Goodall dans le parc de Gombe en Tanzanie.
Cet usage constitue une forme de «culture» qui est transmise de génération en génération.
Des groupes isolés les uns des autres n’ont pas la même «culture», ces apprentissages se font par expérience et par observation.
Les chimpanzés façonnent des outils à partir de branches et de brindilles, (coupe, effeuillage, taille et mise à la bonne longueur) ils les utilisent ensuite pour capturer des larves ou des termites dans des creux d’arbres.
Au Congo, des chimpanzés ont été observés collectant des termites à l’aide de 2 outils «pré» fabriqués (2 tiges en bois, 1grosse et une fine). Ils sont donc capables d’anticipation.
Les chimpanzés utilisent également des pierres pour casser des noix. Cette pratique a été constatée en Côte d’Ivoire dans la forêt de Taï où les chimpanzés cassent des noix de palmiers à huile en utilisant une pierre ou un gros morceau de bois avec lequel ils frappent les noix calées sur une «enclume» constituée par un rocher ou un tronc d’arbre.
Ils utilisent des feuilles mâchées en guise d’éponge pour récupérer de l’eau dans des creux d’arbres et des feuilles pour s’essuyer.
Ils se servent également de morceaux de bois et de pierres en guise d’armes.

2.2. Technique de chasse

Chimpanzé

Les chimpanzés chassent des petits mammifères tels que des céphalophes, des galagos mais surtout des colobes (colobes bais – Piliocolobus tephrosceles, voir photo de droite).
En principe, pratiquées par les mâles, les chasses sont collectives et plus ou moins organisées. Des rabatteurs effrayent et poussent les proies, principalement des colobes, vers d’autres mâles qui tentent de les attraper dans les arbres ou au sol lorsqu’ils tombent.
En Ouganda, dans le secteur de Ngogo du parc national de Kibale, beaucoup de mâles sont des chasseurs. Une observation réalisée en 2002 y fait état de 13 colobes tués en une seule chasse. Ces chassent peuvent être localement responsables d’une baisse significative des populations de colobes.
A l’issue de ces chasses collectives, la viande est consommée par les chasseurs, mais est aussi partagée avec d’autres mâles ou des femelles influentes pour tisser des liens et des alliances.
A Fongoli au Sénégal, des chimpanzés ont été observés chassant individuellement des galagos réfugiés dans des arbres creux en les délogeant avec un bâton utilisé en guise de lance.

2.3. Communication

Pour communiquer les chimpanzés utilisent de nombreuses mimiques, gestes, postures et attitudes, (enlacements, étreintes, embrassades, gestes des mains, des bras, mouvement des lèvres) ainsi que la communication vocale avec plus d’une trentaine de cris, gémissements, grognements différents et des vocalises pouvant être très puissantes.
Ces vocalises traduisent émotion, excitation, peur, salutation.
Ils font aussi usage des troncs d’arbres qu’ils frappent violemment avec les pieds ou un bâton.

2.4. Divers

Les chimpanzés sont actifs environ 10 à 12 heures par jour avec en général 2 pics d’activités, un en début de matinée et l’autre en fin d’après midi.

ChimpanzéNid de chimpanzé – Parc national de Mahale – Tanzanie

Chaque soir, ils construisent des nids pour y passer la nuit. Pour cela, Ils cassent, plient et tressent grossièrement des branches à la cime d’arbres de taille moyenne. Ils garnissent l’ouvrage avec des branches cueillies et des feuilles. Ils créent ainsi un hamac végétal à usage unique.
Ils font aussi la sieste, souvent à même le sol mais peuvent aussi se confectionner un nid pour l’occasion.

ChimpanzéChimpanzé faisant la sieste au sol Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Mahale – Tanzanie

Les chimpanzés ne savent pas nager. Leur morphologie, leur forte masse musculaire et leur faible masse graisseuse ne le leur permet pas. Ils peuvent cependant s’immerger jusqu’à la taille pour traverser des petites rivières ou attraper de la nourriture.
A Fongoli au Sénégal, les chimpanzés (pan troglodytes verus) prennent des bains et en saison sèche, ils cherchent la fraîcheur en s’abritant dans des grottes.
Ces grands singes sont doués d’une grande intelligence. En plus de leur système social très élaboré et l’usage d’armes et d’outils, ils sont capables d’émotion.
Ils sont joueurs et sensibles aux chatouilles.
Ils se reconnaissent dans un miroir et savent s’en servir pour voir des parties de leur corps inaccessibles autrement.

3. Reproduction

Chez le chimpanzé, la maturité sexuelle est atteinte vers 10 ans et la femelle peut procréer tout au long de sa vie avec une première portée vers l’âge de 11 à 12 ans. Elle peut ensuite donner 1 petit tous les 4 à 6 ans environ, soit 5 à 6 petits au cours de sa vie.
Avec un cycle menstruel moyen de 36 jours, les femelles signalent l’approche de leur ovulation par des tumescences rouges et volumineuses au niveau de la région ano-génitale. Celles-ci restent gonflées environ une semaine, période pendant laquelle la femelle est fécondable. C’est en principe pendant cette période qu’a lieu l’accouplement.

ChimpanzéFemelle chimpanzé Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Kibale – Ouganda

Une femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles.
La reproduction n’est pas saisonnière.
Après une gestation d’environ 230 / 240 jours (environ 8 mois), la femelle donne naissance à un petit. Les cas de jumeaux existent mais sont rares et la mortalité infantile est assez fréquente.
Le nouveau né pèse environ 1,5 à 2 Kg.
Le jeune chimpanzé est dépendant de sa mère jusqu’à l’âge de 5 ans.
Il est nourri exclusivement par le lait maternel jusqu’à l’âge de 5 ou 6 mois environ.

ChimpanzéAgrippé au ventre de sa mère dans un premier temps (3 à 6 mois), le petit utilisera ensuite le dos de celle-ci comme refuge et moyen de transport. Il reste souvent accroché à elle pendant environ 2 ans.
Les chimpanzés sont sevrés vers l’âge de 3 à 4 ans.
Ils auront le statut de juvéniles jusqu’à un âge d’environ 10 à 13 ans, ils deviennent ensuite adultes.
C’est à l’adolescence que les femelles peuvent quitter leur communauté d’origine.
Les chimpanzés grandissent jusqu’à environ 20 ans, il sont alors dans la force de l’âge pour 4 ou 5 ans. Puis en vieillissant ils perdent de la masse musculaire.

4. Biologie et anatomie

Les chimpanzés font comme nous partie de la famille des hominidés.
Du fait d’avoir eu un ancêtre commun il y a 4 à 8 millions d’années, nous partageons avec eux près de 98 % d’ADN.
Leur cerveau est assez volumineux en proportion de l’ensemble du corps. Leur capacité crânienne est de l’ordre de 320 à 480 ml, contre 1300 ml chez l’homme.
Les chimpanzés possèdent une bonne vision binoculaire.

ChimpanzéCrânes de chimpanzés: (de gauche à droite) juvénile – juvénile – adolescent – adulte – (Photos Dominique Mignard – Collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris – Galerie d’anatomie comparée).

ChimpanzéLeurs pouces sont opposables, tout comme leurs gros orteils. Ceci leur permet de saisir aussi bien avec les mains qu’avec les pieds, notamment pour les déplacements dans les arbres (Les doigts long forment un crochet lors des déplacements arboricoles).
Les bras sont plus longs que les jambes, les doigts sont longs et les pouces courts.
Les chimpanzés ont une force 5 à 8 fois supérieure à celle d’un homme. Cela est dû à leur forte masse musculaire, leur morphologie et la structure de leurs muscles aux fibres allongées.
Pour se déplacer au sol, ils s’appuient sur les jointures des phalanges repliées des mains.

Chimpanzé

 

Ils sont aussi capables de se déplacer pour de courts moment en position de bipédie, debout sur leurs membres postérieurs (pour impressionner ou agresser un congénère, pour jouer, observer ou lorsqu’ils portent une grosse branche ou une pierre).
Ils sont capables de se déplacer à une vitesse de 40 Km heure.
En proportion de leur corps, les chimpanzés ont les plus gros testicules parmi les primates. Leur pénis est long et fin.

Chimpanzé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-dessus à gauche: Chimpanzé en érection – Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Kibale – Ouganda
Ci-dessus à droite: Chimpanzé en « bipédie » – Pan troglodytes verus – Vallée des singes – Romagne.

5. Régime alimentaire

ChimpanzéChimpanzé – Pan troglodytes schweinfurthi – Parc national de Kibale – Ouganda

Le régime alimentaire des chimpanzés est principalement frugivore (50 à 65% suivant les saisons et les régions), mais il comprend aussi les feuilles, écorces, graines, fleurs, etc.
Ils se nourrissent principalement dans les arbres.
Les espèces de végétaux consommés sont très nombreuses (de 200 à 300 dont près de 20 différentes chaque jour).
Termites, fourmis, larves, insectes divers, œufs, petits vertébrés et miel sauvage font également partie de son régime alimentaire.
Ils consomment occasionnellement de la viande qu’ils obtiennent soit au hasard de leurs déplacements, soit au cours de chasses collectives organisées: jeunes antilopes, colobes, oiseaux, galagos, damans, etc. (à Gombe la consommation de 35 types de vertébrés à été observée).
La principale proie chassée est le colobe bai (piliocolobus tephrosceles), le plus souvent des immatures. Mais ils chassent aussi d’autres primates comme les cercopithèques, les babouins ou encore les mangabeys.
A Mahale en Tanzanie, chaque année les chimpanzés tuent environ 1 à 4 % de la population de colobe bais, ce qui est compensé par le renouvellement naturel de cette espèce.
A Gombe, toujours en Tanzanie, ces chiffres sont plus importants, le colobe bai y constitue environ 80 % des proies consommées.
La consommation de viande dans la plupart des région a lieu principalement en saison sèche lorsque les fruits sont plus rares.
Des cas de cannibalisme sur les jeunes ont été observés.
La quête de nourriture se fait par petits groupes de rarement plus de 6 individus.

ChimpanzéLes chimpanzés s’alimentent principalement au petit matin et le soir.
Leur consommation de fruits et leurs déplacements font qu’ils ont un rôle de disperseur de graines au profit du renouvellement de la forêt.
Les chimpanzés sont capables de s’administrer des traitements curatifs, par exemple pour éliminer des parasites intestinaux. Pour cela ils savent choisir les plantes adaptées à leur problème, écorce, feuilles, etc. parfois associées à de l’argile. Les scientifiques ont remarqué que les plantes utilisées par les chimpanzés le sont aussi par les populations humaines environnantes dans le cadre des médecines traditionnelles.
Il a également été observé des consommations de végétaux à titre préventif.
Ils consomment plus de 30 espèces de plantes possédant des propriétés médicinales.

Ci-contre, excréments de chimpanzé.

6. Prédateurs

Principalement l’homme (voir paragraphe 9) et le léopard, mais aussi les chimpanzés entre eux.

7. Habitat, distribution et évolution des populations

7.1. Habitat

Le chimpanzé vit en Afrique de l’Ouest, en Afrique Centrale et en Afrique de l’Est.
Pour la première de ces régions, les populations sont fragmentées. Pour les deux autres, les populations sont plus ou moins continues.
Ses milieux de vie sont principalement les forêts tropicales humides, les forêts pluvieuses, les forêts claires et les forêts galeries. Mais on le trouve également en savane arborée, comme c’est le cas au Sénégal.
On peut le rencontrer entre 0 et 3500 mètres d’altitude.

7.2. Distribution

Son aire d’origine s’étalait autrefois sur 25 pays. Il n’est aujourd’hui présent que dans 21.
Le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest, P.t.Verus est présent en Guinée, Sénégal, Côte d’Ivoire, Sierra Leone, Liberia, Guinée-Bissau, sud ouest du Ghana, au sud du Mali. Il a déjà disparu du Togo, de la Gambie, sans doute du Bénin et est au bord de l’extinction au BurkinaFaso.
Le chimpanzé d’Afrique de l’Est, P.t. Schweinfurthi est présent au nord et à l’est de la RDC, au sud ouest de la Centrafrique, en Ouganda, en Tanzanie, au Rwanda, au Burundi et au sud du Sud Soudan.
Le chimpanzé d’Afrique Centrale, P.t. troglodytes est présent au sud du Cameroun, en Guinée équatoriale, au Gabon, en République du Congo, au sud ouest de la Centrafrique, vers la côte ouest de la RDC et dans l’enclave de Cabinda (Angola).
Le chimpanzé du Nigéria-Cameroun,. P.t Ellioti est présent dans l’ouest du Cameroun et au sud du Nigéria.

7.3. Evolution des populations

Estimée à environ 2 millions d’individus au début du 20ème siècle, la population globale était estimée en 2017 à 470.000 (source IUCN, Jane Goodal Institut).
En 2017, l’estimation des populations par sous espèces était la suivante.
Chimpanzé d’Afrique de l’Ouest, 65.000 individus. (On estime que cette population a chuté de 80 % entre 1990 et 2014).
Chimpanzés d’Afrique Centrale, 140.000 individus.
Chimpanzés d’Afrique de l’Est, 256.000 individus.
Chimpanzés du Nigéria-Cameroun, 3.500 à 9.000 individus, ce qui en fait la sous espèce la plus menacée.
Entre 1986 et 2006, le statut IUCN du chimpanzé est passé de « Vulnérable » à « En Danger ».

7.4. Les causes de la disparition des chimpanzés

Les chimpanzés sont menacés par la perte de l’habitat (destruction des forêts pour cultures de subsistance, grandes plantations de type palmiers à huile, exploitations forestières de bois exotiques, prospections et extractions minières). Cette perte d’habitat se traduit en plus de la réduction des territoires par un morcellement de ceux-ci provoquant un isolement des populations qui interdit tout échange avec des groupes voisins (interdisant les échanges génétiques).
Une autre cause importante est la chasse pour la viande de brousse, principalement en Afrique de l’Ouest et Centrale. Cette chasse qui autrefois était uniquement une chasse de subsistance est aujourd’hui devenue un véritable commerce qui est facilité par les ouvertures de pistes au coeur des grandes forêts (accès à des exploitations forestières, des plantations, etc).
Les braconniers accèdent ainsi plus loin, plus profond dans les forêts et les accès en véhicule permettent de transporter plus facilement et rapidement les prises.
Les chimpanzés adultes sont tués pour la viande et les jeunes sont capturés pour devenir animaux de compagnie. Chez ces jeunes animaux, le taux de mortalité est très élevé de part le stress généré par la capture et la perte de leur mère ainsi que les conditions de transport et de captivité. Ainsi, le trafic d’animaux de compagnie et celui de la viande de brousse sont étroitement liés.
Les chimpanzés peuvent aussi faire l’objet de chasses de représailles après des incursions et des dégâts dans les cultures.
L’expansion démographique en Afrique est un accélérateur de ces phénomènes.
De nombreuses maladies touchent les chimpanzés; Ebola, pneumonie, rhume, tuberculose, maladie respiratoire, diarrhées aiguës.
La proximité avec l’homme du fait de la pression démographique augmente le risque de transmission de maladies (polio, Ebolla, maladie respiratoires, etc.).
Plus marginalement et malgré leur grande agilité, il arrive que des chimpanzés fassent des chutes mortelles depuis les grands arbres.
Des dommages collatéraux affectent les populations de chimpanzés lorsqu’ils se trouvent pris dans des pièges non sélectifs (collets ou pièges à mâchoires) posés pour d’autres espèces (petites antilopes principalement) provoquant des blessures invalidantes ou parfois mortelles (mutilation de doigts, de main) voire des infections sévères.
Dans certaines forêts, les chimpanzés sont victimes de malformations liées à l’usage de pesticides qui polluent les végétaux et les cours d’eau. Ces produits sont utilisés notamment dans les plantations de thé. Problème notamment mis en évidence par les travaux de Sabrina Krief à Sebitoli en Ouganda.

8. Interactions avec l’homme

8.1. Tourisme

Dans plusieurs parcs nationaux de quelques pays africains, des groupes de chimpanzés ont été habitués à la présence humaine afin de permettre à des touristes d’observer ces fantastiques primates. Cette pratique est très encadrée. Il faut environ 4 à 5 ans pour habituer un groupe de chimpanzés à se laisser approcher et observer. En règle générale, le temps d’observation est limité à une heure et il est interdit de s’approcher trop près des animaux (mais ce sont souvent eux qui le font). Il est également interdit de leur donner de la nourriture.
Cette activité a pour vertu de largement participer à la protection des populations de chimpanzés et indirectement à toute la faune et flore des parcs concernés, par la création d’emplois (guide, porteurs, rangers, etc) et des retombées économiques des activités d’hébergement, de commerce et d’artisanat.

8.2. Sanctuaires

Il existe en Afrique de nombreux sanctuaires de chimpanzés. Ces établissements ont pour vocation de proposer des conditions de vie décentes à des animaux recueillis ou saisis par les autorités (orphelins victimes de la chasse, confiscation d’animaux de compagnie, saisies douanières, etc.).
Les tout jeunes animaux ne survivent que grâce aux soins attentifs de mères de substitution (humaines) qui les nourrissent et leur apportent l’affection nécessaire. Certains animaux sont ultérieurement relâchés sur des îles sanctuaires où ils peuvent vivre librement tout en étant alimentés (totalement ou partiellement) de la main de l’homme. Les réels retours vers la vie sauvage sont exceptionnels car les territoires disponibles sont de plus en plus rares et certains animaux sont traumatisés à vie ou trop imprégnés par l’homme.
Liens vers les sites internet de quelques sanctuaires: P_WAC, HELP-Congo, Centre de Conservation pour Chimpanzés, Chimp Eden, Pan African Sanctuary Alliance.

8.3. Dressage, cirques et zoos

Depuis plusieurs siècles les chimpanzés comme beaucoup d’autres animaux sont exploités dans des cirques ou des spectacles.
Aujourd’hui encore, de nombreux cirques utilisent ces animaux dans des numéros où les chimpanzés, affublés de vêtements humains font des tours de piste en vélo ou en trottinette. Heureusement, ces pratiques deviennent de plus en plus rares sous la pression de l’opinion publique et des arrêtés municipaux qui interdisent les cirques utilisant des « animaux sauvages ».
Les chimpanzés sont aussi très présents dans les zoos du monde entier. Leurs conditions d’hébergement ne sont pas toutes du même niveau mais en Europe elles sont souvent acceptables car ces animaux sont très attractifs vis à vis du public.
Citons également le cas des dresseurs (même si certains se trouvent d’autres noms comme éducateurs). Ce sont des établissement qui maintiennent en captivité des animaux sauvages dont des chimpanzés pour certains et qui les « éduquent » en vue de participation à des films de cinéma ou des tournages de publicité (voir en 9.5.).
Fait anecdotique mais notable sur l’évolution du statut des animaux en général et des grands singes en particulier; en 2017 au Brésil, une femelle chimpanzé est libérée de sa cage pour être placée dans un sanctuaire suite à une décision de justice.

8.4. Animal de laboratoire et d’expérimentation

Dans les années 20 débute la capture et l’importation de chimpanzés sauvages à destination de laboratoires aux USA (pharmacie, biologie, médecine, etc).
De nombreux pays dont la France utiliseront également ces primates pour des expérimentations diverses. Les conditions de vie et d’expérimentation sont souvent très critiquables.
Dès 2005, l’Autriche interdit l’expérimentation sur les grands singes.
Le 5 novembre 2008, un projet de loi européenne est soumise au parlement pour l’interdiction d’utilisation (sauf cas de force majeur) de grands singes dans les laboratoires. Dans les faits, les expérimentations sur les grands singes sont abandonnées dans l’UE depuis 1999 environ.
En 2010, la déclaration de Bâle ouvre la voie à la limitation de l‘expérimentation animale.
En 2011, il reste encore aux USA 937 chimpanzés utilisés pour la recherche, dont 450 au service de l’état américain. Les USA et le Gabon sont alors les seuls pays qui conservent des chimpanzés pour cet usage.
En 2014 le laboratoire Merck cesse l’utilisation des chimpanzés pour tester ses produits pharmaceutiques.
En 2015, l’institut de la santé des USA stoppe l’utilisation des chimpanzés dans les laboratoires de la recherche publique.
En 2020, cette pratique devrait prendre complètement fin.
Revers de la médaille, les laboratoires et centres de recherche se débarrassent de leurs chimpanzés devenus inutiles et surtout couteux pour eux.
Au Libéria en 2015, 66 chimpanzés placés à la retraite sur une île depuis 2005 par le New York Blood Center sont abandonnés par celui-ci en n’assurant plus les frais de leur alimentation. Ils étaient exploités depuis 1974.
En 2016, le même Blood Center abandonne 20 chimpanzés sur une île au large de la Côte d’Ivoire, un seul survivra.
D’autres sont accueillis dans des refuges, sanctuaire ou parcs zoologiques comme à la Vallée des Singes où 4 mâles du groupe présent proviennent d’un laboratoire Hollandais.
Les chimpanzés sont toujours utilisés dans des laboratoires mais pour des études et observation dans les domaines de la psychologie et de la cognition.

Vers 1920 le médecin Français d’origine Russe Serge Voronoff pratique la greffe de partie de testicules de chimpanzés sur l’homme.
Skevos Zervos (1875-1966) pratique les premières greffes testiculaires du singe à l’homme.

Un chimpanzé fût le 31 janvier 1961 le premier hominidé à évoluer dans l’espace (pendant un peu plus de 16 mn) dans le cadre du programme américain Mercury. Ce primate âgé de 5 ans à l’époque était originaire du Cameroun. Il finit ses jours à l’âge de 27 ans au zoo de Washington.

8.5. Animal de cinéma

Les utilisations de chimpanzés au cinéma et dans la publicité sont nombreuses. Pour exemple, voici quelques films et publicités où nos cousins primates sont « acteurs » !
1932 – Tarzan avec Cheeta (en réalité une vingtaine de chimpanzés utilisés pour les tournages).
1952 – Chérie, je me sens rajeunir.
1966/1969 – La série Daktari avec Judy.
1986 – Max mon amour.
1992 – Pub Omo.
1998 – Mookie.
2006 – Chocolat où est utilisé le « chimpanzé » de cirque et de cinéma Tiby, en réalité, cet animal est un croisement de bonobo et de chimpanzé !
Malheureusement, les films et spectacles ont une influence sur le regard que les gens portent sur les chimpanzés. Cela induit une image fausse de la vraie nature de ces animaux en ne faisant ressortir que certains aspects anthropomorphiques ou amusants. Ils donnent ainsi l’envie de côtoyer ou de posséder ces animaux.

8.6. Animal de compagnie

La possession de chimpanzé comme animal de compagnie était une pratique assez courante mème en France il y a seulement quelques dizaines d’années.
Cette pratique est encore prospère dans de nombreux pays.
Des personnalités publiques donnent ou ont donné de mauvais exemples (Michael Jackson possédait un chimpanzé).
Il est malheureusement possible de trouver en fouillant sur internet des videos plus ou moins débiles d’exhibitions de chimpanzés. Celles-ci, vues des milliers ou des millions de fois sont des incitations à posséder ces animaux et indirectement entretiennent le trafic de chimpanzés.
Lien vers un article à propos du trafic de bébés chimpanzés: The secret trade in baby chimps.

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom

Le mot chimpanzé est issu de «kivili-chimpenze» grand singe en langue tshiluba (parlée en République Démocratique du Congo).
Le nom, sous la forme quimpezé est introduite dans le français en 1638 par Guy de La Brosse (médecin de Louis XIII, fondateur du jardin du roi qui deviendra le Muséum National d’Histoire Naturelle).
Le Littré fait état de plusieurs formes du nom; chimpansé, chimpanzé ou chipanzée.
Au XVIII ème siècle, le chimpanzé fût momentanément appelé le jocko (Buffon).

9.2. Les chimpanzés à travers l’histoire

ChimpanzéLa première mention connue revient à l’explorateur portugais Duarte Pachero Pereira qui en 1506 décrit dans son journal un chimpanzé observé dans l’actuel Angola (Esmeraldo De Situ Orbis). Observation à vérifier !
Le premier chimpanzé connu pour être arrivé dans une ménagerie en Europe (Hollande) est un animal offert à Frédéric Henri de Nassau, prince d’Orange vers 1641.
Ce fut le début des captures et importations de ce primate pour alimenter les ménageries et les cirques.
Vers 1740, Buffon possédait un chimpanzé, vraisemblablement originaire d’Angola. Celui-ci mourut quelques mois après son arrivée et il fut naturalisé. Cette dépouille est conservée au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
A l’époque, pour Buffon, les singes étaient classés dans les quadrumanes et les singes de l’ancien continent étaient réduits à 17 espèces. Pendant une période, le célèbre naturaliste rangea les chimpanzés et les gorilles dans la catégorie des Orang-outans. Le chimpanzé était désigné sous le nom de jocko.

Ci contre, une gravure extraite du Buffon des familles (Dubois, A. vers1870 Le Buffon des familles, extrait des œuvres de Buffon et Lacépède, Garnier Frères).

9.3. Iconographie

Représentation du chimpanzé sur des timbres poste de quelques pays africains.

Chimpanzé

10. Bibliographie

– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Krieff, S. et J-M. 2014. Les chimpanzés des monts de la lune, Belin/Muséum national d’Histoire naturelle.
– Butinsky, T.M. De Jong, Y.A. et Nash, S. 2009. Primates of Mahale Moutains National Park, Tanzanie.
– Emery Thompson, M. et Wrangham, R.W. 2013 Mammals of Africa, Volume II Primates , Bloomsbury.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Breuil, M. Mayeur, J.P. Thile, F. 1998. Kenya Tanzanie, Le guide du safari faune et parc, Marcus.
Dunbar, R. et Barett, L. 2001 Planète singes, nos cousins les primates, Bordas.
– Stuart, C. et M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Dubois, A. vers1870 Le Buffon des familles, extrait des œuvres de Buffon et Lacépède, Garnier Frères.

11. Liens

Liens vers sites d’ONG diverses:
Sabrina et J.M. Krief – Sebitoli Chimpanzee Project
Jane Goodall Institute
Jane Goodall Institute France
Kibale Chimpanzee Project
Wild chimpanzee foundation
The Ngogo Chimpanzee Project

Articles d’information:
New evidence on the tool-assisted hunting exhibited by chimpanzees (Pan troglodytes verus) in asavannah habitat at Fongoli, Sénégal.
Quand la pollution aux pesticides déforme le visage des chimpanzés.
Des chimpanzés défigurés en Ouganda, les pesticides suspectés.
Au Sénégal des chimpanzés chassent à l’aide de lances.
Les chimpanzés sauvages peuvent avoir une espérance de vie impressionnante.
L’anthrax menace les populations de chimpanzés.
Le rhinovirus C humain peut causer des épidémies mortelles chez les chimpanzés.
Research into chimp health benefits human, ecosystem well-being too.
Widespread tool-using chimp culture discovered in Democratic Republic of Congo.
Western Chimpanzee numbers declined by more than 80 percent over the past quarter century.
How Satellite Data Changed Chimpanzee Conservation Efforts.
Study finds that mothers determine chimps’ lifelong grooming behavior.
No safe forest left: 250 captive orphan chimps stuck in sanctuaries.
Chimps help farmers ‘plant’ cacao in Guinea.
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Articles scientifiques:
Surveillance sanitaire et observations de l’alimentation de chimpanzés en Ouganda.
Acquisition of a complex extractive technique by the immature chimpanzees of Loango National Park, Gabon.
Wild chimpanzees’ use of single and combined vocal and gestural signals.
Chimpanzee deaths in Uganda pinned on human cold virus.
Les grands singes et le FSC: Mise en œuvre de pratiques d’exploitation favorables aux grands singes dans les concessions forestières en Afrique centrale.
Gorilles de Grauer et Chimpanzés de l’Est de la République Démocratique du Congo.
Chimpanzés d’Afrique de l’Ouest.
Plan d’action régional pour la conservation des gorilles de plaine de l’Ouest et des chimpanzés d’Afrique centrale 2015–2025.
Plan d’action régional pour la conservation du chimpanzé du Nigeria-Cameroun (Pan troglodytes ellioti).

Les gorilles

Gorilla

Gorilla

Ordre des Primates, Famille des Hominidés, Genre Gorilla
Hauteur debout: mâle 1,4 à 1,85 m, femelle 1,3 à 1,5 m
Poids: mâle 160 à 210 Kg, femelle 70 à 120 Kg
Gestation: 260 jours environ
Nombre de petits par portée: 1 très rarement 2
Longévité: Environ 25 à 30 ans dans la nature, jusqu’à 50 ans en captivité.

1.Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1 Description
Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains.
Comme eux, ce sont des hominidés caractérisés par l’absence de queue, une grande taille, un poids conséquent ainsi qu’un volume cérébral important. C’est le plus grand des primates.
Caractérisés par une allure massive les gorilles sont dotés d’un pelage variable suivant les espèces et les individus, gris noirâtre chez les gorilles de l’Ouest à noir chez les gorilles de l’Est.
Les poils sont longs et soyeux chez le gorille de montagne, plus court et clairsemé chez celui des plaines. Les poils du dessus de la tête sont roussâtres chez les gorilles des plaines de l’Ouest.
Le pelage du dos et des flancs des mâles adultes devient gris blanc avec l’âge, cette caractéristique est à l’origine de l’appellation « dos argenté ».
Les gorilles ont la peau nue au niveau du nez, des lèvres, des oreilles et de la poitrine.
Ces hominidés possèdent des oreilles petites et de larges narines. Chaque individu est identifiable par ses empreintes nasales (au dessus des narines) celles-ci évoluent avec le temps comme des rides.
Les bras sont longs et musclés, les jambes sont courtes, les mains et les pieds sont larges.
Le dimorphisme sexuel est très marqué chez les deux espèces, le poids du mâle pouvant représenter jusqu’à trois fois celui de la femelle. La crête sagittale est plus marquée.

1.2 Espèces et sous espèces

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Les 2 espèces de Gorilles.
Gorilla gorilla gorilla à gauche (La Vallée des Singes) et Gorilla beringei beringei (Parc National des Volcans – Rwanda).

Autrefois, les gorilles étaient classés dans la famille des pongidés, cette classification est aujourd’hui obsolète.
A la fin du 19ème et au début du 20ème siècle de nombreuses espèces et sous espèces de gorilles étaient mentionnées. Dans les années 1930, les gorilles furent temporairement réduits à une espèce et deux sous espèces.

Aujourd’hui, le genre Gorilla comprends 2 espèces avec chacune 2 sous espèces.
Les gorilles de l’Ouest, Western gorilla, Gorilla gorilla (Savage, 1847):
– Le gorille des plaines de l’Ouest ou gorille des plaines Occidentales, Western lowland gorilla, Gorilla gorilla gorilla,. Lien vers fiche IUCN
– Le gorille de la rivière Cross ou gorille de Diehl, Cross River gorilla, Gorilla gorilla diehli. Lien vers fiche IUCN
– Les gorilles de la forêt d’Ebo au Cameroun pourraient constituer une sous espèce à part entière. (Source: Primates d’afrique de l’Ouest, John F. Oates – Global Wildlife Conservation). https://www.globalwildlife.org/blog/vous-voulez-etre-impressionnes-par-notre-monde-sauvage-la-foret-debo-au-cameroun-continue-de-faire-emerger-les-merveilles/

Les gorilles de l’Est, Eastern gorilla, Gorilla beringei (Matschie, 1903):
– Le gorille des plaines de l’Est ou gorille de Grauer, Eastern lowland gorilla, Grauer’s gorilla, Gorilla beringei graueri. C’est le plus grand des gorilles. Lien vers fiche IUCN.
– Le gorille de montagne, Mountain gorilla, Gorilla beringei beringei. Lien vers fiche IUCN
Nota: Le gorille de Bwindi pourrait être une sous espèce à part entière. (Source: Primates of East Africa, Yvonne A. de Jong & Thomas M. Butynski).

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille des plaines de l’Ouest – Dos argenté – Gorilla gorilla gorilla – Vallée des Singes – Romagne – France

2. Comportement

Les gorilles sont des primates forestiers qui vivent en groupes sociaux hiérarchisés d’une dizaine d’individus environ, (de 2 à 20, avec une moyenne de l’ordre de 6 à 10 et quelquefois jusqu’à 30 pour un record enregistré de 37 individus). Ils sont sous l’autorité d’un mâle dominant (dos argenté).
Il peut parfois y avoir un second mâle adulte dans un groupe, dans ce cas, celui-ci se soumet à l’autorité du dominant. Le reste du groupe est constitué de femelles et de jeunes.
La territorialité est peu marquée, plusieurs groupes peuvent circuler sur le même territoire tout en s’évitant. La taille des territoires est de l’ordre de 4 à 8 Km2 pour le gorille de montagne et de 20 à 25 Km2 pour celui des plaines de l’Ouest.
Ces hominidés se déplacent sur leurs quatre membres en s’appuyant sur la jonction des phalanges des membres supérieurs.
Ils passent 40 % de leur temps au repos, le reste est occupé par la quête de nourriture. Jeux et épouillages rythment le quotidien assez paisible des gorilles.
Pour la nuit, ils construisent au sol et parfois dans les arbres des nids de végétaux à usage unique. Cette pratique peut être aussi mise en pratique pour la sieste.
En dehors de la communication visuelle (positions, expressions faciales et regards) les gorilles émettent tout un registre de vocalises, grognement et cris.
Malgré la dominance d’une attitude tranquille, la violence est parfois de mise chez les gorilles. En cas de danger ou d’imminence de conflit, les mâles dominants montrent les dents et se frappent la poitrine en se dressant sur leurs jambes. Ils s’observent du coin de l’oeil, font des charges d’intimidation, poussent des cris puissants, lancent de la terre ou des branches. Si ces manœuvres d’intimidation ne suffisent pas, les gorilles peuvent en arriver à un affrontement physique réel. Dans ce cas, des blessures graves peuvent être infligées par les morsures et la violence des coups portés. Ces conflits se produisent en général pour déloger un dos argenté de son trône ou lui voler des femelles. Des cas d’infanticide surviennent parfois.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Jeux de gorilles des plaines de l’Ouest – Gorilla gorilla gorilla – Vallée des Singes – Romagne – France

3. Reproduction

Pour l’accouplement, c’est le plus souvent la femelle qui fait des avances. Celui-ci a lieu principalement en position dorso-ventrale mais il arrive parfois que cela se fasse en position ventro-ventrale.
Après une gestation comprise entre 250 et 270 jours, la mère donne naissance à un seul petit (rarement des jumeaux) d’un poids d’environ 2 Kg. Une femelle gorille est mère vers l’âge de 10 ans. Du fait qu’elle s’occupe de son petit pendant 3 à 4 ans, elle pourra donner naissance à 5 ou 6 petits au cours de sa vie au rythme d’un tous les 4 à 5 ans environ .
La mortalité infantile est élevée, environ 1 sur 3.
Les petits restent agrippés à leur mère jusqu’à l’age de 5 mois environ. Contre la poitrine dans un premier temps, puis sur le dos après quelques mois.
Vers 7 à 8 mois, les petits commencent à s’éloigner timidement de leurs mères. Ils restent avec elle jusqu’à l’âge de 2 à 3 ans, les liens entre les mères et leurs petits sont très forts.
Les jeunes sont allaités pendant un peu plus de 2 ans et partagent le nid maternel jusqu’à 3 ans et plus.
Les pères sont assez protecteurs avec les jeunes et passent du temps à jouer avec eux.
De 3 à 6 ans les gorilles sont dits juvéniles, puis subadulte jusqu’à 8 ans.
A 8 ans, une femelle est adulte, un mâle est encore un « dos noir » qui continue de se développer. Il devient dos argenté vers 11 à 13 ans.
Les jeunes femelles peuvent quitter leur groupe natal dès l’adolescence.

4. Biologie et anatomie
Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Après les bonobos et les chimpanzés, les gorilles sont les primates les plus proches de l’homme, nous partageons avec eux 98 % du patrimoine génétique.
Bien qu’herbivores les gorilles possèdent une dentition robuste et de puissantes canines.
Elles sont utiles pour l’intimidation et en cas de conflit grave. Elles lui servent surtout à décortiquer des plantes coriaces.
Les mâles possèdent des poches d’air gonflables sous la peau des pectoraux. Celles-ci sont utilisées en frappant dessus avec les poings pour émettre des sons lors de phases d’intimidation.
En cas de stress les gorilles peuvent émettre par les glandes sudoripares situées aux niveaux des aisselles, une forte odeur piquante détectable par le nez humain jusqu’à une vingtaine de mètres.
Comme les jeunes humains, les bébés gorilles possèdent des boules de Bichat (boules graisseuses constituées de tissus adipeux et située entre les muscles superficiels et les muscles profonds de la joue).
En plus de partager avec l’homme certaines maladies comme la pneumonie, la tuberculose, la méningite, le choléra, la typhoïde, l’hépatite ou Ebola, le gorille héberge un parasite commun, le poux nommé Phtirius pubis alias le morpion.
Les gorilles sont les primates qui ont les plus petits testicules en proportion de la taille de leur corps.

Ci-dessus, crane de gorille des plaines de l’Ouest mâle adulte. (Collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris – Galerie d’anatomie comparée).

5. Régime alimentaire
Le régime alimentaire des gorilles est essentiellement végétarien avec parfois un complément de termites, fourmis ou chenilles.
Ce régime varie en fonction des espèces (plaine ou montagne) car leurs milieux de vie sont différents et ils n’ont pas accès aux mêmes plantes.
En règle générale les gorilles consomment : feuilles, pousses, tiges, pulpes, écorces. Pour les gorilles de montagne, c’est plus particulièrement; orties géantes, lobélies et  pousses de bambou  (au Rwanda, environ 60 plantes différentes sont consommées et quelques fruits, 2 % de la ration). Pour les gorilles de plaine de l’Ouest le régime s’agrémente de nombreux fruits et tubercules.
Pour garantir sa ration quotidienne, le gorille des plaines de l’Ouest effectue de plus grands déplacements que celui des montagnes.
Un adulte mange environ 18 kg de végétaux par jour.
Au sol ils mangent essentiellement en position assise. Comme beaucoup d’autres primates, les gorilles (surtout ceux des plaines) participent au renouvellement des forêts par la dispersion de graines des fruits qu’ils ont mangés. Autre particularité du gorille des plaines de l’Ouest, c’est la fréquentation des clairières marécageuses (baïs) où il trouve des sels minéraux et certaines plantes aquatiques.
Malgré leur taille imposante et leur apparente lourdeur, les gorilles sont capables de grimper dans les arbres, (jusqu’à 40 m pour un juvénile et un vingtaine de mètres pour un dos argenté).

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille de montagne – gorilla beringei beringei – Forêt impénétrable de Bwindi – Ouganda

6. Prédateurs

Le principal prédateur du gorille est l’homme.

7. Habitat, distribution et évolution des populations

7.1 Habitat

Les Gorilles de l’Ouest vivent dans les forêts tropicales humides.
Les gorilles de Grauer, Gorilla beringei graueri vivent dans les forêt tropicales humides de basse altitude.
Les gorilles de montagne; Une première population vit dans les forêt humides sur les flancs des volcans où ils évoluent jusqu’à 4.000 mètres d’altitude. Une seconde dans la forêt impénétrable de Bwindi où les altitudes varient de 1.160 à 2.600 mètres.

7.2 Distribution

Les gorilles des plaines de l’Ouest, Gorilla gorilla gorilla sont présents au Cameroun, en Guinée Equatoriale, au Gabon, au Congo (Brazzaville), en République Centrafricaine et en Angola (enclave de Cabinda). C’est le gorille qui possède la plus vaste aire de répartition.
Les gorilles de la rivière Cross, Gorilla gorilla diehli survivent dans un territoire restreint sur une zone frontalière Nigéria Cameroun. Il s’agit d’une petite population isolée (environ 200 individus) vivant dans une zone de forêt montagneuse.
Les gorilles de Grauer, Gorilla beringei graueri, vivent en plusieurs petites populations, principalement dans les parcs nationaux de Kahuzi-Biega et de Maiko situé dans l’Est de la RDC.
Les gorilles de montagne, Gorilla beringei beringei vivent dans deux zones géographiques distinctes. Une première population dans la chaîne des Virunga répartie sur 450 Km2 entre le Rwanda, l’Ouganda et la République Démocratique du Congo. Une seconde dans la forêt impénétrable de Bwindi en Ouganda sur 321 km².

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille de montagne – gorilla beringei beringei – Forêt impénétrable de Bwindi – Ouganda

7.3 Evolution des populations

Les gorilles de la rivière Cross: Il ne subsiste qu’environ 250 individus.
Les gorilles des plaines de l’Ouest: Leur population en déclin était estimée à environ 225.000 en 2008.
Les gorilles de Grauer: Leur population a chuté de près de 80 % en une vingtaine d’année passant de 17.000 en 1995 à 3.800 en 2016.
Les populations de gorille de montagne ont été en hausse ces dernières années, passant de 680 en 2008 à plus de 1.000 en 2018 permettant ainsi le passage du statut IUCN de « En Danger Critique d’extinction » à « En Danger d’Extinction ». Cette évolution du nombre d’individu entraine cependant une augmentation des conflits entre groupes de gorilles, car leur territoire restreint est enclavé dans des zones de culture très peuplées.

7.4 Les causes de leur disparition

C’est principalement l’homme qui, par la destruction de l’habitat, la chasse et le trafic de viande de brousse*, la contrebande de bébés gorilles et la recherche de trophées contribue à la raréfaction de ce primate.
Aux activités agricoles s’ajoutent les conflits armés (RDC) et l’exploitation (souvent illégale) des ressources comme ; les coupes illégales de bois pour la confection du charbon de bois, l’exploitation forestière et les extractions minières.
Certaines populations de gorilles ont été décimées par diverses épidémies comme celle d’Ebola qui depuis les années 90, a causé la disparition d’environ 90 % des gorilles des plaines de l’Ouest Gorilla gorilla gorilla du Congo et du Gabon.
*Nota : Les gorilles sont les victimes collatérales de la chasse illégale par piégeage au collet. Ces derniers sont placés pour capturer principalement de petites antilopes forestières mais ils ne sont sélectifs.

8. Interactions avec l’homme

Il arrive que des pillages de champs cultivés se produisent en périphérie du parc national des volcans au Rwanda.
Un bon nombre de gorilles (familles) ont été « habitués » au contact avec les humains que ce soit pour des suivis scientifiques aussi bien qu’à des fins touristiques.
Ces contacts rapprochés ne sont pas sans risque vis à vis de la possibilité de transmission de maladies communes à l’homme et aux gorilles car même si des règles de distanciation existent, il n’est pas toujours possible de les respecter (car en plus de touristes irrespectueux des règles, ce sont aussi les jeunes gorilles qui par curiosité viennent au contact des hommes).

9. Informations complémentaires

Autrefois catalogué dans les bêtes monstrueuses et féroces, les gorilles par leur taille et leur discrétion ont engendré maints phantasmes à leur égard.

9.1. Origine du nom et expressions

Le nom gorilla vient d’un mot Grec (Gorillai) désignant une tribu de femmes poilues.
D’après le Littré, le mot gorille est cité pour la première fois dans un texte du VI ou VII ème siècle relatant la découverte par des Carthaginois ( Hanon le Navigateur) de « femmes velues » sur les cotes africaines de l’actuel Sierra Leone. https://www.cnrtl.fr/lexicographie/gorille.

Dans le langage commun, un gorille désigne aussi bien un « homme grand et fort » qu’un « garde du corps ».

9.2. Origine/espèces fossiles

Les ancêtres communs aux hommes et aux gorilles ont divergé il y a environ 8 à 9 millions d’année.

9.3. Les gorilles à travers l’histoire

C’est au médecin et missionnaire américain Thomas Staughton Savage que l’on doit la première citation de cette nouvelle espèce qu’il désigne en 1847 sous le nom de Troglodytes gorilla. Cette découverte d’une nouvelle espèce est faite suite à l’acquisition d’un crâne et d’ossements d’un actuel gorille des plaines de l’Ouest.
La première observation d’un gorille par un occidental est attribuée à Paul Belloni Du Chaillu en 1857 lors d’une de ses expéditions au Gabon.
Celui-ci, explorateur et naturaliste franco-américain a également décrit, capturé et chasser ce primate.

En 1903, Georg Friedrich Paul Matschie (le plus souvent appelé Paul Matschie) scientifique allemand travaillant pour le Musée d’Histoire Naturelle de Berlin décrit pour la première fois le gorille de montagne. Il lui donnera le nom scientifique de Gorilla beringei en hommage à l’officier de l’armée allemande Friedrich Robert von Beringe. Cette description est établie d’après les observations faites par von Beringe dans les Virunga et par l’étude des dépouilles de 2 «grands singes» tués le 17 octobre 1902 par Beringe et expédiés au Muséum de Berlin.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Retour de chasse au gorille – Haute Sanga – Centrafrique.

Voici ce que l’on peut lire à propos des gorilles de plaines de l’Ouest dans le tomme 2 de l’ouvrage collectif « Le domaine colonial Français » édité en 1929 (Editions du cygne):
« Le gorille est l’hôte le plus curieux, le plus étrange, le plus mystérieux aussi de la grande forêt ». « Les indigènes qui ne le considèrent pas tout à fait comme un animal ni tout à fait comme un homme, le craignent et le respectent, ils ne s’aventurent qu’avec crainte et prudence dans les parties de la forêt où ils savent le rencontrer. Le gorille vit en famille. Il se construit des huttes grossières en branchages ».

C’est Diane Fossey (1932-1985) qui fut la première à démystifier l’image peu flatteuse qui collait à la peau des gorilles. Cette femme au caractère bien trempé consacra l’essentiel de sa vie à l’étude des gorilles de montagne au Rwanda de 1969 jusqu’à son assassinat dans des conditions restées mystérieuses en 1985.
Elle fût pour cela engagée par l’anthropologue Louis Leakey et fit partie avec Jane Goodall et Biruté Galdikas de celles que l’on a surnommées les « trimates » aussi appelées les « Leakey’s angels ». Article du National Geographic.

9.4. Les gorilles au cinéma et ailleurs

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Le fantasme du gorille a inspiré une série de films sur le thème « King Kong ». Le premier d’entre eux est sorti en 1933 et a pour héros un gorille géant.
Une dizaine d’autres films, remakes, copies ou parodies ont vu le jour par la suite. Le personnage de King Kong a été également utilisé en bande dessinée et dans divers jeux vidéo.
« La planète des singes » publié en 1963 est un célèbre roman de l’écrivain français Pierre Boule qui met en scène des gorilles aux cotés de chimpanzés et d’orang-outangs.
Ce roman a donné lieu à de nombreuses adaptations au grand et au petit écran (9 films et 2 séries télévision).
« Gorilles dans la brume » est un récit autobiographique de Diane Fossey publié en 1983, il a été adapté au cinéma en 1988.
« Le gorille » est le surnom d’un héros de 43 romans policiers publiés entre 1954 et 1961 dans la collection « Série Noire » des éditions Gallimard. Cette série de l’auteur A.L. ou Antoine Dominique (Dominique Ponchardier de son vrai nom) a donné lieu à plusieurs adaptations au cinéma et à la télévision.

 

« Gare au gorille » la célèbre chanson de Georges Brassens, écrite et composée vers 1943 fût dans un premier temps interdite sur les ondes radiophonique officielles à cause des mœurs (fictifs) du gorille de cette chanson !

9.6. Iconographie

Les gorilles de montagne sont présents sur les billets de banque du Rwanda et de l’Ouganda.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.

Nombreux sont les timbres représentant des gorilles.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.

 

10. Bibliographie
– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Darmangeat, P. 2008. Les gorilles, Artémis éditions.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Groves, C. P. Mammals of Africa, Volume II – Primates, Bloomsbury.
– Oates, J.F. 2019 Les primates d’Afrique de l’Ouest, Guide d’identification de poche, Global Wildlife Conservation, Biotope Editions pour l’adaptation française.
– De Jong, Y.A. et Butynski, T.M. 2018 Primates of east Africa – Pocket Identification Guide, Global Wildlife Conservation.

11. Liens
Gorillafund.org.
To save Cross River gorillas, EU-funded program aims to empower communities.
Gorilles de Grauer et Chimpanzés de l’Est de la République Démocratique du Congo.
In Nigeria, hunters turn into guardians of the rarest gorilla on Earth.
Bergorilla.org.
Crossrivergorilla.org.

Les Suidés

Les Suidés (Suidae) ou porcins désigne une famille de mammifères artiodactyles dont les caractéristiques communes sont d’avoir:
– Des canines développées.
– Des pattes terminées par quatre onglons.

Les suidés se retrouvent en Eurasie et en Afrique.

Pour l’Afrique, la famille des suidés comprends 3 tribus, 4 genres et 6 espèces.

Classement zoologique des suidés africains:
Ordre: Artiodactyles (Cétartiodactyles).
Sous-Ordre: Suine (Suina)
Famille: Suidés (Suidae) Porcins.
Sous-Famille: Suinés (Suinae).

Tribu/Tribe Genre/Genus Espèce/Species
Phacochoerini Phacochoerus Phacochoerus africanus
Phacochère commun
Common Warthog
Phacochoerus aethiopicus
Phacochère du désert
Desert Warthog

Les suidés africainsPhacochère communPhacochoerus africanus

Les suidés africainsPhacochère du désert Phacochoerus aethiopicus

Tribu/Tribe Genre/Genus Espèce/Species
Potamochoerini Hylochoerus Hylochoerus meinertzhageni
Hylochère
Forest Hog (Giant Forest Hog)
Potamochoerus Potamochoerus larvatus
Potamochère du Cap
Bushpig
Potamochoerus porcus
Potamochère roux
Red River Hog

Les suidés africainsHylochèreHylochoerus meinertzhageni

Les suidés africainsPotamochère du CapPotamochoerus larvatus

Les suidés africainsPotamochère roux ou porc à pinceauxPotamochoerus porcus

Tribu/Tribe Genre/Genus Espèce/Species
Suini Sus Sus scrofa
Sanglier d’Eurasie
Wild boar

Lien vers le site des spécialistes des cochons sauvages de l’IUCN.