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Les gorilles

Gorilla

Gorilla

Ordre des Primates, Famille des Hominidés, Genre Gorilla
Hauteur debout: mâle 1,4 à 1,85 m, femelle 1,3 à 1,5 m
Poids: mâle 160 à 210 Kg, femelle 70 à 120 Kg
Gestation: 260 jours environ
Nombre de petits par portée: 1 très rarement 2
Longévité: Environ 25 à 30 ans dans la nature, jusqu’à 50 ans en captivité.

1.Description, sous espèces et variantes géographiques

1.1 Description
Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains.
Comme eux, ce sont des hominidés caractérisés par l’absence de queue, une grande taille, un poids conséquent ainsi qu’un volume cérébral important. C’est le plus grand des primates.
Caractérisés par une allure massive les gorilles sont dotés d’un pelage variable suivant les espèces et les individus, gris noirâtre chez les gorilles de l’Ouest à noir chez les gorilles de l’Est.
Les poils sont longs et soyeux chez le gorille de montagne, plus court et clairsemé chez celui des plaines. Les poils du dessus de la tête sont roussâtres chez les gorilles des plaines de l’Ouest.
Le pelage du dos et des flancs des mâles adultes devient gris blanc avec l’âge, cette caractéristique est à l’origine de l’appellation « dos argenté ».
Les gorilles ont la peau nue au niveau du nez, des lèvres, des oreilles et de la poitrine.
Ces hominidés possèdent des oreilles petites et de larges narines. Chaque individu est identifiable par ses empreintes nasales (au dessus des narines) celles-ci évoluent avec le temps comme des rides.
Les bras sont longs et musclés, les jambes sont courtes, les mains et les pieds sont larges.
Le dimorphisme sexuel est très marqué chez les deux espèces, le poids du mâle pouvant représenter jusqu’à trois fois celui de la femelle. La crête sagittale est plus marquée.

1.2 Espèces et sous espèces

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Les 2 espèces de Gorilles.
Gorilla gorilla gorilla à gauche (La Vallée des Singes) et Gorilla beringei beringei (Parc National des Volcans – Rwanda).

Autrefois, les gorilles étaient classés dans la famille des pongidés, cette classification est aujourd’hui obsolète.
A la fin du 19ème et au début du 20ème siècle de nombreuses espèces et sous espèces de gorilles étaient mentionnées. Dans les années 1930, les gorilles furent temporairement réduits à une espèce et deux sous espèces.

Aujourd’hui, le genre Gorilla comprends 2 espèces avec chacune 2 sous espèces.
Les gorilles de l’Ouest, Western gorilla, Gorilla gorilla (Savage, 1847):
– Le gorille des plaines de l’Ouest ou gorille des plaines Occidentales, Western lowland gorilla, Gorilla gorilla gorilla,. Lien vers fiche IUCN
– Le gorille de la rivière Cross ou gorille de Diehl, Cross River gorilla, Gorilla gorilla diehli. Lien vers fiche IUCN
– Les gorilles de la forêt d’Ebo au Cameroun pourraient constituer une sous espèce à part entière. (Source: Primates d’afrique de l’Ouest, John F. Oates – Global Wildlife Conservation). https://www.globalwildlife.org/blog/vous-voulez-etre-impressionnes-par-notre-monde-sauvage-la-foret-debo-au-cameroun-continue-de-faire-emerger-les-merveilles/

Les gorilles de l’Est, Eastern gorilla, Gorilla beringei (Matschie, 1903):
– Le gorille des plaines de l’Est ou gorille de Grauer, Eastern lowland gorilla, Grauer’s gorilla, Gorilla beringei graueri. C’est le plus grand des gorilles. Lien vers fiche IUCN.
– Le gorille de montagne, Mountain gorilla, Gorilla beringei beringei. Lien vers fiche IUCN
Nota: Le gorille de Bwindi pourrait être une sous espèce à part entière. (Source: Primates of East Africa, Yvonne A. de Jong & Thomas M. Butynski).

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille des plaines de l’Ouest – Dos argenté – Gorilla gorilla gorilla – Vallée des Singes – Romagne – France

2. Comportement

Les gorilles sont des primates forestiers qui vivent en groupes sociaux hiérarchisés d’une dizaine d’individus environ, (de 2 à 20, avec une moyenne de l’ordre de 6 à 10 et quelquefois jusqu’à 30 pour un record enregistré de 37 individus). Ils sont sous l’autorité d’un mâle dominant (dos argenté).
Il peut parfois y avoir un second mâle adulte dans un groupe, dans ce cas, celui-ci se soumet à l’autorité du dominant. Le reste du groupe est constitué de femelles et de jeunes.
La territorialité est peu marquée, plusieurs groupes peuvent circuler sur le même territoire tout en s’évitant. La taille des territoires est de l’ordre de 4 à 8 Km2 pour le gorille de montagne et de 20 à 25 Km2 pour celui des plaines de l’Ouest.
Ces hominidés se déplacent sur leurs quatre membres en s’appuyant sur la jonction des phalanges des membres supérieurs.
Ils passent 40 % de leur temps au repos, le reste est occupé par la quête de nourriture. Jeux et épouillages rythment le quotidien assez paisible des gorilles.
Pour la nuit, ils construisent au sol et parfois dans les arbres des nids de végétaux à usage unique. Cette pratique peut être aussi mise en pratique pour la sieste.
En dehors de la communication visuelle (positions, expressions faciales et regards) les gorilles émettent tout un registre de vocalises, grognement et cris.
Malgré la dominance d’une attitude tranquille, la violence est parfois de mise chez les gorilles. En cas de danger ou d’imminence de conflit, les mâles dominants montrent les dents et se frappent la poitrine en se dressant sur leurs jambes. Ils s’observent du coin de l’oeil, font des charges d’intimidation, poussent des cris puissants, lancent de la terre ou des branches. Si ces manœuvres d’intimidation ne suffisent pas, les gorilles peuvent en arriver à un affrontement physique réel. Dans ce cas, des blessures graves peuvent être infligées par les morsures et la violence des coups portés. Ces conflits se produisent en général pour déloger un dos argenté de son trône ou lui voler des femelles. Des cas d’infanticide surviennent parfois.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Jeux de gorilles des plaines de l’Ouest – Gorilla gorilla gorilla – Vallée des Singes – Romagne – France

3. Reproduction

Pour l’accouplement, c’est le plus souvent la femelle qui fait des avances. Celui-ci a lieu principalement en position dorso-ventrale mais il arrive parfois que cela se fasse en position ventro-ventrale.
Après une gestation comprise entre 250 et 270 jours, la mère donne naissance à un seul petit (rarement des jumeaux) d’un poids d’environ 2 Kg. Une femelle gorille est mère vers l’âge de 10 ans. Du fait qu’elle s’occupe de son petit pendant 3 à 4 ans, elle pourra donner naissance à 5 ou 6 petits au cours de sa vie au rythme d’un tous les 4 à 5 ans environ .
La mortalité infantile est élevée, environ 1 sur 3.
Les petits restent agrippés à leur mère jusqu’à l’age de 5 mois environ. Contre la poitrine dans un premier temps, puis sur le dos après quelques mois.
Vers 7 à 8 mois, les petits commencent à s’éloigner timidement de leurs mères. Ils restent avec elle jusqu’à l’âge de 2 à 3 ans, les liens entre les mères et leurs petits sont très forts.
Les jeunes sont allaités pendant un peu plus de 2 ans et partagent le nid maternel jusqu’à 3 ans et plus.
Les pères sont assez protecteurs avec les jeunes et passent du temps à jouer avec eux.
De 3 à 6 ans les gorilles sont dits juvéniles, puis subadulte jusqu’à 8 ans.
A 8 ans, une femelle est adulte, un mâle est encore un « dos noir » qui continue de se développer. Il devient dos argenté vers 11 à 13 ans.
Les jeunes femelles peuvent quitter leur groupe natal dès l’adolescence.

4. Biologie et anatomie
Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Après les bonobos et les chimpanzés, les gorilles sont les primates les plus proches de l’homme, nous partageons avec eux 98 % du patrimoine génétique.
Bien qu’herbivores les gorilles possèdent une dentition robuste et de puissantes canines.
Elles sont utiles pour l’intimidation et en cas de conflit grave. Elles lui servent surtout à décortiquer des plantes coriaces.
Les mâles possèdent des poches d’air gonflables sous la peau des pectoraux. Celles-ci sont utilisées en frappant dessus avec les poings pour émettre des sons lors de phases d’intimidation.
En cas de stress les gorilles peuvent émettre par les glandes sudoripares situées aux niveaux des aisselles, une forte odeur piquante détectable par le nez humain jusqu’à une vingtaine de mètres.
Comme les jeunes humains, les bébés gorilles possèdent des boules de Bichat (boules graisseuses constituées de tissus adipeux et située entre les muscles superficiels et les muscles profonds de la joue).
En plus de partager avec l’homme certaines maladies comme la pneumonie, la tuberculose, la méningite, le choléra, la typhoïde, l’hépatite ou Ebola, le gorille héberge un parasite commun, le poux nommé Phtirius pubis alias le morpion.
Les gorilles sont les primates qui ont les plus petits testicules en proportion de la taille de leur corps.

Ci-dessus, crane de gorille des plaines de l’Ouest mâle adulte. (Collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris – Galerie d’anatomie comparée).

5. Régime alimentaire
Le régime alimentaire des gorilles est essentiellement végétarien avec parfois un complément de termites, fourmis ou chenilles.
Ce régime varie en fonction des espèces (plaine ou montagne) car leurs milieux de vie sont différents et ils n’ont pas accès aux mêmes plantes.
En règle générale les gorilles consomment : feuilles, pousses, tiges, pulpes, écorces. Pour les gorilles de montagne, c’est plus particulièrement; orties géantes, lobélies et  pousses de bambou  (au Rwanda, environ 60 plantes différentes sont consommées et quelques fruits, 2 % de la ration). Pour les gorilles de plaine de l’Ouest le régime s’agrémente de nombreux fruits et tubercules.
Pour garantir sa ration quotidienne, le gorille des plaines de l’Ouest effectue de plus grands déplacements que celui des montagnes.
Un adulte mange environ 18 kg de végétaux par jour.
Au sol ils mangent essentiellement en position assise. Comme beaucoup d’autres primates, les gorilles (surtout ceux des plaines) participent au renouvellement des forêts par la dispersion de graines des fruits qu’ils ont mangés. Autre particularité du gorille des plaines de l’Ouest, c’est la fréquentation des clairières marécageuses (baïs) où il trouve des sels minéraux et certaines plantes aquatiques.
Malgré leur taille imposante et leur apparente lourdeur, les gorilles sont capables de grimper dans les arbres, (jusqu’à 40 m pour un juvénile et un vingtaine de mètres pour un dos argenté).

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille de montagne – gorilla beringei beringei – Forêt impénétrable de Bwindi – Ouganda

6. Prédateurs

Le principal prédateur du gorille est l’homme.

7. Habitat, distribution et évolution des populations

7.1 Habitat

Les Gorilles de l’Ouest vivent dans les forêts tropicales humides.
Les gorilles de Grauer, Gorilla beringei graueri vivent dans les forêt tropicales humides de basse altitude.
Les gorilles de montagne; Une première population vit dans les forêt humides sur les flancs des volcans où ils évoluent jusqu’à 4.000 mètres d’altitude. Une seconde dans la forêt impénétrable de Bwindi où les altitudes varient de 1.160 à 2.600 mètres.

7.2 Distribution

Les gorilles des plaines de l’Ouest, Gorilla gorilla gorilla sont présents au Cameroun, en Guinée Equatoriale, au Gabon, au Congo (Brazzaville), en République Centrafricaine et en Angola (enclave de Cabinda). C’est le gorille qui possède la plus vaste aire de répartition.
Les gorilles de la rivière Cross, Gorilla gorilla diehli survivent dans un territoire restreint sur une zone frontalière Nigéria Cameroun. Il s’agit d’une petite population isolée (environ 200 individus) vivant dans une zone de forêt montagneuse.
Les gorilles de Grauer, Gorilla beringei graueri, vivent en plusieurs petites populations, principalement dans les parcs nationaux de Kahuzi-Biega et de Maiko situé dans l’Est de la RDC.
Les gorilles de montagne, Gorilla beringei beringei vivent dans deux zones géographiques distinctes. Une première population dans la chaîne des Virunga répartie sur 450 Km2 entre le Rwanda, l’Ouganda et la République Démocratique du Congo. Une seconde dans la forêt impénétrable de Bwindi en Ouganda sur 321 km².

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Gorille de montagne – gorilla beringei beringei – Forêt impénétrable de Bwindi – Ouganda

7.3 Evolution des populations

Les gorilles de la rivière Cross: Il ne subsiste qu’environ 250 individus.
Les gorilles des plaines de l’Ouest: Leur population en déclin était estimée à environ 225.000 en 2008.
Les gorilles de Grauer: Leur population a chuté de près de 80 % en une vingtaine d’année passant de 17.000 en 1995 à 3.800 en 2016.
Les populations de gorille de montagne ont été en hausse ces dernières années, passant de 680 en 2008 à plus de 1.000 en 2018 permettant ainsi le passage du statut IUCN de « En Danger Critique d’extinction » à « En Danger d’Extinction ». Cette évolution du nombre d’individu entraine cependant une augmentation des conflits entre groupes de gorilles, car leur territoire restreint est enclavé dans des zones de culture très peuplées.

7.4 Les causes de leur disparition

C’est principalement l’homme qui, par la destruction de l’habitat, la chasse et le trafic de viande de brousse*, la contrebande de bébés gorilles et la recherche de trophées contribue à la raréfaction de ce primate.
Aux activités agricoles s’ajoutent les conflits armés (RDC) et l’exploitation (souvent illégale) des ressources comme ; les coupes illégales de bois pour la confection du charbon de bois, l’exploitation forestière et les extractions minières.
Certaines populations de gorilles ont été décimées par diverses épidémies comme celle d’Ebola qui depuis les années 90, a causé la disparition d’environ 90 % des gorilles des plaines de l’Ouest Gorilla gorilla gorilla du Congo et du Gabon.
*Nota : Les gorilles sont les victimes collatérales de la chasse illégale par piégeage au collet. Ces derniers sont placés pour capturer principalement de petites antilopes forestières mais ils ne sont sélectifs.

8. Interactions avec l’homme

Il arrive que des pillages de champs cultivés se produisent en périphérie du parc national des volcans au Rwanda.
Un bon nombre de gorilles (familles) ont été « habitués » au contact avec les humains que ce soit pour des suivis scientifiques aussi bien qu’à des fins touristiques.
Ces contacts rapprochés ne sont pas sans risque vis à vis de la possibilité de transmission de maladies communes à l’homme et aux gorilles car même si des règles de distanciation existent, il n’est pas toujours possible de les respecter (car en plus de touristes irrespectueux des règles, ce sont aussi les jeunes gorilles qui par curiosité viennent au contact des hommes).

9. Informations complémentaires

Autrefois catalogué dans les bêtes monstrueuses et féroces, les gorilles par leur taille et leur discrétion ont engendré maints phantasmes à leur égard.

9.1. Origine du nom et expressions

Le nom gorilla vient d’un mot Grec (Gorillai) désignant une tribu de femmes poilues.
D’après le Littré, le mot gorille est cité pour la première fois dans un texte du VI ou VII ème siècle relatant la découverte par des Carthaginois ( Hanon le Navigateur) de « femmes velues » sur les cotes africaines de l’actuel Sierra Leone. https://www.cnrtl.fr/lexicographie/gorille.

Dans le langage commun, un gorille désigne aussi bien un « homme grand et fort » qu’un « garde du corps ».

9.2. Origine/espèces fossiles

Les ancêtres communs aux hommes et aux gorilles ont divergé il y a environ 8 à 9 millions d’année.

9.3. Les gorilles à travers l’histoire

C’est au médecin et missionnaire américain Thomas Staughton Savage que l’on doit la première citation de cette nouvelle espèce qu’il désigne en 1847 sous le nom de Troglodytes gorilla. Cette découverte d’une nouvelle espèce est faite suite à l’acquisition d’un crâne et d’ossements d’un actuel gorille des plaines de l’Ouest.
La première observation d’un gorille par un occidental est attribuée à Paul Belloni Du Chaillu en 1857 lors d’une de ses expéditions au Gabon.
Celui-ci, explorateur et naturaliste franco-américain a également décrit, capturé et chasser ce primate.

En 1903, Georg Friedrich Paul Matschie (le plus souvent appelé Paul Matschie) scientifique allemand travaillant pour le Musée d’Histoire Naturelle de Berlin décrit pour la première fois le gorille de montagne. Il lui donnera le nom scientifique de Gorilla beringei en hommage à l’officier de l’armée allemande Friedrich Robert von Beringe. Cette description est établie d’après les observations faites par von Beringe dans les Virunga et par l’étude des dépouilles de 2 «grands singes» tués le 17 octobre 1902 par Beringe et expédiés au Muséum de Berlin.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Retour de chasse au gorille – Haute Sanga – Centrafrique.

Voici ce que l’on peut lire à propos des gorilles de plaines de l’Ouest dans le tomme 2 de l’ouvrage collectif « Le domaine colonial Français » édité en 1929 (Editions du cygne):
« Le gorille est l’hôte le plus curieux, le plus étrange, le plus mystérieux aussi de la grande forêt ». « Les indigènes qui ne le considèrent pas tout à fait comme un animal ni tout à fait comme un homme, le craignent et le respectent, ils ne s’aventurent qu’avec crainte et prudence dans les parties de la forêt où ils savent le rencontrer. Le gorille vit en famille. Il se construit des huttes grossières en branchages ».

C’est Diane Fossey (1932-1985) qui fut la première à démystifier l’image peu flatteuse qui collait à la peau des gorilles. Cette femme au caractère bien trempé consacra l’essentiel de sa vie à l’étude des gorilles de montagne au Rwanda de 1969 jusqu’à son assassinat dans des conditions restées mystérieuses en 1985.
Elle fût pour cela engagée par l’anthropologue Louis Leakey et fit partie avec Jane Goodall et Biruté Galdikas de celles que l’on a surnommées les « trimates » aussi appelées les « Leakey’s angels ». Article du National Geographic.

9.4. Les gorilles au cinéma et ailleurs

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.Le fantasme du gorille a inspiré une série de films sur le thème « King Kong ». Le premier d’entre eux est sorti en 1933 et a pour héros un gorille géant.
Une dizaine d’autres films, remakes, copies ou parodies ont vu le jour par la suite. Le personnage de King Kong a été également utilisé en bande dessinée et dans divers jeux vidéo.
« La planète des singes » publié en 1963 est un célèbre roman de l’écrivain français Pierre Boule qui met en scène des gorilles aux cotés de chimpanzés et d’orang-outangs.
Ce roman a donné lieu à de nombreuses adaptations au grand et au petit écran (9 films et 2 séries télévision).
« Gorilles dans la brume » est un récit autobiographique de Diane Fossey publié en 1983, il a été adapté au cinéma en 1988.
« Le gorille » est le surnom d’un héros de 43 romans policiers publiés entre 1954 et 1961 dans la collection « Série Noire » des éditions Gallimard. Cette série de l’auteur A.L. ou Antoine Dominique (Dominique Ponchardier de son vrai nom) a donné lieu à plusieurs adaptations au cinéma et à la télévision.

 

« Gare au gorille » la célèbre chanson de Georges Brassens, écrite et composée vers 1943 fût dans un premier temps interdite sur les ondes radiophonique officielles à cause des mœurs (fictifs) du gorille de cette chanson !

9.6. Iconographie

Les gorilles de montagne sont présents sur les billets de banque du Rwanda et de l’Ouganda.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.

Nombreux sont les timbres représentant des gorilles.

Les gorilles font partie avec les chimpanzés et bonobos des grands singes africains. Hominidés caractérisés par l’absence de queue et leur grande taille.

 

10. Bibliographie
– Petter, J-J. et Desbordes, F. 2010. Primates, Nathan. (Ouvrage collectif).
– Darmangeat, P. 2008. Les gorilles, Artémis éditions.
– Despard Estes, R. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Groves, C. P. Mammals of Africa, Volume II – Primates, Bloomsbury.
– Oates, J.F. 2019 Les primates d’Afrique de l’Ouest, Guide d’identification de poche, Global Wildlife Conservation, Biotope Editions pour l’adaptation française.
– De Jong, Y.A. et Butynski, T.M. 2018 Primates of east Africa – Pocket Identification Guide, Global Wildlife Conservation.

11. Liens
Gorillafund.org.
To save Cross River gorillas, EU-funded program aims to empower communities.
Gorilles de Grauer et Chimpanzés de l’Est de la République Démocratique du Congo.
In Nigeria, hunters turn into guardians of the rarest gorilla on Earth.
Bergorilla.org.
Crossrivergorilla.org.

Les Suidés

Les Suidés (Suidae) ou porcins désigne une famille de mammifères artiodactyles dont les caractéristiques communes sont d’avoir:
– Des canines développées.
– Des pattes terminées par quatre onglons.

Les suidés se retrouvent en Eurasie et en Afrique.

Pour l’Afrique, la famille des suidés comprends 3 tribus, 4 genres et 6 espèces.

Classement zoologique des suidés africains:
Ordre: Artiodactyles (Cétartiodactyles).
Sous-Ordre: Suine (Suina)
Famille: Suidés (Suidae) Porcins.
Sous-Famille: Suinés (Suinae).

Tribu/Tribe Genre/Genus Espèce/Species
Phacochoerini Phacochoerus Phacochoerus africanus
Phacochère commun
Common Warthog
Phacochoerus aethiopicus
Phacochère du désert
Desert Warthog

Les suidés africainsPhacochère communPhacochoerus africanus

Les suidés africainsPhacochère du désert Phacochoerus aethiopicus

Tribu/Tribe Genre/Genus Espèce/Species
Potamochoerini Hylochoerus Hylochoerus meinertzhageni
Hylochère
Forest Hog (Giant Forest Hog)
Potamochoerus Potamochoerus larvatus
Potamochère du Cap
Bushpig
Potamochoerus porcus
Potamochère roux
Red River Hog

Les suidés africainsHylochèreHylochoerus meinertzhageni

Les suidés africainsPotamochère du CapPotamochoerus larvatus

Les suidés africainsPotamochère roux ou porc à pinceauxPotamochoerus porcus

Tribu/Tribe Genre/Genus Espèce/Species
Suini Sus Sus scrofa
Sanglier d’Eurasie
Wild boar

Lien vers le site des spécialistes des cochons sauvages de l’IUCN.

Les primates africains

Les primates africains sont représentés par environ 93 espèces en 14 genres pour l’Afrique continentale et plus de 100 espèces en 15 genres pour les lémuriformes de Madagascar.
Ces chiffres ne sont qu’une approximation car la classification des espèces est en constante mutation et est mise à jour notamment suite aux étude de l’ADN ainsi qu’à la découverte de nouvelles espèces comme des micro lémuriens à Madagascar.
Vient s’ajouter à cela la déclinaison en sous-espèces qui est encore plus subtile.

Les 193 espèces de primates d’Afrique présentent une très grande variété de morphologies, d’aspects et de comportements.
Les plus petits d’entre eux sont les microcèbes (Lémuriformes de Madagascar) dont certains ne pèsent qu’une trentaine de grammes alors que les gorilles peuvent peser plus de 200 Kg.

L’Ordre des primates comporte 2 sous-ordres:

– Les Haplorrhiniens ou Simiens ou Singes. Caractérisés par l’absence de rhinarium*.
Les Strepsirrhiniens ou Prosimiens. Caractérisés par un museau plus ou moins allongé et la présence d’un rhinarium avec narines fendues.
* Rhinarium = Truffe, souvent humide et dépourvue de poils.

Présentation sommaire du sous-ordre des Haplorrhiniens africains:

Les primates africains

Famille des hominidés:Les primates africains

Famille représentée par 2 genres.
– Genre Gorilla, les gorilles avec 2 espèces.
– Genre Pan, les chimpanzés et bonobo avec 2 espèces.

Famille des cercopithecidés:

Famille représentée par 2 sous familles.

 Sous-famille des cercopithecinés:Les primates africains
Sous famille représentée par 13 genres.
– Genre Macaca, le magot avec 1 espèce.
– Genre Cercocebus, les cercocèbes avec 7 espèces.
– Genre Mandrillus, les drills et mandrills avec 2 espèces.
– Genre Lophocebus, les mangabeys avec 2 espèces.
– Genre Rungwecebus, le kipunjii avec 1 espèce.
– Genre Papio, les babouins avec 6 espèces.
– Genre Theropithecus, le gelada avec 1 espèce.
– Genre Allenopithecus, cercopithèque noir et vert avec 1 espèce.
– Genre Miopithecus, les talapoins avec 2 espèces.
– Genre Erythrocebus, le patas avec 1 espèce.
– Genre chlorocebus, les cercopithèques de savane avec 6 espèces.
– Genre Allochrocebus, les cercopithèques dits terrestres avec 3 espèces.
– Genre Cercopithecus, les cercopithèques arboricoles avec 20 espèces.

 

 Sous-famille des colobinés: Les primates africains
Sous famille représentée par 3 genres.
– Genre Colobus, les colobes noirs et blancs
avec 5 espèces.
– Genre Procolobus, le colobe olive avec 1 espèce.
– Genre Piliocolobus, les colobes bais avec environ 17 espèces. (Voir Les colobes sur ce site).

Présentation sommaire du sous-ordre des Strepsirrhiniens:

Les primates africains

Infra-ordre des loriformes:

Famille des galagonidés:

Famille représentée par 5 genres.
– Genre Otolemur, les grands galagos avec 2 espèces.
– Genre Sciurocheirus, les galagos écureuils avec 3 espèces.
– Genre Galago, les petits galagos avec 4 espèces.
– Genre Euoticus, les galagos à griffes avec 2 espèces.
– Genre Galagoides, les galagos nains avec 7 espèces.

Famille des lorisidés:

Famille représentée par 2 genres.
– Genre Perodicticus, le potto avec 1 espèce.
– Genre Arctocebus, les pottos dorés avec 2 espèces.

Infra-ordre des lemuriformes:

Les primates africains

Famille des lemuridés:

Famille représentée par 5 genres.
– Genre Hapalemur, les hapalemurs avec 7 espèces.
– Genre Prolemur, le grand hapalemur avec 1 espèce.
– Genre Lemur, le maki avec 1 espèce.
– Genre Eulemur, les lémurs avec 12 espèces.
– Genre Varecia, les varis avec 4 espèces.

Famille des cheirogaleidés:

Famille représentée par 5 genres.
– Genre Microcebus, les microcèbes avec 18 espèces.
– Genre Minza, les microcèbres géants avec 2 espèces.
– Genre Allocebus, les allocèbes avec 1 espèce.
– Genre Cheirogaleus, les cheirogales avec 5 espèces.
– Genre Phaner, les phaners avec 4 espèces.

Famille des lepilemuridés:

Famille représentée par 1 genre.
– Genre Lepilemur, les lépilémurs avec 26 espèces.

Famille des indridés:

Famille représentée par 3 genres.
– Genre Avahi, les avahis avec 9 espèces.
– Genre Propithecus, les propithèques avec 9 espèces.
– Genre Indri, l’indri avec 1 espèce.

Famille des daubentonidés:

Famille représentée par 1 genre.
– Genre Daubentonia, l’Aye-aye avec une espèce.

Les primates africains

Liens vers sites à propos des primates:

Sites de protection et de conservation:
West African Primate Conservation Action. WAPCA est une organisation non gouvernementale locale qui travaille au Ghana et en Côte d’Ivoire pour préserver et protéger les primates en voie de disparition en Afrique de l’Ouest.
GRASP. Great Apes Survival Partnership.

Sites scientifiques et divers:
IUCN/SSC Primate Specialist Group. Le groupe de spécialistes des primates est un réseau de scientifiques et de défenseurs de l’environnement qui s’opposent à la vague de disparition qui menace les plus proches parents de l’humanité.
Eastern Africa Primate Diversity and Conservation Program. Recherches et publications sur les primates d’Afrique de l’Est. Par Tom Butynski et Yvonne de Jong.
Primate Info Net: Site du National Primate Research Center de l’Université du Wisconsin.
New England Primate Conservancy.
Grands singes.com
Société Francophone de Primatologie.
English Common Names for Subspecies and Species of African Primates.

Mammifères sauvages du Maroc

Stéphane Aulagnier, Fabrice Cuzin & Michel Thévenot Editeurs.
(Société Française pour l’étude et la Protection des Mammifères)

Ouvrage collectif de 340 pages brochées au format 21 x 29,7 cm. 1ère édition 2017.
Contributeurs: Abdellatif Bayed, Bouchra Bougariane, Denis Geraads, Alain Rodrigue, Emmanuelle Stoetzel et Dominique Barreau & Alain Rocher.

Ce livre traite du peuplement, de la répartition et de l’écologie des mammifères du Maroc.
En introduction cette publication aborde l’histoire des peuplements des mammifères, les espèces fossiles ainsi que les représentations rupestres.
Pour chaque espèce décrite, on trouve des données sur la description, la localisation, le comportement, les mensurations, le tout associé à une carte de répartition pour le Maroc.
En plus du nom scientifique, les espèces sont nommées en français, en anglais, en allemand et en espagnol.
Ce sont plus d’une centaine d’espèces qui sont mentionnées. Parmi elles, 29 chiroptères, 17 carnivores, 11 cétartiodactyles et 32 rongeurs.
Cet ouvrage comporte très peu de photos mais de très abondantes références bibliographiques.

 

Canids of the world

Par JOSE R. CASTELLO aux éditions Princeton University Press.
Ouvrage de 331 pages au format 14 x 21,5 cm. 1ère édition juin 2018.
Comme son titre l’indique, ce guide en langue anglaise traite de tous les canidés du monde.
40 pages sont consacrées aux canidés africains, loups, chacals, lycaons, renards, fennec et otocyons.
Le livre s’articule en plusieurs parties:
– Une introduction avec 20 pages de généralités sur les canidés.
– 280 pages pour la description des espèces (ou sous espèces). Chaque animal est présenté sur 2 pages en vis à vis.
En page de gauche, les noms anglais et scientifiques suivis des mensurations et de la description de l’animal. L’espèce est représentée par plusieurs photographies soigneusement détourées, mâle, femelle, jeune, face et profil.
En page de droite, sont évoqués les noms dans différentes langues (dont le nom français), les sous espèces, les espèces similaires, le comportement, la répartition géographique, la reproduction, etc.
– Pour compléter, ce guide se poursuit par 6 planches de photos des crânes de nombreuses espèces, ce chapitre est suivi par des références bibliographiques, un glossaire et un index.


Ce guide est édité dans la collection des « Princeton Field Guides ».
Nota: Ce livre est disponible en version papier avec 2 types de couverture et il existe également en version numérique.
Pour obtenir ce livre, je vous recommande le site NHBS.

Galago à queue touffue

Otolemur crassicaudatus

Thick-tailed Greater Galago, Large-eared Greater galago

Ordre des Primates, famille des Galagidés, Genre Otolemur
Poids: 1 à 1,5 Kg 1 à 1,8 Kg
Longueur du corps: 26 à 50 cm
Longueur de la queue: 30 à 50 cm
Gestation: Environ 130 jours
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: Environ 14 ans en captivité.
Lien vers Fiche IUCN

Galago à queue touffueOtolemur crassicaudatus monteiri – Aire de gestion de faune de Lupande – Zambie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques:

1.1. Description:
Le galago à queue touffue appelé aussi galago à queue épaisse est un primate africain de la taille d’un chat ou d’un lapin.
Son pelage est gris argenté à gris brun sur le dessus et blanc au dessous. Il existe des sujets mélaniques (totalement noirs).
Il possède une longue queue touffue, plus longue que la tête et le corps.
Ses oreilles sont grandes, minces, rondes et il peut les replier en arrière.
Les poils des parties supérieures et de la queue sont fins et laineux.
Ses yeux sont grands, ronds et situés très en avant de la face.

Galago à queue touffueOtolemur crassicaudatus monteiri – Aire de gestion de faune de Lupande – Zambie

1.2. Sous espèces et variantes géographiques:
Otolemur crassicaudatus crassicaudatusSouthern African Large-eared Galago, South African Thick-tailed Galago.
Otolemur crassicaudatus kirkiiTanganyika Large-eared Galago, Tanganyika Thick-tailed Galago.
Otolemur crassicaudatus monteiriMiombo Silver Galago, Silvery Greater Galago.

Galago à queue touffueOtolemur crassicaudatus monteiri – Aire de gestion de faune de Lupande – Zambie

2. Comportement:
Le galago à queue touffue est strictement nocturne. Il est actif toute la nuit.
Essentiellement arboricole, il se déplace cependant au sol assez facilement contrairement aux autres espèces de galagos. Lors de ses déplacements au sol, le galago court à quatre pattes et peut aussi se déplacer par bonds comme un kangourou.
Il peut effectuer de grands bonds d’un arbre à un autre.
Il passe ses journées à dormir dans la végétation dense, dans des nids qu’il construit.
Il vit en groupe de 2 à 6 individus. Ceux-ci sont constitués essentiellement de femelles, mères et jeunes, sœurs, tantes, etc. les jeunes mâles sont écartés à la puberté. La recherche de nourriture se fait en solitaire.

Galago à queue touffueOtolemur crassicaudatus monteiri – Aire de gestion de faune de Lupande – Zambie

Un mâle dominant gravite autour d’un groupe de femelles et s’informe régulièrement de leur réceptivité.
Ce primate pousse des cris puissants qui trahissent sa présence. En anglais, les galagos sont appelés aussi bushbabies en raison de ces cris qui peuvent rappeler ceux d’un bébé.
Le galago à queue épaisse marque son territoire avec des sécrétions de glandes mammaires et de l’urine. Il dépose de l’urine sur une de leurs mains et frotte celle-ci contre le pied et dépose ainsi leur trace olfactive lors de leurs déplacement.

Galago à queue touffueOtolemur crassicaudatus monteiri – Aire de gestion de faune de Lupande – Zambie

3. Reproduction:
Les galagos atteignent leur maturité sexuelle vers 1 an.
Les affrontements entre mâles pour la possession des femelles peuvent être très violents.
Ces bushbabbies construisent des nids dans des arbres creux pour mettre bas et abriter les petits pendant les deux premières semaines.
Les jumeaux et triplés sont beaucoup plus fréquent que chez les autres primates.
Les nouveaux nés pèsent 50 à 70 g.
Les jeunes se déplacent sur le dos de leur mère.

4. Biologie anatomie:
Ces primates possèdent une vue, une ouïe et odorat très développés.
Leurs grands yeux sont parfaitement adaptés à la vision nocturne.

Galago à queue touffueOtolemur crassicaudatus monteiri – Aire de gestion de faune de Lupande – Zambie

5. Régime alimentaire:
Omnivore : Fruits, graines, sève, résine, nectar, bourgeons, insectes, reptiles, oiseaux, œufs, fleurs,escargots, limaces, etc.

6. Prédateurs:
Aigles, genette et serpents.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition:
On trouve les galagos à queue touffue dans tous les types de forêts (savanes boisées, bois et forêts denses et sèches) ainsi qu’en montagne jusqu’à 3500 mètres.
Il fréquente aussi les jardins boisés en zones périurbaines.
Ce mammifère est plutôt abondant dans sa zone de répartition, avec une densité possible de 125 animaux au Km2.
Il est peu chassé par l’homme. La seule menace qui pèse sur le galago est la perte constante de son habitat.

8. Réserves où l’animal a été observé par l’auteur:
Pioneer camp près de Lusaka en Zambie
Zone de gestion de faune de Lupande, près de Mfuwe en Zambie

9. Interactions avec l’homme
Sans objet.

10. Informations complémentaires:
Pas de données pour le moment.

11. Bibliographie:
– Breuil, M. Mayeur, J. P. Thille, F. 1998. Kenya – Tanzanie Le guide du safari – Faune et parcs, Editions Marcus
– Bearder, S.K. Svoboda, N.S. 2013. Mammals of Africa, Volume II, Primates, Editions Bloomsbury

12. Liens:
Otolemur crassicaudatus sur Wildsolutions.

Cercopithèque ascagne

Cercopithecus ascanius

Redtail Monkey, Redtailed Monkey, Black-cheeked white-nosed Monkey, Red-tailed Guenon

Ordre des Primates, Famille des Cercopithécidés, Genre Cercopithecus
Hauteur: 46 à 52 cm pour le mâle et de 34 à 48 cm pour la femelle.
Poids: 4,5 Kg pour le mâle et 3,5 Kg pour la femelle.
Longueur de la queue: 55 à 90 cm.
Gestation: Environ 6 mois (peu de données).
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: 22 ans en captivité.
Lien vers Fiche IUCN:

Cercopitheque ascagneCercopithèque ascagne de Schmidt – Parc national de Mahale – Tanzanie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques:

1.1. Description:
Singe de taille petite à moyenne pourvu d’une longue queue de couleur orangée sur la moitié distale, la partie haute de celle-ci étant de la même couleur que le dos. L’extrémité de la queue est noire.
Les joues sont ornées de favoris blancs, les tempes sont blanches, la gorge et le menton blanc cassé.
Le cercopithèque ascagne possède une tache nasale de forme et de couleur variable suivant les sous espèces (blanc, beige, noir, bleu, orangé). Le visage est sombre avec des cernes bleues autour des yeux. Le reste du pelage est gris brun, les membres sont gris à noir, le ventre blanc.
Le mâle est plus grand que la femelle, c’est le seul dimorphisme sexuel.

1.2. Sous espèces et variantes géographiques:
5 sous espèces sont communément reconnues, mais la taxonomie de ces cercopithèques est complexe et en constante évolution.
Cercopithecus ascanius ascanius Angola red-tail (Angola et surtout RdC).
Cercopithecus ascanius atrinasus – Spectacled red-tail, cercopithèque ascagne à nez noir, (Nord Est Angola).
Cercopithecus ascanius katagae – Katanga red-tail (Sud RdC et Angola).
Cercopithecus ascanius schmïdti – Uganda red-tail, schmidt’s red-tailed Monkey, Cercopithèque ascagne de Schmidt (C’est la sous espèce qui a la plus grande aire de répartition, sur la rive droite du fleuve Congo, RdC, Uganda, Rwanda, Tanzanie, Kenya, Centrafrique et Sud Soudan).
C’est peut-être une espèce à part entière ? C’est en tout cas la sous espèce la plus étudiée (Kenya et Ouganda).
Cercopithecus ascanius whitesidei – Yellow nosed red-tail, Cercopithèque ascagne à nez orange (Congo central).

Cercopitheque ascagneCercopithèque ascagne de Schmidt – Parc national de Mahale – Tanzanie

2. Comportement:
Les cercopithèques ascagne sont des primates diurnes et arboricoles. Très agiles et très mobiles, ils sont principalement actifs tôt le matin (avant l’aube) et tard le soir (jusqu’à la tombée de la nuit).
Ils vivent en groupes de tailles variables, de 5 à 10 individus composés d’un mâle et de plusieurs femelles avec les jeunes. Il est possible d’observer plusieurs groupes rassemblés pour se nourrir ou se reposer dans de très grands arbres, si la nourriture y est très abondante, il peut y avoir jusqu’à une centaine d’individus.
Les mâles célibataires se regroupent également mais peuvent vivre en solitaire.
Chez les cercopithèques ascagne, la communication est assez complexe. Elle est à la fois visuelle (mouvement de sourcils, hochement de tête), chimique, tactile (toilettage réciproque) et sonore.
Ces primates émettent des petits cris d’alarme aigus semblables à des cris d’oiseaux.
Les groupes de cercopithèques ascagne sont parfois associés à d’autre primates comme les colobes bais, les mangabeys ou encore les cercopithèques à diadème.

Cercopitheque ascagneCercopithèque ascagne de Schmidt – Parc national de Mahale – Tanzanie

3. Reproduction:
Les ascagnes atteignent la maturité sexuelle vers 4 à 5 ans pour les femelles et vers 6 ans pour les mâles. Après une gestation d’environ 6 mois, la femelle donne naissance à un petit qui pèse environ 300 g.
Des accouplements entre cercopithèques ascagne et mittis auraient été observés (Stuart C et M).

4. Biologie et anatomie:
Ces cercopithèques ont été utilisés comme animaux de laboratoire.

5. Régime alimentaire:
Omnivore, environ 50 % frugivore et 25 % insectivore, le reste étant composé de fleurs, boutons floraux, feuilles et bourgeons, gomme et résine.
Par leur régime alimentaire, ces singes assurent la dispersion de nombreuses graines issues des fruits qu’ils consomment.

6. Prédateurs:
Chimpanzé, aigle couronné, léopard et l’homme.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition:
Ce cercopithèque vit dans la canopée de différents types de forêts (forêt de plaine et sub-montagnardes, forêts primaires et secondaires, forêts marécageuses, etc.).
Il est présent à des altitudes comprises entre 400 et 2500 mètres.

Les causes de sa disparition sont:
Bien que classé en « préoccupation mineure » les populations sont en diminution suite à la perte de leur habitat. Ils sont parfois chassés par l’homme pour la viande et suite à des incursions dans les cultures où ils consomment fruits, légumes ou maïs.

8. Réserves où l’animal a été observé par l’auteur:
Parc national de Mahale en Tanzanie.

9. Interactions avec l’homme:
Pillage de cultures.

10. Informations complémentaires:
Pas d’informations complémentaires pour le moment.

11. Bibliographie:
– Ouvrage collectif. 2014. Larger Mammals of Tanzania, Princeton University Press.
– Dorst, J. Dandelot, P. 1972 Guide des grands mammifères d’Afrique Delachaux et Niestlé.
– Stuart, C & M. 2009. Mammals of east Africa Truik Nature.
– Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Kingdon, J. 2011. Field guide to African mammals, A&C Black.
– Cords, M. Sarmiento E.E. 2013. Mammals of Africa, Volune II, Primates, Bloomsbury.

12. Liens:
Animal Diversity Web – Cercopithecus ascanius.

Notes préliminaires sur l’écologie de cercopithecus ascagnus schmidti dans les environs de Bangui (R.C.A.).

Diet and polyspecific associations affect spatial patterns among redtail monkeys (cercopithecus ascanius).

The effects of logging on primate-habitat interactions: A case study of redtail monkeys (cercopithecus ascanius) in Kibale NationalPark, Uganda.

Interspecific and intraspecific variation in diet of two forest guenons, cercopithecus ascanius and c. mitis.

ZipcodeZoo – Cercopithecus ascanius.

Habitat preference and foraging behaviour in adult Red-tailed Monkeys (cercopithecus ascanius).

 

 

Colobe d’Ouganda

Piliocolobus tephrosceles

Ashy Red Colobus, Ugandan Red Colobus

Ordre des Primates, Famille des Cercopithécidés, Genre Piliocolobus
Hauteur: Environ 60 cm.
Poids: 10 Kg pour le mâle, 6 Kg pour la femelle.
Longueur de la queue: 70 cm.
Gestation: 5 à 6 mois.
Nombre de petits par portée: 1
Lien vers Fiche IUCN:

Colobe d'OugandaColobe d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Mahale – Tanzanie

1. Description, sous espèces et variantes géographiques:

1.1. Description:
Le colobe d’Ouganda (piliocolobus ou procolobus tephrosceles) est aussi appelé colobe rouge d’Ouganda est un primate de taille moyenne avec un pelage abondant de couleur variable. Le dos pouvant aller du brun au presque noir. Les faces intérieures des membres et le ventre étant de couleur crème. La face est grisâtre et le dessus de la tête roussâtre. La queue est brun foncé.

Colobe d'OugandaColobe d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Mahale – Tanzanie

1.2. Sous espèces et variantes géographiques:
Autrefois considéré comme une des 6 à 10 sous espèces de colobe bai à tête rousse, le colobe d’Ouganda est considéré comme une espèce à part entière depuis 2001 (Groves).
Il est parfois encore désigné par certains auteurs comme Eastern Red Colobus – Procolobus rufomitratus tephroscele ou encore Procolobus badius tephroscele (la classification des colobes bais faisant encore débat).

Colobe d'OugandaColobe d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Mahale – Tanzanie

2. Comportement:
Les colobes d’Ouganda sont des primates diurnes et arboricoles.
Ces colobes vivent en groupes de 5 à 80 individus avec une moyenne de 40 (45 à 50 à Kibale, 55 à 59 à Gombe). Ces groupes sont multi-mâles et multi-femelles avec plus de femelles que de mâles. Les groupes sont dirigés par un mâle dominant.
Les grands groupes se divisent pour partir en quête de nourriture.
Comme pour tous les primates grégaires, le toilettage est une activité sociale importante pour le colobe d’Ouganda. Il s’associe fréquemment à d’autres primates, principalement avec le cercopithèque ascagne et quelquefois avec le cercopithèque mitis. Cette association lui est bénéfique vis à vis de la veille contre les prédateurs.

Colobe d'OugandaColobe d’Ouganda – Piliocolobus tephrosceles – Mahale – Tanzanie

3. Reproduction:
Maturité sexuelle vers 5 ans pour le mâle et entre 4 et 5 ans pour la femelle.
La femelle met au monde un seul petit après 5 à 6 mois de gestation.

4. Biologie et anatomie:
Pas de données particulières pour le moment.

5. Régime alimentaire:
Le colobe d’Ouganda est essentiellement folivore. Il consomme également des graines, des bourgeons, des fruits et des écorces.

6. Prédateurs:
Principalement les chimpanzés, mais aussi l’aigle couronné pour les juvéniles.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition:
La distribution de ce colobe est très limitée. Il n’est présent que dans 5 zones forestières réparties en Ouganda et en Tanzanie. Parc de Kibale et une zone au Sud Ouest du Lac Victoria pour l’Ouganda. Parcs de Mahale et de Gombe ainsi que le plateau d’Ufipa en Tanzanie. Ce primate est classé en danger par l’IUCN à cause de populations très fragmentées et donc isolées les unes des autres.
On rencontre ce colobe jusqu’à des altitudes de 2400 mètres.

Les causes de sa disparition sont:
La perte de son habitat et la chasse pratiquée hors des zones protégées (déforestation au profit de zones agricoles, fabrication du charbon de bois, exploitations forestières).
La prédation importante par les chimpanzés (à Gombe, la population a chuté de – 50 % en 25 ans et est en route vers l’extinction car 16 à 40 % des colobes d’Ouganda sont tués chaque année par les chimpanzés).

 

8. Réserves où l’animal a été observé par l’auteur:
Parc national de Mahale en Tanzanie.

9. Interactions avec l’homme:
Pas de données particulières.

10. Informations complémentaires:
Aucune informations complémentaires à ce jour.

11. Bibliographie:
– Stuart, C & M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Struhsaker, T. T. Grub, P. 2013. Mammals of Africa Volume II, Primates, Bloomsbury.
– Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Ouvrage collectif, 2014. A field guide to the Larger Mammals of Tanzania, Princeton University Press.

12. Liens:
Crop-raid of the Ashy Red Colobus (piliocolobus tephrosceles) and Crop-Raiding in a Forest-Farm Mosaic, Mbuzi, Rukwa Region, Tanzania.

Census and Conservation Assessment ofthe Red Colobus (Procolobus rufomitratus tephrosceles) on the Ufipa Plateau, Southwest Tanzania.

Ugandan Chimpanzees May Be Hunting Red Colobus Monkey into Extinction.

 

 

Potamochère du Cap

Potamochoerus larvatus

Bush Pig

Ordre des Cetartiodactyles, Famille des Suidés, Genre Potamochoerus
Hauteur au garrot: 55 à 100 cm.
Poids: 55 à 105 Kg pour le mâle, 45 à85 Kg pour la femelle.
Longueur du corps: 1,0 à 1,7 m.
Longueur de la queue: 30 à 45 cm.
Gestation: Environ 120 jours.
Nombre de petits par portée: Couramment 3 à 4, jusqu’à 8.
Longévité: 15 ans environ.
Lien vers Fiche IUCN:

Potamochère du Cap Potamochère du Cap – P.l. hassama – Parc de Mahale – Tanzanie

1. Description, sous espèce et variantes géographiques:

1.1. Description:
Le potamochère du Cap possède une silhouette proche de celle du sanglier. C’est un animal massif et court sur pattes.
Son corps est poilu, sa tête est allongée et il possède des touffes de poils à l’extrémité de ses oreilles. Une crinière de poils longs et plus clairs que ceux du reste du corps est présente sur son dos.
Sur la face, les variations de couleur de pelage dessinent une sorte de masque facial.
La coloration du pelage est variable suivant les sous espèces, les individus et l’âge.
Les jeunes portent des rayures pales jaunâtres sur fond brun. Entre trois et six mois, le pelage du jeune perd ses rayures et devient brun roux. Avec l’âge les adultes deviennent gris foncé à noir.
En dehors de l’écart de taille, les différences entre mâles et femelles sont situées au niveau de la face qui comporte chez le mâle 3 paires de structures verruqueuses (protubérances et callosités).


Potamochère du Cap Potamochères du Cap – P.l. hassama – Parc de Mahale – Tanzanie

1.2. Sous espèces et variantes géographiques:
2 sous espèces sont communément reconnues.
Potamochoerus larvatus hassama. Eastern Bushpig ou White-faced Bushpig. Afrique de l’Est.
Potamochoerus larvatus koiropotamus. Southern Bushpig. Afrique Australe.

Hybridation possible avec Potamochoerus porcus dans les régions du Sud et du Sud-Est du Congo (RDC).

2. Comportement:
Le potamochère est principalement nocturne mais aussi parfois diurne en période fraîche et s’il n’est pas dérangé.
C’est un animal grégaire qui vit en groupes familiaux de 4 à 15 individus, composés généralement d’un couple dominant accompagné de truies et de jeunes d’une ou deux générations. On peut observer occasionnellement des groupes jusqu’à 30 individus.
On rencontre également des groupes d’immatures ainsi que des verrats solitaires.
Le potamochère du Cap s’est adapté aux zones agricoles et à la présence de l’homme.
Il vient se nourrir dans les cultures en provoquant des dégâts importants.
Comme le sanglier, c’est un bon nageur.
Il aime se vautrer dans la boue pour se refroidir et se déparasiter.
Ce suidé est plus agressif que le phacochère. Les mâles utilisent les callosités et les protubérances osseuses situées sur leur face pour les combats tête à tête. Ceux-ci sont appelés « snout-boxing ». Des cris et des rugissements accompagnent les combats dans lesquels un des adversaires peut être parfois mortellement blessé ou tué.
Le potamochère utilise une communication vocale variée, avec des cris, des grognements et des ronflements.
Les mâles signalent leur présence et leur rang en se frottant aux arbres et en marquant l’écorce de ceux-ci avec leurs défenses.

3. Reproduction:
Les femelles atteignent leur maturité sexuelle vers 18 mois (16 à 20 mois).
Mâle et femelle front contre front peut être un préliminaire à l’accouplement.
Pour la mise bas, les potamochères font des nids dans les fourrés épais et peuvent aussi construire des nids d’herbes entassées sur près de 3 m de large et 1 m de haut ressemblant à de petites meules de foin. Ils creusent ensuite dedans pour mettre les petits à l’abris.
La femelle donne naissance à 3 ou 4 petits, parfois jusqu’à 8. Ces derniers pèsent environ 750 g à la naissance (600 à 1Kg).
La femelle possède 3 paires de mamelles, les jeunes sont sevrés vers l’âge de 3 mois. Ils ne quittent pas le nid pendant les 15 premiers jours.

4. Biologie et anatomie:
Chez le potamochère, l’ouïe et l’odorat sont très développés mais la vue est médiocre.
Contrairement au phacochère, les défenses sont à peines visibles. Elles mesurent environ 7 cm de long et dépassent à peine sur les côtés de la tête.
Potamochère du Cap Grace à des muscles et des tendons puissants, ses narines se referment lorsqu’il fouille le sol.
Il dispose de nombreuses glandes odoriférantes situées à différents endroits du corps (poches près des défenses, glandes aux pieds, au niveau du pénis, au menton, au cou dans la crinière, glandes anales).

Potamochère du Cap Pattes antérieures du potamochère du Cap

5. Régime alimentaire:

Potamochère du Cap

Potamochère du Cap se nourrissant de déchets alimentaires
Parc national de Mahale – Tanzanie

Le potamochère du Cap est un omnivore avec une grande part végétarienne.
Il détecte sa nourriture principalement à l’odeur.
Avec son groin, il fouille le sol pour déterrer bulbes, rhizomes et tubercules.
Il consomme aussi des fruits, des champignons, des œufs, des larves, des coléoptères, des escargots, des petits oiseaux et petits mammiferes. Il est occasionnellement charognard et coprophage. Il n’hésite pas à entrer dans l’eau pour atteindre des plantes aquatiques.
Son régime alimentaire varie en fonction des saisons et de la ressource dans sa zone géographique.

Potamochère du Cap Excréments du potamochère.

6. Prédateurs:
Principalement lion, léopard et l’homme.
A Gombe (Tanzanie) des cas de prédations par des chimpanzés robustes ont été enregistrés.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition:
Son habitat est très varié, mais il préfère toujours les milieux couverts et denses.
Il vit à des altitudes très variables, depuis le niveau de la mer jusqu’à 3000 mètres (Forêt d’Harenna en Ethiopie) et même 4000 mètres (Mont Kilimanjaro au Kenya).
Il a été introduit à Madagascar et aux Comores.

Les causes de sa disparition sont:

La chasse pour sa chair (viande de brousse) ou par ce qu’il provoque des dégâts importants dans les cultures.

8. Réserves où l’animal a été observé par l’auteur:
Parc national de Mahale en Tanzanie.

9. Interactions avec l’homme:
Destruction des cultures par le potamochère et chasse de représailles par l’homme.

10. Informations complémentaires:
Aucune information complémentaires pour le moment.

11. Bibliographie:
– Estes, R. D. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Stuart, C. et M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Apps, P. 2000. Smithers’ Mammals of Southern Africa, A Field Guide, Struik Nature.
– Carnaby, T. 2014. Beat about the bush, Jacana Media.
– Seydack, A.H.W. 2013. Mammals of Africa Volume VI, Bloomsbury.

12. Liens:
Potamochoerus larvatus sur Animal Diversity Web

Abondance du potamochère (potamochoerus larvatus) dans les savanes du Nord-Ouest de Madagascar.

Cobe des roseaux

Redunca arundinum

Common reedbuck, Southern reedbuck

Ordre des Cetartiodactyles, Famille des Bovidés, Genre Redunca
Hauteur au garrot: 65 à 105 cm
Poids: En moyenne 70 Kg pour le mâle et 50 Kg pour la femelle.
Longueur du corps: 130 à 160 cm pour le mâle et 120 à 140 cm pour la femelle.
Longueur de la queue: Environ 25 cm
Gestation: Environ 7,5 mois
Nombre de petits par portée: 1
Longévité: 16 ans en captivité, de 10 à 12 ans à l’état sauvage.
Lien vers Fiche IUCN.

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum mâle – Moremi game reserve – Botswana

1. Description, sous-espèces et variantes géographiques:
Le cobe des roseaux porte mal son nom puisque il ne s’agit pas d’un cobe mais d’un redunca.
Le nom qui conviendrait le mieux serait redunca commun, par opposition aux deux autres redunca qui sont le redunca bohor et le redunca de montagne. Certains auteurs l’affuble du nom de «grand cobe des roseaux» par opposition au redunca bohor appelé aussi Nagor qui est baptisé toujours à tort par les mêmes auteurs «cobe des roseaux».
Ces confusions sont issues de mauvaises appellations dans des ouvrages traduits de l’anglais.

1.1. Description:
C’est le plus grand des trois reduncas.
Son pelage est fin, court, uniforme, presque laineux.
La couleur du corps varie du fauve au grisâtre, la tête, le cou ainsi que le ventre sont légèrement plus clairs. Les jeunes sont plus clairs que les adultes.
(Des cas d’albinisme et de mélanisme ont été observés).
Ses oreilles sont larges, arrondies, poilues et blanches à l’intérieur.
La queue est assez courte, touffue et blanche sur le dessous.
Des bandes noires se distinguent (pas toujours) sur le devant des membres antérieurs.

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum mâle – Moremi game reserve – Botswana

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum femelle – Moremi game reserve – Botswana

Seul le mâle porte des cornes. Celles-ci sont annelées sur la moitié inférieure, courbées en arrière avec un léger retour vers l’avant près de la pointe. Elles sont plus ou moins divergentes. Leur longueur est en moyenne d’une trentaine de cm et peuvent atteindre 45 cm.
Elles commencent à pousser vers l’age de 6 mois.
Les cornes du cobe des roseaux permettent de ne pas confondre cette espèce avec les deux autres réduncas (Bohor et de montagne) qui ont des cornes plus courtes et en forme de crochets orientés vers l’avant.
Sous chaque oreille le cobe des roseaux porte un patch de peau nue, il s’agit de glandes sub-auriculaires. Celles-ci sont de couleur claire mais deviennent foncées lorsqu’elles sont stimulées.

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum mâle – Moremi game reserve – Botswana

1.2. Sous espèces et variantes géographiques:
2 sous espèces.
Redunca arundinum arundinum au Sud du Zambèze.
Redunca arundinum occidentalis en Afrique Tropicale.

2. Comportement:
Ce bovidé est plutôt nocturne en saison humide mais est actif le jour en saison sèche.
Il vit seul, en couple ou en famille avec les jeunes. On observe rarement plus de six individus, sauf en saison sèche où des groupes d’une vingtaine de reduncas peuvent être observés.

Le Cobe des roseauxCouple de reduncas arundinum arundinum – Moremi game reserve – Botswana

Le cobe des roseaux est plutôt difficile à rencontrer en pleine journée car il aime se coucher dans les hautes herbes.

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum mâle – Moremi game reserve – Botswana

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum mâle – Moremi game reserve – Botswana

Il est sédentaire et il n’aime pas se mélanger avec d’autres espèces.
Il marque la périphérie de son territoire par des dépôts de fèces et d’urine.
Bien que vivant toujours près de l’eau, il répugne à s’y engager.
En cas de danger, le redunca émet par le nez un sifflement d’alarme aigu.
Dans le fuite, en courant, il émet une sorte de cliquetis et se déplace en effectuant des mouvements rappelant ceux d’un cheval à bascule. Après quelques bonds, il stoppe sa course pour regarder en arrière.

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum occidentalis femelleParc national de Liuwa plainZambie

3. Reproduction:
Le redunca commun atteint la maturité sexuelle vers 2 ans pour les femelles et 3 ans pour les mâles.
Après une gestation de 200 jours environ la femelle donne naissance à un petit qui pèse environ 4,5 Kg.
Le jeune reste caché pendant les six à huit premières semaines voire deux mois, couché dans les hautes herbes épaisses. La femelle revient vers lui quelques fois par jour pour l’allaiter.
Durant cette période, le jeune est déplacé régulièrement.
Il est sevré au bout d’environ1 an, âge à partir duquel il devient indépendant.

4. Biologie et anatomie:
Toutes les fonctions des glandes sub-auriculaires ne sont pas clairement déterminées. Les mâles s’en servent notamment pour marquer leur territoire sur la végétation.

5. Régime alimentaire:
Essentiellement herbivore, il consomme principalement des graminées.
Il mange cependant des feuilles en fin de saison sèche lorsque la qualité des herbes est médiocre. Ils aiment s’alimenter dans les zones de brûlis.
Il est dépendant de l’eau et doit boire chaque jour.

6. Prédateurs:
Ses principaux prédateurs sont les grands félins, lions, léopards, guépards et la hyène tachetée. Ils sont aussi prédatés par les lycaons, les servals et parfois les crocodiles. Le chacal ainsi que les aigles et les pythons sont des prédateurs pour les jeunes.

7._ Habitat, distribution et évolution de la répartition:
Le cobe des roseaux vit dans les zones de hautes herbes et de roseaux à proximité d’étendues d’eau permanentes (marais, zones humides, plaines inondables ou étangs).

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum mâle – Moremi game reserve – Botswana

Le Cobe des roseauxRedunca arundinum arundinum femelle – Moremi game reserve – Botswana

En général, il évite les zones trop découvertes et les forêts. La présence de l’eau lui est indispensable.
Des populations de Cobes des roseaux ont été introduites dans le Nord de la Namibie sur des terres privées en dehors de la zone de répartition historique de l’animal.

Les causes de sa disparition sont:
Le braconnage. Autrefois très présent dans les savanes du Sud du Congo, il en a maintenant quasiment disparu suite à la pression excessive de la chasse illégale, du braconnage et du commerce de viande de brousse.

8. Interactions avec l’homme:
Pas d’interaction particulière connue.

9. Informations complémentaires:

9.1.  Origine du nom:
Comme évoqué au paragraphe 1, le nom de ce mammifère pose problème.
En effet dans la littérature et sur internet, on trouve tout et n’importe quoi.
Premièrement, le cobe des roseaux n’est donc pas un cobe, c’est un rédunca (redunca arundinum).
Suivant les ouvrages, le plus souvent traduits de l’anglais on lui trouve les noms de Cobe des roseaux, grand cobe des roseaux, rédunca, rédunca commun.
Même des documents de références donnent des noms erronés et fantaisistes comme par exemple la fiche IUCN ou encore l’encyclopédie Mammals of Africa qui le baptise redunca grande !
Le deuxième problème vient du fait que l’on retrouve le même soucis de nomination pour le redunca bohor (redunca redunca). Lui aussi est parfois nommé cobe des roseaux, redunca, nagor ou encore redunca bohor.
Ceci provoque une confusion dans la dénomination de ces deux espèces.
Si je prends en compte des ouvrages sérieux en langue française comme, Les antilopes d’Afrique par P.J. Corson 2004, le Guide des grands mammifères d’Afrique par J. Dorst 1972 et Kenya, Tanzanie, le guide du safari, faune et parcs par M. Breuil, J.P. Mayeur et F. Thille 1998, tous sont d’accord pour désigner le redunca arundinum comme cobe des roseaux. Le dernier ouvrage propose l’appelation redunca commun.
Celle-ci est tout à fait adaptée et homogène avec la dénomination anglophone qui est common reedbuck ou southern reedbuck.

9.2. Origine/espèces fossiles:
Pas de données pour le moment.

9.3. Les cobes des roseaux à travers l’histoire:
Pas de données pour le moment.

9.4. Iconographie:
Non traité pour le moment.

10. Bibliographie:
Kingdon, J. & Hoffman, M. 2013. Volume VI Mammals of Africa Bloomsbury.
Castello, J.R. 2016. Bovids of the World Princeton University Press.
Dorst, J. et Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique Delachaux & Niestlé.
Frost, W. 2014. The Antelope of Africa Jacana Media.

11. Liens:
Animal Diversity Web – Redunca arundinum – Southern reedbuck

 

Oryctérope

Orycteropus afer

Aardvark, Antbear

Ordre des Tubulidentés, Famille des Oryctéropidés, Genre Orycteropus
Hauteur au garrot: 50 à 60 cm
Poids: 40 à 80 Kg
Longueur du corps: 140 à 180 cm
Longueur de la queue: 45 à 60 cm
Gestation: Environ 7 mois
Nombre de petits par portée: 1 (rarement 2)
Longévité: 18 à 24 ans en captivité
Lien vers Fiche IUCN:

Oryctérope – Parc national de Nxai Pan – Botswana

1. Description, sous espèces et variantes géographiques:

1.1 Description:
L’oryctérope ou oryctérope du cap ou encore cochon de terre est seul à faire partie de l’ordre des tubulidentés.
Il possède une silhouette atypique et de ce fait, il ne peut être confondu avec aucun autre mammifère africain. Il ressemble à un porc croisé avec un kangourou !
Animal assez commun en Afrique subsaharienne mais dont les observations sont rares du fait de ses mœurs très nocturnes.

L’oryctérope est massif, avec un dos voûté, une tête conique, allongée, surmontée par de longues oreilles, mobiles et pointues. Il est doté d’un long groin tubulaire et flexible dont les narines sont entourées de poils très serrés. La tête semble petite en proportion du corps.
Son corps porté par des membres courts et musclés est terminé par une queue conique épaisse à la base. Celle-ci également très musclée sert d’appui à l’animal.
Ses membres puissants sont terminés par des doigts prolongés par de grosses griffes droites (4 pour les pattes antérieures et 5 pour les pattes postérieures).
L’animal est muni d’une peau épaisse de couleur gris-rose à gris-brun. Celle-ci est recouverte de rares poils (soies) grossiers et clairsemés qui sont plus foncés sur les pattes et la queue.
Les jeunes sont plus velus que les sujets âgés.
Le dimorphisme sexuel est quasi inexistant. Le mâle possède des testicules inguinaux et sous cutanés.
C’est un animal qui joue un rôle très important pour l’écologie de la savane en limitant la prolifération des termites et en fournissant un habitat pour un grand nombre d’animaux avec ses terriers abandonnés.
Il assure aussi à lui seul la reproduction d’une espèce de cucurbitacée (melon de terre «cucumis humifructus») dont il mange les fruits souterrains et en assure la fertilisation et le semis des graines par ses excréments (Les pépins passent intacts au travers du système digestif).

1.2 Sous espèces et variantes géographiques:
Certains auteurs annoncent 18 sous espèces. Ceci n’est pas établi officiellement faute d’études sérieuses. Il existe cependant suivant les populations, des variations notables au niveau des proportions du museau, de taille de l’animal et de la couleur.

2. Comportement:
L’oryctérope est un mammifère nocturne voire crépusculaire très discret.
Il est très rarement visible le jour, toutefois en Afrique Australe pendant l’hiver, il peut être actif en début ou en fin de journée car au plus froid de la nuit ses principales proies se réfugient plus profondément dans les termitières. Il peut aussi être actif de jour en cas de sécheresse extrême.
Timide et craintif, il passe ses journées à dormir au fond de son terrier et part en quête de nourriture 1 à 2 heures après le crépuscule.
C’est un animal semi sédentaire qui peut se déplacer en fonction de l’abondance des termites.
Il est principalement solitaire mais il est possible de rencontrer une femelle et son jeune.
L’oryctérope est digitigrade.
Ses déplacements sont normalement lents, mais en cas de danger l’oryctérope est capable de fuir très rapidement (40 km/h).
En cas d’agression, la stratégie adoptée est la fuite pour se réfugier dans son terrier.
Il est également capable de s’enfouir très rapidement dans le sol (1 mètre de galerie creusé en 5 mn).
Si il est acculé, il fait face et se défend avec ses puissantes griffes et sa queue musclée.
L’oryctérope produit des grognements, il émet également des sortes de bêlements lorsqu’il est effrayé.

3. Reproduction:
L’oryctérope est polygame, les couples ne se forment qu’au moment de l’accouplement.
La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de 2 ans.
Les nouveaux nés pèsent environ 2 Kg , ils sont allaités par la mère qui possède 2 paires de mamelles (2 inguinales et 2 abdominales).
Sevrés vers l’âge de 4 mois environ, ils commencent à consommer de la nourriture à partir de 14 semaines.
Le jeune reste au terrier pendant les deux ou trois premières semaines de sa vie et commence à acquérir son indépendance vers l’âge de 6 mois.

4. Biologie et anatomie:
La vue de l’oryctérope est mauvaise mais son ouïe et son odorat sont très développés.
C’est principalement ce dernier qui est utilisé pour la quête de nourriture.
L’oryctérope a la possibilité d’obturer ses narines et ses oreilles notamment pour se protéger de l’agression des « soldats termites » et aussi lorsqu’il creuse son terrier ou une termitière.
Ses narines sont également protégées de la poussière par la présence de poils faisant office de filtre.
Une des grandes particularité de cet animal c’est qu’il ne possède que des prémolaires (8) et des molaires (12).
Elles sont composées de 1000 à 1500 petits tubes en ivoire, elles n’ont pas de racines elles sont dépourvues  d’émail et poussent en continu.
C’est cette forme tubulaire des dents qui est à l’origine du nom de son ordre zoologique des tubulidentés.
L’oryctérope utilise peu ses dents pour mastiquer, la majeur partie des aliments sont broyés dans la région pylorique de son estomac.
Il possède une langue vermiforme longue d’une trentaine de centimètres, celle-ci est enduite d’une salive visqueuse.
Le crâne de l’oryctérope est de forme allongée et vaguement tubulaire. Il en est de même chez les espèces fossiles, car c’est une des caractéristiques de tous les tubulidentés.

Photo : From the collections of Skulls Unlimited International (Wikimedia Commons).

5. Régime alimentaire:
L’oryctérope consomme principalement des termites qu’il récolte en surface ou en éventrant des termitières à l’aide de ses grosses griffes puissantes.
Lorsqu’il est en quête de nourriture, l’oryctérope se déplace le nez près du sol, cela lui permet de repérer à l’odorat les colonnes de termites progressant au sol.
On estime qu’il en consomme près de 50.000 par nuit, pour cela il se déplace de termitière en termitière pouvant ainsi parcourir entre quinze et trente kilomètres.
Il les collecte avec sa longue langue (d’environ 30 cm) enduite d’une salive visqueuse.
Il consomme également des fourmis ainsi que des larves de coléoptères, voire des sauterelles et autres insectes en cas de besoin.
La prépondérance de la consommation de fourmis ou de termites varie en fonction de la période. Plus de fourmis en saison sèche, plus de termites en saison humide. Son régime alimentaire varie également en fonction de la zone géographique et de l’abondance relative entre fourmis et termites.
Quelques fruits et cucurbitacées comme le melon ou concombre de terre (cucumis humifructus surnommé en anglais «aardvark cucumber» ou encore «aardvark pumpkin») font occasionnellement partie de son menu, il y trouve l’eau nécessaire à son hydratation en période sèche.
Lorsqu’une termitière est visitée, l’animal n’y revient en général pas avant une semaine, temps nécessaire aux termites pour reconstituer l’édifice.
Ses excréments sont en forme d’olive ou oblongs, ils mesurent de 2 à 4 cm et sont de couleur claire. Ils sont très denses et compacts, ils contiennent du sable ainsi que des parties indigestes comme les têtes de fourmis et de termites.
Lors de leurs production, ils sont déposés non loin du terrier dans un petit trou d’environ 10 cm de profondeur et soigneusement recouverts de terre.

6. Prédateurs:
Principalement la hyène tachetée et l’homme, mais aussi lion, léopard, guépard, lycaon, gros pythons.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition:
L’oryctérope est présent dans une très grande partie de l’Afrique Sub-Saharienne.
On le trouve principalement dans les savanes sèches et les forêts claires.
Il apprécie les zones dégagées aux sols sableux ou argileux où il peut aisément creuser ses terriers.
Il vit là où il y a des termitières et évite les sols trop durs et les zones inondables.
L’oryctérope dispose de plusieurs sortes de terriers.
– Des provisoires, creusés pour abriter l’animal surpris par le lever du jour et le protéger du soleil et de la chaleur, ils font quelques mètres de long au maximum.
– Des terriers principaux qui peuvent descendre jusqu’à 3 mètres sous terre voire 6 m si le sol est assez meuble. Ils sont constitués d’un réseau de galeries de 40 à 50 cm de diamètre, inclinées et pouvant mesurer plusieurs dizaine de mètres de long.
Une ou plusieurs chambres sphériques complètent ces abris qui peuvent compter plusieurs entrées.
Les terriers occupés sont obstrués par un amas de terre avec uniquement un trou laissé pour l’aération. Un terrier habité peut être caractérisé par la présence de nombreuses petite mouches sur les parois ombragées à l’entrée de celui-ci.
Les terriers abandonnés sont largement réutilisés par de nombreux animaux.
En premier lieu les phacochères, mais aussi les hyènes, chacals, lycaons, porc-épics, civettes, genettes, protèles, chats sauvages et chauves-souris pour les mammifères. Les autres espèces utilisant les terriers sont certains reptiles comme les varans et des oiseaux comme certaines chouettes et les hirondelles bleues qui y construisent leur nid.

Les causes de sa disparition sont:
Le réchauffement climatique entrainant la disparition des termites de certaines zones géographiques (Afrique du Sud) et donc de sa principale ressource alimentaire.
– L’homme par le braconnage pour sa chair appréciée pour sa viande riche en graisse et des parties du corps utilisées en médecine traditionnelle et en pratiques animistes.
Les dents et les griffes sont utilisées comme porte bonheur, le nez et les griffes sont censées posséder un grand pouvoir.
En Afrique de l’Ouest, la «main droite» de l’oryctérope est utilisée pour repousser les mauvais sorts.

8. Réserves où l’animal a été observé par l’auteur:
Parc national de Nxai Pan au Botswana.

9. Interactions avec l’homme:
Par le creusement de ses terriers et le fouissage lors de la recherche de nourriture, l’oryctérope peut causer des dégâts dans les zones cultivées ainsi que dans les digues. De ce fait il fait l’objet de représailles de la part des populations concernées.

10. Informations complémentaires:

10.1 Origine du nom:
Le nom oryctérope vient du grec, oruktêr «qui creuse» et ôps «apparence».
Le nom aardvark communément utilisé par les anglophones est le nom Afrikaans qui signifie «cochon de terre». En Afrikaans, il existe également la variante Erdvark.
Le nom anglais est antbear, nom trompeur et dont l’origine n’est pas connue.

10.2 Origine/espèces fossiles:
L’oryctérope semble être un fossile vivant car il n’a pas ou peu évolué depuis 22 millions d’années, il est assez peu différent des fossiles retrouvés datant du Miocène.
Cet animal est probablement d’origine africaine, mais des formes fossiles ont été identifiées en Eurasie et à Madagascar.

10.3 L’oryctérope à travers l’histoire:
L’oryctérope fut décrit pour la première fois en 1766 par le zoologiste allemand Peter Simon Pallas.

10.4 Iconographie:

Wikimedia Common/Archive Pearson Scott Foresman

Gravure ancienne représentant des oryctéropes

L’oryctérope est largement représenté sur de nombreux timbres poste.

11. Bibliographie:
– Stuart, C. & M. 2015. Stuart’s Field Guide to Mammals of Southern Africa, Struik Nature.
– Breuil, M. Mayeur, J.P. Thile, F. 1998. Kenya Tanzanie Le guide du safari Faune et parcs, Editions MARCUS.
– Lamarque, F. 2004. Les Grands Mammifères du Complexe WAP, ECOPAS.
– Dorst, J. & Dandelot, P. 1972. Guide des grands mammifères d’Afrique, Delachaux & Niestlé
Kingdon, J. 2006. Guide des mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
Kingdon, J. 2011. The Kingdon Field Guide to African Mammals, A&C Black Publishers.
– Dabonneville, C. 2017. L’oryctérope, clé de voute de la savane africaine, Revue Espèces N°26.
– Simfukwe, H. 2017. The Aardvark : The awesome animal nicknamed « Bush Excavator », in The Eye – Malawi.
– Carnaby, T. 2010. Beat about the bush – Mammals, Jacana Media.
– Taylor, A. Lehmann, T. 2013. Mammals of Africa – Volume 1, Bloomsbury Publishing.

12. Liens:
Lien vers fiche Animal Diversity Web.
Aardvark that washed up on Cape Town beach was likely victim of illegal trade.

 

Girafe de Kordofan

Giraffa camelopardalis antiquorum

Kordofan Giraffe

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Zoo de Paris, Bioparc – zoo de Doué la Fontaine.

Cette sous sous espèce appelée aussi girafe d’Afrique Centrale est présente dans le Nord du Cameroun, dans le Sud du Tchad, en République Centre Africaine, dans l’Ouest du Sud Soudan et au Nord Est de la RDC dans le PN de Garamba.
Suite aux analyses génétiques dont les résultats ont été publiés en septembre 2016 la girafe de Kordofan est maintenant considérée comme une des trois sous espèce de la girafe Nordique , Giraffa camelopardalis.
En 2016, la population de girafes de Kordofan était estimée à 2.000 individus. (46 spécimens recensées en 2017 dans le parc national de Garamba en RDC)

Girafes de Kordofan – Femelle et mâle – Bioparc Doué la Fontaine

Girafes de Kordofan – Femelle et son jeune – Bioparc Doué la Fontaine

Girafe de Kordofan – Bioparc Doué la Fontaine

Robe de la girafe de Kordofan – Bioparc Doué la Fontaine

 

Girafe du Cap

Giraffa camelopardalis giraffa

Southern or Cape Giraffe

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc national des Matopos au Zimbabwe et à Mokolodi Nature Réserve au Botswana.

Cette sous sous espèce est présente dans le Nord de l’Afrique du Sud, dans le Sud et le Sud Est du Zimbabwe, dans le Sud Ouest du Mozambique et dans le Sud Est du Botswana.
Suite aux analyses génétiques dont les résultats ont été publiés en septembre 2016 la girafe du Cap est maintenant considérée comme une des deux sous espèce de la girafe du Sud , Giraffa giraffa.
En 2016, la population de girafes du Cap était estimée à 31.500 individus.

Girafe du Cap – Mokolodi – Botswana

Girafe du Cap – Mokolodi – Botswana

Robe de la girafe du Cap – Mokolodi – Botswana

Fossa

Cryptoprocta ferox

Fossa

Ordre des Carnivores, Famille des Eupléridés
Hauteur au garrot: Environ 35 cm
Longueur du corps: 70 à 80 cm
Longueur de la queue: 65 à 70 cm
Poids: 6 à 10 Kg pour le mâle et 5 à 7 Kg pour la femelle.
Gestation: 3 mois
Nombre de petits par portée: 1 à 6 (2 à 4 en moyenne)

Alimentation: Lémuriens, petits vertébrés, tenrecs, rongeurs, oiseaux, lézards.

Prédateurs: L’homme.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Zoo du Lunaret (Montpelier), Zoo de Paris.

Lien vers fiche IUCN. Lien vers carte de répartition géographique IUCN.

Le fossa, appelé aussi cryptoprocte féroce est endémique de Madagascar.
C’est le plus grand carnivore de l’île.
Malgré ses allures de félin, le fossa ne fait pas partie des félidés. Il est le seul représentant de la famille des eupléridés.
C’est un animal essentiellement forestier et un excellent grimpeur. Il chasse aussi bien au sol que dans les arbres, de jour comme  de nuit.
Ses griffes semi rétractiles et ses coussinets lui permettent de se déplacer rapidement dans les arbres et de faire de grands bonds, sa longue queue lui servant de balancier.
Lorsqu’elles sont en chaleur, les femelles attirent plusieurs mâles avec qui elles s’accouplent tour à tour.
L’accouplement se déroule souvent dans les arbres.

Fossa mâle – Zoo de Paris

Fossa mâle – Zoo de Paris

Fossa mâle – Zoo de Paris
Sa queue, presque aussi longue que le corps lui sert de balancier lors de ses déplacements dans les arbres.

Fossa mâle – Zoo de Paris
Le fossa est pourvu de puissantes griffes semi rétractiles, associées à des coussinets performants, ceci lui assure une parfaite adhésion aux branches et aux troncs lors de ses déplacements.

Genette commune à grandes taches

Genetta maculata

Common large spotted genet, Blotched genet, Rusty spotted genet

Ordre des Carnivores, Famille des Viverridés
Hauteur au garrot: 15 à 20 cm
Poids: 1,5 à 2,5 Kg
Longueur du corps: 40 à 50 cm
Longueur de la queue: Environ 40 cm
Gestation: Environ 70 jours
Nombre de petits par portée: 2 à 5

Alimentation: Carnivore à tendance omnivore; petits mammifères (jusqu’à la taille du lièvre), oiseaux, serpents, grenouilles, insectes, oeufs, fruits, champignons, parfois des charognes.

Prédateurs: Serval, caracal, léopard, ratel, chacal, hyène tachetée, rapaces nocturnes.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc national de la Ruaha et Selous game reserve en Tanzanie, parc national de la South Luangwa en Zambie.

Lien vers fiche IUCN. Lien vers carte de répartition géographique IUCN.

Cette genette appelée aussi genette à taches rousses est un carnivore de petite taille à l’allure féline.
Elle est présente dans une grande partie de l’Afrique sub-Saharienne sauf pour la partie australe du continent.
Sur la partie Est et la pointe Sud de l’Afrique du Sud, cette genette laisse la place à la genette tigrine, Genetta tigrina. Certains ouvrages et auteurs font l’amalgame de ces deux espèces.
Les caractéristiques de la genette commune à larges taches sont; un pelage de fond gris jaune à jaune ocre, une ligne noire sur le sommet du dos bien marquée, ses flancs comportent 3 ou 4 rangées de taches.
Les 2 rangées supérieures sont composées de taches plus grosses, de forme ronde ou carré, avec la périphérie de la tache plus sombre voire noire et le centre brun ocre. En descendant vers le ventre, ces taches deviennent plus petites.
Nota: La genette étant un animal nocturne, la distinction des couleurs du pelage n’est pas évidente et est influencée par la nature de la source de lumière ; projecteur, phares de voiture, lampe torche, etc.
La queue de la genette à grandes taches est presque aussi longue que le corps, elle comporte 6 à 9 anneaux noirs bien marqués, l’extrémité est noire.
Solitaire, parfois en couple, genetta maculata vit dans des habitats variés comme les zones de brousse et les forêts claires, elle n’hésite pas à s’approcher des zones habitées par l’homme et ses volailles.
Ce vivérridé est un mammifère terrestre mais est aussi adapté à la vie arboricole.

Genetta maculataGenetta maculata – Selous game reserve – Tanzanie

Genette communeGenetta maculata – Selous game reserve – Tanzanie

Common spotted genetGenetta maculata – Parc national de la South Luangwa – Zambie

Blotched genetGenetta maculata – Parc national de la Ruaha – Tanzanie

 

Macroscélide de Peters

Rhynchocyon petersi

Black-and-rufous giant sengi, black and rufous elephant shrew

Ordre des Macroscélides, Famille des Macroscélididés

Longueur du corps: Environ 30 cm
Longueur de la queue: Environ 23 cm
Poids: 400 à 690 g
Gestation: 40 jours
Nombre de petits par portée: 1 à 3

Alimentation: Insectivore

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Selous game reserve en Tanzanie.

Lien vers fiche IUCN. Lien vers carte de répartition géographique IUCN.

Le Macroscélide de Peters est aussi parfois appelé Rhynchocyon de zanj ou encore à tort musaraigne éléphant de Peters, les macroscélides n’étant pas des musaraignes.
En anglais il prend également plusieurs noms; Black-and-rufous giant sengi, Zanj elephant shrew, black-and-rufous elephant shrew.
C’est un grand macroscélide au dos et à la croupe noire, le cou et les épaules sont roux orangé. Sa queue est dépourvue de poils.
Son nez est très allongé et mobile.
Sa distribution est très restreinte et fragmentée. On ne le trouve que sur l’Est de la Tanzanie, à Zanzibar et à Mafia, ainsi que dans l’extreme Sud Est du Kenya.
Il est représenté par deux sous espèces ; Rhynchocyon petersi petersi pour la sous espèce continentale et Rhynchocyon petersi adersi pour la sous espèce insulaire.
Animal solitaire, terrestre, diurne et très discret, il se rencontre dans différents types de forêts, dans les champs ainsi que dans les jardins.
Sa présence est trahie par le bruit qu’il produit en fouillant dans les feuilles sèches lors de sa quête de nourriture.
Lorsqu’il se sent en danger il fuit à une vitesse impressionnante.

RhynchocyonMacroscélide de Peters – Selous River Camp – Tanzanie

Macroscelide_PetersMacroscélide de Peters – Selous River Camp – Tanzanie

Petit koudou

Ammelaphus imberbis

Lesser kudu

Ordre des Cétartiodactyles, Famille des Bovidés

Hauteur au garrot: 0,9 à 1,1 m
Poids: Environ 100 Kg pour le mâle et 70 Kg pour la femelle.
Gestation: Environ 7 mois
Nombre de petits par portée: 1

Alimentation: Feuilles, pousses, fruits, fleurs, gousses, occasionnellement de l’herbe.

Prédateurs: Lion, léopard, lycaon, hyène tachetée.

Réserves où l’animal a été observé par l’auteur: Parc national de la Ruaha en Tanzanie, Zoo du Lunaret à Montpelier.

Lien vers Fiche IUCN. Lien vers carte de répartition géographique IUCN.

Le petit koudou dont le nom scientifique était auparavant Tragelaphus imberbisest une antilope endémique de l’Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ethiopie, Somalie). La limite sud de son aire de répartition est le parc national de la Ruaha en Tanzanie.
Sa silhouette est assez semblable à celle du grand koudou mais les différences sont notables. Comme son nom l’indique il est assez petit, environ 1 m au garrot contre près de 1,5 m chez le grand koudou.
Le petit koudou porte un chevron blanc incomplet sur le front, 2 taches blanches à la gorge, des taches blanches à l’intérieur des jambes et le mâle ne porte pas de barbe sous le cou.
Le pelage est gris à fauve clair et fonce avec l’age. Les flancs sont parsemés de 11 à 15 rayures blanches bien marquées alant du dos au ventre.
Deux sous espèces sont identifiées, Ammelaphus imberbis imberbis, petit koudou du nord, Northern lesser kudu pour la corne de l’Afrique et Ammelaphus imberbis australis, petit koudou du Sud, Southern lesser kudu,  pour l’Afrique de l’Est.
Le petit koudou aime les zones arides à végétation assez dense comme la broussaille sèche, les buissons d’épineux.
Ce bovidé est assez craintif et s’aventure peu à découvert. Il est capable de se passer d’eau durant de longues périodes.
Les mâles adultes sont souvent solitaires, les femelles et les jeunes vivent en petits groupes de 3 à 6 individus.

Zoo de MontpelierPetit koudouPetit koudou mâle – Zoo du Lunaret – Montpellier

Zoo de MontpelierPetit koudouPetit koudou femelle – Zoo du Lunaret – Montpellier

Zoo de MontpelierPetit koudouPetit koudou mâle – Zoo du Lunaret – Montpellier

lesser_kuduPetits koudous femelles et jeunes – Parc national de la Ruaha – Tanzanie

kudu_ruahaPetit koudou femelle avec impalas – Parc national de la Ruaha – Tanzanie

koudou_ruahaPetit koudou mâle – Parc national de la Ruaha – Tanzanie

petit_koudouPetit koudou femelle – Parc national de la Ruaha – Tanzanie