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The Mammals of Malawi

Par D.C.D. HAPPOLD et M. HAPPOLD.

Ouvrage en langue anglaise de 500 pages au format PDF , édition d’avril 2023.

Ce livre, illustré et très documenté est intégralement consacré aux mammifères terrestres du Malawi.
Tous les ordres sont abordés, ainsi que leur distribution à travers les différents parcs nationaux du pays.

Cet ouvrage comprend également un glossaire, une riche bibliographie ainsi que des index des noms vernaculaires et scientifiques des différentes espèces évoquées.

Ce livre a été préparé pour la publication sous forme de fichier PDF par Chris & Mathilde Stuart.

THE MAMMALS OF MALAWI  is available for free download (see link below):
THE MAMMALS OF MALAWI est disponible gratuitement au téléchargement (voir lien ci-dessous):

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Lion

Panthera leo

Lion

Ordre des Carnivores, famille des Félidés, genre Panthera

Hauteur au garrot: 0,9 à 1,2 m pour le mâle, 0,8 à 1,1 m pour la femelle.
Poids: 140 à 225 Kg pour le mâle, 110 à 180 Kg pour la femelle.
Le poids record reviendrait à un lion du Transvaal qui pesait 313 Kg.
Longueur du corps: Mâle 136 à 198 cm, femelle 150 à 210 cm.
Longueur de la queue: 85 à 90 cm
Gestation: Environ 110 jours
Nombre de petits par portée: 1 à 6, 2 à 3 en moyenne.
Longévité: Environ 12 – 15 ans à l’état sauvage, 20 ans et plus en captivité.
Lien vers Fiche IUCN


Lion panthera leoLion – Parc National de Liuwa – Zambie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description

Le lion fait partie avec le léopard du genre Panthera c’est le plus grand des carnivores africains.
C’est un animal au corps trapu, musclé et allongé, muni de pattes assez volumineuses.
La taille des individus est très variable en fonction des régions (climat, milieu, abondance de nourriture). Ils sont par exemple plus grands en Afrique Australe. Les femelles sont de 20 à 50 % plus petites que les mâles.


Lion panthera leoLionne – Parc national de la Ruaha – Tanzanie

La couleur du pelage est fauve plus ou moins foncé avec le ventre et la face intérieure des membres plus clairs que le corps (crème à presque blanc).
Les jeunes sont de couleur fauve avec des taches en forme de rosettes. Leur pelage devient uniforme en grandissant, cependant ces taches persistent parfois chez les sujets plus âgés, surtout en Afrique de l’Est et principalement chez les femelles.
Seuls les mâles portent une crinière qui apparaît vers l’âge de 2 à 3 ans. Celle-ci est de taille (longueur et épaisseur) et de couleur très variable en fonction des régions, du climat, de l’âge et des spécimens. La teinte peut varier du blond au noir en passant par l’ocre ou le brun roux.
La couleur de la crinière fait partie du patrimoine génétique et a tendance à foncer avec l’âge. L’abondance de la crinière est liée également à ce patrimoine mais aussi à la production de testostérone.

Lion panthera leo
Certains lions n’en portent pas, ou très peu. Les lions castrés perdent leur crinière.
La crinière s’étend des joues jusqu’aux épaules, au dessus de la nuque, sous le cou jusqu’au ventre voire même sur l’arrière des pattes antérieures. Elle peut parfois se poursuivre par une frange sous le ventre.
Le rôle de la crinière n’est pas connu avec certitude, mais on pense qu’elle assure une protection de la tête et du cou lors des combats et qu’elle représente un symbole de force. Suite à des expériences avec des peluches ou des maquettes il semblerait que les femelles préfèrent les mâles avec une crinière foncée. Les mâles à crinière abondante et foncée sont plus craints par leurs rivaux. La crinière devient abondante vers 4 à 5 ans. Elle continue de foncer avec l’âge jusque vers 9-10 ans.
Les lions sont les seuls félins à posséder un tel dimorphisme sexuel.
Il existe cependant des cas de femelles portant des crinières. Entre 2014 et 2016, dans le delta de l’Okavango au Botswana, 5 lionnes à crinière ont été suivies par des scientifiques. Cette abondance pilleuse est due à un dérèglement hormonal induisant un taux de testostérone anormalement élevé.
En 2011, un cas semblable a été observé au zoo de Prétoria en Afrique du Sud sur une lionne âgée de 13 ans. Le taux de testostérone élevé s’est résorbé en même temps que la crinière suite à une ablation des ovaires. Plus récemment en 2018 au zoo d’Oklahoma City aux USA, une lionne de 18 ans a développé une crinière dont l’origine était une tumeur bénigne au niveau des glandes surrénales.

Lion panthera leo
Le museau des lions comporte 4 ou 5 rangées horizontales de moustaches (vibrisses).
La base de celles-ci est marquée par des taches noires de 1 à 2 mm de diamètre qui permettent de différencier les individus entre eux.
Les oreilles arrondies comportent une tache noire sur la face arrière. La queue est terminée par un toupet de poils noirs.

1.2. Sous espèces et variantes géographiques

Onze ou douze sous espèces (voire même jusqu’à plus de 20) étaient autrefois reconnues, contre seulement 8 en 2004.
A partir de 2008 l’UICN ne reconnait que deux sous espèces de lions, le lion d’Afrique Panthera leo leo et le lion d’Asie Panthera leo persica.
En 2015, la biologiste Laura Bertola a mis en évidence par des analyses génétiques que les lions d’Afrique Occidentale et les lions d’Afrique Centrale (ains que le lion de Barbarie aujourd’hui disparu) sont plus proches du lion d’Asie que des lions d’Afrique Australe et de l’Est.
En conséquence, les 2 sous espèces aujourd’hui reconnues depuis 2015 sont (source IUCN/SSC Cat Specialist Group):
Panthera leo leo pour les lions d’Afrique Centrale et Occidentale ainsi que pour le lion indien (inclus les sous espèces éteintes d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Europe du Sud-Est).
Panthera leo melanochaita pour les lions d’Afrique Australe et Orientale.

Cependant il est souvent encore fait mention des variantes géographiques suivantes :
(West, P.M. & Packer, C. 2013. Mammals of Africa, Volume V)
Panthera leo azandica, Nord Est de la RDC, parfois appelé lion d’Ouganda.
Panthera leo bleyenberghi, lion d’Angola ou lion du Katanga, Sud RDC et zone frontalière avec la Zambie et l’Angola.
Panthera leo krugeri, lion du Transvaal, région du Kalahari, Est de l’Afrique du Sud.
Panthera leo leo, lion de Barbarie (ou lion de l’Atlas), le plus grand des lions modernes qui était présent au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Egypte. Eteint à l’état sauvage (il resterait quelques spécimens en parc zoologique).
Panthera leo melanochaita, Lion du Cap, région du Cap en Afrique du Sud. Eteint.
Panthera leo nubicus ou nubica , lion de Nubie, lion Massai, Nord Est de l’Afrique l’Est.
Panthera leo senegalensis, lion du Sénégal, Afrique de l’Ouest et Est de la Centrafrique.

Lion panthera leoLes lions blancs: Il ne s’agit pas d’une sous espèce, mais de spécimens (rares à l’état sauvage) atteints de leucisme ou leucistisme. C’est une particularité génétique due à un gène récessif qui donne une couleur de pelage qui va du crème au blanc. L’extrémité de la queue et la crinière sont également clairs. Les yeux des lions blancs peuvent être de couleur normale (doré) ou gris-bleu.
Ces lions blancs sont assez abondants dans les zoos puisque élevés de manière à être présentés comme une espèce attractive pour les visiteurs. Cependant, malgré la publicité qui est faite autour d’eux, ils ne présentent pas d’intérêt particulier en terme de conservation du lion d’Afrique. (photo: Lion blanc – Zoo de Pont-Scorff).

Cas d’érythrisme : Lion panthera leoEn dehors des lions blancs, il existe une autre variante de lion lié à la génétique. Il s’agit de sujet roux avec les coussinets et les lèvres roses. Le toupet de la queue est également dépigmenté de noir. Cette coloration très rare chez les lions est provoquée par l’érythrisme ou érythrochomie qui génère une absence de pigments noirs et un excès de pigments rouges. Elle touche les mammifères (léopards), les oiseaux et aussi les insectes. Le sujet en photo ci-contre, baptisé «Ginger» est un lion mâle âgé de 10 ans, très célèbre dans la vallée de la Luangwa en Zambie. Dans les années 80, une lionne atteinte d’érythrisme avait déjà été signalée dans la Luangwa.

 

2. Comportement

Les lions sont les seuls félins sociaux. Ils sont grégaires, territoriaux avec un régime matriarcal. Ils vivent en groupes permanents de quelques individus à plus d’une trentaine voire d’une quarantaine. Les groupes sont constitués de femelles (2 à 18) et de jeunes de différents âges.
Ces troupes sont sous la protection et la domination d’un ou deux (voire trois ou parfois plus, jusqu’à 7) mâles adultes dans la force de l’âge (entre 6 et 9 ans). Ces mâles restent à la tête des groupes pendant 2 à 4 ans avant d’être destitués par des mâles plus jeunes et plus vigoureux. Certains peuvent parfois rester 5 ans comme leader en fonction de la concurrence présente sur le territoire et de leur puissance.

Lion panthera leoDeux mâles dans la force de l’âge – Parc National de la Ruaha – Tanzanie

Chez les femelles, il n’y a pas vraiment de hiérarchie. Celles-ci restent en principe dans le même clan toute leur vie, mais certaines peuvent quitter leur groupe en même temps que leurs frères vers l’âge de 3 ans. Les lionnes d’une troupe sont presque toutes apparentées, sœurs, filles, mères, grands mères, cousines, etc.
Vers l’âge de 2 et demi à 3 ans, les jeunes mâles doivent quitter la troupe de leur plein gré ou chassés par leur père.
Les jeunes mâles, les mâles destitués et ceux qui n’ont pas encore pris possession d’une troupe deviennent nomades et vivent en solitaire ou en coalition de mâles (parfois entre frères mais pas nécessairement).
Les jeunes mâles vivent ainsi jusqu’à l’âge d’environ 5 ans, moment où ils sont suffisamment grands et forts pour affronter des mâles établis à la tête d’une troupe, mais certains sujets restent nomades toute leur vie.
Ces félins sont territoriaux, ils vivent sur des territoires stables de 15 à 500 Km2. La taille dépend de la ressource en nourriture, du couvert végétal et de la présence d’eau. Les territoires de plusieurs troupes peuvent se chevaucher partiellement.

Lion panthera leoLes lions se reposent près de 20h par jour dont plus de la moitié de ce temps à dormir, de ce fait ils recherchent l’ombre et la fraicheur dans la journée et ne sont donc actifs que 2 à 4 h par jour.
Les troupes sont rarement réunies au complet et sont souvent fractionnées. Le plus souvent les mâles adultes sont de leur côté, les femelles avec les jeunes d’un autre et les femelles avec nouveaux nés isolées de leur côté. Il sont même parfois tous dispersés après une nuit de tentatives de chasse.
Lors des phases de repos, les lionnes sont souvent à cotés les unes des autres alors que les lions adultes se tiennent un peu à l’écart.

Lors des retrouvailles, même après des séparations de courte durée,Lion panthera leo les lions et lionnes se saluent par des frottements mutuels et des léchages. Les saluts par cognement de tête, léchage du cou, des épaules et de la tête sont des signes de reconnaissance et d’affection. Les liens entre lionnes sont très forts.
Les lions ne tolèrent pas la présence des autres grands félins (léopards, guépards). Ils les chassent et peuvent les tuer s’ ils en ont l’occasion. Ils tuent également les jeunes de ces espèces trouvés sans protection mais en principe ne les mangent pas.
Les lions commencent à rugir vers l’âge de 2 ans. Le rugissement des mâles est beaucoup plus puissant que celui des femelles.

Lion panthera leoLes lionnes et les jeunes sont capables de grimper dans des arbres où ils peuvent rester pour s’y reposer. Ce comportement est plus ou moins rare suivant les endroits et les troupes (assez fréquent à Manyara et Nakuru au Kenya, au Parc Elisabeth en Ouganda).

Le rôle des lions mâles adultes chefs de clans est de défendre leur territoire et leur troupe. Ils affrontent leurs rivaux pour maintenir leur statut de chef de clan et conserver l’accès aux femelles en oestrus. Ils participent parfois aux chasses.

Les femelles chassent et élèvent les petits. Elles assurent environ 80 à 90% des captures de proies pour le groupe.

(Cette description des rôles est très schématique car les mâles chassent aussi mais ils sont moins performants que les femelles car plus lourds et moins rapides. Les femelles peuvent aussi défendre la troupe et surtout leurs petits face à des intrus, lions étrangers ou autres prédateurs).

 

Techniques de chasse
Les techniques de chasse sont très variables en fonction de la taille de la troupe de lions.
Suivant s’ il s’agit d’un mâle solitaire ou en binôme ou d’un groupe de femelles, les proies chassées et les techniques seront différentes. La configuration du terrain influera également sur le comportement. On peut cependant énoncer quelques règles qui sont assez caractéristiques de l’espèce. Les lions chassent surtout de la tombée de la nuit jusqu’au petit matin, mettant à profit leur excellente vision nocturne et profitant de la fraîcheur de la nuit.
Cette règle n’est pas absolue car si l’occasion se présente, ce grand félin peut chasser de jour notamment les phacochères qui sont des animaux diurnes.

Une fois la proie repérée, le schéma classique commence par un affût plus ou moins long où le lion se tient tapis au sol à observer sa future victime. S’ensuit une approche discrète ventre à terre en profitant de la végétation et des accidents de terrain pour se retrouver au plus près de la proie. Cette approche est souvent effectuée en plusieurs fois.
Lorsque le lion s’estime suffisamment proche de l’animal à capturer (environ 30 m) il lance l’assaut jusqu’à bondir sur sa victime, si possible la faire chuter puis l’immobiliser au sol.
Ce félidé est capable de courir à 50 voire 60 Km/h mais sur d’assez courtes distances (guère plus de 100 m). Ce n’est pas un coureur de fond.

Lion panthera leoCi-dessus, sur la photo de gauche (Parc National de Hwange – Zimbabwe), 2 lionnes sont à l’affut d’un troupeau de buffles. Elles passeront à l’attaque avec succès à la tombée de la nuit lorsque les buffles seront dans les bois. Photo de droite (Parc national de la Ruaha – Tanzanie), cette lionne part en approche à la suite d’un phacochère. Cette approche opportuniste sera sans suite.

Le lion étouffe ensuite ses proies en les saisissant à la gorge pour écraser la trachée ou en emprisonnant le museau de sa victime dans sa gueule pour bloquer les deux mâchoires fermées (baiser de la mort). Ces techniques sont appliquées sur des proies jusqu’à la taille du buffle. Pour les proies plus grosses comme les girafes, les hippopotames et les éléphants qui sont en principe chassés par une troupe de lions nombreux, la mort de la victime est malheureusement plus lente et l’animal commence souvent à être dévoré vivant !
Lorsque les lionnes chassent en groupe, la technique peut être plus élaborée avec des individus en embuscade alors que d’autres encerclent et jouent les rabatteurs.
La chasse n’est pas sans risque. Certains herbivores peuvent infliger des blessures graves voire mortelles directement ou indirectement. Coups de sabots de la part des zèbres ou des girafes, coups de cornes de la part des buffles, gnous ou oryx.

Communication
En plus de la communication entre membres de la troupe par les frottements, léchages, grognements et rugissements, les lions communiquent de manière olfactive, principalement pour communiquer leur présence aux lions solitaires et à ceux des autres troupes.
Pour cela, les mâles délimitent le territoire par des jets d’urine, leurs selles et des dépôts de sécrétions de leurs glandes anales sur la végétation. Ils se projettent de l’urine sur les pattes arrières et à terre puis grattent le sol. Le marquage olfactif est aussi assuré par des sécrétions de glandes situées entre les doigts.
Les mâles «marquent» également leur territoire en signalant leur présence par leurs puissants rugissements, audibles à plusieurs (8) kilomètres.

3. Reproduction

Les lionnes atteignent la maturité sexuelle vers 3 ans.
Il n’y a pas de saison de reproduction particulière, mais une synchronisation des naissances dans la même troupe est fréquente.
Les femelles sont réceptives plusieurs fois par an, sauf pendant la gestation et la période d’allaitement. Les chaleurs durent de 1 jour à 1 semaine, en moyenne 4 jours.
Dans l’attente des accouplements, le mâle flaire l’urine des femelles pour évaluer le taux hormonal. Pour cela, il ouvre la gueule et retrousse sa lèvre supérieure, c’est ce que l’on appelle le flehmen. La lionne en chaleur cherche activement un partenaire. Elle tourne autour du mâle, se frotte à lui, se vautre à ses pieds.
Une femelle peut être couverte par plusieurs mâles à la suite.
Il se passe environ 18 à 30 mois entre deux portées.

Accouplement
Pendant la période d’accouplement, le lion et la lionne ne se consacrent qu’à cette tache pendant plusieurs jours (de 2 à 4 jours environ, soit la période d’oestrus de la femelle).
Pour cela, ils ne se quittent pas et s’isolent du reste du groupe. Ils ne chassent pas, ne mangent pas ou très peu. L’accouplement ne dure que quelques secondes, mais il est répété toutes les 10 à 20 mn.
Le rituel est à peu près toujours le même. Le lion saisi la femelle à la nuque et s’accouple. Lorsqu’il se retire, les granulations piquantes de son pénis provoque une douleur aigüe chez la femelle ce qui la rend momentanément agressive. Dans cette phase, le mâle doit souvent esquiver les coups de pattes ou de crocs. A ce moment, la femelle se roule souvent sur le dos. C’est lors du retrait qu’à lieu l’ovulation.
Malgré les nombreux accouplements, ceux-ci ne sont pas forcément couronnés de succès.

Lion panthera leo


Les jeunes

Après une gestation d’environ 110 jours, la lionne donne naissance à 1 ou 5 voire 6 petits (2 à 4 en moyenne), ceux-ci pèsent de 1 à 1,5 kg environ. Pour la mise bas, la femelle s’isole de sa troupe et se dissimule dans d’épais fourrés, creux de rochers ou autres protections naturelles. Après la naissance, la lionne déplace ses petits régulièrement tous les 3 ou 4 jours en les transportant dans sa gueule. Ils peuvent rester parfois 24h seuls lorsque leur mère part en chasse, ils sont alors très vulnérables notamment vis à vis des hyènes.
La lionne et ses petits rejoignent la troupe dès que ces derniers sont âgés d’environ 6 semaines.

Lion panthera leo
Les femelles allaitent leurs petits par 2 paires de mamelles.

Lion panthera leo
Les lionceaux sont sevrés vers l’âge de 8 mois et consomment uniquement du lait les 3 premiers mois.
Les femelles adultes forment des crèches où les jeunes sont surveillés de manière communautaire, les lionceaux peuvent être allaités par d’autres femelles que leur mère.

Lion panthera leo
La croissance des lionceaux est très rapide et les mâles grandissent plus vite que les femelles.
Les jeunes accompagnent leur mère à partir de 4 mois sans prendre part aux chasses.
La mortalité chez les lionceaux de moins d’un an est importante et est d’environ 60 %. Seuls un quart à un tiers des lions arrivent à l’âge adulte. Ces données peuvent être très variables en fonction: de la région, du climat et des années, notamment en fonction de l’abondance des proies et de la concurrence avec les autres grands prédateurs.
Une autre cause de mortalité des lionceaux dans la première année est le comportement infanticide des mâles qui prennent la tête d’une troupe après avoir destitué le ou les mâles au pouvoir précédemment. Cette pratique, non systématique, vise à rendre les femelles aptes pour de nouvelles chaleurs et ainsi assurer la descendance du nouveau mâle. Elle concerne en principe les jeunes de moins d’un an.
Les lions atteignent la puberté vers 2 ans 1/2, ils sont adultes vers 3 à 4 ans, au sommet de leur forme vers 5 à 6 ans et atteignent leur poids maximum vers 7 ans.
A partir de 8 ans, ils perdent du poids et du volume de crinière. Ils sont considérés comme vieux vers l’âge de 12 à 13 ans.

4. Biologie et anatomie

Le lion possède des mâchoires puissantes pour saisir et immobiliser ses proies et percer les peaux épaisses de celles-ci.
Ses pattes possèdent de puissantes griffes rétractiles.

Lion panthera leoLes canines, longues d’environ 6 cm, s’émoussent avec l’âge et se cassent. Elle deviennent brunes en vieillissant.
Le dessus de la langue est recouvert de papilles cornées, courbées vers l’arrière.
Ce félin est pourvu de moustaches épaisses (vibrisses), sensibles aux vibrations. Les plus longues poussent au dessus de la lèvre supérieure (vibrisses mystaciales).
Les yeux sont surmontés de vibrisses supercilliaires. Celles-ci sont souvent implantées sur une tache plus foncée que le reste du pelage en forme de goutte inversée.

La possibilité de rugir chez le lion est due à l’ossification imparfaite de l’os hyoïde qui confère une certaine élasticité. Cet os est situé au dessus du larynx en dessous de la base de la langue. Il est avec l’os pénien l’un des deux seuls os non articulés avec le squelette.

Le lion est doté d’un bon odorat, d‘une vue et d’une ouïe excellentes.
Cet animal, comme tous les mammifères (à l’exception de l’homme et des cétacés), possède un organe voméro-nasal (organe de Jacobson), situé sur le palais sous la surface intérieure du nez.
Ce dernier, spécialisé dans la détection des phéromones lui permet de tester la réceptivité des femelles à l’accouplement.

Lion panthera leoPour marquer son territoire, le lion est muni de glandes olfactives entre les doigts ainsi que de glandes ano-génitales débouchant de chaque coté de l’anus.

Le pénis du mâle est couvert de granulations piquantes et possède un petit os appelé baculum ou os pénien. L’ouverture de l’urètre est dirigée vers l’arrière pour faciliter la pulvérisation d’urine chez le mâle. La forme et le positionnement du pénis sont adaptés à cette pratique.


L
e toupet terminal de la queue cache un ergot corné de 6 à 12 mm aplati sur les cotés.
Il est présent chez les deux sexes mais de nombreux spécimens n’en ont plus car il se détache facilement, n’étant qu’adhérent à la peau. Son utilité est inconnue.
Il est mentionné dans des écrits datant d’avant l’ère chrétienne et semble avoir été ignoré, voire nié par les naturalistes jusque vers 1829 où le Français M. Deshayes le mentionne dans les « Anales des sciences naturelles » suite à des observations faites sur un lion et une lionne morts à la ménagerie du roi.

Lion panthera leoSquelette de lion – Vue latérale – Wilhelm Ellenberger & Hermann Baum (University of Wisconsin Digital Collections) – Wikimedia Commons.

5. Régime alimentaire

Les lions sont des mammifères carnivores aux menus très variés.
Ceux-ci varient en fonction de différents paramètres comme : le lieu de vie, l’abondance et la nature des proies, la saison et la taille de la troupe (d’un lion solitaire à une troupe d’une trentaine d’individus).
Le lion consomme de la viande de différentes origines : proies qu’il a chassées lui même, carcasses qu’il a trouvées (animaux morts de mort naturelle ou autre) et encore proies tuées par d’autres prédateurs (léopard, guépard ou hyène tachetée) à qui il les dérobe.
La taille des proies chassées est très variable, du lapin à l’éléphant en passant par des antilopes de toutes tailles, dik-diks, élands communs, gnous, oryx ou grands koudous ainsi que zèbres et buffles. Cette énumération n’est pas exhaustive.
Des études ont montré que les proies préférées avaient des masses entre 190 et 550 Kg.
Le choix de ces proies est dicté par la disponibilité ou non de ses victimes de prédilections que sont les buffles, les gnous ou les zèbres.
Le lion chasse aussi occasionnellement la girafe et plus rarement l’éléphant ou l’hippopotame.
Il arrive aussi que les lions capturent des porcs-épics (avec les risques associés aux pics) et des oiseaux. Ils s’attaquent parfois au bétail.
Il peut aussi à l’occasion pêcher. (Nota: voir en 9.2 le cas des lions mangeurs d’homme).

Lion panthera leo

En moyenne, les lions consomment environ 7 Kg de viande par jour. Mais en un seul repas qui lui profitera plusieurs jours, un lion est capable d’ingurgiter près de 40 Kg de viande contre une trentaine pour une lionne. A la suite d’un tel repas, le ventre du félin est gonflé, distendu et l’activité des lions est à ce moment très réduite si ce n’est de se déplacer pour se mettre à l’ombre.
Dans une troupe, les repas sont en général très animés. C’est la loi du plus fort.
Les gros sujets dominent les petits, les mâles dominent les femelles. Les jeunes sont au bas de la hiérarchie et mangent après les adultes. Les crocs sont souvent exhibés, les grognements et coups de pattes sont fréquents.
Une concurrence importante existe entre les lions et les hyènes tachetées. Les deux espèces se volent des proies. Tout est une question de rapport de force. Un lion seul cédera sa proie face à un groupe de 5 hyènes tachetées et inversement.
Pour les lions, manger des carcasses qu’ils n’ont pas tuées eux même présente un danger potentiel. En effet, il arrive que des pasteurs empoisonnent des carcasses de bovidés domestiques dans l’intention de tuer les lions en représailles à des attaques sur leurs troupeaux. Cette méthode est également utilisée par les braconniers.
Cette fâcheuse pratique nuit également aux vautours, hyènes et chacals et leur est fatale.

Lion panthera leo
En principe les lions boivent régulièrement, au moins une fois par jour. Cependant, si l’eau est rare, ils peuvent s’en passer quelques jours et se contenter de l’eau contenue dans leur nourriture.

6. Prédateurs

Les lions ne possèdent pas (en dehors de l’homme) de prédateur à proprement parler. Cependant sa rivalité avec les hyènes tachetées fait qu’il existe une forme de «haine» entre les deux espèces et les hyènes n’hésiteront pas si l’occasion se présente à tuer des lionceaux sans défense.
Nota : Les lions et les hyènes ont le même régime alimentaire, mangent les mêmes proies et fréquentent les mêmes biotopes. Ceci les met en concurrence directe pour la quête de nourriture, d’où cette rivalité.
Il en va de même avec les buffles qui, s’ils sentent la présence de lions n’hésiteront pas à piétiner à mort la progéniture des félins. Les jeunes sans protection peuvent aussi être tués par les léopards et les lycaons.

Les lions interagissent aussi avec d’autres espèces.
Si une troupe d’éléphants accompagnés d’éléphanteaux rencontre des lions, ces derniers seront délogés et chargés pour protéger les jeunes.Lion panthera leo

Ci-dessus, dans la vallée de la Luangwa en Zambie, ce lion (et le reste de la troupe) a été chassé par un groupe d’éléphants accompagnés d’éléphanteaux.

Lion panthera leoCi-dessus, également dans la vallée de la Luangwa en Zambie, des lions interagissent avec des crocodiles qui étaient sortis de l’eau pour tenter de se nourrir sur une carcasse de buffle que les lions avaient tuée.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition

L’habitat des lions est très varié. On trouve ce félin principalement dans les savanes ouvertes comme au Kenya ou en Tanzanie, dans des savanes arbustives ou boisées comme en Zambie, mais aussi en zone semi désertique (Kalahari) et même exceptionnellement en zone de forêt (Gabon) ou en milieu désertique (Namib).
On peut le trouver jusqu’à des altitudes de 3600 m (Mt Elgon et Mt Kenya, il a même été observé à 4300 m sur le Mt Kilimandjaro.
Il est absent des forêts denses et humides.
En général les lions recherchent des territoires leur offrant en quantité régulière et suffisante, des proies et de l’eau. Ils ont également besoin de couvert végétal pour se mettre à l’ombre et dissimuler les jeunes lors de la mise bas.
Les lions ne sont aujourd’hui présent qu’en Afrique Subsaharienne alors qu’ils vivaient autrefois dans presque toute l’Afrique (à l’exception des forêts tropicales humides et du coeur du Sahara). Ils ont disparu de 90% de leur territoire d’origine et sont déjà éteins dans 26 pays d’Afrique.
La situation est particulièrement sévère en Afrique de l’Ouest où les lions ne sont présents que dans 5 pays, représentant à peine plus de 1 % de leur aire de répartition historique dans cette région.
Les lions du Cap ont été exterminés vers 1865, ceux de l’Atlas (lions de Barbarie) ont disparu de Tunisie en 1891, d’Algérie en 1893 et du Maroc vers 1922. (entre 1873 et 1883, 202 lions de Barbarie furent officiellement tués).
Les lions d’Afrique étaient plus de 200.000 au début du XXème siècle, il n’en reste plus que 20.000 aujourd’hui. Les estimations pour 2035 prévoient une population de 10.000 individus. L’espèce pourrait disparaître d’ici 2050 !
Au Gabon où on le croyait disparu depuis 1996, il a été filmé en 2015 et 2017 par des pièges photographiques dans le parc national des plateaux Bateke au Sud Est du pays.
Leur présence est devenue très rare en dehors des aires protégées.
La population est estimée à 1400 pour Panthera leo leo, dont 900 en 14 groupes pour l’Afrique Ouest et Centrale ainsi que 500 en Inde.
Pour
Panthera leo melanochaita, on estime la population entre 17.000 et 19.000 individus. (Estimation 2016, source US Fish and Wildlife Services)

Les causes de sa disparition
Le déclin des lions a commencé dès l’antiquité avec un fort prélèvement  en Afrique du Nord pour les cirques romains.
Jusque dans les années 1970 les lions sauvages étaient capturés pour alimenter les zoos et les cirques.
(La CITES dites « convention de Washington » réglementant le commerce de faune sauvage ne fût signée qu’en 1973).
Aujourd’hui, les principales causes sont:
– La disparition de ses territoires et la raréfaction de ses proies à cause de l’expansion humaine.
– Les maladies comme la tuberculose, l’immunodéficience féline, la maladie de carré (Serengeti).
– L’affaiblissement des populations par la perte de patrimoine génétique (cratère du Ngorongoro).
– Les chasses en représailles après des attaques sur du bétail (empoisonnement de carcasses ou autres méthodes) .
– Le braconnage pour les parties de lions : griffes, dents, pattes, queue, peau, commerce des squelettes et d’os (voir en 10.4. « chasse en boite »).
– Le braconnage aveugle avec le piégeage par des collets.

La chasse aux trophées
Les états unis sont les premiers importateurs mondiaux de lions africains. Entre 1999 et 2008, 1043 lions sauvages ont été commercialisés au niveau international dont 362 pour les seuls USA. Les importations se font sous la forme de griffes, trophées, peaux, crânes.
Il faut dire qu’ils ont eu un président exemplaire en la personne de Théodore Roosevelt qui en 1909 lors d’une chasse en Afrique de l’Est avec son fils ont tué à eux deux 512 animaux dont 17 lions.
Les chasseurs de trophées sont souvent de riches inconnus du grand public, mais certains sont des célébrités nationales ou mondiales, des chefs d’état, des têtes couronnées, des grands patrons, etc. En 2015, un dentiste américain jusque là inconnu est devenu à ses dépends une célébrité mondiale après avoir tué illégalement le lion Cecil à la périphérie du parc national de Hwange au Zimbabwe.

Lion panthera leoCi-dessus, le lion Cecil photographié en octobre 2014 dans le parc national de Hwange au Zimbabwe.

8. Interactions avec l’homme

8.1. Attaque de bétail

Du fait de l’expansion humaine, les pâturages empiètent de plus en plus sur le territoire des lions.
Pour ces derniers, le bétail est une proie facile. Malheureusement ces prélèvements sur les troupeaux entrainent de la part des pasteurs des chasses de représailles, le plus souvent par empoisonnement de carcasses avec des pesticides.

8.2. Les lions mangeurs d’homme

Au Kenya, en 1898, lors de la construction d’une ligne de chemin de fer aux environs de Tsavo, 2 lions ont tué et dévoré au moins 140 personnes en 9 mois. (cf Terreur dans la brousse – Michel Louis – Perrin 2011). Ces lions sont conservés naturalisés au Field Museum of Natural History à Chicago.
Entre 1932 et 1947 en Tanzanie, une troupe (15 à 20) de lions devenus «mangeurs d’homme» suite à une épidémie de peste bovine ont tué environ 900 personnes.
En 1991 à Mfuwe en Zambie, un lion (sans crinière) a tué au moins 6 personnes. (Ce lion est également conservé au Field Museum de Chicago).
Les causes de ces comportements peuvent avoir plusieurs raisons. Des sujets âgés qui ne sont plus en mesure de chasser des proies rapides, mais aussi la disparition de leurs proies habituelles suite à épidémie ou autre cause.

9. Informations complémentaires

9.1. Origine/espèces fossiles

Les plus anciens fossiles de lions connus datent de 1,5 millions d’années.
Le lion des cavernes eurasien, panthera leo spelaea, était environ 25 % plus massif que le lion actuel, il vécu entre -300.000 et -10.000 ans.
Il avait un ancêtre commun avec le lion actuel il y a environ 2 millions d’années.
En 2015, ont été retrouvés congelés dans le permafrost sibérien 2 lions des cavernes âgés de 18 mois. On estime que ces lions vivaient il y a environ 10.000 ans.

9.2. Les lions à travers l’histoire

Le lion, considéré comme le roi des animaux a toujours été un animal symbolique, symbole de pouvoir et de royauté en général, symbole de noblesse et de courage chez les massai.
A la préhistoire, il est largement représenté sur les gravures rupestres.
En France, la grotte Chauvet compte 75 représentations de lions datant de plus de 30.000 ans, la grotte de Lascaux en compte 11.
En Afrique le lion est représenté entre autre sur les roches du Sahara et de Namibie (site de Twyfelfontein).
Les lions ont été honorés, déifiés et chassés depuis l’antiquité, en Egypte tout comme en Asie mineure.
La déesse égyptienne Sekhmet était représentée par une tête de lionne sur un corps de femme.
Plus de 300 statues de cette divinité ont été retrouvées en Egypte depuis 1990.
Animal vedette des arènes romaines antiques, des milliers de lions de l’Atlas y ont perdu la vie.
Ils étaient exhibés avec d’autres « fauves » pour s’entretuer ou affrontaient des humains.
Pas moins de 400 lions furent tués rien que pendant le règne de Jules César.
Sous le règne de Pompée en 55 avant J.C., Cicéron relate le massacre de 600 lions !

Symbole de force et de puissance il est souvent représenté dans la statuaire à travers le monde. Il est également très présent sur de nombreux blasons, armoiries, drapeaux et peintures.
A Gondar (Ethiopie) au XIXème siècle, le négus d’Abyssinie recevait ses hôtes entouré de quatre lions.
Le lion est présent dans la littérature, notamment au travers de Jean de la Fontaine qui consacre 13 fables mettant en scène le lion et de Joseph Kessel avec son fameux roman « Le lion ».

9.3. Iconographie

Le lion est présent sur de nombreux timbres poste du monde entier. Ci-dessous quelques exemples pour des pays africains.
Lion panthera leo

Il est également représenté sur des pièces de monnaies et des billets de banque comme celui de 2000 shillings tanzaniens.
Lion panthera leo

9.4. chasse en boite, activités touristiques et commerces associés

La chasse en boite ou Canned Hunting est une « chasse » essentiellement pratiquée en Afrique du Sud et qui consiste à abattre dans un enclos un lion élevé (et imprégné) par l’homme.
Le « pseudo chasseur » s’offre ainsi une dépouille de lion pour une somme inférieure à celle d’un lion sauvage.
On compte environ 150 à 200 fermes d’élevage en Afrique du Sud, soit 6.000 à 8.000 lions captifs.
Avant de finir sous les balles, la vie du lion se déroule à peu près comme ceci :
Les jeunes sont retirés à leur mère à la naissance et son élevés au biberon par l’homme. La femelle est ainsi disponible pour une nouvelle portée. Ensuite, ils servent d’attraction en étant mis dans les bras de touristes pour se faire photographier, plus grands ils sont proposés pour faire des promenades toujours avec des touristes.
Ces deux activités ne sont pas spécifiques à l’Afrique du Sud, elles sont proposées aussi bien au Zimbabwe (Victoria Falls) qu’à l’Ile Maurice !
Quand les lions atteignent 2 ou 3 ans, ils deviennent difficilement contrôlables et sont placés en enclos en attendant leur fin sous les balles d’un « chasseur ».
Pour être rentabilisé au maximum ce commerce sordide se poursuit par la vente des squelettes à destination de l’Asie. Pour cela, le gouvernement d’Afrique du Sud autorise des quotas d’exportation. En 2008, 50 squelettes ont été exportés, 573 en 2011. Le quota de 2017 était de 800 lions, pour 2018 il atteint 1500 carcasses.
Pour plus de détails, consulter le site multilingue Lion Petting.com

10. Bibliographie

– West, P.M. & Packer, C. 2013. Mammals of Africa, Volume V, Bloomsbury.
– Dorst, J & Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Breuil, M. Mayeur, J.P. Thile, F. 1998. Kenya Tanzanie, Le guide du safari faune et parc, Marcus.
– Carnaby, T. 2010. Beat about the bush, Jacana Media.
– Denis-Huot, C. & M. 2002. L’art d’être lion. Gründ.
– Louis, M. 2011. Terreur dans la brousse, L’histoire vraie des lions mangeurs d’homme de Tsavo. Perrin.

11. Liens

Anatomie et éthologie du lion – Thèse de S.Morin-Garraud
Panther leo – Monaco Nature Encyclopedia.
Lions in Zambia.
Afrique du Sud: 800 squelettes de lions d’élevage pour le marché asiatique.
The complexity of lion roars.
Lion evolution.
The African lion – Africa Geographic.
THE EXTINCTION BUSINESS – South Africa’s ‘Lion’ Bone Trade.
La vérité sur les lions – Smithsonian.com
L’industrie de l’élevage de lions en Afrique du Sud.
Commerce de parties de lion.
Comportement alimentaire des lions mangeurs d’homme
Variation de la crinière chez les lions d’Afrique et ses conséquences sociales
Malformations du crâne chez les lions
Importance des lions et de leurs écosystèmes

 

Les girafes

Giraffa camelopardalis

Giraffe

Ordre des Cetartiodactyles , Famille des Giraffidés, Genre Giraffa

Hauteur au garrot: 2,6 – 3,5 m
Hauteur totale: 3,5 à 5 m (record 5,9 m)
Poids: 1100 Kg (800 à 1400) pour le mâle et 700 Kg (550 à 1180) pour la femelle.
(Poids et hauteur variables suivant le sexe et les sous espèces)
Longueur du cou: Environ 2 mètres
Longueur de la queue: 75 à 150 cm
Gestation: 14 à 15 mois, environ 400 à 470 jours
Nombre de petits par portée: 1, des jumeaux sont possibles mais rares.
Longévité: 15 à 20 ans à l’état sauvage, 25 à 30 ans en captivité.
Lien vers Fiche IUCN:

Les girafesGirafe d’Angola – G.c.Angolensis – Central Kalahari – Botswana

1. Description, sous espèces et variantes géographiques:

1.1. Description:
La girafe est le plus grand des animaux terrestres. Les femelles sont en général plus petites de 0,7 à 1 mètre que les mâles.
Les taches de la robe de la girafe sont sa carte d’identité. Dès la naissance, elles sont présentes en modèle réduit. La forme restera mais les taches vont grandir ainsi que les espaces entre elles. La couleur de la robe fonce avec l’âge.
Les deux sexes portent des cornes mais elles sont plus développées et plus épaisses chez le mâle où elles sont en général parallèles ou avec un léger angle vers l’extérieur.
La girafe est le seul mammifère qui nait avec ses cornes, à l’état de cartilage. Elles sont déjà présentes chez l’embryon, puis elles s’ossifient avec l’âge et se soudent au crâne vers 4 ans chez le mâle et vers 7 ans chez la femelle. Elles ne posent pas de problème lors de la mise bas car elles sont dissociées du crâne et se mettent à plat.
Elles se redressent quelques jours après la naissance.

Les girafesLes cornes sont recouvertes de peau et le sommet est encerclé par des poils noirs. Chez le mâle (photo de droite), ces poils deviennent moins visibles avec l’âge, le sommet devenant pelé et poli au fil des combats.

Les mâles ont parfois des proéminences osseuses importantes sur le crâne (ossicônes), 1 ou 2 sur le front et 2 en arrière des cornes. La présence de ces ossicônes est variable en fonction des sous espèces (ou espèces) et des individus. Les femelles peuvent en posséder, mais ils sont moins marqués chez celles-ci. Ce ne sont pas à proprement parler des cornes.

La girafe marche à l’amble (elle avance les pattes avant et arrière du même coté en même temps). La deuxième allure est le galop. Le trot n’existe pas chez la girafe. Le cou sert de balancier pour équilibrer le corps lors des déplacements. (Vitesse maximum de 50 à 60 Km par heure.)

La girafe dispose de 4 mamelles inguinales (2 paires).

1.2. Sous espèces et variantes géographiques:
Une seule espèce était signalée depuis le milieu du XXème siècle.

Jusqu’en 2016 il était communément admis 1 espèce pour 9 sous espèces (de 6 à 9 suivant les auteurs). Pour la plupart, ces sous espèces étaient établies sur la base des variations de pelage, de morphologie du crâne et de zone géographique. Des analyses génétiques ont également clarifiées la situation entre les girafes d’Afrique de l’Ouest G.c.peralta et d’Afrique Centrale G.c.antiquorum (A. Hassanin et al., C. R. Biologies 330 (2007).

Classification communément admise jusqu’en 2016.
1 espèce et 9 sous espèces: (Estimation des populations de 2016).

Girafa camelopardalis ………….

peralta girafe d’Afrique de l’Ouest Niger 400 individus
antiquorum girafe de Kordofan Nord Cameroun, Sud Tchad, République Centre Africaine, Ouest du Sud Soudan, RDC PN de Garamba. 2.000 individus
camelopardalis girafe de Nubie Sud Soudan, Ethiopie. 650 individus
reticulata girafe réticulée Ethiopie, Somalie, Kenya. 8.660 individus
rothshildi girafe de Rothshild Kenya, Ouganda. 1.500 individus
tippelskirchi girafe Masaï Kenya, Tanzanie. 32.000 individus
thornicrofti girafe de Thornicroft Zambie (vallée de la Luangwa). 550 individus
angolensis girafe d’Angola Botswana, Namibie, Zimbabwe. 13.000 individus
giraffa girafe d’Afrique du Sud Afrique du Sud, Zimbabwe, Botswana, Mozambique. 31.500 individus

Nouvelle classification proposée en septembre 2016 par Axel Janke et Julian Fennessy suite à des analyses génétiques sur des échantillons de peau de 190 girafes. (source: revue Current Biology)

4 espèces et 5 sous espèces:

Espèce Sous espèce Nom
Giraffa camelopardalis 3 sous espèces Girafes Nordiques
G.c. camelopardalis Girafe de Nubie
G.c. antiquorum Girafe de Kordofan
G.c. peralta Girafe de l’Ouest
Giraffa reticulata Pas de sous espèce Girafe réticulée
Giraffa tippelskirchi Pas de sous espèce Girafe Masaï
Giraffa giraffa 2 sous espèces Girafes du Sud
G.g. giraffa Girafe d’Afrique du Sud
G.g. angolensis Girafe d’Angola

La girafe de Rothschild est incluse dans la sous espèce de Nubie.
La girafe de Thornicroft est incluse dans l’espèce Massaï.

Les girafesCertaines espèces et sous espèces possèdent des pelages caractéristiques. Pour d’autres, les différences sont moins évidentes. Sur cette photo, les robes sont très typées. En haut à gauche, girafe d’Afrique de l’Ouest (G.c.Peralta), en haut à droite girafe réticulée (G.c.Reticulata), en bas à gauche girafe massaï (G.c.Tippelskirchi), en bas à droite girafe du Cap (G.c.Giraffa).

2. Comportement: Assez grégaire, la girafe vit en troupeaux variables, non figés et non structurés. La composition des groupes de girafes est instable, ils se font et se défont au gré des rencontres. Ces groupes sont couramment de 10 à 20 individus (Mais il a été observé jusqu’à 70 girafes ensemble).

Les girafesGroupe de girafes de Thornicroft – G.c.Thornicrofti – Parc national de la South Luangwa – Zambie

Les girafesGroupe de girafes Massai – G.c.Tippelskirchi – Parc national de Katavi – Tanzanie

Après les naissances, les femelles et leurs jeunes se regroupent en harde, favorisant la surveillance et la défense vis à vis des prédateurs.

La girafe n’est pas un animal territorial.

Les girafes ne sont pas muettes, mais leurs «cris» sont très discrets. Elle peut émettre des infrasons, des sortes de bêlements, des ronflements, des gémissements ou des sifflements en cas de stress.

La girafe communique plutôt par signes, mais aussi par voie tactile et chimique, pour cela, elle émet des odeurs plus ou moins fortes et plus ou moins nauséabondes. Celles-ci proviennent de glandes sébacées situées à la base des poils et dans le cuir de l’animal et sont constituées d’une dizaine de composés volatils.

Le necking: Chez les jeunes mâles immatures, ce ne sont que des frottements et entrelacements d’encolures, mais chez les adultes ces combats peuvent être très violents, entrainant des blessures ou des chutes.
Les girafes
Les mâles élancent leur tête comme un marteau. Avec l’âge, le crâne de la girafe se densifie et devient plus massif, ce qui en fait une arme redoutable. Les coups sont portés n’importe où et le combat continue jusqu’à ce qu’un des deux adversaires se soumette ou s’éloigne. Ces combats ont pour but d’affirmer une dominance et d’accéder aux femelles.

Les girafes se couchent une partie de la nuit pour se reposer, elles dorment environ 4h35 par nuit (moyenne mesurée en captivité).

Pour boire, la girafe est contrainte de fléchir ou d’écarter ses pattes afin d’abaisser sa tête au niveau du sol. Elle le fait en adoptant deux positions caractéristiques.

Les girafesCi-dessus, cette girafe utilise la position la plus courante. Pattes tendues et écartées.
Photo prise dans le parc national de Hwange au Zimbabwe.

Les girafesCi-dessus, une position moins courante avec les pattes légèrement écartées mais en flexion.
Photo prise à Mukuvisi Woodlands à Harare au Zimbabwe.

Les girafesLes girafes entretiennent une relation mutuelle bénéfique avec les oiseaux
pique bœuf à bec jaune (Buphagus africanus) qui les débarrassent de leurs tiques.

3. Reproduction: La girafe est sexuellement mature vers l’âge de 4 à 5 ans pour le mâle et 3 à 4 ans pour la femelle. A compter de ce moment, elle est féconde jusqu’à 20 ans environ. Pendant cette période, elle est réceptive tous les 15 jours. Les mâles testent l’urine des femelles pour s’informer de leur réceptivité sexuelle. Il se passe environ 20 à 30 mois entre deux naissances. Une girafe peut donner naissance à une dizaine de girafons au cours de son existence.
Les girafesCi-dessus, ce mâle ne quitte pas la femelle dans l’espoir de s’accoupler. Photo prise au Bioparc – Zoo de Doué la Fontaine. (Girafes d’Afrique Centrale G.c. Kordofan). On remarquera la différence de taille entre le mâle et la femelle ainsi que la robe très foncée de ce mâle âgé alors de près de 30 ans (ce mâle baptisé Sacha, est né le 18/08/1987 et mort en 2017).

Les girafesTentative d’accouplement. Photo prise au Bioparc – Zoo de Doué la Fontaine. (Girafes d’Afrique Centrale G.c. Kordofan).

La vie de la girafe commence par une chute de 2,5 mètres lors de la mise bas. Le girafon pèse de 50 à 70 kg pour une hauteur de 2 mètres. Il nait avec le cou replié le long du corps, ce qui limite les risques de blessure lors de la chute.

Pour la mise bas, la femelle plie légèrement les pattes pour amortir la chute.

Les jeunes sont sur leurs pattes moins d’une heure après la naissance et sont rapidement aptes à courir pour suivre leur mère.
Les premiers jours, les jeunes passent beaucoup de temps couchés, ils sont instables sur leurs pattes, ce qui les rend plus vulnérables que les autres ongulés lors de cette période.

Les girafesGirafe d’Afrique de l’Ouest et son jeune – Environ de Kouré – Niger – G.c.Peralta

Les girafons grandissent d’environ 3 cm par jour et sont sevrés vers l’âge de 12 à 14 mois.

Environ 50% d’entre eux tombent sous les crocs ou les griffes des prédateurs (les lions et principalement les hyènes).

4. Biologie et anatomie:
Circulation sanguine et respiration: Le coeur de la girafe est beaucoup plus gros que chez les autres mammifères. Il pèse environ 14 Kg soit près de 2% du poids de la girafe, alors que chez l’homme ou le bœuf celui-ci ne représente que 0,5% du poids. Du fait de sa grande taille, la girafe dispose d’un système circulatoire particulier comportant des «accessoires» de régulation du flux et de la pression sanguine, qui évite les dommages aux organes, notamment au cerveau. En particulier un système situé à la base du cerveau (vulgairement comparé à une éponge) ainsi que 2 jeux de «valves», 1 jeu sur la carotide en direction du cerveau et 1 second sur la veine entre le cerveau et le coeur.
En complément la peau et les muscles des jambes agissent comme des bas de contension.

Le rythme respiratoire de la girafe est 1,5 fois plus rapide que chez l’homme. Sa trachée, d’un diamètre d’environ 5cm est longue de plus de 2 mètres.

Les girafesLes yeux de la girafe sont assez volumineux. L’animal possède une excellente vue.
L’ouïe est également très bonne, avec des oreilles qui bougent indépendamment l’une de l’autre. L’odorat est un peu moins développé.

Le long coup de la girafe possède le même nombre de vertèbres cervicales (7) que chez (presque) tous les autres mammifères. Celles-ci sont en proportion environ 30% plus longues que chez les autres espèces. Le mâle possède un coup plus long que la femelle, il est en croissance continue chez celui-ci alors que chez la femelle la croissance s’interrompt à la maturité sexuelle.

Le crâne du mâle est environ 3 fois plus lourd que celui de la femelle et se développe tout au long de sa vie. Celui de la femelle ne se développe que très peu après la puberté.

5. Régime alimentaire:
La girafe est un ruminant et possède un estomac à 4 compartiments, elle passe à peu près le tiers de son temps à ruminer. Les périodes de pointe pour le nourrissage sont les 3 premières et les 3 dernières heures du jour. Les heures chaudes sont utilisées pour le repos et la rumination. La femelle passe environ 72% du jour en quête de nourriture alors que le mâle n’y consacre qu’environ 43%. La nuit est aussi utilisée pour la rumination.
Essentiellement folivore, la girafe mange aussi des fleurs, des gousses et des fruits. L’alimentation principale provient d’acacias, commiphora et combretum, mais plus de 100 plantes peuvent entrer dans le régime alimentaire de la girafe. La consommation de feuillage est de l’ordre de 34 kg par jour (jusqu’à 66 kg pour un mâle adulte).
Grace à leur longue langue préhensile (jusqu’à plus de 40cm) et à une lèvre supérieure très mobile, elles collectent les fleurs et les feuilles des arbres avec une nette préférence pour l’acacia. L’articulation entre la 1ère et la 2ème vertèbre cervicale permet à la girafe de positionner sa tête à la verticale.
Les girafes
Les girafes

L’acacia se défend des agressions de la girafe par la présence de longues épines et aiguilles, mais aussi par des sécrétions de sève urticante et de substances indigestes que l’arbre dispense en cas de besoin. Les acacias pactisent également avec certaines espèces de fourmis qui sont attirées par la production de gomme de l’arbre. En contrepartie, elles agressent les girafes lorsqu’elles s’en prennent à l’acacia.

Les girafesLes girafes broutent aussi.
Girafes Massai – Parc national de Katavi – Tanzanie

Les girafesCelle-ci à choisi de brouter couchée.
Girafe Massai – Parc national de Katavi – Tanzanie

Les girafes sucent et mâchent parfois des os pour un apport complémentaire en calcium et phosphore (surtout en saison sèche). Elles consomment également des sels minéraux issus du sol.
Les girafesExcréments de girafe – Parc national de la Ruaha – Tanzanie.

6. Prédateurs:
Les principaux prédateurs de la girafe sont les lions et les hyènes.

Ces dernières tuent environ la moitié des nouveaux nés. Lors du 1er mois suivant leur naissance, entre la moitié et les trois quarts des girafons sont tués par les lions et les hyènes.

Les girafesLe lion est le principal prédateur des girafes adultes. (Réserve du Selous – Tanzanie)

La grande taille de la girafe, sa bonne vue, sa vitesse et ses gros sabots en font une proie difficile. La girafe est cependant vulnérable lorsqu’elle boit.
Les girafesSabots antérieurs de la girafe – Parc national de la Ruaha – Tanzanie

En cas d’attaque, elle se défend des prédateurs avec des ruades et des coups de pieds. Lorsqu’elles sont avec leurs jeunes, elles se regroupent en terrain découvert.

A la vue d’un prédateur, les girafes se mettent en «arrêt» et regardent toutes dans la même direction. La queue à l’horizontal est un signe d’anxiété.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition:
On trouve la girafe dans les savanes sèche, les prairies, les forêts claires, mais aussi dans les milieux désertiques ou semi désertiques (Namib, Kalahari).

De plusieurs millions au début du XXème siècle la population a décliné pour atteindre moins de 100 000 individus vers 2010. La population était estimée à 140 000 en 1999.
La population de girafes a chuté de 36% à 40% entre 1985 et 2015.
Population estimée: 150.000 en 1985 contre 97.000 en 2016.

Elle est aujourd’hui absente de la zone saharienne, mais de nombreuses représentations (gravures et peintures rupestres) ainsi que des ossements fossiles attestent d’une présence antérieure dans cette partie de l’Afrique. (rives du Nil, Mauritanie, Ouest Sahara).

Les causes de sa disparition sont: La chasse au trophée, le braconnage, la diminution de ses territoires suite à la poussée démographique (mise en culture des terres).
Nota: Entre 2006 et 2015, les Etats Unis ont importé 21.400 sculptures sur os de girafe, 3.000 peaux et 3.700 trophées de chasse.
Les os de girafes sont couramment utilisés pour confectionner des manches de couteaux.

8. Interactions avec l’homme:
Sans objet.

9. Informations complémentaires:

9.1. Origine du nom:
Appelée «camelopardalis» par les Grecs et Latins, «Zurnafa» (ou Zarafa, qui est à l’origine de giraffa) par les arabes. Le mot camelopardalus vient du latin «Camelus» pour son cou de chameau et de «Pardalis» pour sa robe panthère (léopard). Le nom giraffa ne sera officialisé qu’en 1994.

9.2. Origines/espèces fossiles:
Venues du sous continent Indien, elles arrivent en Afrique il y a environ 6 à 7 millions d’années. Les ancêtres des girafidés sont apparus il y a environ 20 millions d’années.
Les fossiles découverts dans l’Awash en Ethiopie et dans les gorges d’Olduvaï en Tanzanie attestent de la présence de leurs ancêtres en Afrique. (également en Afrique du Sud et au Kenya).
Aujourd’hui, les seuls représentants de cette lignée sont la girafe et l’okapi.

9.3. Les girafes à travers l’histoire:
En France, la girafe est décrite pour la première fois au XVIème siècle par Pierre Belon du Mans à la suite d’observations d’animaux captifs au Caire.
La première girafe «matérielle» arrive en France sous la forme d’une peau expédiée depuis l’Afrique du Sud en 1784 par François Vaillant et destinée aux collections du cabinet du roi.
L’arrivée de la première girafe connue en Europe se fait à Florence avec un spécimen acheté au sultan d’Egypte par Laurent de Médicis en 1486.
Les égyptiens chassaient la girafe vers 2500 AV JC.

Des girafes ont été sacrifiées aux jeux du cirque dans la Rome antique. Mais elles décevront par leur comportement peu combatif.

9.4. Iconographie:
Les girafes sont abondamment représentées en philatélie.

Les girafes

10. Bibliographie:
– Hartenberger, J.L. 2010. Grandeurs et décadences de la girafe, Belin.
– Dardaud, G. anoté par Lebleu, O. 2007. Une girafe pour le roi, Elytis.
– Carnaby, T. 2008. Beat about the bush, Jacana.
– Estes, R. D. 2012. The Behavior Guide to African Mammals, University of California Press.
– Ciofolo, I. & Le Pendu, Y. 2013. Encyclopédie Mammals of Africa Volume 6, Bloomsbury Publishing

11. Liens:
«
Multi-locus Analyses Reveal Four Giraffe Species Instead of One» Article paru dans la Revue «Current Biology» en 2016.
Giraffe Conservation Foundation.
Animal Diversity Web.
Variabilité de l’ADN mitochondrial chez Giraffa camelopardalis : conséquences pour la taxinomie, la phylogéographie et la conservation des girafes en Afrique de l’Ouest et centrale.
Multi-locus Analyses Reveal Four Giraffe Species Instead of One.
DRC’s Garamba National Park: The last giraffes of the Congo.
Mitochondrial DNA variability in Giraffa camelopardalis.
An allometric analysis of the giraffe cardiovascular system.
Anatomy of the Mouth of the Giraffe.
The remarkable anatomy of the giraffe’s neck.
Study of the axial skeleton in the giraffe.
Can camera traps diagnose the severity of a mystery giraffe skin disease?
Rare observation de deux girafes blanches.
Giraffe genome holds keys to its peculiar body—and clues to hypertension treatments.
Four giraffe species, seven subspecies.
Giraffe conservation status.
Giraffe populations are rising, giving new hope to scientists.
Strange’ giraffoid fossil shows giraffes evolved long necks to win mates.
Phenotypic matching by spot pattern potentially mediates female giraffe social associations.
A review of the social behaviour of the giraffe Giraffa camelopardalis: a misunderstood but socially complex species.

Lycaon

Lycaon pictus

African Wild Dog, Wild dog, Painted dog, Hunting dog, Painted wolf, Painted hunting dog, African hunting dog, Cape hunting dog, Hyena dog, Ornate wolf.

Ordre des Carnivores, Famille des Canidés, Genre Lycaon

Hauteur au garrot: 60 à 80 cm
Poids: de 20 Kg à plus de 30 Kg
Longueur de la queue: 30 à 40 cm
Gestation: Environ 70 jours.
Nombre de petits par portée: 2 à 21, moyenne 10 à 11
Longévité: 6 à 11 ans à l’état sauvage (variable suivant les régions), jusqu’à 15 ans en captivité.

Lien vers Fiche IUCN.

Lycaon, chien sauvage africainMâle Lycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana – Mâle faisant partie d’un pack de 25 individus.

1.Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1 Description
Le lycaon apparaît sous de multiples noms suivant les ouvrages et les époques. Chien sauvage d’Afrique, chien chasseur, loup peint, chien hyène, cynhyène, chien de brousse ou encore loup d’Afrique dans des ouvrages anciens.
Lycaon, chien sauvage africain
C’est le plus grand des canidés africains et le seul représentant du genre lycaon.
Ce mammifère exclusivement africain a l’allure d’un chien, haut sur pattes, svelte et musclé.
Il est caractérisé par son pelage tacheté tricolore (noir, jaune et blanc) et ses grandes oreilles arrondies dressées au dessus de la tête.
Le front et le museau sont noirs (une bande noire s’étire sur son front!.
Les poils sont assez courts et plutôt grossiers (plus ou moins long suivant les sous espèces), ils sont plus longs au niveau de l’encolure.
Les taches sont toutes différentes d’un animal à l’autre, c’est en quelque sorte sa carte d’identité.
La tête du chien sauvage d’Afrique est massive avec des mâchoires puissantes.
La queue est longue, touffue et tricolore (jaune, noire puis presque toujours blanche à son extrémité).
Il existe peu de dimorphisme sexuel en dehors d’une légère différence de taille, le mâle pouvant être un peu plus grand que la femelle.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

1.2 Sous espèces et variantes géographiques

5 sous espèces sont communément admises mais non reconnues universellement.
Lycaon pictus pictus, South African Wild Dog, Cape Hunting Dog. (Angola, Botswana, Malawi, Namibie, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe). Le plus grand des lycaons, plus coloré que celui d’Afrique de l’Est L.p.lupinus. En comparaison, le poids moyen pour mâle et femelle de la sous espèce d’Afrique de l’Est est de l’ordre de 23 Kg alors que pour le lycaon d’Afrique Australe la femelle pèse environ 24 Kg et le mâle 28 Kg.
Lycaon pictus lupinus
, East African Wikd Dog. (Kenya, Tanzanie).
Lycaon pictus somalicus, Somali Wild Dog. (Ethiopie).
Lycaon pictus saharicus, North African Wild Dog. (Algérie ?)
Lycaon pictus manguensis, West and Central African Wild Dog. (Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Niger). En danger critique d’extinction.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

2. Comportement

2.1 Groupe et territoire
Le lyacon est un canidé grégaire qui vit en meute (pack) de taille variable, 6 à 20 individus en moyenne. Mais ces groupes peuvent comporter couramment jusqu’à une trentaine de « chiens » et même 40 à 60 voir 90. Ces packs sont multi mâles multi femelles.
La taille des groupes varie, suivant les pays, la densité des populations de ce carnivore et de l’abondance de ses proies.
Les gros packs peuvent se scinder pour constituer deux meutes plus petites. Les lycaons solitaires sont rares.
Les liens sociaux et la cohésion du pack sont très forts, le fonctionnement du groupe est subordonné au couple Alpha.
Le lycaon est un carnivore essentiellement diurne, cependant, il peut se déplacer et même chasser les nuits de pleine lune.
Ce mammifère a principalement deux périodes d’activité, tôt et tard dans la journée. Ceci est surtout vrai en saison chaude où il fait la sieste en milieu de journée, mais il peut être actif à tout moment par temps frais, pluvieux ou couvert.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Central Kalahari Game Reserve – Botswana – L’heure de la sieste

Les lycaons ne sont pas territoriaux au sens où ils ne défendent pas celui-ci. La notion de territoire est plus à interpréter comme une zone de chasse plutôt qu’une zone de « propriété » exclusive.
De ce fait, chez le chien sauvage africain, on note l’absence de comportement territorial.
Le territoire de chasse du lycaon est de taille très variable, de 200 à 2000 km² suivant les régions et l’abondance des proies. Les territoires de plusieurs packs peuvent se chevaucher à plus de 80 %.
De part la faible densité des populations, les affrontements entre packs sont plutôt rares.
Ce grand canidé est un nomade, il se déplace en moyenne d’une dizaine de kilomètres par jour.
Il passe la nuit là où la chasse l’a conduit, à l’abris dans des buissons.
Il devient temporairement sédentaire pendant environ trois ou quatre mois lorsque les petits sont au terrier. Pendant cette période, le territoire de chasse se réduit considérablement.
Doté d’une grande endurance, il est capable de courir avec des pointes à plus de 60 Km/h et de tenir une vitesse de 45 Km/h sur plus de 5 Km.
Pour se rafraîchir, le lycaon aime se baigner dans l’eau ou dans la boue.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie – Départ en chasse

2.2 Technique de chasse
Le lycaon est un chasseur très efficace, rapide et endurant. Les chasses collectives sont d’autant plus efficaces que le pack est important. Le taux de réussite est de 50 à 70 %, le plus élevé des grands carnivores africains.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana

Contrairement au idées reçues, les lycaons ne chassent pas en relai. Tous les adultes valides participent aux chasses, les jeunes, les sujets âgés et les invalides sont en retrait ou éventuellement au terrier et seront nourris par les chasseurs qui régurgiteront une partie de leur nourriture. Cette solidarité assure la cohésion et l’avenir du pack.
Le départ en chasse est souvent précédé d’un rassemblement très animé et d’une « concertation » sous forme de gémissements et de petit cris.
Les lycaons sont opportunistes, ils approchent leurs proies directement en trottant, sans affut, puis entament une poursuite jusqu’à épuisement de celles-ci.
Lorsque la proie est fatiguée, elle est approchée et harcelée jusqu’à épuisement par des morsures de toutes part mais principalement au ventre et à l’arrière (zones moles de l’arrière, près de l’anus, l’aine ou le ventre). Rapidement éventrée, la proie meurt suite au choc et la perte de sang, puis elle est dévorée par le ventre et l’anus, démembrée et déchiquetée. Une gazelle peut être dévorée en moins de 10 mn dans une excitation générale accompagnée de vocalises.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus lupinus – Selous Game Reserve – Tanzanie

Les proies chassées sont principalement des antilopes de taille moyenne (impala, springbok, gazelle de Thomson) ou des jeunes d’espèces plus grandes. En proportion de sa taille, c’est le carnivore qui capture les plus grosses proies (avantage de la chasse en meute).
La majorité des proies est capturée après 1,5 à 3 km de poursuite. Elles sont rarement poursuivies au-delà de 5 Km.
Si les proies sont suffisamment abondantes, les lycaons chassent et mangent 2 fois par jour.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

2.3 Communication
Chez ce canidé, la communication vocale est importante et complexe. Elle est audible sous plusieurs formes, gazouillis, ultra-sons (chez le chiot), grognements, gémissements, gémissements de soumission, etc.
Les vocalises sont associées à des attitudes; gazouillis en début de repas, avant la chasse, lors de retrouvailles.
La communication olfactive est aussi importante. Le lycaon possède des glandes anales et distille une odeur acre très marquée. En période de reproduction, le couple Alpha communique par l’émission d’urine et de fèces, mâle et femelle urinent au même endroit et en même temps. En dehors de cette période, le marquage par les urines est quasiment inexistant. Ce marquage est plus dans un but de domination et de reproduction que pour un réel marquage de territoire.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana

La communication de contact et de posture est également très utilisée chez les lycaons.
Ils expriment leur humeur par des mouvements de queue, se reposent blottis les uns contre les autres. Ils se frottent, se lèchent, se mordillent.
Ils peuvent manifester un comportement agressif si un subalterne oublie ou remet en cause son statut.

2.4 Divers
Les mâles sont par nature plus agressifs que les femelles.
En général, les mâles restent dans le pack, ce sont surtout les femelles qui migrent.
Elles peuvent quitter leur pack natal lorsqu’elles détectent la présence (odeur, vue, son) d’un groupe de mâle.
La femelle Alpha reste au sommet de la hiérarchie tant quelle est reproductive et capable d’affirmer sa domination. Elle est remplacée lorsqu’elle est vieille ou infirme. Lui succède alors une femelle de second rang ou une subalterne qui prend sa place généralement après une bagarre.

3. Reproduction

La femelle lycaon atteint la maturité sexuelle au cours de sa 2ème année et obtient sa première portée vers l’âge de 22 mois.
Lorsqu’elle est en chaleur, elle n’est suivie que par un mâle (le mâle Alpha) qui repousse les autres prétendants. Si la femelle se déplace, le mâle la suit de près et pose fréquemment la tête sur sa croupe ou ses épaules. Si elle se couche, il fait de même, appuyé contre elle. A chaque fois qu’elle urine il urine au même endroit.
C’est donc en théorie le mâle Alpha le père de la portée, mais il arrive que des mâles subalternes arrivent à s’accoupler avec la femelle Alpha. Chez le lycaon, l’accouplement est bref.
En principe la femelle dominante est la mère de tous les petits mais il peut parfois y avoir 1 ou 2 autres femelles mères.
Après environ 70 jours de gestation, la mise bas se fait dans un terrier (ancien terrier d’oryctérope) pouvant être réutilisé. Les lycaons peuvent aussi utiliser des cavités rocheuses naturelles pour servir de tanière.

Lycaon, chien sauvage africainJeunes Lycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

Les portées sont très nombreuses, de 2 à 21 petits (8 à 11 petits en moyenne). Le nombre de chiots par portée est très important en proportion de la taille de l’animal.
En conséquence, le poids des nouveaux nés est faible et leur développement moindre que chez les autres canidés.
A la naissance les petits pèsent environ 300 à 360 g et sont aveugles, ils sont noirs et dépourvus de poils. Leurs yeux s’ouvrent vers 1 à 2 semaines.
Le système de reproduction efficace aux portées nombreuses implique une aide de la part du pack pour le nourrissage et l’élevage des jeunes. Pour veiller sur eux, une femelle reste au terrier, elle est nourrie par la meute en même temps que les jeunes.
A partir de 2 à 3 semaines, les lycaons font leur première sortie du terrier et commencent à consommer de la nourriture solide (viande régurgitée). Vers 10 semaines, ils sont sevrés.
Pour faire régurgiter les adultes, les petits les sollicitent en gémissant et en leur mordillant la commissure des lèvres et la bouche. Plusieurs adultes doivent régurgiter pour alimenter les petits. Vers 6 à 7 semaines, l’aspect des chiots commence à prendre celui des adultes et passent du noir au tricolore.
Les jeunes lycaons restent au terrier environ 3 mois puis se déplacent avec le pack.
Toute la meute participe à l’élevage des petits; surveillance, protection, éducation, jeux, alimentation.
Entre 8 et 18 semaines, le pack abandonne le terrier et les jeunes se nourrissent directement sur les proies sans toutefois prendre part aux chasses, ils y participeront seulement vers l’âge de 6 mois.
La mortalité infantile est proche de 50 % la première année dont 1/4 à cause de maladies.
A 1 an, le lycaon est considéré comme adulte.

Lycaon, chien sauvage africainJeunes Lycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

4. Biologie et anatomie

Lycaon, chien sauvage africainSeul représentant de son genre, le lycaon ne possède que 4 doigts aux pattes antérieures contrairement aux autres canidés qui en possèdent 5.
Ce doigt absent est chez les canidés un pouce atrophié présent sous forme d’ergot. Cette particularité l’a fait classé dans un premier temps dans le genre hyaena.
Il possède des poches glanduleuses vers l’anus et dégage une forte odeur acre.
La femelle possède 6 à 7 paires de mamelles thoraco-abdominales.
Le lycaon est sensible aux maladies des canidés ; rage, anthrax, maladie de Carré, parvovirose, etc. Le contact (direct ou indirect) avec des chiens domestiques favorise la transmission de certaines de ces maladies.
Sa dentition est adaptée pour trancher et broyer, elle est spécialisée pour un régime hypercarnivore.
Son estomac est volumineux et son métabolisme rapide, ce qui le conduit à faire des repas rapprochés, plus d’une fois par jour quand cela est possible.

5. Régime alimentaire

Seul canidé africain exclusivement carnivore, le lycaon consomme principalement des antilopes de taille moyenne; impala, gazelle de Thomson en Afrique de l’Est, springbok en Afrique Australe.
Le poids moyen des proies est d’environ 50 Kg mais peut aller jusqu’à 200 Kg.
Il capture plus occasionnellement des jeunes d’espèces plus grandes ; éland, gnou, zèbre, etc.
Il consomme aussi plus rarement, lapins, oiseaux, jusqu’à des zèbres adultes si la meute est nombreuse.
La nature des proies consommées est en fonction de la région, de la saison et des opportunités.
Les victimes sont démembrées et dévorées sur l’instant, un impala est dévoré en moins de 10 mn. Le chien sauvage africain consomme environ 3 à 6 Kg de viande/jour pour 1 adulte.
Pour la nourriture, le lycaon est principalement en concurrence avec les hyènes.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana

6. Prédateurs

Le principal prédateur du lycaon est l’homme sous de multiples formes; persécutions par les éleveurs, accidents de la route, captures dans des pièges (collets).
Les jeunes peuvent être prédatés par le léopard et la hyène tachetée.
Les sujets adultes peuvent être occasionnellement tués par des lions.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition

7.1 Habitat
Les habitats du lycaon sont assez variés; savanes ouvertes, savanes boisées, savanes arides, forêts claires, semi-déserts (Kalahari), désert (présence au Sahara). Il est absent des forêts tropicales humides.
Il peut évoluer en altitude puisque des observations ont été faites sur des hautes montagnes africaines; en Ethiopie en 2005 sur le Plateau de Sanetti (4050 m), en 1993 sur le Mt Kenya (4250 m) et au sommet du Kilimandjaro où 5 lycaons ont été observés.
Il dépendent de grands territoires sauvages non morcelés et inhabités.

7.2 Distribution
Initialement présent dans 39 pays africains, le lycaon a disparu dans au moins 25 d’entres eux.
Il est notamment éteint en Egypte, en Libye, en Mauritanie et au Soudan.
Il était présent en Egypte (groupes nomades) jusqu’à la fin du XIXème.
En 1955, P. Bourgoin cite dans « Animaux de chasse d’Afrique » « le cynhyène se rencontre dans toute l’Afrique noire en dehors des forêts denses, jusque dans l’Aïr et le Tibesti ».
Il est éteint dans le parc des Virunga (RDC) depuis 1957 alors qu’il y était abondant auparavant.
Présence citée dans « Faune du Sahara » de M. Le Berre (1990): Algérie, Sud Hoggar (Monod 1927), Mali, Adrar des Iforas (Sayer 1977), Niger, Aïr et Ténéré (Grettnberger et Newby 1986), Soudan, Darfour (Setzer 1957).
En 2019 on enregistre des populations viables dans seulement 6 pays ; Botswana, Kenya, Tanzanie, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe.
Sa présence est actuellement incertaine en Algérie. En 1928, cinq spécimens ont été vus au Sud de Tanezrouft, deux d’entre eux ont été tués lors d’une chasse. (Source: « Les Mammifères sauvages d’Algérie » – Mourad Ahmim – 2019).

Lycaon, chien sauvage africainFemelle Lycaon pictus pictus – Savuti (Chobe National Park) – Botswana

7.3 Evolution des populations
La population de lycaons était estimée à environ 500.000 individus au début du XXème siècle.
Par le passé, quelques rares observations font état de packs de plusieurs centaines d’individus (Afrique du Sud, 19ème siècle vers 1850). Au Sud du Kenya dans les années 20, un regroupement d’environ 500 chiens a été relaté.
En 2015 la population était évaluée à moins de 7.000 individus répartis en 39 populations, dont 1.400 individus matures, en état de se reproduire (source IUCN).
Il est devenu très rare en Afrique de l’Ouest.
Malgré un système de reproduction efficace, les populations de lycaons sont en déclin. L’espèce est menacée et sa distribution est devenue très fragmentée.
Cela est du en grande partie à l’expansion démographique qui génère un morcellement et une perte des territoires sauvages nécessaires à la survie des meutes de lycaons.
Malgré cela, certaines populations sont localement en hausse (Zambie, Zimbabwe) grâce à l’action de quelques ONG.

8. Interactions avec l’homme

Lycaon, chien sauvage africainLes lycaons subissent des persécutions suite à prédation sur du bétail (mouton ou chèvre).
Il est persécuté depuis très longtemps par l’homme. Considéré comme une «vermine» par les colons européens, la population est passée de 500.000 à environ 7.000 en moins d’un siècle.
En Rhodésie du Sud (aujourd’hui le Zimbabwe), une récompense de cinq shillings a été introduite en 1916 pour la preuve de la destruction d’un Lycaon. Cette prime a été augmentée périodiquement jusqu’à ce qu’elle soit finalement abolie en 1977.
Rien qu’en 1975, 3.404 loups peints ont été détruits lors d’opérations de « lutte contre la vermine ».
Lorsque les lycaons sortent des aires protégées, leur mortalité devient plus importante, (collisions avec des véhicules, armes à feu, pièges, poisons). Aux environs de Hwange au Zimbabwe, 234 morts de lycaons ont été attribués aux activités humaines dont la circulation routière.

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom
En 1820, C.J. Temminck désignera d’abord le lycaon par Hyena picta (hyène peinte), mais suite à des observations de la dentition sur un autre spécimen, le lycaon passe au cours de la même année de genre Hyaena au genre Canis et devient Canis pictus.
Cette classification est remise en cause par le naturaliste anglais Joshua Brookes. Au vu de la morphologie et du comportement particulier de l’animal, un nouveau genre sera créé pour lui, le genre Lycaon (1827).
Le nom de ce beau et aujourd’hui rare canidé est inspiré par la mythologie grecque et le roi Lycaon, souverain bestial d’Arcadie, barbare et cannibale à ses heures. Il fut transformé par Zeus en créature mi homme, mi loup pour lui avoir servi de la viande humaine lors d’un banquet.

9.2. Origine/espèces fossiles
Les lycaons partagent un ancêtre commun avec les loups (il y a quelques millions d’années, 2 à 5 millions environ).
Le plus ancien fossile connu de Lycaon pictus remonte à 200.000 ans et a été trouvé dans la grotte de Hayonim, en Israël.

9.3. Les lycaons à travers l’histoire
Au début du 19ème siècle, le naturaliste anglais William John était en possession d’un lycaon vivant. Celui-ci avait à l’époque déjà décrit le comportement de l’animal (vie en meute, chasse collective de jour, etc).
En 1820 aux Pays-Bas, le zoologue hollandais Coenraad Jacob Temminck est en possession d’une dépouille de lycaon. A cette époque, l’animal n’a pas encore été étudié et il ne porte pas de nom scientifique.
Le lycaon est cité dans quelques contes de la mythologie du peuple San.

9.4. Iconographie

Lycaon, African Wild DogLe lycaon par J.G. Keulemans – Gravure de 1890 (cet animal resemble plus à un protèle qu’à un lycaon).

Représentation du lycaon sur quelques timbres de pays africains.

Lycaon, chien sauvage africain

10. Bibliographie

Estes, R.D. 2012. The behavior guide to African Mammals, The University of California Press.
McNutt, J.W. Woodroffe, R. 2013. African Wild Dog, Mammals of Africa Volume V, Bloomsbury.
Castello, J.R. 2018. Canids of the world, Princeton University Press.
Carnaby, T. 2010.Beat about the bush Mammals, Jacana Media.
Breil, M. Mayeur, J.P. Thille, F. 1998. Kenya Tanzanie Le guide du safari Faune et parcs, MARCUS.
Dorst, J. & Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
Lamarque, F. 2004. Les Grands Mammifères du Complexe WAP, CIRAD ECOPAS
Stuart, C & M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
Bussière, E. 2019. Et ainsi fut nommé Lycaon pictus, Revue Espèces N°32, Kyrnos Publications.
Apps, P. 2000. Smithers’ Mammals of southern Africa, A field Guide, Random House Struik.
Kingdon, J. 2011. The Kingdon Field Guideto African Mammals, A&C Black.
Ouvrage collectif, 2014. A field guide to the Larger Mammals of Tanzania, Wild Guides.
Le Berre, M. 1990. Faune du Sahara Tome 2 Mammifères, Lechevalier – R. Chabaud.

11. Liens

Painted Dog Conservation.
Lycaon roi d’Arcadie.
L’effroyable histoire de Lycaon, roi d’Arcadie.
Le lycaon, chien sauvage longtemps mal-aimé, peu à peu réhabilité.
African Wild Dog sur Animal Diversity Web.
Stratégie régionale pour la conservation des guépards et des lycaons en Afrique Occidentale, Centrale et Septentrionale.
Lycaon pictus – African Wild Dog.
African Wild Dog Facts: Diet, Behavior, Habitat.
Le lycaon ou chien sauvage d’Afrique.
Wild dogs facing increased persecution in Eastern Namibia.
Rising temperatures further threaten already endangered African wild dogs.
African wild dogs return to southern Malawi for the first time in 20 years.
African wild dogs have a feeding queue: why it makes sense.

Primates du Bénin et autres petits mammifères

Cet article n’est pas une revue exhaustive à propos des primates du Bénin. Il relate mes impressions et observations animalières au cour d’un voyage du Sud au Nord du Bénin réalisé entre le 26 novembre et le 12 décembre 2022. Le Nord se limitant à la région de Natitingou car le parc de la Pendjari était malheureusement fermé pour des raisons de sécurité au moment de ce voyage. Pour approfondir le sujet, je vous invite à consulter les nombreux liens cités à la fin de cet article.

Le Bénin

Le Bénin est un pays d’Afrique de l’Ouest bordé au Sud par l’océan Atlantique (Golf de Guinée). Il a comme pays frontaliers, le Togo à l’Ouest, le Nigéria à l’Est, le Burkina Faso et le Niger au Nord. Cette région d’Afrique abrite de nombreux primates, don 10 espèces pour le seul Bénin.

Les forêts du Bénin

En dehors de quelques grands massifs forestiers, les forêts du Bénin se réduisent malheureusement à de simples et souvent très petits îlots forestiers qui sont protégés par des ONG et/ou par le fait qu’ils soient des lieux considérés comme sacrés au titre du culte vaudou par exemple.
Les principaux grands massifs forestiers sont ; la forêt des Monts Kouffé et Wari-Maro (282.000 ha), forêt de l’Ouémé Supérieur (193.000 ha), forêt d’Agoua 75.000 ha, forêt de Kétou 43.000 ha, forêt de l’Ouémé Boukou 20.500 ha et la forêt de la Lama qui sera évoquée plus loin.
Comme partout ou presque en Afrique la destruction des forêts naturelles résulte de la pression anthropique (expansion démographique, braconnage, exploitation anarchique et abusive du bois, déforestation pour culture et pastoralisme, etc.). Pour le Bénin la perte des surfaces forestières est importante, les forêts couvraient 60 % du territoire en 1976, 43 % en 1990 et seulement 28 % en 2019.
Beaucoup de surfaces boisées, importantes par endroits, sont principalement des plantations en monocultures impropres à accueillir la biodiversité animal. (Plantations de Teck, d’anacardiers, etc.).

Le Dahomey Gap, une particularité du Bénin et des pays voisins

Le Dahomey Gap est un couloir de forêts sèches et de savanes occupant principalement le Sud du Bénin et du Togo (débutant au Ghana à l’Ouest et se poursuivant au Nigeria à l’Est) . Cette zone crée une rupture dans la ceinture de forêts denses occupant le Sud des pays côtiers depuis la Guinée à l’Ouest et jusqu’au bassin du Congo à l’Est.
Cette discontinuité du milieu implique la rupture de la répartition géographique des espèces associées ou inféodées aux forêt denses.

Jardin des plantes et de la nature de Porto Novo

26/11/22 – 6°28’26.4’’ N 2°36’55.5’’ E
Cette ancienne « forêt sacrée » d’une surface de 6,3 ha n’est plus aujourd’hui qu’un ilot de 3,8 ha en cours de réhabilitation. Il est situé en pleine ville de Porto Novo la capitale du Bénin et le quartier est ceinturé par des réseaux routiers importants (routes 2×2 voies). L’avenir y est plus qu’incertain pour les quelques primates qui y subsistent comme ce cercopithèque mone Cercopithecus mona qui nous a fait l’honneur de sa visite alors que nous allions quitter les lieux.

Primates et petits mammifères du Bénin - Impressions et observations au cour d’un voyage du Sud au Nord du Bénin. (Colobes, cercopithèques et galagos).Cercopithèque mone – Cercopithecus mona – Porto Novo – Bénin

Forêt sacrée de Kpassè

27/11/22 – 6°21’56.39’’ N 2°5’48.95’’ E
Située en pleine ville de Ouidah, cette forêt originellement d’une surface de 30 ha, n’occupe plus aujourd’hui que 4 ha. C’est un haut lieu du culte vaudou.
Nous y sommes allés en fin d’après midi pour assister à l’envol d’une colonie de chauves-souris Roussette paillée africaine Eidolon helvum qui passe la journée dans le houppier de grands arbres de cette forêt.
Notre guide local, nous a raconté que dans la nuit, un petit animal pouvant pousser des cris ressemblant à des aboiements est présent dans cette forêt, il nous dit que celui ci se déplace en marche arrière pour descendre des arbres et qu’il se déplace parfois au sol ! En lui montrant des photos de potto de Bossman, notre guide semble reconnaître l’animal. Ceci a éveillé notre curiosité, étant à la recherche de pottos et de galagos. Nous avons donc fait une balade nocturne dans la forêt de Kpassè au milieu des statues de divinités vaudou. Nous n’avons ni vu ni entendu le fameux animal pas plus que de galago !!! Le potto ne poussant pas de cri comme ceux évoqués, il pourrait s’agir d’un daman ?

Forêt sacrée de Kikélé

30/11 et 01/12/22 – 9°0’32.841″ N 1°43’43.837″ E
La forêt sacrée de Kikélé représente une surface d’environ 4 ha dont seulement 3 ha sont habitables par les colobes de Geoffroy Colobus vellerosus. Elle est entourée par le village de Kikélé, des plantations (Teck) et des cultures. Elle abrite un groupe d’une vingtaine de colobes à l’avenir incertain puisque cette population est isolée et donc sans brassage génétique.
Lors d’une première incursion dans cet îlot forestier en fin d’après midi du 30/11 en compagnie d’un écogarde et d’un étudiant de l’Université d’Abomey Calavi, nous avons observé 2 colobes de Geoffroy. De 22h00 à 24h00, nous avons effectué une seconde sortie pour tenter d’observer et photographier des galagos. Nous avons seulement réussi à voir dans les faisceaux de nos lampes les yeux de 3 individus (probablement des galagos du Sénégal, Galago senegalensis senegalensis).
Le lendemain, après avoir campé dans le village, nous avons effectué une nouvelle balade dans la forêt où nous avons eu la chance d’observer correctement dans une belle lumière un groupe de 6 colobes de Geoffroy. A noter que dans cette forêt vivaient jusqu’à il y a peu 2 cercopithèques mone qui sont maintenant décédés à priori de mort naturelle.
Nota : Dans de nombreux articles ou ouvrages, le colobe de Geoffroy Colobus vellerosus est improprement baptisé colobe magistrat alors que ce dernier correspond au Colobus polykomos qui est présent plus à l’Ouest du continent, de la Côte d’Ivoire à la Guinée.

Primates et petits mammifères du Bénin - Impressions et observations au cour d’un voyage du Sud au Nord du Bénin. (Colobes, cercopithèques et galagos).Colobe de GeoffroyColobus vellerosus – Forêt de Kikélé – Bénin

Forêt marécageuse de Lokoli

05 et 06/12/22 – 7°3’45.115’’ N 2°15’44.917’’ E
A peine arrivés, nous effectuons une première sortie en pirogue dans la superbe forêt marécageuse de Lokoli qui s’étend sur une surface de 2.945 ha, nous n’y avons vu qu’un seul cercopithèque mone.
En début de nuit, après avoir installé notre tente dans la cour d’un villageois tout près de la forêt, nous avons fait une sortie en périphérie à la recherche de galagos, mais nous sommes rentrés bredouilles.
Le lendemain matin lors d’une longue balade en pirogue dans les méandres de la forêt, nous avons observé 6 cercopithèques mone et un écureuil.
A l’embarcadère, entre le faux plafond et la charpente de celui-ci des chauves souris étaient au repos en attendant la nuit. Elles appartenaient à l’espèce de chauve souris Angolaise à queue libre Mops condylurus.

Forêt de La Lama ou forêt de Kö

06 et 07/12/22 – 6°55’49.92″ N 2°9’6.72″ E
D’une superficie de 16.250 ha dont initialement (en 1946) 11.000 ha de forêt dense, la forêt de la Lama est largement exploitée et est devenue en grande partie une culture forestière. Le noyau central de la forêt dense classée n’était plus que de 2.300 ha en 1986 et représenterait aujourd’hui moins de 1.900 ha entourés d’une ceinture plantée de teck (les chiffres ci-dessus sont à titre indicatif). Cette forêt est censée abriter 7 espèces de primates, les plus abondants étant les cercopithèques mone, les cercopithèques à ventre rouge et le tantale. Les plus rares étant le colobe de Geoffroy et surtout le colobe vert olive.
Le 06/12 lors d’une balade en voiture le long des pistes forestières rectilignes, nous avons observé 7 tantales, 2 groupes de mones, 2 groupes de tantales et un groupe mixte mona/tantale. En fin d’après midi lors d’une seconde sortie, nous avons vu un groupe d’une trentaine de mona.
Le matin du 07/12, nous effectuons une sortie à pied dans l’îlot central protégé. La végétation y est très dense et l’observation difficile. Nous avons seulement aperçu des tantales et des mones. Le sentier n’est pas idéalement entretenu et la progression n’est pas toujours facile. En périphérie immédiate de l’îlot central classé, l’activité humaine est très importante, coupe d’arbre, débardage, camions, motos, bruit, etc.

Primates et petits mammifères du Bénin - Impressions et observations au cour d’un voyage du Sud au Nord du Bénin. (Colobes, cercopithèques et galagos).TantaleChlorocebus tantalus – Forêt de la Lama – Bénin

Îlot forestier de Sindomey

07 et 08/12/22 – 6°34’53.88’’ N 2°24’31.98’’ E
Cet îlot est situé près de la rivière Sô et entouré par une plaine inondable utilisée pour des cultures maraîchères après la saison des pluies. Cette petite forêt est gérée par l’association CREDI-ONG. Les animaux rencontrés lors de 2 sorties sont le tantale et des écureuils heliosciure de Gambie Heliosciurus gambianus. Aucun galago n’a été observé lors d’une sortie nocturne (sortie écourtée par l’agressivité des moustiques).

Primates et petits mammifères du Bénin - Impressions et observations au cour d’un voyage du Sud au Nord du Bénin. (Colobes, cercopithèques et galagos).Heliosciure de GambieHeliosciurus gambianus – Sindomey – Bénin

Vallée du Sitatunga

08/12/22 – 6°37’15’’ N 2°21’12.42’’ E
Avec la permission du « roi », nous effectuons le tour d’un îlot de forêt sacrée. Nous ne verrons que des écureuils.
Après le diner, la nuit étant bien établie, nous nous baladons dans les chemins et parmi les maisons aux environs de la base de CREDI-ONG à la recherche de galagos. Recherche fructueuse car les paires d’yeux rouges dans le faisceau de nos lampes furent assez nombreuses.
Avant de nous introduire dans les cours des habitations pour nous approcher des primates, notre guide local prononçait une « Cococo » en guise de « Toc-Toc » sur une porte invisible.
Ce soir là, j’ai réussi à photographier un des galago qui cheminait sur un câble électrique pour migrer d’un bosquet à un autre.
Sur le chemin du retour, nous croiserons un chasseur d’aulacode avec sa vieille pétoire et une lampe torche fixée sur la tempe à l’aide d’une lanière de chambre à air.

Primates et petits mammifères du Bénin - Impressions et observations au cour d’un voyage du Sud au Nord du Bénin. (Colobes, cercopithèques et galagos).Galago de ThomasGalagoides thomasi – Vallée du Sitatunga – Bénin

Drabo Gbo

09/12/22 – 6°30’48’’ N 2°18’4.5’’ E
La forêt de DraboGbo 14 ha est un sanctuaire pour le cercopithèque à ventre rouge représentée au Bénin par une sous espèce endémique Cercopithecus erythrogaster erythrogaster. Ce sanctuaire a été crée par Peter Neuenschwander où il a réintroduit ce primate. Actuellement, la population se compose de deux groupes. Le premier vivant principalement dans le sanctuaire proprement dit et qui est nourri partiellement deux fois par jour. Le second est un groupe retourné à l’état sauvage issu de l’éclatement du premier groupe et qui vit dans la forêt voisine. Malheureusement, au moment de notre passage, la lumière était rare vu l’heure matinale et la brume présente. De ce fait les observations n’étaient pas idéales et la photographie quasi impossible. Ce sanctuaire est tout proche d’un village et les habitants ne voient pas tous d’un bon œil l’accaparement de forêt au seul profit des singes. L’accès à la forêt est cependant autorisé pour les cérémonies vaudou.

Primates et petits mammifères du Bénin - Impressions et observations au cour d’un voyage du Sud au Nord du Bénin. (Colobes, cercopithèques et galagos).Cercopithèque à ventre rougeCercopithecus erythrogaster erythrogaster – Drabo Gbo – Bénin

GnanhouizounmeBase ODDB

09, 10 et 11/12/22 – 6°55’24.6’’ N 2°24’44.7’’ E
Après avoir traversé le fleuve Ouémé en pirogue, nous avons passé deux jours et deux nuits en camping sur le site de la base de ODDB (Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité) près de la forêt de Gnanhouizounmè.
En compagnie d’Emmanuel Doheto, nous avons effectué plusieurs sorties dans les deux parties de forêts gérées par ODDB.
En périphérie immédiate de la base, nous avons observé un Heliosciure de Gambie Heliosciurus gambianus, puis lors d’une ronde nocturne près des arbres en lisière de la base nous avons observé une dizaine de galagos de Thomas Galagoides thomasi.
Le 10/12 nous avons arpenté la petite forêt de Zintji d’une superficie de 7 ha où vivent 30 à 40 cercopithèques à ventre rouge, quelques cercopithèques mone et des tantales.
Le matin nous avons observé un cercopithèque à ventre rouge. L’après midi, le seul animal rencontré a été un cobra de plus d’un mètre, sans doute un cobra cracheur Naja nigricollis. Le 11/12 nous sommes sortis dans la deuxième forêt d’une superficie de 72 ha qui est prévue d’être agrandie jusqu’à 100 hA. Nous avons aperçu et entendu un groupe de cercopithèques mone.

Autres observations

Observation d’une population relique d’une quinzaine d’hippopotames amphibies sur le fleuve Ouémé  7°44’20.936’’ N 2°27’40.204’’ E . Ce sont les seuls hippopotames qui subsistent en dehors du parc national de la Pendjari.
Dans la mangrove à Grand Popo 6°16’49.6’’ N 1°49’50.6’’ E , nous avons observé quatre Mégadermes à ailes orangées Lavia frons.

Mégaderme à ailes orangéesLavia frons – GrandPopo – Bénin

Autres histoire d’animaux

A l’hôtel « A la Lune, chez Monique » situé à Abomey 3 crocodiles nains d’Afrique de l’ouest Osteolaemus tetraspis pataugent en captivité dans des bassins douteux, un petit enclos abritait encore il y quelques temps un céphalophe. Idem dans le jardin d’un hôtel à Zinvié.
En pays Taneka, la natte des rois était traditionnellement en peau de guib harnaché Tragelaphus scriptus.
Dans le village de Koussoukouingou en pays Somba, l’entrée d’un tata* est orné par un crâne de tantale Chlorocebus tantalus, trophée (ancien) de chasse. Au pied de la même case, gisait toute une panoplie de pièges métalliques.
* Un tata est une maison traditionnelle fortifiée.

Viande de brousse

Entre Dassa et Bohicon, vipères à vendre sur le bord de la route.
En balade dans les collines de Dassa, nous croisons un homme armé d’un fusil d’un autre age.
Au menu d’un restaurant à Dassa, francolin et antilope (sans doute céphalophe).
Sur le bord de la route vers la forêt de la Lama, aulacode fumé et brochettes de souris.

Les primates du Bénin

Officiellement 10 espèces de primates sont présentes au Bénin.
Sur ces 10 espèces, 2 sont en danger critique d’extinction, 1 vulnérable et 3 quasi menacées !
Babouin – Olive baboon – Papio anubis – Fiche IUCN
Patas – Patas monkey – Erythrocebus patas – Fiche IUCN
Tantale – Tantalus monkey – Clorocebus tantalus – Fiche IUCN
Cercopithèque mone Mona monkey – Cercopithecus monaFiche IUCN
Cercopithèque à ventre rouge – Red-bellied monkey – Cercopithecus erythrogaster erythrogaster Fiche IUCN sous espèce
Colobe de Geoffroy – White-thighed black-and-white colobus – Colobus vellerosusFiche IUCN
Colobe de Van Beneden – Olive Colobus – Procolobus verusFiche IUCN
Galago de Thomas – Thomas’s galago – Galadoides thomasiFiche IUCN
Galago du Sénégal – Senegal bushbaby – Galago senegalensisFiche IUCN
Poto du Togo Sud – Benin potto – Perodicticus potto jujuFiche IUCN
(Source « Primates of West Africa » John F. Oates 2011).

Malgré 17 jours de présence au Bénin avec une traversée du Sud au Nord puis retour vers le Sud, aucune observation de babouin ni de patas n’a été faite alors que ces deux espèces sont théoriquement présentes dans tout le pays.

Le 01/12/22 à Natitingou, alors que nous sommes en ville dans le jardin d’une entreprise en train d’observer une colonie de chauves souris, deux hommes arrivés à moto viennent vers nous pour nous proposer un patas ! Ils nous disent qu’ils ont élevé l’animal depuis qu’il était petit et qu’ils veulent maintenant s’en débarrasser contre argent. Nous ne savons pas comment ils s’étaient procuré l’animal !

A Abomey à l’hôtel « A la lune » « Chez Monique » un tantale vit tristement dans une petite cage. Univers de fer à béton et de grillage totalement inadapté à la vie d’un primate sauvage (photo ci-contre).


Centre ATO

A Bassila le 30/11/22, nous faisons une étape au Centre ATO où nous rencontrons la directrice et fondatrice du centre, Véronique Tessier.
Au préalable nous avions fait des arrêts le long de la route pour acheter un peu de nourriture pour les pensionnaires du centre. Nous sommes arrivés avec environ, 8 Kg de patates douces, 140 bananes, 80 oranges et 35 ananas !
La vocation de l’association ATO est de sensibiliser les populations et les autorités à la préservation de la faune du Bénin et des primates en particulier, d’informer les Béninois sur les méfaits du braconnage et de l’utilisation des primates comme animaux de compagnie.
En dernier recours, le centre héberge les primates confisqués ou recueillis. Après une période de quarantaine, les animaux sont si possible mis en contact pour reformer des groupes sociaux dans la perspective (pour le moment incertaine) de les relâcher dans la nature. En attendant, les babouins sont
mis sous contraception car le but n’est pas de faire de l’élevage.
Au moment de notre passage le centre hébergeait 73 primates, patas, babouins, tantale et cercopithèque mone ainsi que 3 céphalophes, les patas étant les plus nombreux.
Le centre fait régulièrement appel à des volontaires sans restriction d’âge, les retraités sont ainsi les bienvenus.
Les conditions indispensables sont d’être en bonne forme, d’être motivé, de ne pas rechigner à la tâche et d’accepter des conditions spartiates. Les dons sont également les bienvenus.

Bibliographie:

Primates of West Africa par John F. Oates, illustration de Stephen D. Nash édité par « Conservation International » 2011.
Primates d’Afrique de l‘Ouest par John F. Oates, Biotopes Editions 2019.

Liens :

Hippopotame amphibie

Hippopotamus amphibius (Linné1758)

Hippopotamus, Common hippopotamus

Ordre des Cétartiodactyles, famille des Hippopotamidés, genre Hippopotamus

Hauteur au garrot: 1,5 m en moyenne.
Poids du mâle: 1,6 à 2 tonnes.
Poids de la femelle: 1,4 tonnes.
Longueur de la queue: 35 à 50 cm.
Gestation: 225 à 250 jours.
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: Environ 30 ans à l’état sauvage, 50 ans en captivité.

Lien vers fiche IUCN.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame communhippopotamus amphibius – Parc National du Lower Zambezi – Zambie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description
L’hippopotame amphibie ou hippopotame commun est le troisième plus gros mammifère terrestre.
Son corps est en forme de barrique pourvu d’une grosse tête dans le prolongement d’un large cou ramassé.
Les membres courts sont prolongés par 4 doigts pourvus d’onglons larges et épais, la queue est courte, épaisse, aplatie et terminée par une touffe de poils noirs.
Le dimorphisme sexuel est marqué par la différence de taille, les mâles sont plus gros que les femelles et le relief du crâne est plus marqué chez les premiers.
La tête de l’hippopotame amphibie est grosse en proportion du corps, le museau est carré et la gueule largement fendue.
Les yeux et les narines sont proéminents, ces dernières sont petites et rapprochées, les oreilles très mobiles, sont courtes et dressées. Des poils épais sont présents autour de la bouche.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibiehippopotamus amphibius

Lorsque l’hippopotame est partiellement immergé, seuls les yeux, les oreilles et les narines peuvent émerger.
La peau de ce mammifère, lisse en apparence mais légèrement striée est de couleur brun chocolat à brun rougeâtre. Elle est plus claire sur le ventre, les joues et la gorge (rosée). Cette peau est glabre (mis à part quelques poils dispersés) elle est plus claire autour des yeux, des oreilles et de la bouche.
Le derme de l’animal est souvent couvert de blessures, entailles et cicatrices (plus souvent chez les mâles). Ces blessures attirent fréquemment les pics-boeufs qui nettoient les plaies mais boivent aussi le sang et mangent de la chair. Lors de la sécrétion d’un mucus protecteur contre le soleil et le dessèchement, cette peau devient rouge à rose-violacé.
Certains animaux présentent parfois des décolorations roses sur les pattes et une partie du corps.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibiehippopotamus amphibius – Parc National de la Ruaha – Tanzanie

1.2. Sous espèces
En attendant des analyses génétiques plus poussées, 5 sous espèces sont couramment évoquées:
Hippopotamus amphibius amphibius (de l’Est de la Gambie à l’Ethiopie, Nord RDC, Tanzanie et Mozambique). Eteint en Egypte.
Hippopotamus amphibius tschadensis (Tchad et Nigeria).
Hippopotamus amphibius kiboko (Kenya, Somalie).
Hippopotamus amphibius constrictus (Angola, Sud RDC, Namibie).
Hippopotamus amphibius capensis (du Sud Zambie à l’Afrique du Sud).
Les différences qui distinguent ces sous espèces en dehors de la zone géographique de résidence sont liées à la morphologie du crâne.
Il existe également en Afrique un autre genre d’hippopotame, l’hippopotame nain ou pygmée.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusGroupe d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Ishasha River – Ouganda

2. Comportement

2.1. Comportement général
L’hippopotame commun est un mammifère semi aquatique qui passe le plus clair de ses journées dans l’eau et sort sur terre la nuit pour s’alimenter.
Ce comportement est variable en fonction des conditions météorologiques (chaleur et ensoleillement), si le temps est couvert, il peut sortir de l’eau pour faire la sieste sur les berges ou un banc de sable.
L’hippopotame amphibie est un animal grégaire vivant dans une structure sociale de type harem, la taille des groupes est très variable en fonction du lieu et des saisons (abondance de l’eau). Ces groupes sont constitués de femelles, de jeunes, de mâles subordonnés et d’un mâle dominant qui défend farouchement son harem.
Un mâle peut être à la tête d’un groupe pendant 12 ans.
Lorsque l’eau est abondante la taille des groupes va de 5 à 30 individus, mais lors des périodes de basses eaux les hippopotames peuvent être contraints à des regroupements de plus de 100 individus (Rivière Luangwa en Zambie par exemple). Parfois les conditions sont telles qu’ils sont au contact les uns des autres à peine immergés dans la boue et leurs excréments (Parc National de Katavi en Tanzanie).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotames amphibies dans la bouehippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

L’hippopotame est plutôt sédentaire et ne change de point d’eau que par nécessité en cas d’assèchement de celui-ci ou suite à des conflits entre mâles.
Malgré son aspect lourdaud, il est capable de se déplacer facilement à plus de 30 Km/h sur de courtes distances à terre.
Sous l’eau, il peut également se déplacer rapidement en marchant sur le fond ou en effectuant des petits bonds.
En cas de danger il s’immerge complètement pendant quelques minutes, le reste du temps il se tient en immersion partielle avec la tête et le dos émergé. Sa morphologie lui permet de se tenir sous l’eau avec uniquement le sommet de la tête (narine, yeux et oreilles) hors de l’eau.
Pour aller s’alimenter, ces animaux sortent toujours de l’eau par les mêmes endroits et façonnent ainsi les berges des mares, lacs et rivières (voir en 8.2.)
Les affrontements entre mâles rivaux vont de simples intimidations jusqu’à des combats violents. Ces affrontements sont plus fréquents en saison sèche lorsque la concurrence est exacerbée par plus de promiscuité.
Les comportements d’intimidation se traduisent par des bâillements suivi de charges gueule grande ouverte. L’adversaire se soumet en baissant la tête et en faisant claquer sa bouche ou affronte son rival de face gueule ouverte. Ces combats sanglants provoquent des blessures profondes infligées par les incisives, l’issue peut être mortelle. Après un combat, le perdant est expulsé et prend en général la fuite.
Vers l’âge de 8 à 11 ans les hippopotames mâles sont suffisamment forts pour affronter le mâle dominant à la tête d’un harem.
Lorsqu’elles ont des petits, les femelles peuvent aussi être agressives.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusCombat d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Parc de la Ruaha – Tanzanie

2.2. Communication
Chez l’hippopotame amphibie, la communication vocale est très variée avec un registre vocal conséquent et très sonore allant des infrasons jusqu’à des cris puissants de 120dB.
Ce mammifère est très bavard dans l’eau de jour comme de nuit et notamment lors du retour à l’eau après la phase d’alimentation nocturne.
La communication olfactive est également utilisée chez l’hippopotame par le marquage territorial avec ses excréments «pulvérisés» (urine et fèces) en agitant vigoureusement la queue sur des buissons, des rochers, de grandes touffes d’herbe. Ce marquage par déjections se fait aussi bien à terre que dans l’eau.

2.3. Comportements particuliers
Chez l’hippopotame commun, des comportements particuliers ont été observés. Certains sont rares et exceptionnels, d’autres sont récurrents.
Des hippopotames ont été observés portant assistance à d’autres animaux pour les sauver de la noyade (impala) ou d’attaques de crocodiles.
A contrario, certains ont été vu attaquant et tuant d’autres animaux ou jouant avec des carcasses flottantes.
Certaines populations aiment prendre des bains de mer (Archipel des Bijagos en Guinée Bissau, parc national de Loango au Gabon).
En 1930 dans la province du Cap oriental en Afrique du Sud, un hippopotame solitaire surnommé Huberta a parcouru près de 1.600 km puis a résidé 6 mois dans le village de Port St Johns. Il a été tué par des fermiers et a terminé naturalisé dans un musée.
Dans les années 1980 à Am-Timan au Tchad, une femelle hippopotame solitaire se laissait monter placidement sur le dos par les enfants du coin.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusAccouplement d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

3. Reproduction
Les hippopotames amphibies atteignent la maturité sexuelle vers 6 à 8 ans pour les femelles et 7 à 8 ans pour les mâles.
L’accouplement a lieu sous l’eau et est suivi d’une gestation d’environ 8 mois (225 à 250 jours).
Quelques jours avant la naissance, les femelles gestantes s’éloignent du groupe et mettent bas sur terre ou en eau peu profonde.
Les nouveaux nés pèsent de 25 à 55 Kg et suivent rapidement leur mère sous l’eau. Environ 2 semaines après la naissance, la mère et son petit rejoignent le troupeau.
Les femelles hippopotame sont à nouveau en chaleur environ 50 jours après la mise bas et peuvent donner naissance à 1 petit tous les 2 ou 3 ans.
L’allaitement par 2 mamelles inguinales dure environ 8 mois, il a lieu sur terre, puis dans ou sous l’eau. Le petit est sevré vers l’âge de 8 à 14 mois et commence à brouter vers 6 à 8 semaines. Il pait régulièrement vers 4 à 6 mois.
Les Jeunes sont élevés en crèche, il arrive parfois qu’ils soient écrasés par les adultes en cas de panique ou de combats entre mâles.
Vers 4 ou 5 ans, les jeunes mâles quittent spontanément le groupe natal ou sont expulsés vers 6 ans par le mâle dominant.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusFemelle et son jeunehippopotamus amphibius – Parc Queen Elizabeth – Canal Kazinga – Ouganda

4. Biologie et anatomie
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusL’hippopotame amphibie possède une dentition particulière, avec 2 incisives droites, de section ronde dirigées vers l’avant et 2 canines aplaties latéralement, légèrement courbes vers l’arrière très développées surtout pour la mâchoire inférieure (hypertrophiées chez le mâle). La longueur moyenne de celles-ci (depuis la gencive) est d’environ 22 cm pour le mâle et de 14 cm chez la femelle, mais elles peuvent, chez le mâle atteindre 30 à 40 cm, avec un record de 58,4 cm enregistré au Congo Belge.
La croissance de ces dents, à l’ivoire plus dur que chez les éléphants, est continue et la taille limitée par l’usure.

La bouche de l’hippopotame peut s’ouvrir à 150° et est munie de grosses lèvres, les mâchoires sont muent par de puissants muscles.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame gueule ouvertehippopotamus amphibius – Parc national de Katavi – Tanzanie

L’épiderme de cet animal est fin mais le derme est épais. Epaisseur pouvant aller jusqu’à 6 cm sur le dos et les flancs, il représente à lui seul environ 18 % du poids de l’animal. Sous cette peau, l’hippopotame dispose d’une épaisse couche de graisse.
De rares poils clairsemés sont présents sur le corps, parfois plus abondants sur le mufle. Ceux de l’extrémité de la queue sont longs et raides.
La peau de l’hippopotame commun sécrète une substance alcaline allant de l’incolore au brun rougeâtre. Celle-ci est produite par des glandes sous cutanées et possède des propriétés antiseptiques et filtrantes pour les rayons ultra violets.
Au soleil, les hippopotames se déshydratent rapidement, environ 3,5 fois plus vite qu’un humain.
Cette peau est fragile, des plaies sont souvent visibles sur les flancs et le dos des adultes surtout des mâles. Malgré le fait de séjourner dans des eaux parfois très sales ces blessures s’infectent rarement.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame à la peau dépigmentéehippopotamus amphibius – Rivière Ishasha – Ouganda

Pourvu d’orbites oculaires et de narines surélevées, ce mammifère peut voir, entendre et respirer tout en ayant la quasi totalité du corps en immersion.
Les oreilles sont petites en proportion de la taille de l’animal. L’hippopotame amphibie possède une bonne audition et une bonne vue (y compris nocturne).
Il est capable de faire des apnées de 4 à 5 mn, lors de celles-ci sa fréquence cardiaque chute de 60 à 20.
L’hippopotame possède un gros estomac à 4 compartiments, 3 chambres de fermentation plus 1 pour la digestion gastrique.
Il ne possède pas de vésicule biliaire ni de caecum et bien que sont appareil digestif s’en rapproche, cet animal n’est pas un ruminant.
Cet animal est sensible à la peste bovine et à l’anthrax (Lors de l’année 1987 en Zambie 4.000 hippopotames sont morts de cette dernière).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusEmpreinte et patte d’hippopotame – hippopotamus amphibius

5. Régime alimentaire
Pour l’anecdote, dans le «Buffon des familles» (vers 1860) il est écrit « il chasse le poisson et en fait sa proie ».
En réalité, l’hippopotame amphibie est un herbivore qui mange de l’herbe, des branches, des rhizomes, des racines, des plantes aquatiques et des fruits comme celui (coriace) de l’arbre à saucisse (kigelia africana).
Il préfère les graminées rases qu’il broute en les pinçant et en les arrachant avec ses lèvres cornées. En cas de pénurie d’herbe il peut consommer des bouses d’éléphants et les jeunes hippopotames peuvent parfois manger les excréments de leurs ainés.
Un adulte consomme quotidiennement environ 40 kg de nourriture mais jeûne parfois en saison sèche.
Il se nourri principalement la nuit et peut parcourir de longues distances en fonction de la disponibilité et de la qualité de la nourriture. Cela peut aller de plusieurs centaines de mètres à quelques kilomètres (observé jusqu’à 30 km).
Après cette période de nourrissage qui dure de 5 à 8 heures, il est en principe de retour dans l’eau avant le lever du soleil mais toujours avant les heures chaudes (variable en fonction des saisons et de la météo).
Lorsque des populations d’hippopotames communs vivent près des humains il est fréquent qu’ils provoquent des dégâts dans les cultures en consommant du maïs ou des choux.
Il arrive parfois qu’ils consomment de la viande sur des carcasses y compris celles de congénères.
Il a été exceptionnellement observé des hippopotames en train de tuer des antilopes (Impala, gnou, bétail).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibie broutanthippopotamus amphibius – South Luangwa – Zambie

6. Prédateurs
Lions surtout pour les jeunes mais parfois des adultes. Possible prédation par des hyènes pour des jeunes et plus rarement par des crocodiles pour les nouveaux nés.

7. Habitat, distribution et évolution des populations

7.1. Habitat
L’hippopotame amphibie est dépendant de l’eau, il habite les rivières, les fleuves, les lacs, les étangs et les marais à condition que les rives de ces points d’eau soient bordés par des pâturages ou à défaut peu éloigné de ceux-ci.
Il préfère les eaux calmes et peu profondes avec si possible une température comprise entre 18 et 35 °C.
Cependant, en saison sèche il saura se contenter de mares de boue même peu profondes.
Il évite les berges rocheuses, abruptes et fortement boisées.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Fleuve Niger près d’Ayorou – Niger

7.2. Distribution
L’hippopotame commun est endémique de l’Afrique.
Il était autrefois présent dans toute l’Afrique Sub Saharienne et la vallée du Nil avec une abondance plus marquée dans les zones tropicales. Il n’est pas ou peu présent dans les zones forestières équatoriales (peu de pâturage).
La distribution actuelle s‘étend d’Ouest en Est depuis le Sénégal et la Gambie jusqu’au Soudan, à l’ Ethiopie et la Somalie , puis vers le Sud jusqu’au Delta de l’Okavango au Botswana, la rivière Kunene en Namibie et au Nord Est de l’Afrique du Sud (autrefois jusque dans la province du Cap).
Son habitat s’étend du niveau de la mer jusqu’à 2.400 mètres d’altitude.
Il est encore présent dans 34 pays d’Afrique principalement dans des aires protégées.
En 1998, la population totale d’hippopotames commun était estimée à environ 157.000 individus dont la moitié en Afrique de l’Est. Les plus grosses populations actuelles résident en Tanzanie et en Zambie.

7.3. Evolution des populations
Les populations d’hippopotames sont en déclin dans 18 des 34 pays où celui-ci est encore présent, principalement en Afrique de l’Ouest.
Il était encore résident en Egypte jusqu’en 1700 où il peuplait la vallée du Nil jusque dans son delta.
Les causes de sa régression sont multiples, la chasse (principalement pour la viande mais aussi pour l’ivoire), les sécheresses, le braconnage, la perte et la fragmentation de l’habitat lié au changement d’utilisation des terres et à la construction de barrages.
L’hippopotame amphibie était chassé depuis l’antiquité sur les rives du Nil. De nombreuses ethnies pratiquaient des chasses traditionnelles pour la chair, Bisas en Zambie, Tongas au Zimbabwe, Sorkos au Niger. La peau était également utilisée pour fabriquer des cordes (CentreAfrique), des cannes ou des cravaches.

L’ivoire des dents d’hippopotames est depuis longtemps convoité. Vers 1880 le Buffon des familles précise que « cette matière des dents canines de l’hippopotame est si blanche, si nette et si dure qu’elle est de beaucoup préférable à l’ivoire pour faire des dents artificielles et postiche ». Pendant longtemps il en a été également fait des fume-cigarettes et des manches de parapluies.
Plus récemment, les restrictions sur le commerce de l’ivoire d’éléphant ont fait reporter une partie de la demande sur l’ivoire des dents d’hippopotames. Pour exemple, en 1997 les douanes de l’aéroport d’Orly ont saisi 1738 dents d’hippopotames.
Les conflits et guerres civiles sont également responsables de la diminution des populations. En Ouganda entre 1970 et 1980 pendant les troubles, la population d’hippopotames du parc national Queen Elizabeth est passée d’environ 20.000 à 2.000 individus. Pour les même raisons en République Démocratique du Congo, la population d’hippopotames du parc des Virunga est passée d’environ 30.000 à 1.300 dans les années 1970.

Pour l’anecdote, il existe une « population sauvage » d’hippopotames en Colombie. Ces animaux proviennent d’un zoo privé établi dans l’hacienda Napoles, domaine du narco trafiquant Pablo Escobar. Ces hippopotames vivaient là parmi, girafes, zèbres, éléphants ou encore rhinocéros où ils barbotaient dans des mares. A l’origine ces hippopotames ont été importés illégalement depuis un zoo Californien. A la chute du trafiquant, l’Hacienda fut laissée à l’abandon puis transformée en parc d’attraction.
Les hippopotames, bien acclimatés se sont reproduits. Certains ont quitté l’hacienda et se sont dispersés dans la nature où ils ont trouvé un milieu favorable notamment dans le Rio Magdalena à une quinzaine de kilomètres. En 20
19, leur population était estimée entre 60 et 80 individus dont certains étaient rendus à 200 km de leur point de départ. Cette population pose problème car en plus d’incidents de cohabitation avec les humains, leur présence pourrait interféré sur le milieu naturel et nuire à la faune sauvage locale.

8. Interactions

8.1 Interactions avec l’homme
Les interactions avec l’homme sont assez fréquentes.
Par facilité ou nécessité, les hippopotames font des dégâts dans les cultures proches des points d’eau, champs de maïs, cultures potagères, etc. Ces pillages peuvent conduire à des représailles.
De nombreux accidents mortels pour les humains sont à déplorer dans les zones où ces derniers côtoient ces grands herbivores. Les accidents souvent nocturnes font suite à des charges, des piétinements ou des attaques d’embarcations ce qui confère à l’hippopotame amphibie le statut de mammifères le plus dangereux d’Afrique pour l’homme.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibie dans son chenal – hippopotamus amphibius – Parc de la Kafue – Zambie

8.2 Interactions avec le milieu
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusLes paysages sont largement façonnés par les hippopotames qui créent à terre des réseaux de pistes et des «toboggans» entre l’eau et les berges. Dans les zones inondées temporairement, ils creusent lors de leurs déplacement de profonds fossés (hippos channel) qui forment à la saison sèche un réseau de tranchées utilisées par les prédateurs comme le léopard pour se déplacer discrètement et attaquer ses proies par surprise (South Luangwa). Dans les sites inondés en permanence ils forment des chenaux qui facilitent l’écoulement des eaux (Okavango).

En cas de forte densité des populations d’hippopotames, ces derniers peuvent conduire à une dégradation des sols par piétinement, érosion et surpâturage.
Les excréments fertilisent les lacs et les rivières mais peuvent aussi provoquer des pollutions du milieu si les animaux sont trop nombreux. Ces excréments transportent de grandes quantités de silicium et de carbone, les hippopotames jouant ainsi un grand rôle dans l’apport de nutriments dans les savanes et les milieux aquatiques.

Photo ci-contre: Sur les rives de la rivière Luangwa en Zambie, « toboggan » permettant aux hippopotames d’aller et venir entre l’eau et les pâturages. Ces accès servent également aux autres animaux qui viennent s’abreuver à la rivière.

Les hippopotames amphibies et certaines espèces de poissons se rendent des services mutuels, les premiers en brassant les fonds vaseux lors de leurs déplacements et par leurs déjections nourrissent les seconds qui consomment également les parasites présents sur les premiers.
Les hippopotames se font même nettoyer l’intérieur de la gueule par certains poissons.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusTantales ibis et marabouts sur hippopotames – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

Le dos de ces grands herbivores sert couramment de perchoir pour l’observation et la pêche, principalement à des oiseaux comme les hérons, marabouts et cigognes.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusTortue sur hippopotame – hippopotamus amphibius – Parc de Mburo – Ouganda

Les pique-bœufs sont très souvent présents sur les hippopotames pour prélever des parasites sur la peau de ces animaux mais aussi pour fouiller dans les plaies fréquentes sur le dos et les flancs de ces mammifères.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusPique boeufs à bec jaune sur hippopotame – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

Les hippopotames amphibies adultes cohabitent pacifiquement avec les crocodiles du Nil.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame et crocodile du Nil – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom
Le nom hippopotame est issu du grec ancien et signifie cheval de rivière (composé des mots « hippos » voulant dire cheval et « potamos » pour rivière ou fleuve).

9.2. Origine/espèces fossiles
Les premières traces des hippopotamidés sont hors d’Afrique et datent du début du Miocène.
Au pléistocène, au moins 6 espèces peuplaient l’Eurasie dont Hippopotamus incognitus et Hippopotamus major.
Les plus anciennes traces en Afrique sont du pliocène tardif dans le Rift Occidental H. kaisensis.
Des formes naines ont habité Madagascar. H. madagascariensis et H. lemerlei qui a survécu jusqu’à il y a 1.000 ans environ. Madagascar a également été habité par une grande espèce pendant l’Holocène h. laloumena.
Des études génétiques réalisées en 1997 ont mis en évidence la proche patentée des hippopotames et des cétacés.
Ceux-ci auraient eu un ancêtre commun sans doute semi aquatique dont ils auraient divergé il y a environ 40 millions d’années. Hippopotames et baleines sont dépourvus de glandes sébacées et allaitent leur petit sous l’eau.

9.3. Les hippopotames à travers l’histoire

9.3.1 Mythologie égyptienne
La mythologie égyptienne représente la déesse Taouret appelée parfois Thouéris sous les traits d’un hippopotame.
Cette déesse «écoute les prières des femmes enceintes » car elle est protectrice des accouchements.

9.3.2. Georges l’hippopotame de Cuvier
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusGeorges, dont l’origine du surnom reste un mystère est un hippopotame naturalisé « collecté » par Pierre Antoine Delalande en 1818 dans les marais bordant la Berg River au Nord du Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud.
Sa peau et son squelette furent expédiés en France alors qu’en Europe à l’époque on ne connaît l’animal que par le crâne.
Une première description par Georges Cuvier avait déjà été faite à partir d’un fœtus conservé dans de l’alcool. Cuvier revoit sa description de l’espèce en 1820 à partir du squelette rapporté par Delalande, le seul visible en Europe à l’époque.
Georges est ainsi devenu le spécimen type de la sous espèce hippopotamus amphibius capensis (Desmoulins 1825).
La « peau » naturalisée est au Muséum d‘Histoire Naturelle de Blois (photo ci-contre) qui en a fait l’acquisition en 1913 par un don du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Le squelette est exposé au MNHN de paris dans la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée.

9.3.2 les hippopotames de Louisiane
En 1910 suite à une crise démographique et une pénurie de viande bovine, un membre du Congrès Américain, Robert Broussard établi une proposition de loi pour l’établissement d’une population d’hippopotames amphibies dans les marais de Louisiane. L’objectif était double, fournir de la viande aux américains et limiter la prolifération des jacinthes d’eau dans les bayous. Cette proposition ne se concrétisera jamais.

9.4. Iconographie

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame attrapant un crocodile – d’après Pierre Belon 1551

Timbres poste de quelques pays d’Afrique représentant l’hippopotame amphibie.Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibius

10. Bibliographie
Klingel, H. 2013. Mammals of Africa, Volume VI Pigs, Hippopotamuses, Chevrotain,Giraffes, Deer and Bovids, Bloomsbury.
– Brueil, M. Mayeur, J.P. Thille, F. Kenya Tanzanie Le guide du safari faune et parcs, Marcus.
– Dorst, J. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Stuart, C& M. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Bourgoin, P. 1955. Animaux de chasse d’AFrique, La Toison D’Or.
– Lamarque, F. 2004. Les Grands Mammifères du Complexe WAP, ECOPAS CIRAD
– Dubois, A. Vers 1860 Le Buffon des familles, Garnier Frères.
– Smithers, Reay, H.N. 2000. Mammals of Southern Africa, Struik.
– Callou, C. Boukef, A.L. Georges, l’hippopotame du muséum de Blois, Revue Espèces N°38 Décembre 2020.
– Corbara, B. Les hippopotames de Pablo Escobar, Revus espèce N°37 Septembre 2020.
– Carnaby, T. 2006. Beat about the bush, Jacana.
– Estes, R.D. 1991. The behavior guide to African Mammals, The University of California Press.

11. Liens
Identification guide for ivory and ivory substitutes (WWF, CITES, Traffic).
Hippos (Hippopotamus amphibius): The animal silicon pump.
L’ancêtre commun des hippopotames et des baleines était-il aquatique ?
The curious adventure of Huberta the hippo.
Huberta, the Wandering Hippopotamus.
Le pachyderme le plus précieux d’Afrique du Sud : Huberta l’hippopotame.
Hippos unleash poop tornado in response to stranger danger.
Facts about hippos.
Podcast: Hippos, manatees, and how the sounds of African wildlife aid their conservation.
Many hunters leave hippos’ corpses behind and return home with just 12 teeth as their “trophies.”
The river horses of Africa.
Taouret, divinité Egyptienne.

Primates of West Africa

Par John F. Oates illustration de Stephen D. Nash édité par « Conservation International ».
Le titre complet est « Primates of West Africa, A Field Guide and Natural History ».
Ouvrage de 556 pages au format 11,5 x 19 cm, reliure brochée. 1ère édition juin 2011.
Ce guide au format de (grande) poche présente de manière très détaillée avec descriptions et illustrations toutes les espèces de primates que l’on peu rencontrer en Afrique de l’Ouest. (Sénégal, Mali, Niger, Nigeria, Ghana, Togo, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Sierra Leone, Liberia, Guinée et Guinée Bissa et partiellement Le Cameroun et la Mauritanie).

Primates of West Africa
En 83 pages, ce livre aborde des généralités à propos de géographie, écologie et climatologie.
Sont également évoquées les peuples autochtones et la classification des primates et leur conservation.
468 pages sont consacrées au primates des différentes familles ( galagos, Loris, Cercopithèques, Colobes et Hominidés).
Pour chaque espèce sont abordés: l’identification, l’aire de répartition et les sous espèces, l’histoire naturelle, le statut de conservation et les endroits où l’on peu rencontrer ces primates.
L’ouvrage se termine par 40 pages à propos des lieux d’observations des primates en Afrique de l’Ouest, 52 pages de références bibliographiques et d’un index.

Ce guide est édité dans « Tropical field guide series ».
Pour obtenir ce livre, je vous recommande le site NHBS.

Oryx algazelle

Oryx dammah (Cretzschmar, 1826)

Scimitar-horned oryx, White oryx, SaharaOryx

Ordre des Cétartiodactyles, famille des Bovidés, genre Oryx

Hauteur au garrot: 110 à 125 cm
Poids du mâle: 165 Kg en moyenne, 200 Kg maximum.
Poids de la femelle: 150 Kg en moyenne.
Longueur des cornes: 100 cm (70 à 127 cm).
Gestation: Environ 8,5 mois.
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: 19 à 20 ans en captivité (record 27 ans).

Lien vers fiche IUCN.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelleOryx dammah – Réserve de faune de Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description
L’oryx algazelle appelé aussi oryx de Lybie, Oryx à cou roux ou encore Algazel est une antilope robuste au pelage court blanc crème avec le poitrail et le cou roux.
Une bande rousse est également présente sur le chanfrein ainsi qu’une tache sur le front à la base des cornes.
Le ventre est blanc, la queue est terminée par une touffe épaisse avec les poils terminaux foncés.
Le dimorphisme sexuel est peu marqué en dehors d’un corps moins massif chez la femelle ainsi que des cornes plus fines.
Les oryx algazelle mâles comme femelles sont dotés de longues cornes aux pointes très effilées, peu divergentes et recourbées vers l’arrière chez les deux sexes.
Ces cornes sont striées sur le tiers ou la moitié inférieure puis lisses jusqu’à la pointe.
Trophée record, 127 cm chassé au Tchad dans la région de Fada en 1959. (source : Les antilopes d’Afrique P-J Corson)

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelleoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

1.2. Sous espèces et variantes géographiques
Espèce mono-typique.

2. comportement

L’algazelle est un mammifère grégaire, qui vivait en groupes de 10 à 20 individus.
Lors de migrations saisonnières à la recherche des pâturages, ils se regroupaient parfois en bandes de plusieurs centaines voire plus d’un milliers d’individus.
En 1936 un groupe d’environ 10.000 individus a été observé au Tchad (Source The antelope of Africa, Willem Frost 2014).
Seuls quelques vieux mâles vivaient de manière isolée, il arrivait parfois que certains rejoignent des groupes de gazelles dama.
La dominance entre mâle peut aller jusqu’à des affrontements et des combats violents. (cornes cassées, blessure graves).
En saison chaude l’oryx cherche l’ombre de petits arbres tels que les acacias.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahGroupe d’oryx algazelleoryx dammah – Réserve de faune de Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

3. reproduction

La gestation dure environ 250 jours.
Les femelles se séparent du troupeau pendant environ 1 à 3 semaines autour de la période de mise bas.
Les veaux pèsent en moyenne environ 8 à 9 kg à la naissance et sont de couleur brun roux clair pendant les 2 à 3 premiers mois, le pelage atteint la coloration adulte entre 3 et 6 mois.
Les bourgeons de corne (2 à 5 cm) sont visibles à la naissance.
Pendant les 3 à 8 premières semaines, entre les périodes d’allaitement les veaux passent la plupart de leur temps cachés dans la végétation avec d’autres veaux du même âge.
Le sevrage a lieu entre 6 et 10 mois.
Les oryx dammah atteignent la maturité sexuelle entre 1 et 2 ans et demi.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahJeune oryx algazelleoryx dammah – Zoo African Safari – Plaisance du Touch

4. biologie et anatomie

Les reins spécialisés des oryx algazelle empêchent la perte excessive d’eau par l’urine, tandis que la transpiration est minimisée par l’augmentation de la température corporelle.
Le pelage clair de l’oryx limite l’échauffement par le rayonnement solaire.
Pour limiter l’échauffement, l’algazelle reste inactif aux heures chaudes.
Contrairement aux autres oryx, l’algazelle possède des glandes pré-orbitales.
Ses sabots sont assez larges et adaptés à la marche sur un sol sableux.
La vue et l’odorat de cette antilope sont très développés.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahCornes de l’oryx algazelleoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

5. regime alimentaire

Le régime de base des oryx algazelle est composé de graminée, de légumineuses. Ils consomment aussi lorsque cela est possible des gousses d’acacias tortillis.
Ils broutent plutôt le matin de bonne heure, le soir et la nuit, bénéficiant d’un peu de rosée sur les végétaux et ruminent pendant la journée.
L’algazelle est non dépendant de l’eau, il s’hydrate par l’eau contenue dans son alimentation. Cependant, il boit si de l’eau est disponible, mais peut passer des mois sans en consommer.
La consommation de courges sauvages du désert Citrullus colocynthis (coloquinte officinale) leur apporte une grande partie de l’eau nécessaire.
Les oryx algazelle migraient du Nord au Sud et du Sud au Nord en fonction des pluies et de la disponibilité en nourriture.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle mangeant Citrullus colocynthisOryx Dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

6. prédateurs

Originellement le guépard, l’hyène tachetée et le lycaon qui partageaient autrefois son aire de répartition.
Eventuellement chacals et hyène rayée pour les jeunes et les animaux défaillant.
Pas de prédateur pour les sujets adultes (à part l’homme).

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition

7.1. Habitat
Régions subdésertiques arides et semi arides.
Plaines herbeuses bordant le désert (Au Nord et au Sud du Sahara).

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle dans son milieux de vieoryx dammah – Réserve de faune Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

7.2. Distribution
Originellement présent du Maroc à l’Egypte et de la Mauritanie au Soudan.
L’oryx algazelle était autrefois très répandu dans les zones semi-arides sahélo-sahariennes au nord et au sud du désert du Sahara, de l’océan Atlantique à la rivière du Nil.
L’aire de répartition de l’oryx dammah a été en constante régression depuis l’antiquité.
Les pays de l’aire de répartition originelle sont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Egypte au nord du Sahara, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Nigéria, le Tchad et le Soudan en Afrique subsaharienne.

7.3. Evolution des populations sauvages
Considéré comme commun vers 1900, il avait déjà disparu d’Egypte vers 1850, puis de Tunisie en 1906.
Au Maroc en zone frontalière avec la Mauritanie, les derniers individus ont été observés en 1959.
Une population de plus de 3.500 individus a survécu sous protection au Tchad dans la réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim jusqu’en 1978, mais entre 1978 et 1986, la protection dans la réserve a été abandonnée en raison de troubles politiques et de guerre civile.
Ce fût le dernier bastion des oryx algazelle sauvages.
Il ne restait vers 1985 qu’environ 500 individus répartis entre le Tchad (Ennedi) et le Niger (Aïr).
Depuis 1983, aucun individu n’a été observé dans la nature.
Officiellement déclaré éteint à l’état sauvage par l’IUCN en 2009.

7.4. Evolution des populations captives
Au milieu des années 60, des oryx algazelle (entre 40 et 50 individus) ont été capturés au Tchad et ont été placés dans différents parcs zoologiques à travers le monde.
Des programmes d’élevage ont été mis en place, programme Européen sur les espèces menacées (EEP) et plan de survie des espèces des zoos et aquarium Américains.
La majorité des oryx dammah vivant actuellement dans les zoos sont les descendants de ces animaux.
Une importante population d’Oryx algazelle vit également dans des collections privées aux Emirats Arabes Unis (Abu Dabi), celles-ci, constituées dans les années 70 descendent d’animaux capturés dans le Nord du Soudan et représente une lignée génétiquement distincte de celle des zoos Européens et Américains.
L’Oryx algazelle a prospéré en captivité et en 2018, on estimait qu’il y avait 1675 animaux dans 204 institutions. Il y en a peut-être aussi plus de 4.000 dans des collections privées.
Cependant, bien qu’ils soient bien représentés dans les populations captives, presque tous les individus sont issus d’une base génétique de moins de 40 à 50 animaux capturés au Tchad.

D’autres Oryx dammah sont maintenus captifs et élevés pour la chasse dans un ranch du Texas (Pamandan Ranch) !!!!!

Sur la base des groupes élevés dans les zoos Européens et Américains, des oryx algazelle ont été réintroduits en semi liberté dans des pays de l’aire de répartition originelle.
Ces animaux sont placés dans de vastes enclos au sein de parcs nationaux ou d’aires protégées.
– Tunisie: Première réintroduction en 1985 dans le parc de Bou Hedma, puis en 2007 quelques animaux ont été relâchés dans le parc de Dghoumes.
– Sénégal: Des groupes sont maintenus dans de larges enclos au sein des aires protégées de Guembeul et de Ferlo Nord.
– Maroc: Réintroduits dans le parc de Sous Massa.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle en captivitéoryx dammah – Réserve de la Haute Touche – France

7.5. Cause de la disparition de l’oryx dammah
Les raisons du déclin catastrophique de l’Oryx algazelle sont bien documentées et comprennent :
– Perte d’habitat et dérangement humain, concurrence avec le bétail.
– Conflits divers et guerres civiles.
– Chasse de subsistance et de loisir.
– Grandes sécheresses.

7.5.1 Chasse et conflit
Déjà dans l’antiquité les égyptiens et les romains chassaient les Oryx algazelle.
Cette belle antilope était un gibier traditionnel pour les Touaregs et une cible de choix pour les chasseurs occidentaux qui les tuaient pour leurs magnifiques cornes.
(Relevé sur internet en 2022: « A vendre, corne d’oryx algazelle, trophée de chasse de 1907, 1.700 € »)
La pression sur l’espèce s’est accentuée pendant la période coloniale où de véritables massacres eurent lieu.
Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahLes parties de chasse utilisant des véhicules tout-terrain et des armes à feu modernes ont remplacé les méthodes traditionnelles reposant sur l’usage de lances, de dromadaires, de chevaux et de chiens, ce qui accéléra la disparition de l’espèce.
L’oryx dammah était aussi braconné par les nomades, les prospecteurs  pétroliers et miniers ainsi que les militaires présents sur son aire de répartition.
Ils ont été chassés jusqu’à leur extinction en 1914 au Sénégal, en 1950 au Burkina Faso, en 1960 en Mauritanie.
Actuellement il est possible de tuer des oryx algazelle dans des ranchs privés comme le Pamandan Ranch au Texas où ces bovidés sont élevés pour cela.
Situation paradoxale où certains vouent leur existence à la survie des oryx pendant que d’autres les flinguent pour se distraire et satisfaire leur vanité !!!!!!!
Durant la seconde guerre mondiale, les oryx ont servi à approvisionner les troupes en viande, mais le glas de l’algazelle fut sonné dans les année 80 avec les guerres civiles au Tchad.

7.5.2 Perte de territoires (pétrole, expansion humaines).
Leur disparition est également le résultat de la perte d’habitat et de la dégradation des pâturages par le surpâturage des troupeaux domestiques accentué par de graves sécheresses.
Le surpâturage s’est agravé avec la sédentarisation des nomades et l’augmentation du nombre et de la taille des troupeaux.
Le territoire des oryx algazelle autrefois partagé uniquement par les populations locales a été empiété par les prospections puis exploitations minières et pétrolières.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle avec jeuneoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

7.6. Le retour de l’oryx sauvage, un espoir de renaissance avec le SCF.
Le projet oryx mené conjointement par le Sahara Conservation Fund, l’Agence pour l’Environnement d’Abu Dabi et le ministère de l’environnement et de la pêche du Tchad a été officialisé en 2014 par la signature d’un accord entre ces trois entités.
Piloté par le SCF depuis la « base oryx » à l’Est de la réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim (OROA), le projet a pour but (entre autre) de rétablir une population viable d’environ 500 oryx algazelle oryx dammah à maturité sexuelle dans une zone faisant partie de l’aire de répartition originelle de l’espèce.
Les 25 premiers oryx en provenance d’Abu Dabi ont été transférés au Tchad dans la réserve de OROA le 23 mars 2016, puis 8 autres groupes de 25 suivirent.
Les animaux fraîchement arrivés d’Abu Dabi passent 4 à 6 mois dans des enclos d’acclimatation pour les habituer à l’environnement mais surtout pour faire la transition vers leur nouvelle alimentation naturelle.
Ils sont progressivement sevrés du fourrage et des granulés qui sont leur quotidien en captivité et apprennent à consommer les graminées locales et les coloquintes sauvages citrullus colocynthis abondantes dans la région.
Ils sont ensuite relâchés en totale liberté, équipés de colliers GPS avec numéro d’identification et baguage aux oreilles. Ces accessoires sont indispensables pour assurer un suivi de la dispersion et de l’évolution des populations « redevenues sauvages ».
Ils disposent ici d’un territoire favorable, sans concurrence (pour le moment) avec le bétail car il n’y a pas d’eau dans ce secteur, toutes les tentatives de forages même profonds étant restées infructueuses.
En 2021, la population d’oryx algazelle était comprise entre 350 et 360 individus dont près de 200 nés au Tchad depuis 2016.
La base de cette population est constituée des 218 animaux relâchés auxquels s’ajoutent ceux nés au Tchad.
En 2021, des animaux nés dans la réserve de faune d’OROA ont à leur tour donné naissance à une nouvelle génération d’oryx dammah.
Le « projet oryx » est l’un des plus grands projets de réintroduction de mammifères au monde.
Est-ce que l’oryx algazelle est pour autant tiré d’affaire ? Rien n’est certain.
Malgré un taux de mortalité très faible principalement du à la transmission de maladies par le bétail et parfois à l’ingestion de déchets, deux menaces pèsent sur le destin de la faune de Oudi Rimé – Ouadi Achim. La venue d’une grande période de sécheresse sévère et les feux de brousse qui anéantiraient les pâturages des oryx (mais aussi des addax et des gazelles dammah en cours de réintroduction elles aussi). La lutte contre les feux de brousse est une des missions des équipes de la « base oryx » qui réalise et entretient de grandes zones coupe-feu.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahOryx algazelle avec collier GPSoryx dammah – Ouadi Rimé Ouadi Achim – Tchad

8. informations complémentaires

8.1. Les oryx algazelle à travers l’histoire
Dans l’antiquité, l’oryx algazelle était présent sur le sol égyptien. A cette époque, il était chassé et élevé pour sa viande et son cuir, en témoignent de nombreuses représentation sur des peintures, bas reliefs ou vases de l’Egypte antique.

Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammahImage de gauche, IIIème dynastie d’après W.M. Flinders Pétrie 1892. Image de droite, XIIème dynastie d’après Percy. E. Newberry 1893.
Extrait de: Mortet Victor, Gaillard Claude. La Faune momifiée de l’ancienne Egypte et Recherches anthropologiques (3e, 4e et 5e séries). In: Archives du Muséum d’histoire naturelle de Lyon, tome 10, 1909. pp. 1-336. Voir lien en fin d’article.

Au moyen âge, le cuir des oryx algazelle était exploité au Maghreb, en Espagne et jusqu’en Europe Centrale pour la confection de boucliers.

Les Touaregs utilisaient également des boucliers en peau d’oryx algazelle, ils étaient fabriqués par des artisans du Mali et du Niger. Le cuir très résistant après un tannage adapté était efficace contre les flèches, les coups d’épée et les sagaies. Ces boucliers sont devenus obsolètes fin XIXème début XXème siècle avec la généralisation des armes à feu.
Les bérbères utilisaient également le cuir de l’oryx pour la confection de boucliers, de cordes, de sacs, etc.

8.2. Iconographie
Les premières représentation iconographiques d’oryx algazelles se retrouvent dans des peintures et gravures rupestres du Sahara datées d’environ 8.500 ans.
L’Egypte antique regorge également de représentations de ce mammifère (voir paragraphe 8.1.)

Quelques timbres représentant l’oryx dammah.
Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammah

Pièce de monnaie du Soudan et de Somalie à effigie de l’oryx algazelle.
Oryx algazelle Scimitar-horned oryx oryx dammah

9. Bibliographie

– Dorst, J & Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Corson, P.-J. 2004, Les antilopes d’Afrique, Gerfaut.
– Morrow, C. Molcanova, R. Wacher, T. 2013. Mammals of Africa, Volume VI, Bloomsbury.
– Le Berre, M. 1990. Faune du Sahara, 2, Mammifères, Terres Africaines.
Aulagnier, S. Cuzin, F. Thévenot, M. 2017. Mammifères Sauvages du Maroc, SFEPM.
Frost, W. 2014. The antelope of Africa, Jacana.
Castello, J.R. 2016, Bovids of the world, Princeton University Press.
– Bourgoin, P. 1955. Animaux de chasse d’Afrique. La Toison d’Or.

10. liens

Oryx dammah.
La Biologie, l’Élevage et la Conservation de l’Oryx Algazelle (Oryx dammah).
La faune momifiée de l’ancienne Egypte. (voir à partir de la page 159).
Adargue médiéval et bouclier Touareg. Encyclopédie Bérbère.
Site du Sahara Conservation Fund.
La réintroduction des oryx et addax au Tchad : un rêve devenu réalité.
Abu Dhabi sends critically endangered animals to Chad.
Influence des régimes de feux sur les pâturages de l’oryx algazelle à l’aide de la télédétection: cas de la Réserve de Faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim (Tchad).

Cercopithèque de l’Hoest

Allochrocebus lhoesti (Sclater 1899)

L’Hoest’s monkey – L’Hoest’s Guenon – « Mountain Monkeys ».

Ordre des Primates, famille des Cercopithécidés, genre Allochrocebus.

Poids: En moyenne 6 Kg pour le mâle et 3,5 Kg pour la femelle.
Longueur de la queue: 50 à 90 cm.
Gestation: Environ 5 mois.
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: Inconnue en milieu sauvage, 24 ans attesté en captivité peut-être plus de 30 ans ?

Lien vers fiche IUCN.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description
Le cercopithèque de l’Hoest est un singe de taille moyenne pourvu de jambes longues. Lorsqu’il se déplace au sol, son dos est incliné vers l’avant.
Sa queue est longue, de couleur grise, elle est plus sombre à l’extrémité et se termine par un toupet.
Elle est très mobile et forme souvent un crochet lorsque ce primate est en déplacement au sol.
La fourrure du corps est gris foncé avec des reflets bleutés, le dos est coloré en marron roux.
Le cercopithèque de l’Hoest porte un collier et des favoris de fourrure blanche allant du haut de la poitrine jusqu’aux oreilles.
Les yeux sont orange vif et entourés d’une surface de peau glabre se prolongeant jusqu’à la hauteur des narines.
Mis à part la taille (les mâles peuvent être deux fois plus grand que les femelles) le dimorphisme sexuel est peu marqué.
Comme chez les cercopithèques de savane, les testicules des mâles sont bleue turquoise.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèque de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

1.2. Sous espèces et variantes géographiques
Le cercopithèque de l’Hoest est une espèce mono-typique qui n’a pas de sous espèce officiellement reconnue.
Il était précédemment classé dans le genre cercopithecus (cercopithecus lhoesti) mais suite à des analyses génétiques il est aujourd’hui classé dans le genre allochrocebus (Elliot 1913) qui comporte 3 espèces : Le cercopithèque de l’Hoest, le cercopithèque de Preuss allochrocebus preussi et le cercopithèque à queue dorée allochrocebus solatus.
Cette classification alimente encore quelques controverses et ces trois allochrocebus sont parfois classés en une espèce et trois sous espèces.
Dans « Animaux de chasse d’Afrique » de P. Bourgoin, 1955, ce primate est inclus dans la désignation de « Singes de l’Hoest ».
Voir sur le site la rubrique les primates africains.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèque de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

2. Comportement

Le cercopithèque de l’Hoest est un primate diurne qualifié de terrestre bien qu’il se déplace aussi dans les arbres et qu’il y soit très à l’aise.
Il vit en harem constitué généralement d’un mâle adulte accompagné par des femelles et leurs jeunes, de 5 à plus de 30, 10 à 17 en moyenne.
Les mâles quittent le groupe à l’atteinte de la maturité sexuelle, Ils peuvent alors constituer des groupes de mâles célibataires.
Le domaine vital d’un groupe est d’une superficie de l’ordre de 7 à 10 Km2.
Le harem se réuni pour la nuit dans un arbre dortoir, souvent le même.
Comme beaucoup de primates, ils pratiquent le toilettage mutuel.
L’essentiel de la communication est visuelle (mimiques, attitudes) et tactile (toilettage). La communication vocale est très discrète.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

3. Reproduction

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Kibale – Ouganda

Chez le cercopithèque de l’Hoest la femelle ne présente pas de signe extérieur en période d’ovulation.
Lorsqu’elle souhaite s’accoupler, elle présente sont arrière train au mâle.
Après une gestation d’à peu près 5 mois,  la mère donne naissance à un seul petit.
Les jeunes naissent avec une fourrure intégralement brune qui change de couleur pour devenir comme celle des adultes vers 2 à 3 mois.
Le sevrage s’opère vers l’âge d’un ou deux ans.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

4. Biologie et anatomie

Peu de données sont disponibles pour cette espèce car celle-ci est assez mal connue. Le cercopithèque de l’Hoest est cependant le seul primate africain possédant une queue à tendance semi préhensile.

5. Régime alimentaire

Les cercopithèques de l’Hoest sont des singes omnivores qui se nourrissent en groupe.
Leur régime alimentaire est variable en fonction du milieu et de l’altitude où ils évoluent mais il est principalement composé d’herbes, de feuilles, de graines, de fruits, de fleurs, d’écorces, de lichens, de champignons, de vers, d’ araignées ou encore d’ insectes.
Ils trouvent environ les deux tiers de leur alimentation dans les arbres.
Par leur consommation de fruits, ces singes jouent un grand rôle dans la dispersion des graines.
Il leur arrive également de consommer des fruits et des légumes pillés dans les champs et les jardins (maïs, banane, haricots, etc.).
Ce primate possède des bajoues où il stocke de la nourriture au cours de sa collecte.
Lors de leur quête de nourriture, les groupes de cercopithèques de l’Hoest peuvent se retrouver mélangés à d’autres primates (autres cercopithèques, colobes).

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

6. Prédateurs

Les principaux prédateurs de ce cercopithèque sont l’aigle couronné et le léopard, mais des cas de prédation ont été observés par des chimpanzés en RDC.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition

7.1. Habitat
Ce primate vit dans les forêts tropicales pluvieuses de montagne à des altitudes variant entre 400 et 2.700 mètres.

7.2. Distribution
Son aire de répartition est relativement limitée puisqu’elle ne couvre qu’environ 474.000 km².
Elle est située sur les territoires du Burundi, de l’Est de la République Démocratique du Congo, de l’Ouest du Rwanda et du Sud Ouest de l’Ouganda.
Cette aire de répartition n’est pas continue et certaines populations vivent dans des poches isolées des autres.

7.3. Evolution des populations
Ce primate est classé vulnérable du fait de la faible surface de sa zone de répartition qui est de plus fortement morcelée.
La population globale est inconnue.
Pour exemple: au Rwanda dans la forêt de Gishwati (province occidentale, district de Rutsiro) la population de cercopithèque de l’Hoest est estimée à 1327 individus (2019).
La superficie de cette forêt a fortement diminué suite à la déforestation, en 2002 il ne restait plus que 2% de la superficie existante dans les années 1970.
Source : African Primate 14 – 55-60 (2020) « A Population Survey of Golden Monkeys and L’Hoest’s Monkeys in Gishwati Forest, Rwanda – Sophia Siegel, Olivia George, Autumn Ellisor, Keith S. Summerville, andMichael J. Renner .

7.4 Cause de la disparition du cercopithèque de l’Hoest
La cause principale est la perte d’habitat du fait de l’expansion humaine occasionnant le défrichement pour mise en culture et l’exploitation forestière.
Dans la région du Rift Albertine on estimait en 2018 que l’habitat avait réduit d’environ 38 % suite à la conversion des terres pour l’agriculture.
Ce primate est relativement peu chassé mais il est parfois pris dans des collets destinés à d’autres animaux (petites antilopes de forêt).
En République Démocratique du Congo dans le district d’Ituri le cercopithèque de l’Hoest était autrefois chassé par les pygmées Mbuti. Sa peau était ensuite utilisée pour confectionner des chapeaux portés lors des danses traditionnelles au cours des cérémonies de circoncision, elle était également utilisée pour confectionner des vêtements pour enfants.
La viande de ce primate était consommée avec certains tabous, « les adultes en âge de procréer ne pouvant manger sa chair au risque de contracter une fièvre mortelle ».
Pour ces tribus le nom vernaculaire d’allochrocebus lhoesti est Sabiya ou Sabila. Source : Carpaneto, G.M. & Gerrmi, F.P. 1989. The mammals in the zoological culture of the Mbuti pygmies in North-Eastern Zaïre.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoestiCercopithèques de l’HoestAllochrocebus lhoesti – Bwindi – Ouganda

8. Interactions avec l’homme

Les interactions avec l’homme sont assez limitées, il faut cependant citer le pillage des jardins et des champs (voir paragraphe 5).

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom
Le nom de ce primate africain a été attribué par Philip Lutley Sclater zoologiste britanique en l’honneur de Michel l’Hoest alors directeur du zoo d’Anvers.

9.2. Iconographie
Gravure représentant un cercopithèque de l’Hoest femelle, par l’artiste Néerlandais Joseph Smit (1836-1929). Extraite d’un document de la Zoological Society of London de 1898 – Collection du British Museum of Natural History.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoesti

Cercopithèques de l’Hoest représentés sur des timbres d’Ouganda et de la République Démocratique du Congo.

Le cercopithèque de l'Hoest - Allochrocebus lhoesti

10. Bibliographie

– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
Sarmiento, E.E. 2013. Mammals of Africa, Volume II Primates, Bloomsbury.
– Stuart, C. et M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Dorst, J. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– De Jong, Y.A. et Butynski, T.M. 2018 Primates of east Africa – Pocket Identification Guide, Global Wildlife Conservation.
– Carpaneto, G.M. & Gerrmi, F.P. 1989. The mammals in the zoological culture of the Mbuti pygmies in North-Eastern Zaïre.

11. liens

New England Primate Conservancy – L’Hoest Monkey.
Animal Diversity Web: L’Hoest Monkey.

Felids and Hyenas of the World

Par JOSE R. CASTELLO aux éditions Princeton University Press.
Ouvrage de 278 pages au format 14 x 21,5 cm. 1ère édition 2020.
Comme son titre l’indique, ce guide en langue anglaise traite de tous les félins et hyènes du monde.
32 pages sont consacrées aux félidés africains et 12 aux hyénidés.
Le livre s’articule en plusieurs parties:
– Une introduction avec 29 pages de généralités sur les félins et hyènes.
– 228 pages pour la description des espèces (ou sous espèces). Chaque animal est présenté sur 2 pages en vis à vis.
En page de gauche, les noms anglais et scientifiques suivis des mensurations et de la description de l’animal. L’espèce est représentée par plusieurs photographies soigneusement détourées, mâle, femelle, jeune, face et profil.
En page de droite, sont évoqués les noms dans différentes langues (dont le nom français), les sous espèces, les espèces similaires, le comportement, la répartition géographique, la reproduction, etc.
– Pour compléter, ce guide se poursuit par 5 planches de photos des crânes de nombreuses espèces, ce chapitre est suivi par des références bibliographiques, un glossaire et un index.

Ce guide est édité dans la collection des « Princeton Field Guides ».
Nota: Ce livre est disponible en version papier avec 2 types de couverture et il existe également en version numérique.
Pour obtenir ce livre, je vous recommande le site NHBS.

Lémuriens de Madagascar

La « bible » des lémuriens en langue française.
Ouvrage collectif de 841 pages au format 18 x 24,5 cm édition 2014.
Edité par les Publications scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle.
Livre abondamment illustré de photographies et de dessins. Il décrit toutes les espèces de lémuriens de Madagascar; description, répartition, statut IUCN et précise les meilleurs lieux pour les observer dans la nature.
Sont également évoqués les lémuriens éteints et la géologie de Madagascar.
Lémuriens de Madagascar

 

Les primates d’Afrique de l’Ouest

Guide d’identification de poche.
Ouvrage sous forme de livret en accordéon de 11 feuillets 10 x 21 cm soit 22 pages.
Par John F. Oates, Biotopes Editions 2019
Sont mentionnés sous forme d’illustrations réalisées par Stephen D. Nash. environ 60 espèces et sous espèces de primates d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Cameroun,Côte-d’Ivoire, Guinée Equatoriale, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo).
Du galago au gorille en passant par les cercopithèques et les mangabeys, chaque dessin de primate est accompagné de son nom scientifique ainsi que celui en français.
Sont également mentionnées de manière précise les répartitions géographiques de ces primates.

Primates of East Africa

Pocket Identification Guide
Ouvrage sous forme de livret en accordéon de 11 feuillets 10 x 21 cm soit 22 pages.
Par Yvonne A. de Jong et Thomas M. Butynski 2018 (www.wildsolutions.nl) (Disponible chez NHBS).
Sont mentionnés sous forme d’illustrations réalisées par Stephen D. Nash. environ 63 espèces et sous espèces de primates d’Afrique de l’Est (Kenya, Uganda, Tanzanie, Rwanda et Burundi).
Du galago au gorille en passant par les cercopithèques et les mangabeys, chaque dessin de primate est accompagné de son nom scientifique ainsi que ceux en anglais et en Swahili.
Sont également mentionnées de manière précise les répartitions géographiques de ces primates.
Primates of East Africa

Les colobes

Colobus, Procolobus et Piliocolobus

Colobus

Ordre des Primates, Famille des Cercopithécidés, Sous famille des Colobinés
Cette sous famille est représentée par 3 genres.

Poids: 8 à 23 Kg pour les colobes noirs et blancs, 7 à 13 Kg pour les colobes bais et 3 à 5 Kg chez le colobe olive.
Longueur de la queue: 65 à 90 cm chez les colobes noirs et blancs, 50 à 80 cm chez les colobes bais.
Gestation: Entre 147 et 178 jours environ suivant les genres et espèces.
Nombre de petits par portée: 1

1. Description, genres et espèces

Les colobes, colobinés africains.Guereza d’Afrique de l’Ouest – Western Guereza – Colobus guereza occidentalis
Marais de Bigodi (Kibale) – Ouganda

1.1 Description
Les colobinés africains sont des singes de taille moyenne au corps svelte, élégants, pourvus d’une longue queue avec terminaison souvent en panache pour les colobes noir et blancs, longue sans panache pour les colobes bais.
Les aspects sont très différents d’un genre à l’autre. Présence ou non d’une cape de poils, de favoris, ou encore d’une crête sagittale.
Colorations diverses, réparties en deux grand groupes:
Noir ou noir et blanc chez Colobus (colobe satan, colobes guereza et colobes d’Angola).
Roux, blanc et roux, chez Piliocolobus (colobes bais).
Ces primates possèdent une petite tête en proportion de leur corps. Leur face dépourvue de poils est relativement plate.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai d’Ouganda – Ashy Red Colobus – Piliocolobus tephrosceles
Mahale – Tanzanie

1.2 Genres, espèces et sous espèces

1.2.1 Les différents genres de colobes
Les primates englobés sous l’appellation colobe sont représentés par 3 genres: Colobus, Procolobus et Piliocolobus.
La taxonomie des colobinés africains est assez complexe, soumise à controverse et en évolution.

Les colobes, colobinés africains.Colobe guereza, (à gauche) représentant du genre Colobus C.g.occidentalis
Colobe bai de Zanzibar, (à droite) représentant du genre PiliocolobusP. kirkii

1.2.2 Les différentes espèces et sous espèces de colobes
La classification présentée ci-dessous n’est qu’indicative, il s’agit d’une compilation de différentes sources documentaires trouvées sur le web.
Les publications étant principalement en langue anglaise, les noms en français sont parfois absents.

1.2.2.1 Les colobes noir et blancs
Du genre Colobus ils sont représentés par 5 espèces:
C. vellerosus, 
C. polykomos, C. satanas, C. angolensis et C. guereza
Ces 5 espèces auraient divergé les unes des autres il y a 0,2 à 3,5 Millions d’années.

Colobe de Geoffroy – White-thighed Colobus- Colobus vellerosus – Forêt de Kikélé – Bénin

  • 1- Colobe de Geoffroy, White-thighed Colobus, Geoffroy’s Pied Colobus, Ursine Colobus, geoffroy’s black-and-white Colobus – Colobus vellerosus – Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria. Le colobe de Geoffroy est parfois improprement baptisé colobe magistrat mais cette appellation désigne le colobe noir et blanc d’Afrique Occidentale Colobus polykomos.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe de Geoffroy.
  • 2 – Colobe noir et blanc d’Afrique Occidentale, Colobe à camail, Colobe magistrat – King Colobus, Western Pied Colobus, Western Black and White Colobus – Colobus polykomos -Guinée Bissau, Guinée, Sierra Leone, Libéria, Côte d’Ivoire, Sénégal.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe noir et blanc d’Afrique Occidentale.
  • 3 – Colobe noir, colobe satanBlack Colobus, Satanic Colobus – Colobus satanas …… – représenté par 2 sous espèces:
    Colobe satan de Bioko – Bioko Black Colobus – Colobus satanas satanas Guinée Equatoriale, Île de Bioko.
    Colobe satan du Gabon -Gabon Black Colobus – Colobus satanas anthracinus – Guinée Equatoriale, Cameroun, Gabon, Congo.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe noir.

Les colobes, colobinés africains.Colobe d’Angola de Peter – Peter’s Angola Colobus – C.a. palliatus Selous – Tanzanie

  • 4 – Les colobes d’Angola ou colobes noirs et blancs d’Angola appelés parfois guereza d’Angola.
    Angola Colobus, Angola Black-and-White Colobus, Angola Pied Colobus.
    Colobus angolensis ……….. représenté par 8 sous espèces.
    Colobe d’Angola de Sclater ? – Sclater’s Angola Colobus – C.a. angolensis -RDC, Angola.
    Colobe d’Angola de powel-Cotton ? – Powell-Cotton’s Angola Colobus, Coton’s Colobus – C.a. cottoni – RDC.
    Colobe d’Angola de Prigogine ? – Prigogine’s Angola Colobus – C.a. prigoginei – RDC.
    Colobe d’Angola de Cordier ? – Cordier’s Angola Colobus – C.a. cordieri – RDC.
    Colobe d’Angola de Peter – Peter’s Angola Colobus – C.a. palliatus – Kenya, Tanzanie.
    Colobe d’Angola de Sharpe ? – Sharpe’s Angola colobus – C.a. sharpei – Tanzanie.
    Colobe d’Angola du Rwenzori ou Ruwenzori ? – Rwenzori Angola colobus – C.a. ruwenzorii – RDC, Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie.
    Colobe d’Angola de Mahale  – Mahale Mountains Angola colobus – C.a. mahale – Mahale Tanzanie.
    Lien Fiche IUCN du colobe d’Angola.
    Lien vers Fiche du colobe d’Angola sur ce site.

Les colobes, colobinés africains.Colobe guereza de la rivière Omo – Omo River Guereza – C.g. guereza – Vallée de l’Omo – Ethiopie

  • 5 – Les Colobe guereza ou guereza.
    Guereza Colobus, Black and White Colobus, Mantled guereza, Abyssinian Colobus.
    Colobus guereza ……... représenté par 8 sous espèces.
    Colobe guereza de la rivière Omo – Omo River Guereza – C.g. guereza – Ethiopie.
    Colobe noir et blanc de Neumann – Djaffa Moutains Guereza, Neumann’s Black-and-White Colobus – C g. gallarum -Ethiopie.
    Guereza d’Afrique de l’Ouest – Western guereza – C.g. occidentalis
    Cameroun, RDC, Ouganda, Sud Soudan, Nigeria, Gabon.
    Colobe …….. – Dodinga Hills guereza – C.g. dodingae – Sud Soudan, Ouganda.
    Colobe noir et blanc de Percival – Mt Uarges Guereza – C.g.percivali – Kenya.
    Colobe …….. – Mau Forest guereza – C.g.matschiei – Ouganda, Kenya, Tanzanie.
    Guereza du Mt Kenya – Mount Kenya guereza – C.g. kikuyuensis – Kenya.
    Guereza de Kilimanjaro – Mount Kilimanjaro guereza – C.g. caudatus – Tanzanie.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe guereza.
    Lien vers Fiche colobe guereza sur ce site.

1.2.2.2 Le colobe olive
Du genre Procolobus représenté par une seule espèce:
    Colobe olive, colobe de Van Beneden, Colobe vert, Colobe vert olive
Olive Colobus, Van Beneden’s Colobus
Procolobus verusSierra Leone, Guinée, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Nigéria.
    Lien vers Fiche IUCN du colobe olive.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Marais de Bigodi (Kibale) – Ouganda

1.2.2.3 Les colobes bais
Du genre piliocolobus ils sont représentés par 17 espèces:
Ces colobes étaient auparavant classés dans le genre procolobus.
    Colobe bai d’Afrique occidentale, colobe bai d’Afrique de l’Ouest – Western Red Colobu, Upper Guinea Bay Colobus –
    P. badius badius – Sierra Leone, Libéria, Guinée, Côte d’Ivoire.
    Colobe bai de Temminck -Temminck’s (Red) Bay Colobus, Colobus Teminckii – P. badius temminckii
    – Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée.
    Colobe bai de Preuss, Colobe bai du Cameroun – Preuss’s Red Colobus – P. preussi – Cameroun.
    Colobe bai de miss Waldron – MissWaldron’s Red (Bay) Colobus – P. waldroni – Côte d’Ivoire, Ghana.
    Colobe bai de Pennant, Colobe bai de Bioko – Pennant’s Red Colobus, Bioko Red Colobus – P. pennantii
    – Guinée Equatoriale, Île de Bioko.
    Colobe bai d’Oustalet, Colobe bai d’Afrique Centrale – Oustalet’s Red Colobus, Oubangui Red Colobus – P. oustaleti
    Centrafrique, RDC.
    Colobe bai du Kivu – Kivu Red Colobus – P. foai – RDC, Zambie.
    Colobe bai du delta du Niger -Niger Delta Red Colobus – P. epieni – Nigeria.
    Colobe bai d’Ouganda – Ashy Red Colobus, Uganda Red Colobus, Eastern Red Colobus – P. tephrosceles
– Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Burundi.
    Colobe bai de Thollon, Colobe bai à mains noire – Tshuapa or Thollon’s Red Colobus – P. tholloni – RDC.
    Colobe ? – Lulindi River Red Colobus – P. lulinddicus – RDC.
    Colobe ? – Semliki Red Colobus – P. ellioti – RDC, Ouganda.
    Colobe de la Tana, Colobe bai à tête rouge – Tana River Red Colobus – P. rufomitratus – Kenya.
    Colobe bai d’Iringa, Colobe bai d’Udzungwa – Udzungwa Red Colobus, Iringa, Uhehe, Gordon’s Red Colobus – P. gordonorum
    – Tanzanie.
    Colobe bai de Zanzibar – Zanzibar Red Colobus, Kirk’s Red Colobus – P. kirkii – Tanzanie – Zanzibar.
    Colobe bai de Bouvier – Bouvier’s Red Colobus – P. bouvieri – Congo.
    Colobe ? – Lomani River Red Colobus,  – P. parmentieri – RDC.
    Colobe ? – Kisangani Red Colobus – P. langi – RDC.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai de Zanzibar – Piliocolobus kirkii – Tanzanie – Zanzibar

Lien vers Fiche du colobe bai de Zanzibar sur ce site.
Lien vers Fiche du colobe bai d’Angola sur ce site.
Pour en savoir plus sur la taxononomie et les colobes bais, consulter: RED COLOBUS PROCOLOBUS, subgenus PILIOCOLOBUS de Rochebrune 1887 Peter Grubb [DRAFT SUMMARY OF SYSTEMATICS, 2002].

2. Comportement
Les colobes sont des primates diurnes principalement arboricoles (bien qu’ils peuvent parfois descendre au sol).

Les colobes, colobinés africains.Colobes guereza d’Afrique de l’Ouest au sol – Colobus guereza occidentalis – Rive de la Ishasha River – RDC.

Les colobes noirs et blancs vivent en petits groupes familiaux composés de plusieurs femelles apparentées avec leurs jeunes et à leur tête un mâle dominant. Leur territoire est en principe assez restreint du fait de leur faible exigence alimentaire. Les femelles restent dans leur groupe natal, les mâles se dispersent à l’adolescence.
Les relations entres groupes voisins peuvent être agressives.
Les colobes bais et olive sont non territoriaux et vivent en groupes multi mâles multi femelles de 40 à 80 individus. La taille de ceux-ci est en fonction de la ressource alimentaire.
Comme chez les colobes noirs et blancs, les mâles quittent le groupe à l’adolescence.
Ces singes sont de véritables acrobates, ils sont capables de faire des bons spectaculaires pour se déplacer d’arbre en arbre.

Les colobes, colobinés africains.Colobe bai d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Mahale – Tanzanie

Les familles de colobes partagent souvent leur territoire avec celles de cercopithèques (Mitis, Ascagne, etc.).
Comme chez presque tous les primates, les colobes communiquent entre eux par le toilettage, des postures et des expressions faciales mais aussi par des vocalises.
Le registre vocal des colobes bais est plus varié, environ 16 vocalises identifiées, que celui des colobes noirs et blancs qui n’en compte que 6.
En revanche, les vocalises des colobes noirs et blancs sont beaucoup plus puissantes (voir détails au paragraphe 4).

3. Reproduction
Après une gestation comprise entre 150 et 180 jours suivant les espèces, la femelle donne naissance à un seul petit.
Chez les colobes noirs et blancs, les jeunes sont entièrement blancs à la naissance, Ils prennent la coloration des adultes vers 2 à 3 mois.
Le colobe olive procolobus verus est le seul singe africain à transporter ses petits dans la gueule.

Les colobes, colobinés africains.Accouplement de Piliocolobus tephrosceles – Kibale – Ouganda

4. Biologie et anatomie
Les colobes possèdent deux caractéristiques qui les différencient des autres primates.
Premièrement, ils ne possèdent pas de pouce, celui-ci étant atrophié. Seule une légère excroissance est présente chez certaines espèces et un moignon ressemblant à un reste d’amputation est présent chez d’autres. Les quatre doigts restant sont assez longs, relativement alignés et sont utilisés comme des crochets.

Les colobes, colobinés africains.A gauche main de C.g. guereza. A droite main de Piliocolobus kirkii.

La seconde grande caractéristique se trouve au niveau de leur estomac qui est assez complexe et divisé en plusieurs compartiments (3 chambres pour colobus et 4 pour procolobus) dans lesquelles la végétation ingérée subit une Les colobes, colobinés africains.fermentation et une pré-digestion par des bactéries anaérobies avant d’entrer dans la partie pylorique acide de l’estomac.
L’estomac compartimenté des colobes peut contenir jusqu’à un tiers de leur masse corporelle. Leur système digestif est assez comparable à celui des ruminants.
Les cris rauques et puissants émis chez colobus sont rendus possibles grâce à un larynx large et à un sac sous hyoïdien spécifique à ce genre. En revanche, chez procolobus le larynx est réduit et il n’y a pas de sac sous hyoïdien. Les calosités ischiales sont jointes chez colobus et séparées chez procolobus. Les molaires aiguisées de ces singes déchirent les feuilles en très petits morceaux et facilitent la digestion. Malgré leur régime alimentaire végétarien, les colobes possèdent des canines bien développées.
Ci-contre – Crâne de guereza – Collection MNHN de Paris – Galerie de l’évolution.

 

5. Régime alimentaire
Les colobes sont principalement folivores (jeunes feuilles tendres), Les colobes, colobinés africains.mais ils consomment aussi des graines, bourgeons, fleurs et fruits. Les colobes noirs et blancs ont un régime alimentaire beaucoup moins varié que les bais. Les feuilles sont ingérées en grande quantité pour compenser la pauvreté en substances nutritives. La digestion par fermentation préliminaire prend beaucoup de temps. Ils boivent rarement et obtiennent l’eau nécessaire dans leur alimentation. (photo à droite) Colobe d’Angola de Peter – Peter’s Angola Colobus – C.a. palliatus – Selous – Tanzanie

6. Prédateurs
Aigles, Léopards, Chimpanzés pour les colobes bais (voir sur ce site la « fiche chimpanzé » au paragraphe 2.2)

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition
Les colobes bais et olive vivent essentiellement dans les forêts tropicales car ils ont besoin de disposer d’aliments variés au cours de l’année.
Les colobes guereza et d’Angola se contentent d’îlots de forêts clairsemés car leur régime alimentaire est moins exigeant.
L’habitat des colobes est réparti de part et d’autre de l’équateur sur à peu près la moitié de la zone intertropicale, Afrique de l’Ouest, Golf de Guinée, Afrique Centrale (bassin du Congo) et Afrique de l’Est (Ouganda, Kenya, Tanzanie et Ethiopie).

Certaines populations de colobes sont en déclin suite à la perte de leur habitat du fait de l’expansion humaine et de la chasse pour la viande de brousse.
Pour exemple, identifié en 1933 par un naturaliste britanique, le colobe bai de Miss Waldron Piliocolobus waldroni n’a pas été observé depuis 1978. Son extinction semble probable même si quelques indices laissent penser que des spécimens survivent encore. Il est classé en danger critique d’extinction par l’IUCN.
Localement, là où les colobes (bais) cohabitent avec des populations de chimpanzés, ils subissent une forte prédation par ces derniers.
Les colobes noirs et blancs étaient autrefois chassés de manière intense pour leur fourrure destinée à la confection de manteaux.

8. Informations complémentaires

8.1. Origine du nom
Le nom colobe vient du grec kolobos qui veut dire « tronqué », en rapport à leur pouce atrophié.

8.2. Origine/espèces fossiles
Les plus anciens fossiles connus datent du miocène, Microcolobus tugenensis retrouvé dans le Nord du Kenya et datant d’environ 11 Millions d’années.
Un genre éteint de colobiné, les cercopithecoides, vécurent entre la fin du Miocène et le Pléistocène. Le plus grand d’entres eux pesait plus de 50 Kg.
Autre espèce qui vécu fin Pliocène début Pleistocène, le Rhinocolobus turkanensis.
Une espèce particulièrement grande du Pliocène, Paracolobus chemeroni.

Les colobinés et les cercopithecinés ont divergé il y a environ 16 à 14 millions d’années.
Les Piliocolobus ont divergé des Procolobus il y a environ 6 millions d’années (entre 9,4 et 4,4).

8.3. Iconographie

Les colobes, colobinés africains.Timbres du Burundi et du Kenya mettant en avant des colobes.

Les colobes, colobinés africains.Oeuvre de Henry Ogg Forbes (1851 – 1932) Species Plates by John Gerrard Keulemans.
Handbook to the Primates Plate 34 – Wikimedia Commons.

9. Bibliographie
– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Kingdon, J. et Groves C.P. 2013 Mammals of Africa, Volume II Primates , Bloomsbury.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Oates, J.F. 2019 Les primates d’Afrique de l’Ouest, Guide d’identification de poche, Global Wildlife Conservation, Biotope Editions pour l’adaptation française.
– Oates, J.F. 2011 Primates of West Africa, A Field guide and Natural History, Conservation international.
– De Jong, Y.A. et Butynski, T.M. 2018 Primates of east Africa – Pocket Identification Guide, Global Wildlife Conservation.
– Bourgoin, P. 1955 Animaux de chasse d’Afrique La Toison d’Or.

10. Liens
The taxonomic diversity of the Colobinae of Africa – Colin P. Groves.

Red colobus procolobus, subgenus piliocolobus de Rochebrune 1887 Peter Grubb.

Les babouins

Papio

Baboon

Ordre des Primates, famille des Cercopithécidés, sous famille des Cercopithécinés, genre Papio

Poids des mâle: de 15 à 50 Kg
Poids des femelle: 10 à 30 Kg
Gestation: Environ 6 mois (161 à 187 jours suivant les espèces).
Nombre de petits par portée: 1, les cas de jumeaux sont très rares.
Longévité: 20 à 30 ans dans la nature, jusqu’à 45 ans en captivité.

Les babouins, le genre papioAllure caractéristique du babouin. Ici un babouin chacma – papio ursinus Chobe – Botswana

1.Description et différentes espèces.

1.1. Description
Le babouin est un singe cynocéphale (museau similaire à celui du chien).
Il fait partie de la famille des cercopithécidés dont il est le plus grand représentant et de la sous famille des cercopithécinés.
C’est le singe le plus présent et le plus répandu en Afrique par sa vaste zone de répartition géographique et ses populations nombreuses.
Tous les babouins sont d’allure similaire. Les différentes espèces se différencient par des variations de couleur et de longueur de pelage, par les différents aspects et colorations de la face.
L’espèce la plus différenciée des autres étant le babouin hamadryas.
Le genre papio est caractérisé par un corps plutôt massif notamment chez le mâle qui est à peu près deux fois plus grand que la femelle. Le museau est allongé et les canines sont bien développées (surtout chez le mâle).
Les plus gros spécimens peuvent peser jusqu’à 50 Kg chez les mâles de babouin olive papio anubis .

1.2. Espèces
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, le terme babouin était utilisé pour désigner les primates de la « tribu » des « papionini » qui comprend babouins, mandrills, geladas, cercocèbes, mangabeys, macaques et le kipunji. A partir des années 1900, l’appellation babouin se restreint aux primates terrestres à long museau. Cette appellation persiste encore parfois aujourd’hui pour le mandrill qualifié de babouin mandrill (mais qui appartient au genre Mandrillus) et surtout pour le gelada appelé à tort babouin gelada (qui appartient au genre theropithecus). Les babouins étaient aussi appelés Papion.
Les différentes espèces de babouins sont parfois rassemblées (hors hamadryas) sous l’appellation babouins de savane.
Désignés sous le nom de cynocéphale dans des ouvrages anciens, ce nom est générique et désigne des singes dont le museau est allongé comme celui d’un chien. Ce nom n’est pas spécifique aux babouins ni à une espèce en particulier.
Pour plus de détails à propos de la phylogénie des babouins, consultez le lien : Distribution of mitochondrial clades and morphotypes of baboons spp. in Eastern Africa.

Les babouins, le genre papioCi-dessus, 4 des 6 espèces de babouins. De gauche à droite et de haut en bas:
papio cynocephalus, papio ursinus, papio hamadryas, papio anubis.

Les babouins sont représentés par 6 espèces :
(Pour plus de détails, consultez les fiches de chacune d’entre elles sur ce site).
Papio papio, (Desmarest, 1792)  Babouin de Guinée, Guinea Baboon.
Papio cynocephalus, (Linnaeus, 1766) Babouin cynocéphale ou babouin jaune, Yellow Baboon.
Papio anubis, (Lesson, 1827) Babouin olive ou babouin doguera, Olive Baboon.
Papio ursinus, (Kerr, 1792) Babouin chacma, Chacma Baboon.
Papio kindae, Babouin kinda, Kinda Baboon.
Papio hamadryas, (Linnaeus, 1766) Babouin hamadryas, Hamadryas Baboon, Sacred Baboon.

Jusqu’en 2008, le genre papio ne comportait que 5 espèces, le babouin kinda n’étant considéré que comme une sous espèce du babouin jaune.
En dehors de sous espèces reconnues pour certains d’entre eux, il existe également des hybrides dans les zones de recouvrement des aires de répartition. (kindae x ursinus, anubis x cynocephalus, hamadryas x anubis).

2. Comportement
Les babouins sont des primates diurnes et essentiellement terrestres. Ils sont non territoriaux et vivent en troupes de 10 à plus de 100 individus, couramment 30 à 40.
Les groupes sont multi mâles, multi femelles sauf chez le babouin hamadryas où les troupes sont composées d’un regroupement de petits harems. L’organisation sociale est très complexe avec une hiérarchie chez les mâles comme chez les femelles.

Les babouins, le genre papioGroupe de babouins olive papio anubis – Samburu – Kenya

Pour veiller sur son groupe, le mâle dominant adopte un comportement de surveillance placé en position stratégique, le plus souvent en hauteur (sur une termitière ou une souche par exemple) assis face à sa troupe. Il surveille les alentours, souvent jambes écartées avec le pénis en érection partielle.

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale en posture de guet papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

Les babouins sont actifs toute la journée, mais aux heures chaudes ils préfèrent parfois faire la sieste.
Des interactions avec d’autres membres de la faune africaine sont souvent observées, c’est notamment le cas avec les impalas. Ces interactions concernent l’alimentation; les babouins font malgré eux tomber des fleurs, des fruits ou des graines depuis un arbre (arbre à saucisses) et les impalas profitent de la nourriture ainsi disponible au sol. Cette proximité entre les deux espèces renforce leur capacité de vigilance vis à vis de leur prédateur commun qu’est le léopard.
La nuit, pour dormir ils se regroupent perchés dans de grands arbres ou à flancs de falaise pour se mettre hors de portée des prédateurs.
Le babouin se déplace porté par ses 4 membres. Lorsqu’il court, il galope à la même allure qu’un cheval.

Pour communiquer, les babouins disposent d’un vaste registre vocal; cris aigus, grognements, ainsi que des aboiements qui servent de cris d’alarme entendus par les membres du groupe et par toute la faune environnante.
Ces aboiements sont notamment émis en cas de présence d’un léopard.
Ces singes utilisent également de nombreuses expressions faciales et des postures variées.
Comme chez la plupart des primates, le toilettage (grooming) joue un rôle important dans la communication et le maintien des liens sociaux. Comme ci-dessous, un mâle cherche à s’attirer les faveurs d’une femelle en oestrus en l’épouillant.

Les babouins, le genre papioToilettage – Babouin cynocéphale – papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

3. Reproduction
Les femelles arrivent à maturité sexuelle entre 4 et 5 ans, les mâles vers 5 à 7 ans.
En période de chaleur, les femelles affichent un gonflement prononcé de la région ano-génitale (turgescences) variable en taille et en couleur en fonction de l’avancement du cycle d’oestrus. Ce gonflement est le plus important de tous les singes.

Les babouins, le genre papioTurgescences chez une femelle chacma – papio ursinus – Hwange – Zimbabwe

Les babouins, le genre papioAccouplement de babouins cynocéphale – papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

Il n’y a pas de saison particulière de reproduction, même si il y a parfois des pics de naissance.
Après une gestation d’environ 6 mois, la femelle donne naissance à un seul petit d’un poids moyen d’environ 850 g. Le pelage des jeunes est de couleur noire et la face est claire.

Les babouins, le genre papioJeune babouin olive à la tété – papio anubis – Néchisar – Ethiopie

Accrochés aux poils ventraux de leur mère dans un premier temps, les jeunes s’installent sur le dos vers 5 semaines.

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale – papio cynocephalus – Ruaha – Tanzanie

Plus tard, ils se mettent volontiers à califourchon sur la croupe des adultes.

Les babouins, le genre papioJeune chacma à califourchon – papio ursinus – Hwange – Zimbabwe

Les babouins, le genre papioAdulte promenant une dépouille de jeune momifiée – South Luangwa – Zambie

Les jeunes mâles quittent leur groupe natal entre 7 et 13 ans.

4. Biologie et anatomie
Les canines des babouins sont très développées, longues et tranchantes chez le mâle adulte.Les babouins, le genre papio

Ces primates possèdent des callosités fessières d’un seul tenant chez le mâle et divisées en deux parties chez la femelle.

Les babouins, le genre papioCallosités fessières chez le babouin cynocéphale – papio cynocephalus
A gauche femelle (Selous – Tanzanie), à droite mâle (South Luangwa – Zambie)

Les babouins, le genre papioCrâne de babouin chacma – papio ursinus – Zimbabwe

Liens: Le cerveau des babouins et des hommes plus proches qu’on ne le pensait.

5. Régime alimentaire
Omnivore à forte tendance végétarienne, le régime alimentaire des babouins est très varié (feuilles, fruits, graines, bulbes, rhizomes, champignons, insectes, lézards, œufs, oiseaux, poissons, lapins, rongeurs et même de petites antilopes) c’est un primate très opportuniste.
Les populations côtoyant l’homme, (près des hôtels, des lodges et des villes) trouvent une partie de leur alimentation en fouillant les poubelles et les fosses à déchets.
Ils n’hésitent pas à voler leur nourriture en agressant des touristes si besoin.

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale dans figuier – papio cynocephalus – Selous – Tanzanie

Les babouins mangent souvent assis en portant les aliments à la bouche avec leurs mains.
Pour leur quête de nourriture, ces primates restent en groupe, légèrement éparpillés.
Malgré des doigts grossiers, les babouins sont très habiles de leurs mains, ce qui leur permet de chercher une partie de la nourriture (insectes et graines) dans des excréments d’herbivores ou de profiter des fouilles faites par les phacochères.
Des cas de cannibalisme ont été observés (jeunes mangés par des mâles).

Les babouins, le genre papioBabouin cynocéphale et phacochère commun – papio cynocephalus – South Luangwa – Zambie

Les babouins sont dépendants de l’eau, ils doivent boire assez souvent, au moins une fois par jour. Ils s’abreuvent dans les rivières, les lacs et les points d’eau divers.
Lorsque les rivières sont à sec en surface, ils utilisent des trous créés par des éléphants ou creusent eux même dans le sable.

Les babouins, le genre papioBabouins olive s’abreuvant dans le lit de l’Ewaso Ng’iro – papio anubis – Samburu – Kenya

6. Prédateurs
Le principal prédateur des babouins est le léopard. Suivant les espèces et les zones géographiques, les autres prédateurs sont potentiellement; le lion, la hyène tachetée, le crocodile du Nil, le python et le chimpanzé.

7. Habitat, distribution

7.1. Habitat
L’habitat des babouins est très varié; forêts tropicales sèches, savanes, semi déserts, depuis le niveau de la mer jusqu’à plus de 3.000 mètres d’altitude. Il est dépendant d’une ressource en eau permanente et proche ainsi que d’un site de refuge pour la nuit (falaise, grands arbres).

7.2. Distribution
Les babouins sont les primates qui possèdent la plus vaste aire de répartition géographique.
Il sont présents d’Ouest en Est depuis le Sénégal jusqu’à l’Ethiopie et du Nord au Sud du Niger jusqu’à l’Afrique du Sud.
En dehors de deux zones isolées (pour papio anubis) au Niger et au Tchad, les babouins sont endémiques de l’Afrique Sub-Saharienne.
Une exception pour papio hamadryas qui peuple également une partie de l’Arabie, ce dernier était autrefois également présent en Egypte dans la vallée du Nil.

8. Interactions avec l’homme
Les interactions entre l’homme et les babouins sont nombreuses.
Ces singes ont tendance à piller les cultures et provoquer des dégâts à la périphérie des villes en fouillant dans les ordures.
Lire: Faune urbaine, gérer les babouins du Cap.
Il arrive même qu’ils s’introduisent dans les maisons ou qu’ils dévalisent les passants, mais ces derniers cas sont rares.
Pour illustrer ce comportement, voir les photos de Cyril Ruoso «Le gang des babouins».
Une interaction fréquente dans les campements de brousse est le saccage de tentes pour y dérober de la nourriture.
Certains babouins ont même compris comment utiliser les fermetures zip des tentes pour y pénétrer.
D’autre groupes de babouins ont choisi de fréquenter les grands parkings et les postes frontières, là où il y a de nombreux poids lourds en attente. Gare au chauffeur qui laissera ses fenêtres ouvertes ou son chargement sans surveillance.
Certains de ces primates poussent la ruse encore plus loin en attaquant des camions qui sont obligés de rouler au pas sur des routes très pentues. Dans ce cas, ils attendent dans des lieux propices et profitent de la faible vitesse des véhicules pour monter dessus et chaparder ce qu’ils peuvent.
De trop nombreux touristes ont la mauvaise habitude de nourrir les babouins en leur jetant de la nourriture pour s’amuser. Seulement, les babouins ne plaisantent pas avec la nourriture et si personne ne leur en donne, ils viennent se servir par la force si la ruse ne suffit pas. Cette situation engendre des situations dangereuses nécessitant parfois l’abattage des singes.

9. Informations complémentaires

9.1. A propos du nom babouin et expressions associées
Le mot babouin est déjà présent au XIII ème siècle.
Babouin ou baboin en ancien français exprime le mouvement des lèvres (baba, babiller, babine) dans plusieurs langues. Il est souvent synonyme de sot ou nigaud.
Depuis le XIII ème siècle, le mot babouin désigne un singe aux grosses lèvres proéminentes.
C’est Buffon qui utilise pour la première fois le mot babouin en remplacement de cynocéphale.
Ce terme est générique et qualifie les primates à queue courte, face allongée et museau large et relevé. Source: Le Guichet du Savoir – Bibliothèque municipale de Lyon.
Racine de babouin ou fleur de babouin, désigne une fleur (babiane) du genre babiana, de la famille des Iridacés originaire du sud de l’Afrique. Elle ressemble à un petit glaïeul. Les babouins en consomment les cormes (bulbes).
Expression « Baiser le babouin », synonyme de soumission forcée, d’humiliation. « Nul ne baise le babouin de son plein gré ». source: Les mots délicieusement surannés.
Le syndrome du babouin : Terme de médecine qui désigne une dermatite de contact d’origine allergique qui se localise sur les fesses, les parties génitales ou dans les plis de l’aine et qui rappelle les fesses rouges et gonflées de femelles babouin en oestrus.

9.2. Origine/espèces fossiles.
Un certain nombre de fossiles d’ancêtres des babouins ont été découverts en Afrique à partir de la fin du XIXème siècle principalement en Afrique du Sud, mais aussi en Ethiopie, au Kenya, au Malawi et en Ouganda. Les plus anciens remonteraient à environ 4,5 à 5 millions d’années.
Les représentants de ces ancêtres font partie des genres et espèces suivantes:
– Les parapapios représentés par 4 espèces (primates de taille modeste).
– Deux «pré babouins» de grande taille, le dinopithecus ingens (2 fois plus grand que le plus grand des babouins actuel) et le gorgopithecus major.
– Deux autres espèces de petite taille, papio izodi et papio angusticeps.

9.3. Les babouins à travers l’histoire
Les babouins ont prêté leur image à la statuaire religieuse de l’Egypte antique. Plusieurs divinités égyptiennes ont suivant les époques emprunté l’image du babouin (Thot, Khonsou, Baba, Hedjour, Qefedenou, Hâpi). (voir la fiche babouin hamadryas pour plus de détails).

Voici ce que rapporte Georges-Louis Leclerc de Buffon au 18ème siècle (extraits de « Le Buffon des familles » par Auguste Dubois d’après Buffon et Lacépède). « Le papion ou babouin, ne ressemble à l’homme que par les mains », « Ils ont l’air de bêtes féroces, et le sont en effet », « Ils se réunissent et s’entendent pour piller les jardins, ils se jettent les fruits de main en main et par dessus les murs ».

9.4. Iconographie

Les babouins, le genre papioBabouin d’après une œuvre de Jean Charles Werner entre 1818 et 1842 (peintre au Muséum d’histoire naturelle de Paris)
Collection Université d’Amsterdam.

10. Bibliographie
– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Bourgoin, P. 1955. Animaux de chasse d’Afrique, La Toison d’Or.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
Mammals of Africa, Volume II, Bloomsbury.

11. Liens

Animal Diversity Web – Papio.
What Is (Not) a Baboon ?
Les mères babouins pourraient éprouver le deuil.
Fœticide : quand des babouins pressés s’attaquent aux femelles gestantes.
Les babouins passent plus de temps avec ceux qui leur ressemblent.
En Namibie, les mères babouins portent leur petit mort pendant des jours.

L’Afrique sauvage d’African Escapades

Depuis plus de deux décennies, Frédéric March partage sa passion de l’Afrique avec ses Voyages avec African Escapadesvoyageurs. En 2020, African Escapades a fêté ses 25 ans ainsi que vingt années de collaboration avec Innocent Muganhiri, devenu l’incontournable bras droit de Fred.

Fred est un contemplatif, il ne se lasse pas d’observer, d’écouter et humer la nature africaine qui l’entoure.
L’Afrique est depuis longtemps sa terre d’adoption. Même s’il n’est pas sur le sol africain, ses pensées et une partie de son coeur y sont. (ci contre, Frédéric March devant les chutes Victoria au Zimbabwe).

Les bases de l’équation africaine.

La passion des animaux.
L’Afrique, sa nature sauvage et sa grande faune fascinent Frédéric March depuis longtemps, pour ne pas dire depuis toujours.
Dès l’enfance, les animaux du zoo de Plaisance du Touch furent sa seconde famille. Un de ses compagnons de jeu fut un gorille !
Résidant tout près du zoo et ayant sympathisé très jeune avec les propriétaires, Fred y passe tout son temps libre et y travaille pendant les vacances scolaires.
Plus tard, après des études dans la filière agricole, il y est employé pendant 5 ans comme soigneur.
Cette période est pour lui l’occasion d’acquérir une grande expérience des animaux. Ce métier lui permet d’être en contact avec de nombreuses espèces africaines, de les soigner, de les nourrir, d’assister à des mises bas, de convoyer des animaux dans de très nombreux zoos français et européens, en Hollande et en Allemagne notamment.
Ces contacts privilégiés avec les animaux l’ont marqué à jamais.

Premier 4×4.
Le permis de conduire à peine en poche, Fred achète son premier véhicule. Un 4×4 bien sûr, un Toyota BJ42 qui est sur cales !
Dès que les animaux lui laissent un peu de loisir, il retape de A à Z l’objet de ses rêves.
Cette première expérience lui permet de s’initier à la mécanique, à la tôlerie, à la soudure et donne naissance au premier « Toy » préparé par ses soins.
Une fois le véhicule opérationnel, l’initiation à la conduite tout terrain débute sur les chemins de terre de la Haute-Garonne.

Premier contact avec l’Afrique.
A tout juste 18 ans, c’est l’appel de l’Afrique. Fred part à l’aventure pour un mois au Kenya.
On ne revient pas indemne d’une telle immersion dans la savane kényane.
Les trois termes de l’équation sont maintenant posés. Le résultat ne fait aucun doute. L’appel de l’Afrique sera plus fort que tout.

Voyages avec African EscapadesFred et un de ses « Toy » HDJ80 dans l’immensité du Magkadi Pan – Désert du Kalahari – Botswana.

Une initiation africaine.

L’Afrique est maintenant une  drogue dont Frédéric March ne peut plus se passer. Entre Fred et l’Afrique, le mot passion prend tout son sens.
Après le « Toy » BJ42, c’est un Toyota Land Cruiser HDJ 80 qui passe entre ses mains.
Une fois le véhicule préparé, c’est le départ pour une première expédition depuis Toulouse à travers la Libye, le Soudan, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, le Zaïre, la Tanzanie, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe.
En dehors de cette expédition, Fred a côtoyé la faune africaine en tant que volontaire auprès d’organismes et d’ONG.
Ceci l’a amené au contact des mandrills au Gabon, ou encore des gorilles et chimpanzés en Ouganda.
De 1992 à 1995, Frédéric March travaille en free-lance pour des tour opérateurs comme Explorator, puis Atalante.
Ces nouvelles expériences le conduisent sur les pistes d’Afrique du Sud, de Namibie, du Botswana et du Zimbabwe.
Mais Fred supporte de moins en moins les exigences commerciales des voyagistes. Les expéditions au pas de course sans prendre le temps de profiter de la brousse et de la faune ne sont pas de son goût.
Aujourd’hui, Terres Oubliées est le seul voyagiste pour lequel Frédéric March partage ses expéditions.

Naissance d’African Escapades.

Fred possède dorénavant toutes les compétences pour voler de ses propres ailes; connaissance de l’Afrique et de sa faune, maitrise des pistes et de la conduite tout terrain, expérience dans la logistique d’expédition et dans l’encadrement de groupe.
C’est donc fort de cette grande expérience qu’à 26 ans, Frédéric March se lance en 1995 dans une nouvelle aventure en créant African Escapades.
Il existe en réalité deux African Escapades, l’une est basée en France pour la partie « conseils en safari », l’autre concernant la partie « Expéditions » est basée au Zimbabwe et au Malawi.

Des véhicules bien préparés.

La flotte de 4 véhicules dont dispose Fred se compose exclusivement de Toyota Land Cruiser HDJ 80. Certains ont jusqu’à 760.000 Km à leur actif, mais comme ils sont bichonnés, ils ne font pas leur âge. Fred les respecte et leur a même donné des noms. Avant d’affronter pour la première fois les pistes africaines, les véhicules subissent un lifting complet où tout est démonté et contrôlé.
Voyages avec African Escapades
Le principe de Fred est simple, tout ce qui n’est pas indispensable est éliminé. Adieu autoradio, climatiseur, pare soleil.
Tout ce qui peut casser est renforcé et tout ce qui n’est pas fiable est remplacé.
C’est ainsi que vous pouvez prendre place en toute confiance dans des Land Cruisers aux châssis renforcés, aux suspensions et amortisseurs adaptés aux pires pistes africaines. Si toutefois un élément venait à lâcher au cours d’une expédition, qu’à cela ne tienne, Fred connait ses véhicules comme sa poche et avec son fidèle Inno, ils viendront à bout de la panne même au beau milieu du désert du Kalahari !
Chaque véhicule peut embarquer 245 litres de gazole répartis dans 2 réservoirs, ainsi que 180 litres d’eau en réservoirs, jerricans et vaches à eau.
En cas de crevaison, de problème mécanique ou d’imprévu sur la piste (branche, arbre, etc.), les outils sont rapidement à portée de main. Sous les sièges, cric, trousse à outils, scie, hache ou machette.

Un tourisme responsable.

Loin du tourisme de masse, l’éthique d’African Escapades est de voyager en petits groupes de 6 à 8 personnes avec seulement deux véhicules, dans des endroits peu fréquentés où la nature est restée sauvage et authentique.
Le terme expédition est plus adapté que le mot voyage car Fred privilégie au maximum l’autonomie la plus complète possible. (Carburant, eau et vivres).
A bord des Toys il y a tout ce qu’il faut pour affronter la brousse africaine et installer des campements sommaires mais confortables, chaises, matériels de cuisine, tentes et matelas.
L’impact d’African Escapades sur l’environnement est très faible. Volontairement, Fred prône l’économie de l’eau et du bois.
Lorsque les campements ou bivouacs sont quittés, il ne reste pas de traces, si ce n’est celles des pas.
Aucun déchet n’est laissé sur place. Ceux qui ne se brûlent pas sont emportés pour être déposés sur des points de collecte en ville. Les feux sont nettoyés, les cendres sont enterrées.

Voyages avec African EscapadesChaque soir en brousse, le feu de camp est incontournable.

Pour la gestion de l’eau potable, Fred a opté pour une solution originale. Contrairement à presque tous les autres opérateurs qui utilisent des bouteilles en plastiques (encombrantes et qui génèrent des déchets), Fred utilise des « vaches à eau » en toile de lin semi perméable qui permettent à tous moment de remplir les gourdes avec de l’eau fraîche. (Ce sont de vraies vaches à eau, pas de simples conteneurs en plastique. Le rafraîchissement de l’eau est basé sur le principe du canari africain). Ces vaches, remplies d’eau traitée sont suspendues à l’extérieure des 4×4. En plus des stocks d’épicerie effectués dans la ville de départ, des compléments en fruits frais se font au hasard des rencontres sur le bord des pistes.

Voyages avec African EscapadesLes mangues et les bananes sont souvent au rendez-vous, ce qui est un bon moyen de faire profiter les populations locales des retombées directes de cette forme de tourisme.

Pour les observations de la faune, aucun animal n’est appâté pour réaliser une photo, aucun nourrissage n’est réalisé.
Une observation passive respectueuse, responsable et passionnée.

Des destinations confidentielles.

– Immersion dans le désert du Kalahari au Botswana: Fred y propose deux expéditions. Une traversée d’est en ouest du parc transfrontalier du Kgalagadi, empruntant la « wilderness trail » où, sur 257 km de piste sauvage, vous serez seul au monde sans rencontrer d’autres véhicules. Ou encore, une traversée du sud au nord par le Central Kalahari Game Reserve, puis par le Makgadikgadi pan, une grande expédition de Gaborone aux Chutes Victoria.

Voyages avec African EscapadesTroupe de springbok dans le Kgalagadi – Botswana.

– En Zambie, un de ses terrains de jeu favoris, Fred vous entrainera dans la magique vallée de la Luangwa, où les éléphants et les hippopotames seront vos plus proches voisins.
Plus sauvages et plus reculés encore, le Kasanka National Park où il est possible d’observer des sitatungas et les marais du Bengwelu abritant l’endémique Cobe Lechwe noir et le mythique bec en sabot.

Voyages avec African EscapadesEléphants traversant la rivière Luangwa – Zambie

– En Tanzanie, immersions dans deux parcs sauvages et peu fréquentés du sud du pays, le Selous Game Reserve et le Ruaha National Park.

Voyages avec African EscapadesCampement sauvage au bord de la rivière Ruaha – Ruaha national park – Tanzanie.

– Le Malawi, point de départ et d’arrivée des expéditions vers la South Luangwa en Zambie est aussi un lieu enchanteur pour se ressourcer en fin de voyage. C’est un cadre idyllique pour se baigner dans les eaux parfois agitées du lac Malawi et aller à la rencontre des villageois aux alentours.

Voyages avec African Escapades

Le but de ces expéditions n’est pas d’avaler les kilomètres de piste bien que cela soit parfois incontournable. L’objectif est de passer un maximum de temps à contempler la nature sauvage. L’observation animalière est une priorité, que ce soit pour les oiseaux ou les mammifères, Fred comme Inno sont d’une grande compétence. Tout en conduisant et scrutant les bords de piste à la recherche d’un mammifère, ils sont capables de vous signaler un aigle de Verreaux immature en plein vol tout comme un guépard couché dans l’herbe à 100 mètres n’échappera pas au regard perçant d’Inno.

Des expéditions pour voyageurs avertis.

On ne voyage pas avec Fred par hasard. Avant d’affronter la rudesse du Kalahari ou de la Ruaha, il est bon de savoir à quoi ressemble l’Afrique sauvage. A défaut, un minimum d’ouverture d’esprit et un intérêt certain pour la nature sauvage vous permettront de profiter pleinement de l’aventure sous réserve d’accepter un confort rustique pour être au plus près de la faune.
Il faut aussi admettre que c’est la nature qui décide de ce qu’elle nous offre !

Dans les campements et bivouacs, seule la toile de la tente vous Voyages avec African Escapadessépare de la nature sauvage. Les noctambules de la savane sont vos voisins de chambre.
Après les éventuelles petites appréhensions des premiers jours, on trouve une quiétude et un plaisir immense à vivre au rythme de la nature et en harmonie avec elle.
Le soir au coin du feu, avec la voie lactée comme toiture, les sons du monde sauvage vous parviennent.
Tout autour de vous la brousse grouille d’une vie invisible. Ici un léopard qui appel une femelle, là, un lion qui devise avec ses congénères, ou encore le babouin qui aboie, sans oublier le cri emblématique de la hyène tachetée. Quel bonheur de vivre en plein air sans artifices. Une certaine idée du paradis sur terre en somme.

Une logistique bien rodée.

L’expédition à peine terminée et le groupe de voyageurs tout juste déposé à l’aéroport, Fred et Inno ont déjà la tête dans le voyage suivant. En quelques jours, tout doit être prêt pour un nouveau périple.

Voyages avec African EscapadesPour éviter les oublis et les mauvaises surprises, Fred prépare des listes de ravitaillement en fonction de chaque expédition, de la durée et du degré d’autonomie.
Produits frais, fruits et légumes, épicerie, pain, viennoiseries, etc.
C’est le contenu d’environ trois caddies de vivres remplis plus haut que le bord qui doit trouver place dans les coffres des 2 Land Cruisers.
Tout est chargé au millimètre, tous est calé mais reste facilement accessible en cas de besoin.
Beaucoup de choses dans les Toy, mais que de l’utile et du rationnel (sans oublier quelques gourmandises).
Après les courses, c’est le matériel de bivouac qui est bichonné.
Puis c’est au tour des véhicules d’être partiellement vidés de leur contenu avant d’être nettoyés. Les Toy sont lavés, du châssis au pare-brise.
Dès le deuxième jour, le staff d’African Escapades enfile le costume de mécanicien.
Au menu, filtre à huile, vidange, graissage, inspection sous le véhicule, resserrages éventuels, contrôle des amortisseurs, histoire d’affronter les pistes en toute sérénité.
Fred et Inno ont des journées bien remplies. Au fil des jours et des heures, ils sont tout à la fois chauffeurs, pisteurs, guides, cuisiniers, intendants, mécaniciens et même veilleurs de nuit lorsque les éléphants sont tentés par les provisions.

Epilogue.

Lorsque l’on franchit la porte d’African Escapades, on intègre sans le savoir une grande famille de voyageurs passionnés de nature et d’Afrique. On ne revient pas tout à fait le même après avoir côtoyé Fred et Inno.
Pour ma part, ces dernières années, j’ai eu le plaisir de partager à 15 reprises le quotidien d’African Escapades. J’ai ainsi parcouru avec Fred des milliers de kilomètres en terres africaines au travers de 7 pays d’Afrique Australe et de l’Est.
A chaque fois c’est un enchantement et de retour en France, je compte les jours qui me séparent du prochain départ.

 Merci à Frédéric March et Innocent Muganhiri de nous faire partager leur Afrique.

D.M.

Pour découvrir des images réalisées lors d’expéditions avec African Escapades, consultez les liens ci-dessous.
Faune du Botswana.
La Luangwa à la saison des pluies.
Ouganda 2019.
Kenya 2019.

Les Mammifères Sauvages d’Algérie

Par Mourad Ahmim aux éditions « Les éditions du Net ».

Ouvrage de 313 pages brochées au format 21 x 29,7 cm , 1ère édition 2019.

Ce livre traite de la répartition et de la biologie de la conservation des mammifères sauvages d’Algérie.
En introduction cette publication consacre 17 pages en généralités sur la géographie de l’Algérie et divers données.
Suit une liste de 4 pages des mammifères sauvages d’Algérie représentant 37 familles et 111 espèces.
Le chapitre principal d’environ 228 pages est constitué d’un « catalogue illustré des espèces » avec 1 photo par espèce et environ 2 pages consacrées à chacune d’elles.
Ces photographies sont très appréciables notamment pour les petits rongeurs et les chyroptères.
Les mammifères marins sont également traités.
Dans les 59 pages de la fin de l’ouvrage figurent, le statut de conservation de chaque espèce (y compris un statut spécifique à l’Algérie), de nombreuses références bibliographiques et une table es matières.

Nota: Ce livre est aussi disponible en version numérique pour téléchargement sur HAL.archives-ouvertes.fr (si vous utilisez des données contenues dans cet ouvrage, n’oubliez pas de cité la source et les références).