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Lycaon

Lycaon pictus

African Wild Dog, Wild dog, Painted dog, Hunting dog, Painted wolf, Painted hunting dog, African hunting dog, Cape hunting dog, Hyena dog, Ornate wolf.

Ordre des Carnivores, Famille des Canidés, Genre Lycaon

Hauteur au garrot: 60 à 80 cm
Poids: de 20 Kg à plus de 30 Kg
Longueur de la queue: 30 à 40 cm
Gestation: Environ 70 jours.
Nombre de petits par portée: 2 à 21, moyenne 10 à 11
Longévité: 6 à 11 ans à l’état sauvage (variable suivant les régions), jusqu’à 15 ans en captivité.

Lien vers Fiche IUCN.

Lycaon, chien sauvage africainMâle Lycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana – Mâle faisant partie d’un pack de 25 individus.

1.Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1 Description
Le lycaon apparaît sous de multiples noms suivant les ouvrages et les époques. Chien sauvage d’Afrique, chien chasseur, loup peint, chien hyène, cynhyène, chien de brousse ou encore loup d’Afrique dans des ouvrages anciens.
Lycaon, chien sauvage africain
C’est le plus grand des canidés africains et le seul représentant du genre lycaon.
Ce mammifère exclusivement africain a l’allure d’un chien, haut sur pattes, svelte et musclé.
Il est caractérisé par son pelage tacheté tricolore (noir, jaune et blanc) et ses grandes oreilles arrondies dressées au dessus de la tête.
Le front et le museau sont noirs (une bande noire s’étire sur son front!.
Les poils sont assez courts et plutôt grossiers (plus ou moins long suivant les sous espèces), ils sont plus longs au niveau de l’encolure.
Les taches sont toutes différentes d’un animal à l’autre, c’est en quelque sorte sa carte d’identité.
La tête du chien sauvage d’Afrique est massive avec des mâchoires puissantes.
La queue est longue, touffue et tricolore (jaune, noire puis presque toujours blanche à son extrémité).
Il existe peu de dimorphisme sexuel en dehors d’une légère différence de taille, le mâle pouvant être un peu plus grand que la femelle.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

1.2 Sous espèces et variantes géographiques

5 sous espèces sont communément admises mais non reconnues universellement.
Lycaon pictus pictus, South African Wild Dog, Cape Hunting Dog. (Angola, Botswana, Malawi, Namibie, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe). Le plus grand des lycaons, plus coloré que celui d’Afrique de l’Est L.p.lupinus. En comparaison, le poids moyen pour mâle et femelle de la sous espèce d’Afrique de l’Est est de l’ordre de 23 Kg alors que pour le lycaon d’Afrique Australe la femelle pèse environ 24 Kg et le mâle 28 Kg.
Lycaon pictus lupinus
, East African Wikd Dog. (Kenya, Tanzanie).
Lycaon pictus somalicus, Somali Wild Dog. (Ethiopie).
Lycaon pictus saharicus, North African Wild Dog. (Algérie ?)
Lycaon pictus manguensis, West and Central African Wild Dog. (Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Niger). En danger critique d’extinction.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

2. Comportement

2.1 Groupe et territoire
Le lyacon est un canidé grégaire qui vit en meute (pack) de taille variable, 6 à 20 individus en moyenne. Mais ces groupes peuvent comporter couramment jusqu’à une trentaine de « chiens » et même 40 à 60 voir 90. Ces packs sont multi mâles multi femelles.
La taille des groupes varie, suivant les pays, la densité des populations de ce carnivore et de l’abondance de ses proies.
Les gros packs peuvent se scinder pour constituer deux meutes plus petites. Les lycaons solitaires sont rares.
Les liens sociaux et la cohésion du pack sont très forts, le fonctionnement du groupe est subordonné au couple Alpha.
Le lycaon est un carnivore essentiellement diurne, cependant, il peut se déplacer et même chasser les nuits de pleine lune.
Ce mammifère a principalement deux périodes d’activité, tôt et tard dans la journée. Ceci est surtout vrai en saison chaude où il fait la sieste en milieu de journée, mais il peut être actif à tout moment par temps frais, pluvieux ou couvert.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Central Kalahari Game Reserve – Botswana – L’heure de la sieste

Les lycaons ne sont pas territoriaux au sens où ils ne défendent pas celui-ci. La notion de territoire est plus à interpréter comme une zone de chasse plutôt qu’une zone de « propriété » exclusive.
De ce fait, chez le chien sauvage africain, on note l’absence de comportement territorial.
Le territoire de chasse du lycaon est de taille très variable, de 200 à 2000 km² suivant les régions et l’abondance des proies. Les territoires de plusieurs packs peuvent se chevaucher à plus de 80 %.
De part la faible densité des populations, les affrontements entre packs sont plutôt rares.
Ce grand canidé est un nomade, il se déplace en moyenne d’une dizaine de kilomètres par jour.
Il passe la nuit là où la chasse l’a conduit, à l’abris dans des buissons.
Il devient temporairement sédentaire pendant environ trois ou quatre mois lorsque les petits sont au terrier. Pendant cette période, le territoire de chasse se réduit considérablement.
Doté d’une grande endurance, il est capable de courir avec des pointes à plus de 60 Km/h et de tenir une vitesse de 45 Km/h sur plus de 5 Km.
Pour se rafraîchir, le lycaon aime se baigner dans l’eau ou dans la boue.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie – Départ en chasse

2.2 Technique de chasse
Le lycaon est un chasseur très efficace, rapide et endurant. Les chasses collectives sont d’autant plus efficaces que le pack est important. Le taux de réussite est de 50 à 70 %, le plus élevé des grands carnivores africains.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana

Contrairement au idées reçues, les lycaons ne chassent pas en relai. Tous les adultes valides participent aux chasses, les jeunes, les sujets âgés et les invalides sont en retrait ou éventuellement au terrier et seront nourris par les chasseurs qui régurgiteront une partie de leur nourriture. Cette solidarité assure la cohésion et l’avenir du pack.
Le départ en chasse est souvent précédé d’un rassemblement très animé et d’une « concertation » sous forme de gémissements et de petit cris.
Les lycaons sont opportunistes, ils approchent leurs proies directement en trottant, sans affut, puis entament une poursuite jusqu’à épuisement de celles-ci.
Lorsque la proie est fatiguée, elle est approchée et harcelée jusqu’à épuisement par des morsures de toutes part mais principalement au ventre et à l’arrière (zones moles de l’arrière, près de l’anus, l’aine ou le ventre). Rapidement éventrée, la proie meurt suite au choc et la perte de sang, puis elle est dévorée par le ventre et l’anus, démembrée et déchiquetée. Une gazelle peut être dévorée en moins de 10 mn dans une excitation générale accompagnée de vocalises.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus lupinus – Selous Game Reserve – Tanzanie

Les proies chassées sont principalement des antilopes de taille moyenne (impala, springbok, gazelle de Thomson) ou des jeunes d’espèces plus grandes. En proportion de sa taille, c’est le carnivore qui capture les plus grosses proies (avantage de la chasse en meute).
La majorité des proies est capturée après 1,5 à 3 km de poursuite. Elles sont rarement poursuivies au-delà de 5 Km.
Si les proies sont suffisamment abondantes, les lycaons chassent et mangent 2 fois par jour.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

2.3 Communication
Chez ce canidé, la communication vocale est importante et complexe. Elle est audible sous plusieurs formes, gazouillis, ultra-sons (chez le chiot), grognements, gémissements, gémissements de soumission, etc.
Les vocalises sont associées à des attitudes; gazouillis en début de repas, avant la chasse, lors de retrouvailles.
La communication olfactive est aussi importante. Le lycaon possède des glandes anales et distille une odeur acre très marquée. En période de reproduction, le couple Alpha communique par l’émission d’urine et de fèces, mâle et femelle urinent au même endroit et en même temps. En dehors de cette période, le marquage par les urines est quasiment inexistant. Ce marquage est plus dans un but de domination et de reproduction que pour un réel marquage de territoire.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana

La communication de contact et de posture est également très utilisée chez les lycaons.
Ils expriment leur humeur par des mouvements de queue, se reposent blottis les uns contre les autres. Ils se frottent, se lèchent, se mordillent.
Ils peuvent manifester un comportement agressif si un subalterne oublie ou remet en cause son statut.

2.4 Divers
Les mâles sont par nature plus agressifs que les femelles.
En général, les mâles restent dans le pack, ce sont surtout les femelles qui migrent.
Elles peuvent quitter leur pack natal lorsqu’elles détectent la présence (odeur, vue, son) d’un groupe de mâle.
La femelle Alpha reste au sommet de la hiérarchie tant quelle est reproductive et capable d’affirmer sa domination. Elle est remplacée lorsqu’elle est vieille ou infirme. Lui succède alors une femelle de second rang ou une subalterne qui prend sa place généralement après une bagarre.

3. Reproduction

La femelle lycaon atteint la maturité sexuelle au cours de sa 2ème année et obtient sa première portée vers l’âge de 22 mois.
Lorsqu’elle est en chaleur, elle n’est suivie que par un mâle (le mâle Alpha) qui repousse les autres prétendants. Si la femelle se déplace, le mâle la suit de près et pose fréquemment la tête sur sa croupe ou ses épaules. Si elle se couche, il fait de même, appuyé contre elle. A chaque fois qu’elle urine il urine au même endroit.
C’est donc en théorie le mâle Alpha le père de la portée, mais il arrive que des mâles subalternes arrivent à s’accoupler avec la femelle Alpha. Chez le lycaon, l’accouplement est bref.
En principe la femelle dominante est la mère de tous les petits mais il peut parfois y avoir 1 ou 2 autres femelles mères.
Après environ 70 jours de gestation, la mise bas se fait dans un terrier (ancien terrier d’oryctérope) pouvant être réutilisé. Les lycaons peuvent aussi utiliser des cavités rocheuses naturelles pour servir de tanière.

Lycaon, chien sauvage africainJeunes Lycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

Les portées sont très nombreuses, de 2 à 21 petits (8 à 11 petits en moyenne). Le nombre de chiots par portée est très important en proportion de la taille de l’animal.
En conséquence, le poids des nouveaux nés est faible et leur développement moindre que chez les autres canidés.
A la naissance les petits pèsent environ 300 à 360 g et sont aveugles, ils sont noirs et dépourvus de poils. Leurs yeux s’ouvrent vers 1 à 2 semaines.
Le système de reproduction efficace aux portées nombreuses implique une aide de la part du pack pour le nourrissage et l’élevage des jeunes. Pour veiller sur eux, une femelle reste au terrier, elle est nourrie par la meute en même temps que les jeunes.
A partir de 2 à 3 semaines, les lycaons font leur première sortie du terrier et commencent à consommer de la nourriture solide (viande régurgitée). Vers 10 semaines, ils sont sevrés.
Pour faire régurgiter les adultes, les petits les sollicitent en gémissant et en leur mordillant la commissure des lèvres et la bouche. Plusieurs adultes doivent régurgiter pour alimenter les petits. Vers 6 à 7 semaines, l’aspect des chiots commence à prendre celui des adultes et passent du noir au tricolore.
Les jeunes lycaons restent au terrier environ 3 mois puis se déplacent avec le pack.
Toute la meute participe à l’élevage des petits; surveillance, protection, éducation, jeux, alimentation.
Entre 8 et 18 semaines, le pack abandonne le terrier et les jeunes se nourrissent directement sur les proies sans toutefois prendre part aux chasses, ils y participeront seulement vers l’âge de 6 mois.
La mortalité infantile est proche de 50 % la première année dont 1/4 à cause de maladies.
A 1 an, le lycaon est considéré comme adulte.

Lycaon, chien sauvage africainJeunes Lycaon pictus pictus – South Luangwa National Park – Zambie

4. Biologie et anatomie

Lycaon, chien sauvage africainSeul représentant de son genre, le lycaon ne possède que 4 doigts aux pattes antérieures contrairement aux autres canidés qui en possèdent 5.
Ce doigt absent est chez les canidés un pouce atrophié présent sous forme d’ergot. Cette particularité l’a fait classé dans un premier temps dans le genre hyaena.
Il possède des poches glanduleuses vers l’anus et dégage une forte odeur acre.
La femelle possède 6 à 7 paires de mamelles thoraco-abdominales.
Le lycaon est sensible aux maladies des canidés ; rage, anthrax, maladie de Carré, parvovirose, etc. Le contact (direct ou indirect) avec des chiens domestiques favorise la transmission de certaines de ces maladies.
Sa dentition est adaptée pour trancher et broyer, elle est spécialisée pour un régime hypercarnivore.
Son estomac est volumineux et son métabolisme rapide, ce qui le conduit à faire des repas rapprochés, plus d’une fois par jour quand cela est possible.

5. Régime alimentaire

Seul canidé africain exclusivement carnivore, le lycaon consomme principalement des antilopes de taille moyenne; impala, gazelle de Thomson en Afrique de l’Est, springbok en Afrique Australe.
Le poids moyen des proies est d’environ 50 Kg mais peut aller jusqu’à 200 Kg.
Il capture plus occasionnellement des jeunes d’espèces plus grandes ; éland, gnou, zèbre, etc.
Il consomme aussi plus rarement, lapins, oiseaux, jusqu’à des zèbres adultes si la meute est nombreuse.
La nature des proies consommées est en fonction de la région, de la saison et des opportunités.
Les victimes sont démembrées et dévorées sur l’instant, un impala est dévoré en moins de 10 mn. Le chien sauvage africain consomme environ 3 à 6 Kg de viande/jour pour 1 adulte.
Pour la nourriture, le lycaon est principalement en concurrence avec les hyènes.

Lycaon, chien sauvage africainLycaon pictus pictus – Moremi Game Reserve – Botswana

6. Prédateurs

Le principal prédateur du lycaon est l’homme sous de multiples formes; persécutions par les éleveurs, accidents de la route, captures dans des pièges (collets).
Les jeunes peuvent être prédatés par le léopard et la hyène tachetée.
Les sujets adultes peuvent être occasionnellement tués par des lions.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition

7.1 Habitat
Les habitats du lycaon sont assez variés; savanes ouvertes, savanes boisées, savanes arides, forêts claires, semi-déserts (Kalahari), désert (présence au Sahara). Il est absent des forêts tropicales humides.
Il peut évoluer en altitude puisque des observations ont été faites sur des hautes montagnes africaines; en Ethiopie en 2005 sur le Plateau de Sanetti (4050 m), en 1993 sur le Mt Kenya (4250 m) et au sommet du Kilimandjaro où 5 lycaons ont été observés.
Il dépendent de grands territoires sauvages non morcelés et inhabités.

7.2 Distribution
Initialement présent dans 39 pays africains, le lycaon a disparu dans au moins 25 d’entres eux.
Il est notamment éteint en Egypte, en Libye, en Mauritanie et au Soudan.
Il était présent en Egypte (groupes nomades) jusqu’à la fin du XIXème.
En 1955, P. Bourgoin cite dans « Animaux de chasse d’Afrique » « le cynhyène se rencontre dans toute l’Afrique noire en dehors des forêts denses, jusque dans l’Aïr et le Tibesti ».
Il est éteint dans le parc des Virunga (RDC) depuis 1957 alors qu’il y était abondant auparavant.
Présence citée dans « Faune du Sahara » de M. Le Berre (1990): Algérie, Sud Hoggar (Monod 1927), Mali, Adrar des Iforas (Sayer 1977), Niger, Aïr et Ténéré (Grettnberger et Newby 1986), Soudan, Darfour (Setzer 1957).
En 2019 on enregistre des populations viables dans seulement 6 pays ; Botswana, Kenya, Tanzanie, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe.
Sa présence est actuellement incertaine en Algérie. En 1928, cinq spécimens ont été vus au Sud de Tanezrouft, deux d’entre eux ont été tués lors d’une chasse. (Source: « Les Mammifères sauvages d’Algérie » – Mourad Ahmim – 2019).

Lycaon, chien sauvage africainFemelle Lycaon pictus pictus – Savuti (Chobe National Park) – Botswana

7.3 Evolution des populations
La population de lycaons était estimée à environ 500.000 individus au début du XXème siècle.
Par le passé, quelques rares observations font état de packs de plusieurs centaines d’individus (Afrique du Sud, 19ème siècle vers 1850). Au Sud du Kenya dans les années 20, un regroupement d’environ 500 chiens a été relaté.
En 2015 la population était évaluée à moins de 7.000 individus répartis en 39 populations, dont 1.400 individus matures, en état de se reproduire (source IUCN).
Il est devenu très rare en Afrique de l’Ouest.
Malgré un système de reproduction efficace, les populations de lycaons sont en déclin. L’espèce est menacée et sa distribution est devenue très fragmentée.
Cela est du en grande partie à l’expansion démographique qui génère un morcellement et une perte des territoires sauvages nécessaires à la survie des meutes de lycaons.
Malgré cela, certaines populations sont localement en hausse (Zambie, Zimbabwe) grâce à l’action de quelques ONG.

8. Interactions avec l’homme

Lycaon, chien sauvage africainLes lycaons subissent des persécutions suite à prédation sur du bétail (mouton ou chèvre).
Il est persécuté depuis très longtemps par l’homme. Considéré comme une «vermine» par les colons européens, la population est passée de 500.000 à environ 7.000 en moins d’un siècle.
En Rhodésie du Sud (aujourd’hui le Zimbabwe), une récompense de cinq shillings a été introduite en 1916 pour la preuve de la destruction d’un Lycaon. Cette prime a été augmentée périodiquement jusqu’à ce qu’elle soit finalement abolie en 1977.
Rien qu’en 1975, 3.404 loups peints ont été détruits lors d’opérations de « lutte contre la vermine ».
Lorsque les lycaons sortent des aires protégées, leur mortalité devient plus importante, (collisions avec des véhicules, armes à feu, pièges, poisons). Aux environs de Hwange au Zimbabwe, 234 morts de lycaons ont été attribués aux activités humaines dont la circulation routière.

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom
En 1820, C.J. Temminck désignera d’abord le lycaon par Hyena picta (hyène peinte), mais suite à des observations de la dentition sur un autre spécimen, le lycaon passe au cours de la même année de genre Hyaena au genre Canis et devient Canis pictus.
Cette classification est remise en cause par le naturaliste anglais Joshua Brookes. Au vu de la morphologie et du comportement particulier de l’animal, un nouveau genre sera créé pour lui, le genre Lycaon (1827).
Le nom de ce beau et aujourd’hui rare canidé est inspiré par la mythologie grecque et le roi Lycaon, souverain bestial d’Arcadie, barbare et cannibale à ses heures. Il fut transformé par Zeus en créature mi homme, mi loup pour lui avoir servi de la viande humaine lors d’un banquet.

9.2. Origine/espèces fossiles
Les lycaons partagent un ancêtre commun avec les loups (il y a quelques millions d’années, 2 à 5 millions environ).
Le plus ancien fossile connu de Lycaon pictus remonte à 200.000 ans et a été trouvé dans la grotte de Hayonim, en Israël.

9.3. Les lycaons à travers l’histoire
Au début du 19ème siècle, le naturaliste anglais William John était en possession d’un lycaon vivant. Celui-ci avait à l’époque déjà décrit le comportement de l’animal (vie en meute, chasse collective de jour, etc).
En 1820 aux Pays-Bas, le zoologue hollandais Coenraad Jacob Temminck est en possession d’une dépouille de lycaon. A cette époque, l’animal n’a pas encore été étudié et il ne porte pas de nom scientifique.
Le lycaon est cité dans quelques contes de la mythologie du peuple San.

9.4. Iconographie

Lycaon, African Wild DogLe lycaon par J.G. Keulemans – Gravure de 1890 (cet animal resemble plus à un protèle qu’à un lycaon).

Représentation du lycaon sur quelques timbres de pays africains.

Lycaon, chien sauvage africain

10. Bibliographie

Estes, R.D. 2012. The behavior guide to African Mammals, The University of California Press.
McNutt, J.W. Woodroffe, R. 2013. African Wild Dog, Mammals of Africa Volume V, Bloomsbury.
Castello, J.R. 2018. Canids of the world, Princeton University Press.
Carnaby, T. 2010.Beat about the bush Mammals, Jacana Media.
Breil, M. Mayeur, J.P. Thille, F. 1998. Kenya Tanzanie Le guide du safari Faune et parcs, MARCUS.
Dorst, J. & Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
Lamarque, F. 2004. Les Grands Mammifères du Complexe WAP, CIRAD ECOPAS
Stuart, C & M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
Bussière, E. 2019. Et ainsi fut nommé Lycaon pictus, Revue Espèces N°32, Kyrnos Publications.
Apps, P. 2000. Smithers’ Mammals of southern Africa, A field Guide, Random House Struik.
Kingdon, J. 2011. The Kingdon Field Guideto African Mammals, A&C Black.
Ouvrage collectif, 2014. A field guide to the Larger Mammals of Tanzania, Wild Guides.
Le Berre, M. 1990. Faune du Sahara Tome 2 Mammifères, Lechevalier – R. Chabaud.

11. Liens

Painted Dog Conservation.
Lycaon roi d’Arcadie.
L’effroyable histoire de Lycaon, roi d’Arcadie.
Le lycaon, chien sauvage longtemps mal-aimé, peu à peu réhabilité.
African Wild Dog sur Animal Diversity Web.
Stratégie régionale pour la conservation des guépards et des lycaons en Afrique Occidentale, Centrale et Septentrionale.
Lycaon pictus – African Wild Dog.
African Wild Dog Facts: Diet, Behavior, Habitat.
Le lycaon ou chien sauvage d’Afrique.
Wild dogs facing increased persecution in Eastern Namibia.
Rising temperatures further threaten already endangered African wild dogs.
African wild dogs return to southern Malawi for the first time in 20 years.
African wild dogs have a feeding queue: why it makes sense.

Hippopotame amphibie

Hippopotamus amphibius (Linné1758)

Hippopotamus, Common hippopotamus

Ordre des Cétartiodactyles, famille des Hippopotamidés, genre Hippopotamus

Hauteur au garrot: 1,5 m en moyenne.
Poids du mâle: 1,6 à 2 tonnes.
Poids de la femelle: 1,4 tonnes.
Longueur de la queue: 35 à 50 cm.
Gestation: 225 à 250 jours.
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: Environ 30 ans à l’état sauvage, 50 ans en captivité.

Lien vers fiche IUCN.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame communhippopotamus amphibius – Parc National du Lower Zambezi – Zambie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1. Description
L’hippopotame amphibie ou hippopotame commun est le troisième plus gros mammifère terrestre.
Son corps est en forme de barrique pourvu d’une grosse tête dans le prolongement d’un large cou ramassé.
Les membres courts sont prolongés par 4 doigts pourvus d’onglons larges et épais, la queue est courte, épaisse, aplatie et terminée par une touffe de poils noirs.
Le dimorphisme sexuel est marqué par la différence de taille, les mâles sont plus gros que les femelles et le relief du crâne est plus marqué chez les premiers.
La tête de l’hippopotame amphibie est grosse en proportion du corps, le museau est carré et la gueule largement fendue.
Les yeux et les narines sont proéminents, ces dernières sont petites et rapprochées, les oreilles très mobiles, sont courtes et dressées. Des poils épais sont présents autour de la bouche.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibiehippopotamus amphibius

Lorsque l’hippopotame est partiellement immergé, seuls les yeux, les oreilles et les narines peuvent émerger.
La peau de ce mammifère, lisse en apparence mais légèrement striée est de couleur brun chocolat à brun rougeâtre. Elle est plus claire sur le ventre, les joues et la gorge (rosée). Cette peau est glabre (mis à part quelques poils dispersés) elle est plus claire autour des yeux, des oreilles et de la bouche.
Le derme de l’animal est souvent couvert de blessures, entailles et cicatrices (plus souvent chez les mâles). Ces blessures attirent fréquemment les pics-boeufs qui nettoient les plaies mais boivent aussi le sang et mangent de la chair. Lors de la sécrétion d’un mucus protecteur contre le soleil et le dessèchement, cette peau devient rouge à rose-violacé.
Certains animaux présentent parfois des décolorations roses sur les pattes et une partie du corps.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibiehippopotamus amphibius – Parc National de la Ruaha – Tanzanie

1.2. Sous espèces
En attendant des analyses génétiques plus poussées, 5 sous espèces sont couramment évoquées:
Hippopotamus amphibius amphibius (de l’Est de la Gambie à l’Ethiopie, Nord RDC, Tanzanie et Mozambique). Eteint en Egypte.
Hippopotamus amphibius tschadensis (Tchad et Nigeria).
Hippopotamus amphibius kiboko (Kenya, Somalie).
Hippopotamus amphibius constrictus (Angola, Sud RDC, Namibie).
Hippopotamus amphibius capensis (du Sud Zambie à l’Afrique du Sud).
Les différences qui distinguent ces sous espèces en dehors de la zone géographique de résidence sont liées à la morphologie du crâne.
Il existe également en Afrique un autre genre d’hippopotame, l’hippopotame nain ou pygmée.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusGroupe d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Ishasha River – Ouganda

2. Comportement

2.1. Comportement général
L’hippopotame commun est un mammifère semi aquatique qui passe le plus clair de ses journées dans l’eau et sort sur terre la nuit pour s’alimenter.
Ce comportement est variable en fonction des conditions météorologiques (chaleur et ensoleillement), si le temps est couvert, il peut sortir de l’eau pour faire la sieste sur les berges ou un banc de sable.
L’hippopotame amphibie est un animal grégaire vivant dans une structure sociale de type harem, la taille des groupes est très variable en fonction du lieu et des saisons (abondance de l’eau). Ces groupes sont constitués de femelles, de jeunes, de mâles subordonnés et d’un mâle dominant qui défend farouchement son harem.
Un mâle peut être à la tête d’un groupe pendant 12 ans.
Lorsque l’eau est abondante la taille des groupes va de 5 à 30 individus, mais lors des périodes de basses eaux les hippopotames peuvent être contraints à des regroupements de plus de 100 individus (Rivière Luangwa en Zambie par exemple). Parfois les conditions sont telles qu’ils sont au contact les uns des autres à peine immergés dans la boue et leurs excréments (Parc National de Katavi en Tanzanie).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotames amphibies dans la bouehippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

L’hippopotame est plutôt sédentaire et ne change de point d’eau que par nécessité en cas d’assèchement de celui-ci ou suite à des conflits entre mâles.
Malgré son aspect lourdaud, il est capable de se déplacer facilement à plus de 30 Km/h sur de courtes distances à terre.
Sous l’eau, il peut également se déplacer rapidement en marchant sur le fond ou en effectuant des petits bonds.
En cas de danger il s’immerge complètement pendant quelques minutes, le reste du temps il se tient en immersion partielle avec la tête et le dos émergé. Sa morphologie lui permet de se tenir sous l’eau avec uniquement le sommet de la tête (narine, yeux et oreilles) hors de l’eau.
Pour aller s’alimenter, ces animaux sortent toujours de l’eau par les mêmes endroits et façonnent ainsi les berges des mares, lacs et rivières (voir en 8.2.)
Les affrontements entre mâles rivaux vont de simples intimidations jusqu’à des combats violents. Ces affrontements sont plus fréquents en saison sèche lorsque la concurrence est exacerbée par plus de promiscuité.
Les comportements d’intimidation se traduisent par des bâillements suivi de charges gueule grande ouverte. L’adversaire se soumet en baissant la tête et en faisant claquer sa bouche ou affronte son rival de face gueule ouverte. Ces combats sanglants provoquent des blessures profondes infligées par les incisives, l’issue peut être mortelle. Après un combat, le perdant est expulsé et prend en général la fuite.
Vers l’âge de 8 à 11 ans les hippopotames mâles sont suffisamment forts pour affronter le mâle dominant à la tête d’un harem.
Lorsqu’elles ont des petits, les femelles peuvent aussi être agressives.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusCombat d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Parc de la Ruaha – Tanzanie

2.2. Communication
Chez l’hippopotame amphibie, la communication vocale est très variée avec un registre vocal conséquent et très sonore allant des infrasons jusqu’à des cris puissants de 120dB.
Ce mammifère est très bavard dans l’eau de jour comme de nuit et notamment lors du retour à l’eau après la phase d’alimentation nocturne.
La communication olfactive est également utilisée chez l’hippopotame par le marquage territorial avec ses excréments «pulvérisés» (urine et fèces) en agitant vigoureusement la queue sur des buissons, des rochers, de grandes touffes d’herbe. Ce marquage par déjections se fait aussi bien à terre que dans l’eau.

2.3. Comportements particuliers
Chez l’hippopotame commun, des comportements particuliers ont été observés. Certains sont rares et exceptionnels, d’autres sont récurrents.
Des hippopotames ont été observés portant assistance à d’autres animaux pour les sauver de la noyade (impala) ou d’attaques de crocodiles.
A contrario, certains ont été vu attaquant et tuant d’autres animaux ou jouant avec des carcasses flottantes.
Certaines populations aiment prendre des bains de mer (Archipel des Bijagos en Guinée Bissau, parc national de Loango au Gabon).
En 1930 dans la province du Cap oriental en Afrique du Sud, un hippopotame solitaire surnommé Huberta a parcouru près de 1.600 km puis a résidé 6 mois dans le village de Port St Johns. Il a été tué par des fermiers et a terminé naturalisé dans un musée.
Dans les années 1980 à Am-Timan au Tchad, une femelle hippopotame solitaire se laissait monter placidement sur le dos par les enfants du coin.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusAccouplement d’hippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

3. Reproduction
Les hippopotames amphibies atteignent la maturité sexuelle vers 6 à 8 ans pour les femelles et 7 à 8 ans pour les mâles.
L’accouplement a lieu sous l’eau et est suivi d’une gestation d’environ 8 mois (225 à 250 jours).
Quelques jours avant la naissance, les femelles gestantes s’éloignent du groupe et mettent bas sur terre ou en eau peu profonde.
Les nouveaux nés pèsent de 25 à 55 Kg et suivent rapidement leur mère sous l’eau. Environ 2 semaines après la naissance, la mère et son petit rejoignent le troupeau.
Les femelles hippopotame sont à nouveau en chaleur environ 50 jours après la mise bas et peuvent donner naissance à 1 petit tous les 2 ou 3 ans.
L’allaitement par 2 mamelles inguinales dure environ 8 mois, il a lieu sur terre, puis dans ou sous l’eau. Le petit est sevré vers l’âge de 8 à 14 mois et commence à brouter vers 6 à 8 semaines. Il pait régulièrement vers 4 à 6 mois.
Les Jeunes sont élevés en crèche, il arrive parfois qu’ils soient écrasés par les adultes en cas de panique ou de combats entre mâles.
Vers 4 ou 5 ans, les jeunes mâles quittent spontanément le groupe natal ou sont expulsés vers 6 ans par le mâle dominant.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusFemelle et son jeunehippopotamus amphibius – Parc Queen Elizabeth – Canal Kazinga – Ouganda

4. Biologie et anatomie
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusL’hippopotame amphibie possède une dentition particulière, avec 2 incisives droites, de section ronde dirigées vers l’avant et 2 canines aplaties latéralement, légèrement courbes vers l’arrière très développées surtout pour la mâchoire inférieure (hypertrophiées chez le mâle). La longueur moyenne de celles-ci (depuis la gencive) est d’environ 22 cm pour le mâle et de 14 cm chez la femelle, mais elles peuvent, chez le mâle atteindre 30 à 40 cm, avec un record de 58,4 cm enregistré au Congo Belge.
La croissance de ces dents, à l’ivoire plus dur que chez les éléphants, est continue et la taille limitée par l’usure.

La bouche de l’hippopotame peut s’ouvrir à 150° et est munie de grosses lèvres, les mâchoires sont muent par de puissants muscles.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame gueule ouvertehippopotamus amphibius – Parc national de Katavi – Tanzanie

L’épiderme de cet animal est fin mais le derme est épais. Epaisseur pouvant aller jusqu’à 6 cm sur le dos et les flancs, il représente à lui seul environ 18 % du poids de l’animal. Sous cette peau, l’hippopotame dispose d’une épaisse couche de graisse.
De rares poils clairsemés sont présents sur le corps, parfois plus abondants sur le mufle. Ceux de l’extrémité de la queue sont longs et raides.
La peau de l’hippopotame commun sécrète une substance alcaline allant de l’incolore au brun rougeâtre. Celle-ci est produite par des glandes sous cutanées et possède des propriétés antiseptiques et filtrantes pour les rayons ultra violets.
Au soleil, les hippopotames se déshydratent rapidement, environ 3,5 fois plus vite qu’un humain.
Cette peau est fragile, des plaies sont souvent visibles sur les flancs et le dos des adultes surtout des mâles. Malgré le fait de séjourner dans des eaux parfois très sales ces blessures s’infectent rarement.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame à la peau dépigmentéehippopotamus amphibius – Rivière Ishasha – Ouganda

Pourvu d’orbites oculaires et de narines surélevées, ce mammifère peut voir, entendre et respirer tout en ayant la quasi totalité du corps en immersion.
Les oreilles sont petites en proportion de la taille de l’animal. L’hippopotame amphibie possède une bonne audition et une bonne vue (y compris nocturne).
Il est capable de faire des apnées de 4 à 5 mn, lors de celles-ci sa fréquence cardiaque chute de 60 à 20.
L’hippopotame possède un gros estomac à 4 compartiments, 3 chambres de fermentation plus 1 pour la digestion gastrique.
Il ne possède pas de vésicule biliaire ni de caecum et bien que sont appareil digestif s’en rapproche, cet animal n’est pas un ruminant.
Cet animal est sensible à la peste bovine et à l’anthrax (Lors de l’année 1987 en Zambie 4.000 hippopotames sont morts de cette dernière).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusEmpreinte et patte d’hippopotame – hippopotamus amphibius

5. Régime alimentaire
Pour l’anecdote, dans le «Buffon des familles» (vers 1860) il est écrit « il chasse le poisson et en fait sa proie ».
En réalité, l’hippopotame amphibie est un herbivore qui mange de l’herbe, des branches, des rhizomes, des racines, des plantes aquatiques et des fruits comme celui (coriace) de l’arbre à saucisse (kigelia africana).
Il préfère les graminées rases qu’il broute en les pinçant et en les arrachant avec ses lèvres cornées. En cas de pénurie d’herbe il peut consommer des bouses d’éléphants et les jeunes hippopotames peuvent parfois manger les excréments de leurs ainés.
Un adulte consomme quotidiennement environ 40 kg de nourriture mais jeûne parfois en saison sèche.
Il se nourri principalement la nuit et peut parcourir de longues distances en fonction de la disponibilité et de la qualité de la nourriture. Cela peut aller de plusieurs centaines de mètres à quelques kilomètres (observé jusqu’à 30 km).
Après cette période de nourrissage qui dure de 5 à 8 heures, il est en principe de retour dans l’eau avant le lever du soleil mais toujours avant les heures chaudes (variable en fonction des saisons et de la météo).
Lorsque des populations d’hippopotames communs vivent près des humains il est fréquent qu’ils provoquent des dégâts dans les cultures en consommant du maïs ou des choux.
Il arrive parfois qu’ils consomment de la viande sur des carcasses y compris celles de congénères.
Il a été exceptionnellement observé des hippopotames en train de tuer des antilopes (Impala, gnou, bétail).

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibie broutanthippopotamus amphibius – South Luangwa – Zambie

6. Prédateurs
Lions surtout pour les jeunes mais parfois des adultes. Possible prédation par des hyènes pour des jeunes et plus rarement par des crocodiles pour les nouveaux nés.

7. Habitat, distribution et évolution des populations

7.1. Habitat
L’hippopotame amphibie est dépendant de l’eau, il habite les rivières, les fleuves, les lacs, les étangs et les marais à condition que les rives de ces points d’eau soient bordés par des pâturages ou à défaut peu éloigné de ceux-ci.
Il préfère les eaux calmes et peu profondes avec si possible une température comprise entre 18 et 35 °C.
Cependant, en saison sèche il saura se contenter de mares de boue même peu profondes.
Il évite les berges rocheuses, abruptes et fortement boisées.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotames amphibieshippopotamus amphibius – Fleuve Niger près d’Ayorou – Niger

7.2. Distribution
L’hippopotame commun est endémique de l’Afrique.
Il était autrefois présent dans toute l’Afrique Sub Saharienne et la vallée du Nil avec une abondance plus marquée dans les zones tropicales. Il n’est pas ou peu présent dans les zones forestières équatoriales (peu de pâturage).
La distribution actuelle s‘étend d’Ouest en Est depuis le Sénégal et la Gambie jusqu’au Soudan, à l’ Ethiopie et la Somalie , puis vers le Sud jusqu’au Delta de l’Okavango au Botswana, la rivière Kunene en Namibie et au Nord Est de l’Afrique du Sud (autrefois jusque dans la province du Cap).
Son habitat s’étend du niveau de la mer jusqu’à 2.400 mètres d’altitude.
Il est encore présent dans 34 pays d’Afrique principalement dans des aires protégées.
En 1998, la population totale d’hippopotames commun était estimée à environ 157.000 individus dont la moitié en Afrique de l’Est. Les plus grosses populations actuelles résident en Tanzanie et en Zambie.

7.3. Evolution des populations
Les populations d’hippopotames sont en déclin dans 18 des 34 pays où celui-ci est encore présent, principalement en Afrique de l’Ouest.
Il était encore résident en Egypte jusqu’en 1700 où il peuplait la vallée du Nil jusque dans son delta.
Les causes de sa régression sont multiples, la chasse (principalement pour la viande mais aussi pour l’ivoire), les sécheresses, le braconnage, la perte et la fragmentation de l’habitat lié au changement d’utilisation des terres et à la construction de barrages.
L’hippopotame amphibie était chassé depuis l’antiquité sur les rives du Nil. De nombreuses ethnies pratiquaient des chasses traditionnelles pour la chair, Bisas en Zambie, Tongas au Zimbabwe, Sorkos au Niger. La peau était également utilisée pour fabriquer des cordes (CentreAfrique), des cannes ou des cravaches.

L’ivoire des dents d’hippopotames est depuis longtemps convoité. Vers 1880 le Buffon des familles précise que « cette matière des dents canines de l’hippopotame est si blanche, si nette et si dure qu’elle est de beaucoup préférable à l’ivoire pour faire des dents artificielles et postiche ». Pendant longtemps il en a été également fait des fume-cigarettes et des manches de parapluies.
Plus récemment, les restrictions sur le commerce de l’ivoire d’éléphant ont fait reporter une partie de la demande sur l’ivoire des dents d’hippopotames. Pour exemple, en 1997 les douanes de l’aéroport d’Orly ont saisi 1738 dents d’hippopotames.
Les conflits et guerres civiles sont également responsables de la diminution des populations. En Ouganda entre 1970 et 1980 pendant les troubles, la population d’hippopotames du parc national Queen Elizabeth est passée d’environ 20.000 à 2.000 individus. Pour les même raisons en République Démocratique du Congo, la population d’hippopotames du parc des Virunga est passée d’environ 30.000 à 1.300 dans les années 1970.

Pour l’anecdote, il existe une « population sauvage » d’hippopotames en Colombie. Ces animaux proviennent d’un zoo privé établi dans l’hacienda Napoles, domaine du narco trafiquant Pablo Escobar. Ces hippopotames vivaient là parmi, girafes, zèbres, éléphants ou encore rhinocéros où ils barbotaient dans des mares. A l’origine ces hippopotames ont été importés illégalement depuis un zoo Californien. A la chute du trafiquant, l’Hacienda fut laissée à l’abandon puis transformée en parc d’attraction.
Les hippopotames, bien acclimatés se sont reproduits. Certains ont quitté l’hacienda et se sont dispersés dans la nature où ils ont trouvé un milieu favorable notamment dans le Rio Magdalena à une quinzaine de kilomètres. En 20
19, leur population était estimée entre 60 et 80 individus dont certains étaient rendus à 200 km de leur point de départ. Cette population pose problème car en plus d’incidents de cohabitation avec les humains, leur présence pourrait interféré sur le milieu naturel et nuire à la faune sauvage locale.

8. Interactions

8.1 Interactions avec l’homme
Les interactions avec l’homme sont assez fréquentes.
Par facilité ou nécessité, les hippopotames font des dégâts dans les cultures proches des points d’eau, champs de maïs, cultures potagères, etc. Ces pillages peuvent conduire à des représailles.
De nombreux accidents mortels pour les humains sont à déplorer dans les zones où ces derniers côtoient ces grands herbivores. Les accidents souvent nocturnes font suite à des charges, des piétinements ou des attaques d’embarcations ce qui confère à l’hippopotame amphibie le statut de mammifères le plus dangereux d’Afrique pour l’homme.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame amphibie dans son chenal – hippopotamus amphibius – Parc de la Kafue – Zambie

8.2 Interactions avec le milieu
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusLes paysages sont largement façonnés par les hippopotames qui créent à terre des réseaux de pistes et des «toboggans» entre l’eau et les berges. Dans les zones inondées temporairement, ils creusent lors de leurs déplacement de profonds fossés (hippos channel) qui forment à la saison sèche un réseau de tranchées utilisées par les prédateurs comme le léopard pour se déplacer discrètement et attaquer ses proies par surprise (South Luangwa). Dans les sites inondés en permanence ils forment des chenaux qui facilitent l’écoulement des eaux (Okavango).

En cas de forte densité des populations d’hippopotames, ces derniers peuvent conduire à une dégradation des sols par piétinement, érosion et surpâturage.
Les excréments fertilisent les lacs et les rivières mais peuvent aussi provoquer des pollutions du milieu si les animaux sont trop nombreux. Ces excréments transportent de grandes quantités de silicium et de carbone, les hippopotames jouant ainsi un grand rôle dans l’apport de nutriments dans les savanes et les milieux aquatiques.

Photo ci-contre: Sur les rives de la rivière Luangwa en Zambie, « toboggan » permettant aux hippopotames d’aller et venir entre l’eau et les pâturages. Ces accès servent également aux autres animaux qui viennent s’abreuver à la rivière.

Les hippopotames amphibies et certaines espèces de poissons se rendent des services mutuels, les premiers en brassant les fonds vaseux lors de leurs déplacements et par leurs déjections nourrissent les seconds qui consomment également les parasites présents sur les premiers.
Les hippopotames se font même nettoyer l’intérieur de la gueule par certains poissons.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusTantales ibis et marabouts sur hippopotames – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

Le dos de ces grands herbivores sert couramment de perchoir pour l’observation et la pêche, principalement à des oiseaux comme les hérons, marabouts et cigognes.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusTortue sur hippopotame – hippopotamus amphibius – Parc de Mburo – Ouganda

Les pique-bœufs sont très souvent présents sur les hippopotames pour prélever des parasites sur la peau de ces animaux mais aussi pour fouiller dans les plaies fréquentes sur le dos et les flancs de ces mammifères.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusPique boeufs à bec jaune sur hippopotame – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

Les hippopotames amphibies adultes cohabitent pacifiquement avec les crocodiles du Nil.

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame et crocodile du Nil – hippopotamus amphibius – Parc de Katavi – Tanzanie

9. Informations complémentaires

9.1. Origine du nom
Le nom hippopotame est issu du grec ancien et signifie cheval de rivière (composé des mots « hippos » voulant dire cheval et « potamos » pour rivière ou fleuve).

9.2. Origine/espèces fossiles
Les premières traces des hippopotamidés sont hors d’Afrique et datent du début du Miocène.
Au pléistocène, au moins 6 espèces peuplaient l’Eurasie dont Hippopotamus incognitus et Hippopotamus major.
Les plus anciennes traces en Afrique sont du pliocène tardif dans le Rift Occidental H. kaisensis.
Des formes naines ont habité Madagascar. H. madagascariensis et H. lemerlei qui a survécu jusqu’à il y a 1.000 ans environ. Madagascar a également été habité par une grande espèce pendant l’Holocène h. laloumena.
Des études génétiques réalisées en 1997 ont mis en évidence la proche patentée des hippopotames et des cétacés.
Ceux-ci auraient eu un ancêtre commun sans doute semi aquatique dont ils auraient divergé il y a environ 40 millions d’années. Hippopotames et baleines sont dépourvus de glandes sébacées et allaitent leur petit sous l’eau.

9.3. Les hippopotames à travers l’histoire

9.3.1 Mythologie égyptienne
La mythologie égyptienne représente la déesse Taouret appelée parfois Thouéris sous les traits d’un hippopotame.
Cette déesse «écoute les prières des femmes enceintes » car elle est protectrice des accouchements.

9.3.2. Georges l’hippopotame de Cuvier
Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusGeorges, dont l’origine du surnom reste un mystère est un hippopotame naturalisé « collecté » par Pierre Antoine Delalande en 1818 dans les marais bordant la Berg River au Nord du Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud.
Sa peau et son squelette furent expédiés en France alors qu’en Europe à l’époque on ne connaît l’animal que par le crâne.
Une première description par Georges Cuvier avait déjà été faite à partir d’un fœtus conservé dans de l’alcool. Cuvier revoit sa description de l’espèce en 1820 à partir du squelette rapporté par Delalande, le seul visible en Europe à l’époque.
Georges est ainsi devenu le spécimen type de la sous espèce hippopotamus amphibius capensis (Desmoulins 1825).
La « peau » naturalisée est au Muséum d‘Histoire Naturelle de Blois (photo ci-contre) qui en a fait l’acquisition en 1913 par un don du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Le squelette est exposé au MNHN de paris dans la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée.

9.3.2 les hippopotames de Louisiane
En 1910 suite à une crise démographique et une pénurie de viande bovine, un membre du Congrès Américain, Robert Broussard établi une proposition de loi pour l’établissement d’une population d’hippopotames amphibies dans les marais de Louisiane. L’objectif était double, fournir de la viande aux américains et limiter la prolifération des jacinthes d’eau dans les bayous. Cette proposition ne se concrétisera jamais.

9.4. Iconographie

Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibiusHippopotame attrapant un crocodile – d’après Pierre Belon 1551

Timbres poste de quelques pays d’Afrique représentant l’hippopotame amphibie.Hippopotame amphibie - hippopotamus amphibius

10. Bibliographie
Klingel, H. 2013. Mammals of Africa, Volume VI Pigs, Hippopotamuses, Chevrotain,Giraffes, Deer and Bovids, Bloomsbury.
– Brueil, M. Mayeur, J.P. Thille, F. Kenya Tanzanie Le guide du safari faune et parcs, Marcus.
– Dorst, J. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Stuart, C& M. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Bourgoin, P. 1955. Animaux de chasse d’AFrique, La Toison D’Or.
– Lamarque, F. 2004. Les Grands Mammifères du Complexe WAP, ECOPAS CIRAD
– Dubois, A. Vers 1860 Le Buffon des familles, Garnier Frères.
– Smithers, Reay, H.N. 2000. Mammals of Southern Africa, Struik.
– Callou, C. Boukef, A.L. Georges, l’hippopotame du muséum de Blois, Revue Espèces N°38 Décembre 2020.
– Corbara, B. Les hippopotames de Pablo Escobar, Revus espèce N°37 Septembre 2020.
– Carnaby, T. 2006. Beat about the bush, Jacana.
– Estes, R.D. 1991. The behavior guide to African Mammals, The University of California Press.

11. Liens
Identification guide for ivory and ivory substitutes (WWF, CITES, Traffic).
Hippos (Hippopotamus amphibius): The animal silicon pump.
L’ancêtre commun des hippopotames et des baleines était-il aquatique ?
The curious adventure of Huberta the hippo.
Huberta, the Wandering Hippopotamus.
Le pachyderme le plus précieux d’Afrique du Sud : Huberta l’hippopotame.
Hippos unleash poop tornado in response to stranger danger.
Facts about hippos.
Podcast: Hippos, manatees, and how the sounds of African wildlife aid their conservation.
Many hunters leave hippos’ corpses behind and return home with just 12 teeth as their “trophies.”
The river horses of Africa.
Taouret, divinité Egyptienne.

Les gorilles

Gorilla

Gorilla

Ordre des Primates, Famille des Hominidés, Genre Gorilla
Hauteur debout: mâle 1,4 à 1,85 m, femelle 1,3 à 1,5 m
Poids: mâle 160 à 210 Kg, femelle 70 à 120 Kg
Gestation: 260 jours environ
Nombre de petits par portée: 1 très rarement 2
Longévité: Environ 25 à 30 ans dans la nature, jusqu’à 50 ans en captivité.

1.Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1 Description
Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains.
Comme eux, ce sont des hominidés caractérisés par l’absence de queue, une grande taille, un poids conséquent ainsi qu’un volume cérébral important. C’est le plus grand des primates.
Caractérisés par une allure massive les gorilles sont dotés d’un pelage variable suivant les espèces et les individus, gris noirâtre chez les gorilles de l’Ouest à noir chez les gorilles de l’Est.
Les poils sont longs et soyeux chez le gorille de montagne, plus court et clairsemé chez celui des plaines. Les poils du dessus de la tête sont roussâtres chez les gorilles des plaines de l’Ouest.
Le pelage du dos et des flancs des mâles adultes devient gris blanc avec l’âge, cette caractéristique est à l’origine de l’appellation « dos argenté ».
Les gorilles ont la peau nue au niveau du nez, des lèvres, des oreilles et de la poitrine.
Ces hominidés possèdent des oreilles petites et de larges narines. Chaque individu est identifiable par ses empreintes nasales (au dessus des narines) celles-ci évoluent avec le temps comme des rides.
Les bras sont longs et musclés, les jambes sont courtes, les mains et les pieds sont larges.
Le dimorphisme sexuel est très marqué chez les deux espèces, le poids du mâle pouvant représenter jusqu’à trois fois celui de la femelle. La crête sagittale est plus marquée.

1.2 Espèces et sous espèces

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Les 2 espèces de Gorilles.
Gorilla gorilla gorilla à gauche (La Vallée des Singes) et Gorilla beringei beringei (Parc National des Volcans – Rwanda).

Autrefois, les gorilles étaient classés dans la famille des pongidés, cette classification est aujourd’hui obsolète.
A la fin du 19ème et au début du 20ème siècle de nombreuses espèces et sous espèces de gorilles étaient mentionnées. Dans les années 1930, les gorilles furent temporairement réduits à une espèce et deux sous espèces.

Aujourd’hui, le genre Gorilla comprends 2 espèces avec chacune 2 sous espèces.
Les gorilles de l’Ouest, Western gorilla, Gorilla gorilla (Savage, 1847):
– Le gorille des plaines de l’Ouest ou gorille des plaines Occidentales, Western lowland gorilla, Gorilla gorilla gorilla,. Lien vers fiche IUCN
– Le gorille de la rivière Cross ou gorille de Diehl, Cross River gorilla, Gorilla gorilla diehli. Lien vers fiche IUCN
– Les gorilles de la forêt d’Ebo au Cameroun pourraient constituer une sous espèce à part entière. (Source: Primates d’afrique de l’Ouest, John F. Oates – Global Wildlife Conservation). https://www.globalwildlife.org/blog/vous-voulez-etre-impressionnes-par-notre-monde-sauvage-la-foret-debo-au-cameroun-continue-de-faire-emerger-les-merveilles/

Les gorilles de l’Est, Eastern gorilla, Gorilla beringei (Matschie, 1903):
– Le gorille des plaines de l’Est ou gorille de Grauer, Eastern lowland gorilla, Grauer’s gorilla, Gorilla beringei graueri. C’est le plus grand des gorilles. Lien vers fiche IUCN.
– Le gorille de montagne, Mountain gorilla, Gorilla beringei beringei. Lien vers fiche IUCN
Nota: Le gorille de Bwindi pourrait être une sous espèce à part entière. (Source: Primates of East Africa, Yvonne A. de Jong & Thomas M. Butynski).

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille des plaines de l’Ouest – Dos argenté – Gorilla gorilla gorilla – Vallée des Singes – Romagne – France

2. Comportement

Les gorilles sont des primates forestiers qui vivent en groupes sociaux hiérarchisés d’une dizaine d’individus environ, (de 2 à 20, avec une moyenne de l’ordre de 6 à 10 et quelquefois jusqu’à 30 pour un record enregistré de 37 individus). Ils sont sous l’autorité d’un mâle dominant (dos argenté).
Il peut parfois y avoir un second mâle adulte dans un groupe, dans ce cas, celui-ci se soumet à l’autorité du dominant. Le reste du groupe est constitué de femelles et de jeunes.
La territorialité est peu marquée, plusieurs groupes peuvent circuler sur le même territoire tout en s’évitant. La taille des territoires est de l’ordre de 4 à 8 Km2 pour le gorille de montagne et de 20 à 25 Km2 pour celui des plaines de l’Ouest.
Ces hominidés se déplacent sur leurs quatre membres en s’appuyant sur la jonction des phalanges des membres supérieurs.
Ils passent 40 % de leur temps au repos, le reste est occupé par la quête de nourriture. Jeux et épouillages rythment le quotidien assez paisible des gorilles.
Pour la nuit, ils construisent au sol et parfois dans les arbres des nids de végétaux à usage unique. Cette pratique peut être aussi mise en pratique pour la sieste.
En dehors de la communication visuelle (positions, expressions faciales et regards) les gorilles émettent tout un registre de vocalises, grognement et cris.
Malgré la dominance d’une attitude tranquille, la violence est parfois de mise chez les gorilles. En cas de danger ou d’imminence de conflit, les mâles dominants montrent les dents et se frappent la poitrine en se dressant sur leurs jambes. Ils s’observent du coin de l’oeil, font des charges d’intimidation, poussent des cris puissants, lancent de la terre ou des branches. Si ces manœuvres d’intimidation ne suffisent pas, les gorilles peuvent en arriver à un affrontement physique réel. Dans ce cas, des blessures graves peuvent être infligées par les morsures et la violence des coups portés. Ces conflits se produisent en général pour déloger un dos argenté de son trône ou lui voler des femelles. Des cas d’infanticide surviennent parfois.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Jeux de gorilles des plaines de l’Ouest – Gorilla gorilla gorilla – Vallée des Singes – Romagne – France

3. Reproduction

Pour l’accouplement, c’est le plus souvent la femelle qui fait des avances. Celui-ci a lieu principalement en position dorso-ventrale mais il arrive parfois que cela se fasse en position ventro-ventrale.
Après une gestation comprise entre 250 et 270 jours, la mère donne naissance à un seul petit (rarement des jumeaux) d’un poids d’environ 2 Kg. Une femelle gorille est mère vers l’âge de 10 ans. Du fait qu’elle s’occupe de son petit pendant 3 à 4 ans, elle pourra donner naissance à 5 ou 6 petits au cours de sa vie au rythme d’un tous les 4 à 5 ans environ .
La mortalité infantile est élevée, environ 1 sur 3.
Les petits restent agrippés à leur mère jusqu’à l’age de 5 mois environ. Contre la poitrine dans un premier temps, puis sur le dos après quelques mois.
Vers 7 à 8 mois, les petits commencent à s’éloigner timidement de leurs mères. Ils restent avec elle jusqu’à l’âge de 2 à 3 ans, les liens entre les mères et leurs petits sont très forts.
Les jeunes sont allaités pendant un peu plus de 2 ans et partagent le nid maternel jusqu’à 3 ans et plus.
Les pères sont assez protecteurs avec les jeunes et passent du temps à jouer avec eux.
De 3 à 6 ans les gorilles sont dits juvéniles, puis subadulte jusqu’à 8 ans.
A 8 ans, une femelle est adulte, un mâle est encore un « dos noir » qui continue de se développer. Il devient dos argenté vers 11 à 13 ans.
Les jeunes femelles peuvent quitter leur groupe natal dès l’adolescence.

4. Biologie et anatomie
Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Après les bonobos et les chimpanzés, les gorilles sont les primates les plus proches de l’homme, nous partageons avec eux 98 % du patrimoine génétique.
Bien qu’herbivores les gorilles possèdent une dentition robuste et de puissantes canines.
Elles sont utiles pour l’intimidation et en cas de conflit grave. Elles lui servent surtout à décortiquer des plantes coriaces.
Les mâles possèdent des poches d’air gonflables sous la peau des pectoraux. Celles-ci sont utilisées en frappant dessus avec les poings pour émettre des sons lors de phases d’intimidation.
En cas de stress les gorilles peuvent émettre par les glandes sudoripares situées aux niveaux des aisselles, une forte odeur piquante détectable par le nez humain jusqu’à une vingtaine de mètres.
Comme les jeunes humains, les bébés gorilles possèdent des boules de Bichat (boules graisseuses constituées de tissus adipeux et située entre les muscles superficiels et les muscles profonds de la joue).
En plus de partager avec l’homme certaines maladies comme la pneumonie, la tuberculose, la méningite, le choléra, la typhoïde, l’hépatite ou Ebola, le gorille héberge un parasite commun, le poux nommé Phtirius pubis alias le morpion.
Les gorilles sont les primates qui ont les plus petits testicules en proportion de la taille de leur corps.

Ci-dessus, crane de gorille des plaines de l’Ouest mâle adulte. (Collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris – Galerie d’anatomie comparée).

5. Régime alimentaire
Le régime alimentaire des gorilles est essentiellement végétarien avec parfois un complément de termites, fourmis ou chenilles.
Ce régime varie en fonction des espèces (plaine ou montagne) car leurs milieux de vie sont différents et ils n’ont pas accès aux mêmes plantes.
En règle générale les gorilles consomment : feuilles, pousses, tiges, pulpes, écorces. Pour les gorilles de montagne, c’est plus particulièrement; orties géantes, lobélies et  pousses de bambou  (au Rwanda, environ 60 plantes différentes sont consommées et quelques fruits, 2 % de la ration). Pour les gorilles de plaine de l’Ouest le régime s’agrémente de nombreux fruits et tubercules.
Pour garantir sa ration quotidienne, le gorille des plaines de l’Ouest effectue de plus grands déplacements que celui des montagnes.
Un adulte mange environ 18 kg de végétaux par jour.
Au sol ils mangent essentiellement en position assise. Comme beaucoup d’autres primates, les gorilles (surtout ceux des plaines) participent au renouvellement des forêts par la dispersion de graines des fruits qu’ils ont mangés. Autre particularité du gorille des plaines de l’Ouest, c’est la fréquentation des clairières marécageuses (baïs) où il trouve des sels minéraux et certaines plantes aquatiques.
Malgré leur taille imposante et leur apparente lourdeur, les gorilles sont capables de grimper dans les arbres, (jusqu’à 40 m pour un juvénile et un vingtaine de mètres pour un dos argenté).

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille de montagne – gorilla beringei beringei – Forêt impénétrable de Bwindi – Ouganda

6. Prédateurs

Le principal prédateur du gorille est l’homme.

7. Habitat, distribution et évolution des populations

7.1 Habitat

Les Gorilles de l’Ouest vivent dans les forêts tropicales humides.
Les gorilles de Grauer, Gorilla beringei graueri vivent dans les forêt tropicales humides de basse altitude.
Les gorilles de montagne; Une première population vit dans les forêt humides sur les flancs des volcans où ils évoluent jusqu’à 4.000 mètres d’altitude. Une seconde dans la forêt impénétrable de Bwindi où les altitudes varient de 1.160 à 2.600 mètres.

7.2 Distribution

Les gorilles des plaines de l’Ouest, Gorilla gorilla gorilla sont présents au Cameroun, en Guinée Equatoriale, au Gabon, au Congo (Brazzaville), en République Centrafricaine et en Angola (enclave de Cabinda). C’est le gorille qui possède la plus vaste aire de répartition.
Les gorilles de la rivière Cross, Gorilla gorilla diehli survivent dans un territoire restreint sur une zone frontalière Nigéria Cameroun. Il s’agit d’une petite population isolée (environ 200 individus) vivant dans une zone de forêt montagneuse.
Les gorilles de Grauer, Gorilla beringei graueri, vivent en plusieurs petites populations, principalement dans les parcs nationaux de Kahuzi-Biega et de Maiko situé dans l’Est de la RDC.
Les gorilles de montagne, Gorilla beringei beringei vivent dans deux zones géographiques distinctes. Une première population dans la chaîne des Virunga répartie sur 450 Km2 entre le Rwanda, l’Ouganda et la République Démocratique du Congo. Une seconde dans la forêt impénétrable de Bwindi en Ouganda sur 321 km².

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille de montagne – gorilla beringei beringei – Forêt impénétrable de Bwindi – Ouganda

7.3 Evolution des populations

Les gorilles de la rivière Cross: Il ne subsiste qu’environ 250 individus.
Les gorilles des plaines de l’Ouest: Leur population en déclin était estimée à environ 225.000 en 2008.
Les gorilles de Grauer: Leur population a chuté de près de 80 % en une vingtaine d’année passant de 17.000 en 1995 à 3.800 en 2016.
Les populations de gorille de montagne ont été en hausse ces dernières années, passant de 680 en 2008 à plus de 1.000 en 2018 permettant ainsi le passage du statut IUCN de « En Danger Critique d’extinction » à « En Danger d’Extinction ». Cette évolution du nombre d’individu entraine cependant une augmentation des conflits entre groupes de gorilles, car leur territoire restreint est enclavé dans des zones de culture très peuplées.

7.4 Les causes de leur disparition

C’est principalement l’homme qui, par la destruction de l’habitat, la chasse et le trafic de viande de brousse*, la contrebande de bébés gorilles et la recherche de trophées contribue à la raréfaction de ce primate.
Aux activités agricoles s’ajoutent les conflits armés (RDC) et l’exploitation (souvent illégale) des ressources comme ; les coupes illégales de bois pour la confection du charbon de bois, l’exploitation forestière et les extractions minières.
Certaines populations de gorilles ont été décimées par diverses épidémies comme celle d’Ebola qui depuis les années 90, a causé la disparition d’environ 90 % des gorilles des plaines de l’Ouest Gorilla gorilla gorilla du Congo et du Gabon.
*Nota : Les gorilles sont les victimes collatérales de la chasse illégale par piégeage au collet. Ces derniers sont placés pour capturer principalement de petites antilopes forestières mais ils ne sont sélectifs.

8. Interactions avec l’homme

Il arrive que des pillages de champs cultivés se produisent en périphérie du parc national des volcans au Rwanda.
Un bon nombre de gorilles (familles) ont été « habitués » au contact avec les humains que ce soit pour des suivis scientifiques aussi bien qu’à des fins touristiques.
Ces contacts rapprochés ne sont pas sans risque vis à vis de la possibilité de transmission de maladies communes à l’homme et aux gorilles car même si des règles de distanciation existent, il n’est pas toujours possible de les respecter (car en plus de touristes irrespectueux des règles, ce sont aussi les jeunes gorilles qui par curiosité viennent au contact des hommes).

9. Informations complémentaires

Autrefois catalogué dans les bêtes monstrueuses et féroces, les gorilles par leur taille et leur discrétion ont engendré maints phantasmes à leur égard.

9.1. Origine du nom et expressions

Le nom gorilla vient d’un mot Grec (Gorillai) désignant une tribu de femmes poilues.
D’après le Littré, le mot gorille est cité pour la première fois dans un texte du VI ou VII ème siècle relatant la découverte par des Carthaginois ( Hanon le Navigateur) de « femmes velues » sur les cotes africaines de l’actuel Sierra Leone. https://www.cnrtl.fr/lexicographie/gorille.

Dans le langage commun, un gorille désigne aussi bien un « homme grand et fort » qu’un « garde du corps ».

9.2. Origine/espèces fossiles

Les ancêtres communs aux hommes et aux gorilles ont divergé il y a environ 8 à 9 millions d’année.

9.3. Les gorilles à travers l’histoire

C’est au médecin et missionnaire américain Thomas Staughton Savage que l’on doit la première citation de cette nouvelle espèce qu’il désigne en 1847 sous le nom de Troglodytes gorilla. Cette découverte d’une nouvelle espèce est faite suite à l’acquisition d’un crâne et d’ossements d’un actuel gorille des plaines de l’Ouest.
La première observation d’un gorille par un occidental est attribuée à Paul Belloni Du Chaillu en 1857 lors d’une de ses expéditions au Gabon.
Celui-ci, explorateur et naturaliste franco-américain a également décrit, capturé et chasser ce primate.

En 1903, Georg Friedrich Paul Matschie (le plus souvent appelé Paul Matschie) scientifique allemand travaillant pour le Musée d’Histoire Naturelle de Berlin décrit pour la première fois le gorille de montagne. Il lui donnera le nom scientifique de Gorilla beringei en hommage à l’officier de l’armée allemande Friedrich Robert von Beringe. Cette description est établie d’après les observations faites par von Beringe dans les Virunga et par l’étude des dépouilles de 2 «grands singes» tués le 17 octobre 1902 par Beringe et expédiés au Muséum de Berlin.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Retour de chasse au gorille – Haute Sanga – Centrafrique.

Voici ce que l’on peut lire à propos des gorilles de plaines de l’Ouest dans le tomme 2 de l’ouvrage collectif « Le domaine colonial Français » édité en 1929 (Editions du cygne):
« Le gorille est l’hôte le plus curieux, le plus étrange, le plus mystérieux aussi de la grande forêt ». « Les indigènes qui ne le considèrent pas tout à fait comme un animal ni tout à fait comme un homme, le craignent et le respectent, ils ne s’aventurent qu’avec crainte et prudence dans les parties de la forêt où ils savent le rencontrer. Le gorille vit en famille. Il se construit des huttes grossières en branchages ».

C’est Diane Fossey (1932-1985) qui fut la première à démystifier l’image peu flatteuse qui collait à la peau des gorilles. Cette femme au caractère bien trempé consacra l’essentiel de sa vie à l’étude des gorilles de montagne au Rwanda de 1969 jusqu’à son assassinat dans des conditions restées mystérieuses en 1985.
Elle fût pour cela engagée par l’anthropologue Louis Leakey et fit partie avec Jane Goodall et Biruté Galdikas de celles que l’on a surnommées les « trimates » aussi appelées les « Leakey’s angels ». Article du National Geographic.

9.4. Les gorilles au cinéma et ailleurs

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Le fantasme du gorille a inspiré une série de films sur le thème « King Kong ». Le premier d’entre eux est sorti en 1933 et a pour héros un gorille géant.
Une dizaine d’autres films, remakes, copies ou parodies ont vu le jour par la suite. Le personnage de King Kong a été également utilisé en bande dessinée et dans divers jeux vidéo.
« La planète des singes » publié en 1963 est un célèbre roman de l’écrivain français Pierre Boule qui met en scène des gorilles aux cotés de chimpanzés et d’orang-outangs.
Ce roman a donné lieu à de nombreuses adaptations au grand et au petit écran (9 films et 2 séries télévision).
« Gorilles dans la brume » est un récit autobiographique de Diane Fossey publié en 1983, il a été adapté au cinéma en 1988.
« Le gorille » est le surnom d’un héros de 43 romans policiers publiés entre 1954 et 1961 dans la collection « Série Noire » des éditions Gallimard. Cette série de l’auteur A.L. ou Antoine Dominique (Dominique Ponchardier de son vrai nom) a donné lieu à plusieurs adaptations au cinéma et à la télévision.

 

« Gare au gorille » la célèbre chanson de Georges Brassens, écrite et composée vers 1943 fût dans un premier temps interdite sur les ondes radiophonique officielles à cause des mœurs (fictifs) du gorille de cette chanson !

9.6. Iconographie

Les gorilles de montagne sont présents sur les billets de banque du Rwanda et de l’Ouganda.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.

Nombreux sont les timbres représentant des gorilles.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.

 

10. Bibliographie
– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Darmangeat, P. 2008. Les gorilles, Artémis éditions.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Groves, C. P. Mammals of Africa, Volume II – Primates, Bloomsbury.
– Oates, J.F. 2019 Les primates d’Afrique de l’Ouest, Guide d’identification de poche, Global Wildlife Conservation, Biotope Editions pour l’adaptation française.
– De Jong, Y.A. et Butynski, T.M. 2018 Primates of east Africa – Pocket Identification Guide, Global Wildlife Conservation.

11. Liens
Gorillafund.org.
To save Cross River gorillas, EU-funded program aims to empower communities.
Gorilles de Grauer et Chimpanzés de l’Est de la République Démocratique du Congo.
In Nigeria, hunters turn into guardians of the rarest gorilla on Earth.
Bergorilla.org.
Crossrivergorilla.org.

Callitriche ou singe vert

Chlorocebus sabaeus

Callithrix monkey, Green monkey

Ordre des Primates, Famille des Cercopithécidés
Poids: Environ 4 à 6 Kg

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc du Niokolo Koba au Sénégal.

Le callitriche  est un singe du groupe des grivets, vervets et autres singes verts. On le trouve en Afrique de l’ouest. Il se distingue des autres cercopithèques de son groupe par son pelage qui est orangé à l’extrémité de la queue et à ses favoris jaunâtres entourant sa face noire.

 

 Carte de répartition a consulter sur le site  vervet.org

Daman des rochers

Procavia capensis

Rock Hyrax or Dassie or Rock rabbit

Ordre des Hyracoïdés, Famille des Procaviidés.
Hauteur au garrot: 15 à 30 cm
Poids: 2 à 5 Kg
Gestation: Environ 8 mois
Nombre de petits par portée: 1 à 5, 2 ou 3 en moyenne

Alimentation: Herbivore.

Prédateurs: Félins, chacals, aigles, hyènes tachetées.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc de la Ruaha et du Serengeti en Tanzanie.

Le daman des rochers possède un museau plus court que chez les autres damans, ses oreilles sont petites et il ne possède pas de queue. C’est un animal sociable qui vit en colonie jusqu’à 60 individus. Comme son nom l’indique, il vit sur les rochers et dans les pierriers. Il se prélasse souvent au soleil en surveillant l’arrivée de prédateurs. Il défèque dans les même endroits, ce qui laisse de grandes coulures blanches sur les roches et qui permet de repérer une colonie de loin.

Lien vers fiche  IUCN. Lien vers carte de répartition géographique IUCN.

DamRoc03TZserDaman des rochers Procavia capensis matschieiParc du Serengeti – Tanzanie

DamRoc01TZserEnvironnement typique du daman des rochers – Procavia capensis matschieiParc du Serengeti – Tanzanie

DamRoc02TZserColonie de damans des rochers – Procavia capensis matschieiParc du Serengeti – Tanzanie

DamRoc04TZserDamans se prélassant au soleilProcavia capensis matschieiParc du Serengeti – Tanzanie

DamRoc06TZrh« Toilettes » d’une colonie de damans – Parc de la Ruaha – Tanzanie

DamRoc05TZserPatte postérieur du daman des rochers – Parc du Serengeti – Tanzanie

 

 

Hyène tachetée

Crocuta crocuta

Spoted hyaena

Ordre des CarnivoresFamille des Hyénidés
Hauteur au garrot: 70 – 90 cm
Poids: 40 à 75 Kg pour le mâle et 60 à 85 Kg pour la femelle.
Gestation: 3,5 mois
Nombre de petits par portée: 1 à 3.

Alimentation: Charognes, proies dérobées à des félins, antilopes chassées.

Prédateurs: Lions, Lycaons.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Réserve de la South Luangwa en Zambie, Kgalagadi Transfrontier Park au Botswana, Serengeti, cratère et aire de conservation du Ngorongoro en Tanzanie.

L’hyène tachetée est un animal massif aux mâchoires puissantes lui permettant de broyer les os. Elle est reconnaissable à ses grandes oreilles arrondies, une queue courte et un pelage grossier, et surtout sa silhouette caractéristique avec la croupe tombante. Ses pattes sont terminées par quatre doigts. Les hyènes vivent en groupe, sous la domination d’une femelle. Les mâles comme les femelles possèdent des parties génitales externes ce qui rend la différenciation difficile (faux pénis pour les femelles). L’hyène tachetée est la plus commune des trois espèces, tachetée, brune et rayée. C’est le plus abondant des grands carnivores.

Hyt17BWkalaHyène tachetée – Kgalagadi Transfrontier Park – Botswana

Hyt14TZNgoAHyène tachetée – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Hyène tachetée – South Luangwa national park – Zambie

Cette carcasse de buffle a reçue pendant plusieurs jours la visite des hyènes et des vautours. Hyène  tachetée – South Luangwa national park  -Zambie

Les vautours profitent avec méfiance de ce que l’hyène soit dans la carcasse pour prendre leur part. South Luangwa national park – Zambie

La concurrence est rude entre les charognards qui se toisent. Les vautours doivent attendent leur tour. South Luangwa national park – Zambie

Les hyènes aiment prendre des bains de boue, pour se rafraîchir et se débarrasser des parasites. Hyènes tachetées – South Luangwa national park – Zambie

Ici les hyènes sont complètement vautrées dans la boue. Hyènes tachetées – South Luangwa national park – Zambie

Hyt15TZNgoAHyène avec carcasse de gnou – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Hyt12TZSerHyène avec dépouille de jeune gnou – Serengeti – Tanzanie

Hyt16TZNgoCHyène avec patte de Zèbre – Cratère du Ngorongoro – Tanzanie

Hyt13TZSerJeune hyène – Serengeti – Tanzanie

Empreintes d’hyène. Patte antérieure à gauche et postérieure à droite. Réserve de Palmarin – Siné Saloum – Sénégal

 

Phacochère commun

Phacochoerus africanus

Common Warthog

Ordre des Cétartiodactyles, Famille des Suidés
Hauteur au garrot: 50 à 85  cm
Poids: 60 à 150 Kg pour le mâle et 50 à 80 Kg pour la femelle.
Gestation: 6 mois environ
Nombre de petits par portée: 2 à 6

Alimentation:Herbivore à tendance omnivore, racines, bulbes, tubercules.

Prédateurs: Lion, léopard, guépard, hyène

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc du Niokolo Koba au Sénégal, Parcs du Tarangire et du Serengeti, cratère et aire de conservation du Ngorongoro en Tanzanie.

Le phacochère commun possède deux paires de défenses. Celles-ci sont plus développées chez le mâle. Sa tête, longue et plate comporte quatre grosses « verrues », deux sous les yeux, deux autres au dessus des défenses. Une crinière érectile composée de longs poils épais retombe sur ses flancs. Sa queue fine est terminée par une touffe de poils, celle-ci est maintenue en l’air lorsqu’il court.

Deux piacpiac africains sur ce phacochère.

Niokolo Koba – Sénégal

Les bains de boue permettent aux phacochères de se rafraîchir et de se débarrasser de leurs parasites.

Niokolo Koba – Sénégal

Lorsqu’il n’est pas en quête de nourriture, le phacochère aime se prélasser, soit à l’ombre en période chaude ou à découvert comme ici en début de journée.

Niokolo Koba – Sénégal

Les phacochères se mettent fréquemment à genoux pour trouver leur nourriture.

Phaco07TZNgoAAire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Phaco05TZTarTarangire – Tanzanie

Phaco06TZNgoCCratère du Ngorongoro – Tanzanie

Guib harnaché

Tragelaphus scriptus

 Bushbuck

Ordre des Cétartiodactyles, Famille des Bovidés
Hauteur au garrot: 65 à 90 cm
Poids: 30 à 80 Kg pour le mâle et 25 à 60 Kg pour la femelle.
Gestation: 6 à 7 mois environs
Nombre de petits par portée: 1

Alimentation:Herbes, jeunes feuilles, fleurs

Prédateurs: Léopard, lion, hyène tachetée, guépard, lycaon, crocodile, python, pour les principaux.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc du Niokolo Koba au Sénégal. South Luangwa National Park et Kafue N.P. en Zambie. Parcs nationaux du Balé (Dinsho) et du Simien en Ethiopie.

Lien vers fiche IUCN. Lien vers carte de répartition géographique IUCN.

GuibHarMen01Guib harnaché femelle Tragelaphus scriptus meneliki – PN du Balé – Ethiopie

Chez les guibs, il existe de grandes variations dans les couleurs du pelage.
En Afrique occidentale et centrale, le pelage est en général plus foncé que chez les animaux d’Afrique du sud et de l’est.
La robe du mâle est en général brun rouge à brun foncé, celle de la femelle est plutôt rousse.
Le pelage fonce aussi au fur et à mesure que l’animal vieillit. Les flancs sont parsemés de taches et de rayures blanches, cependant, pour les animaux d’Afrique de l’est ces bandes n’existent pas, seules quelques taches sont présentes.

Les guibs sont répartis en deux groupes. Les Guibs Harnachés (Harnassed bushbucks) et les Guibs Sylvestres (Sylvan bushbucks). Le premier groupe compte quatre sous-espèces, le second, sept sous espèces.
Les sous-espèces représentées ci-dessous sont:
T.s.scriptus
Guib du Sénégal – Sénégal Bushbuck – pour celui du Niokolo loba – Sénégal (premier groupe).
T.s.meneliki
Guib de Ménélik – Menelik’s bushbuck – pour celui du Balé – Ethiopie (second groupe)
T.s.ornatus
Guib du Chobe ou Guib du Zambèze – pour celui du Kafue N.P. – Zambie (second groupe)

Les guibs harnachés vivent souvent seuls, parfois en couple, voir en petites hardes. Les mâles portent des cornes légèrement torsadées.

Guib harnaché mâle Tragelaphus scriptus scriptusNiokolo Koba – Sénégal

Détail des flancs d’un guib harnaché mâleT.s.scriptus (animal en captivité) – Sénégal

 Guib harnaché mâle T.s.scriptus  (animal en captivité) Sénégal.

Guib harnaché mâle sur les rives de la Gambie T.s.scriptus – Parc du Niokolo Koba – Sénégal.

GuibHarMen04Guib harnaché de Menelik mâle  – T.s.menelikiPN du Balé – Ethiopie

GuibHarMen03Guib harnaché de Menelik femelle – T.s.meneliki PN du Balé – Ethiopie

GuibHarMen02Jeune mâle Guib harnaché de Menelik  – T.s.meneliki P.N. du Balé – Ethiopie

GuibHarKafueGuib harnaché mâleT.s.ornatusP.N. de la Kafue – Zambie

GuibHarMen05Excrément de Guib harnaché  PN du Balé – Ethiopie

Serval

Leptailurus serval (anciennement Felis serval)

  Serval

Ordre des Carnivores, Famille des Félidés
Hauteur au garrot: 60 cm
Poids: 10 à 18 Kg pour le mâle et 6 à 12 Kg pour la femelle.
Gestation: 2,5 mois
Nombre de petits par portée: 2 à 3, jusqu’à 5

Alimentation: Petits mammifères (rongeurs), jeunes de petites antilopes, oiseaux, reptiles.

Prédateurs: Lions, léopards, Hyènes.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Massai Mara au Kenya, P.N. du Balé (Dinsho) en Ethiopie.

Seul espèce du genre Leptailurus, le serval est un grand félin tacheté, pourvu d’une petite tête et de très grandes oreilles rapprochées. Sa queue est plutôt courte.

Serval – Massai Mara – Kenya

Serval – Massai Mara – Kenya

Serval – Massai Mara – Kenya

Le serval est un chasseur très habile, doté d’une vue et d’une ouïe très développées.

(Photo de droite) Serval tenant un rongeur dans sa gueule – Massai Mara – Kenya

ServalBaleEthiopServal camouflé dans les herbes – P.N. du Balé – Dinsho – Ethiopie

Guépard « Fiche en cours de révision »

Acinonyx jubatus

Cheetah

Ordre des Carnivores, Famille des Félidés
Hauteur au garrot: 80 cm
Poids du mâle: 35 à 65 Kg
Gestation: 3 mois
Nombre de petits par portée: 1 à 5, en moyenne 2 à 4

Alimentation: Gazelles et autres herbivores de petite taille, phacochères, occasionnellement des proies plus petites comme le lapin ou la pintade.

Prédateurs: Lions, léopards, hyènes.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur:Réserve de Samburu et de Massai Mara au Kenya, Parcs du Serengeti, du Tarangire, Cratère et aire de conservation du Ngorongoro en Tanzanie.

Pour en savoir plus sur les guépards: Guépard Wikipédia

Le guépard est le plus rapide des animaux terrestres. Sa silhouette est longue, mince et efflanquée. C’est le seul félin à ne pas avoir de griffes rétractiles.

Guépard – Massai Mara – Kenya

Lors des chasses, ses longues pattes lui permettent de courir rapidement avec des pointes à 105 Km/h. Il ne peut maintenir cette vitesse que très peu de temps, il doit donc au préalable approcher sa proie au plus près sans se faire repérer avant de lancer son attaque. Après sa course et après avoir capturé sa proie, il est obligé de se reposer pour abaisser sa température et reprendre son souffle, d’autres prédateurs profitent de cet état pour lui dérober son butin.

Guépard mâle – Samburu – Kenya

La longue queue du guépard lui sert de balancier lors des changements brusques de direction au cours de ses chasses. Ses griffes non rétractiles lui permettent une bonne accroche sur le sol.

Guépards mâles – Samburu – Kenya

  Les guépards aiment utiliser les termitières, pas seulement pour faire la sieste, mais pour les utiliser comme mirador afin de scruter les alentours à la recherche de proies.

Pour mettre bas et élever leurs petits dans les premières semaines, les guépards choisissent des lieux tranquilles et cachés, à l’abris des prédateurs. Comme cette mère ci-dessous qui a choisi des buissons épais entourant  un arbre dans la plaine de Ndutu. Elle avait fort à faire avec ses trois petits qui, les yeux tout juste ouverts sortaient à découvert chacun leur tour. A chaque fois, elle sortait pour les prendre dans sa gueule et les ramener à l’abri. Les petits doivent avoir environ 3 semaines.

Guep10TZAirNgoFemelle guépard rejoignant sa tanière et ses petits – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Guep05TZAirNgoJeune guépard caché dans les buissons – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Guep07TZAirNgoJeune guépard sortant de la tanière – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Guep06TZAirNgoFemelle récupérant son petit pour le remettre à l’abri – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Guep08TZSerGuépard juvénile – Serengeti -Tanzanie

10. Bibliographie

– Caro, T. 2013. Mammals of Africa, Volume V, Bloomsbury.
– Dorst, J. & Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Breuil, M. Mayeur, J.P. Thile, F. 1998. Kenya Tanzanie, Le guide du safari faune et parc, Marcus.
– Carnaby, T. 2010. Beat about the bush, Jacana Media.
– Denis-Huot, C. & M. 2006. Les princes de la savane Léopards & Guépards. White Star SAS.
– Lamarque, F. 2004. Les Grands Mammifères du Complexe du WAP. ECOPAS.

11. Liens

 

Léopard

Panthera pardus

leopard

Ordre des Carnivores, Famille des Félidés
Hauteur au garrot: 70 – 80 cm
Poids: 45 à 80 Kg pour le mâle et 30 à 60 Kg pour la femelle.
Gestation: 90 jours
Nombre de petits par portée: 1 à 6, en moyenne 3

Alimentation: Proies jusqu’à la taille du zèbre.

Prédateurs: Lions, Hyènes.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc de la Ruaha en Tanzanie.

Félin au pelage caractéristique avec des taches en forme de rosettes, c’est un animal solitaire et territorial.

Léopard mâle – Ruaha – Tanzanie

 Léopard mâle – Ruaha – Tanzanie

On le trouve souvent dans les arbres où il se repose pendant la journée. Il chasse le plus souvent au crépuscule ou la nuit.

Léopard mâle – Ruaha – Tanzanie

Léopard mâle à l’aube –  Kgalagadi Tranfrontier Park , Botswana.

Leo04TZSerLéopard mâle – Serengeti – Tanzanie

Leo05TZSerLéopard mâle – Serengeti – Tanzanie

 

Eléphant de savane

Loxodonta africana

Savanna Elephant, african bush elephant

Ordre des Proboscidiens, Famille des Elephantidés
Hauteur au garrot: Mâles 3 à 4 m Femelles 2,5 à 3 m
Poids: 4,5 à 5 tonnes (jusqu’à plus de 6 tonnes) pour le mâle et 2 à 3 tonnes pour la femelle.
Gestation: 22 mois
Nombre de petits par portée: 1

Alimentation: Herbes, buissons, arbres, écorce, certains fruits.

Prédateurs: l’homme, le lion pour les petits.

Pour en savoir plus sur les éléphants: Eléphant Wikipédia

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Réserve du Selous, parc de la Ruaha, du Tarangire, du Serengueti et cratère et aire de conservation du Ngorongoro en Tanzanie. Parcs de la Kafue, du Lower Zambezi, de la South Luangwa en Zambie.

Les besoins journaliers en eau d’un éléphant adulte sont de l’ordre de 80 litres. Si l’eau n’est pas propre, ou si elle n’est pas disponible en surface comme dans le cas d’une rivière asséchée, les éléphants creusent le sable avec leurs pattes jusqu’à trouver l’eau. Dans le cas des rivières à sec, les puits ainsi créés sont ensuite utilisés par les antilopes et les babouins.

Lorsque l’adulte a terminer la clarification de l’eau, les jeunes viennent profiter du puits.

 

Dans les troupes d’éléphants, les tous jeunes sont très encadrés et protégés par les adultes. Le fait de se tenir sous sa mère lui apporte protection contre d’éventuels prédateurs et surtout contre le soleil, car la peau des jeunes éléphants est fragile, en plus les mamelles ne sont pas loin. (Les trois photos ci-dessous sont prisent dans le lit quasi asséché de la Great Ruaha dans le parc de la Ruaha en Tanzanie)


Les éléphants passent la plus grande partie de leur temps à la quête de nourriture. Les herbages ou branchages sont prélevés avec leur trompe puis portés à la bouche pour être sommairement mastiqués.Eleph01TZTar

Parc National du Tarangire – Tanzanie

Le mauvais rendement de leur système digestif les oblige à consommer environ 200 kg par jour de végétaux. (herbes, branches, fruits et écorces)Eleph02TZTar

Parc National du Tarangire – Tanzanie

Les éléphants âgés, comme ce vieux mâle du cratère du Ngorongoro en Tanzanie, sont reconnaissables outre leur grande taille et leurs longues défenses à leurs tempes creuses. Ayant usé leur dernières dents, ils sont obligés de venir s’alimenter dans les zones marécageuses où ils trouvent en abondance de la nourriture plus tendre.
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Cratère du Ngorongoro – Tanzanie

Aux heures chaudes, les pachydermes aiment à se reposer seuls ou en groupes à l’ombre d’un arbre ou d’un bosquet.

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Parc National du Tarangire – Tanzanie

La trompe de l’éléphant, narine orientable, l’aide à identifier la nature et la provenance d’odeurs.Eleph07TZSer

Parc National du Serengeti – Tanzanie

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Patas ou Singe rouge

Erythrocebus patas

Patas, Red monkey

Ordre des Primates, Famille des Cercopithécidés
Hauteur au garrot: 28 à 50 cm
Poids: 7 à 20 Kg

Alimentation: Omnivore à prépondérance végétarienne, herbes, fruits, graines, gousses.

Prédateurs: Guépard, hyène, léopard, lion, lycaon, python.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc du Niokolo Koba au Sénégal.

Appelé aussi singe pleureur, le patas est un singe au poil court et grossier. Sa fourrure est fauve, rousse et grise. Le mâle est beaucoup plus gros que la femelle. C’est un animal grégaire formant des groupes de 6 à 30 individus. Il est très bon coureur, c’est le primate le plus rapide à la course (55 km/h).

 

 

 

 

Chacal doré

Canis aureus

Common jackal or Golden jackal

Ordre des Carnivores, Famille des Canidés
Hauteur au garrot: 40 – 50 cm
Poids: 6 à 15 Kg
Gestation: 2 mois
Nombre de petits par portée: 2 à 8.

Alimentation: Petits mammifères, jeunes gazelles, charognes, reptiles, insectes, fruits, oiseaux.

Prédateurs: Tous les félins, hyènes, rapaces, pythons

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Réserve de Palmarin dans le Siné Saloum au Sénégal, cratère et aire de conservation du Ngorongoro en Tanzanie.

Baptisé aussi chacal commun, le chacal doré n’est pas un mammifère spécifique à l’Afrique puisque son aire de répartition s’étend en Asie, au Moyen Orient et jusqu’en Europe. Sa robe, plus ou moins variable, est couleur sable à fauve avec le dos grisatre. Sa queue est touffue avec l’extrémité noire.

Les photos illustrant cette fiche ont été prises dans le delta du Siné Saloum au Sénégal.

Ces chacals se reposent dans les touffes d’herbes à l’abri des marées hautes. A marée basse, ils parcourent la mangrove où l’eau est peu profonde.

En principe, on ne rencontre pas le chacal doré dans cette partie du Sénégal. Peut être s’agit-il du « Chacal du Sénégal » ou « Chacal Svelte » (Canis aureus anthus) sous espèce du chacal doré, non reconnu par toutes les classifications. Celui-ci ne figure pas dans la bibliographie de l’auteur.

ChacDO07TZNgoAChacal doré – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

ChacD06TZNgoAChacal doré – Aire de conservation du Ngorongoro – Tanzanie

Empreinte de chacal doré.

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Chacal à flancs rayés

Canis adustus

Side-striped jackal

Ordre des Carnivores, Famille des canidés
Hauteur au garrot: 40 à 48 cm
Poids: 7 à 12 Kg pour le mâle et 7 à 10 Kg pour la femelle.
Gestation: 2 à 2,5 mois
Nombre de petits par portée: 4 à 6

Alimentation: Régime omnivore, petits mammifères (rongeurs), petites antilopes, oiseaux, reptiles, charognes, insectes, fruits.

Prédateurs: Lions, léopards, Hyènes.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Réserve de Moremi au Botswana.

Le chacal à flancs rayés est le plus rare des chacals. Sont activité est plutôt nocturne ou crépusculaire. Les photos illustrant cette fiche ont été prises tôt le matin dans la réserve de Moremi au Botswana.

Par rapport au deux autres espèces de chacals, le chacal à flancs rayés se distingue par, une robe plus terne , des oreilles plus courtes, un museau moins pointu et une tache blanche à l’extrémité de la queue.

La robe du chacal à flancs rayés est gris brun plus ou moins foncé, ses flancs sont parés de bandes noires liserées de blanc.

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Céphalophe à flancs roux

Cephalophus rufilatus

Red-flanked duiker

Ordre des Artiodactyles, Famille des Bovidés
Hauteur au garrot: 30 à 38 cm
Poids: 9 à 14 Kg
Gestation: 7 à 8 mois
Nombre de petits par portée:1

Alimentation: Principalement phyllophages, jeunes pousses, bourgeons, fleurs, fruits. Parfois carnivore (insectes, oiseaux, charognes)

Prédateurs: Homme, lion, guépard, léopard, serval, lycaon, hyène, chacal, ratel, aigle, python.

Le céphalophe à flancs roux, surnommé « biche cochon » est une petite antilope au dos rond. Une touffe de poils est présente sur le sommet du crâne. La queue est courte, terminée par un toupet. Le pelage ras est roux orangé avec le dessus du dos gris bleuté, les pattes sont gris bleuté à noir. Le mâle comme la femelle portent de petites cornes, bien que celles-ci soient parfois absentes chez la femelle.

Céphalophe à flancs roux – Niokolo Koba – Sénégal

Présent en Afrique sur une zone s’étalant d’ouest en est, du Sénégal jusqu’à l’Ouganda, le céphalophe à flanc roux est un animal discret, solitaire et plutôt crépusculaire. Il marque son territoire par frottement sur la végétation d’une sécrétion huileuse issue d’une glande située près des yeux.

 

Babouin de Guinée

Papio papio

Guinea baboon

Ordre des Primates, Famille des Cercopithécidés
Hauteur au garrot: 45 à 60 cm
Poids: 12 à 19 Kg

Alimentation: Fruits, bourgeons, racines, insectes, champignons, petits mammifères.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc du Niokolo Koba au Sénégal.

Le babouin de Guinée est le plus petit des babouins. Sa face est noire, glabre avec le museau allongé. Chez le mâle, le pelage est plus fourni, avec une cape sur le dos et les épaules. Les fesses du mâle sont glabres.

Dans le parc du Niokolo Koba, les babouins de Guinée sont nombreux. Mais à cause de la végétation et de leur méfiance, il n’est pas facile de les prendre en photo.