Potamochère du Cap

Potamochoerus larvatus

Bush Pig

Ordre des Cetartiodactyles, Famille des Suidés, Genre Potamochoerus
Hauteur au garrot: 55 à 100 cm.
Poids: 55 à 105 Kg pour le mâle, 45 à85 Kg pour la femelle.
Longueur du corps: 1,0 à 1,7 m.
Longueur de la queue: 30 à 45 cm.
Gestation: Environ 120 jours.
Nombre de petits par portée: Couramment 3 à 4, jusqu’à 8.
Longévité: 15 ans environ.
Lien vers Fiche IUCN:

Potamochère du Cap Potamochère du Cap – P.l. hassama – Parc de Mahale – Tanzanie

1. Description, sous espèce et variantes géographiques:

1.1. Description:
Le potamochère du Cap possède une silhouette proche de celle du sanglier. C’est un animal massif et court sur pattes.
Son corps est poilu, sa tête est allongée et il possède des touffes de poils à l’extrémité de ses oreilles. Une crinière de poils longs et plus clairs que ceux du reste du corps est présente sur son dos.
Sur la face, les variations de couleur de pelage dessinent une sorte de masque facial.
La coloration du pelage est variable suivant les sous espèces, les individus et l’âge.
Les jeunes portent des rayures pales jaunâtres sur fond brun. Entre trois et six mois, le pelage du jeune perd ses rayures et devient brun roux. Avec l’âge les adultes deviennent gris foncé à noir.
En dehors de l’écart de taille, les différences entre mâles et femelles sont situées au niveau de la face qui comporte chez le mâle 3 paires de structures verruqueuses (protubérances et callosités).


Potamochère du Cap Potamochères du Cap – P.l. hassama – Parc de Mahale – Tanzanie

1.2. Sous espèces et variantes géographiques:
2 sous espèces sont communément reconnues.
Potamochoerus larvatus hassama. Eastern Bushpig ou White-faced Bushpig. Afrique de l’Est.
Potamochoerus larvatus koiropotamus. Southern Bushpig. Afrique Australe.

Hybridation possible avec Potamochoerus porcus dans les régions du Sud et du Sud-Est du Congo (RDC).

2. Comportement:
Le potamochère est principalement nocturne mais aussi parfois diurne en période fraîche et s’il n’est pas dérangé.
C’est un animal grégaire qui vit en groupes familiaux de 4 à 15 individus, composés généralement d’un couple dominant accompagné de truies et de jeunes d’une ou deux générations. On peut observer occasionnellement des groupes jusqu’à 30 individus.
On rencontre également des groupes d’immatures ainsi que des verrats solitaires.
Le potamochère du Cap s’est adapté aux zones agricoles et à la présence de l’homme.
Il vient se nourrir dans les cultures en provoquant des dégâts importants.
Comme le sanglier, c’est un bon nageur.
Il aime se vautrer dans la boue pour se refroidir et se déparasiter.
Ce suidé est plus agressif que le phacochère. Les mâles utilisent les callosités et les protubérances osseuses situées sur leur face pour les combats tête à tête. Ceux-ci sont appelés « snout-boxing ». Des cris et des rugissements accompagnent les combats dans lesquels un des adversaires peut être parfois mortellement blessé ou tué.
Le potamochère utilise une communication vocale variée, avec des cris, des grognements et des ronflements.
Les mâles signalent leur présence et leur rang en se frottant aux arbres et en marquant l’écorce de ceux-ci avec leurs défenses.

3. Reproduction:
Les femelles atteignent leur maturité sexuelle vers 18 mois (16 à 20 mois).
Mâle et femelle front contre front peut être un préliminaire à l’accouplement.
Pour la mise bas, les potamochères font des nids dans les fourrés épais et peuvent aussi construire des nids d’herbes entassées sur près de 3 m de large et 1 m de haut ressemblant à de petites meules de foin. Ils creusent ensuite dedans pour mettre les petits à l’abris.
La femelle donne naissance à 3 ou 4 petits, parfois jusqu’à 8. Ces derniers pèsent environ 750 g à la naissance (600 à 1Kg).
La femelle possède 3 paires de mamelles, les jeunes sont sevrés vers l’âge de 3 mois. Ils ne quittent pas le nid pendant les 15 premiers jours.

4. Biologie et anatomie:
Chez le potamochère, l’ouïe et l’odorat sont très développés mais la vue est médiocre.
Contrairement au phacochère, les défenses sont à peines visibles. Elles mesurent environ 7 cm de long et dépassent à peine sur les côtés de la tête.
Potamochère du Cap Grace à des muscles et des tendons puissants, ses narines se referment lorsqu’il fouille le sol.
Il dispose de nombreuses glandes odoriférantes situées à différents endroits du corps (poches près des défenses, glandes aux pieds, au niveau du pénis, au menton, au cou dans la crinière, glandes anales).

Potamochère du Cap Pattes antérieures du potamochère du Cap

5. Régime alimentaire:

Potamochère du Cap

Potamochère du Cap se nourrissant de déchets alimentaires
Parc national de Mahale – Tanzanie

Le potamochère du Cap est un omnivore avec une grande part végétarienne.
Il détecte sa nourriture principalement à l’odeur.
Avec son groin, il fouille le sol pour déterrer bulbes, rhizomes et tubercules.
Il consomme aussi des fruits, des champignons, des œufs, des larves, des coléoptères, des escargots, des petits oiseaux et petits mammiferes. Il est occasionnellement charognard et coprophage. Il n’hésite pas à entrer dans l’eau pour atteindre des plantes aquatiques.
Son régime alimentaire varie en fonction des saisons et de la ressource dans sa zone géographique.

Potamochère du Cap Excréments du potamochère.

6. Prédateurs:
Principalement lion, léopard et l’homme.
A Gombe (Tanzanie) des cas de prédations par des chimpanzés robustes ont été enregistrés.

7. Habitat, distribution et évolution de la répartition:
Son habitat est très varié, mais il préfère toujours les milieux couverts et denses.
Il vit à des altitudes très variables, depuis le niveau de la mer jusqu’à 3000 mètres (Forêt d’Harenna en Ethiopie) et même 4000 mètres (Mont Kilimanjaro au Kenya).
Il a été introduit à Madagascar et aux Comores.

Les causes de sa disparition sont:

La chasse pour sa chair (viande de brousse) ou par ce qu’il provoque des dégâts importants dans les cultures.

8. Réserves où l’animal a été observé par l’auteur:
Parc national de Mahale en Tanzanie.

9. Interactions avec l’homme:
Destruction des cultures par le potamochère et chasse de représailles par l’homme.

10. Informations complémentaires:
Aucune information complémentaires pour le moment.

11. Bibliographie:
– Estes, R. D. 2012. The behavior guide to African Mammals, University of California Press.
– Stuart, C. et M. 2016. Guide photo des grands mammifères d’Afrique, Delachaux et Niestlé.
– Apps, P. 2000. Smithers’ Mammals of Southern Africa, A Field Guide, Struik Nature.
– Carnaby, T. 2014. Beat about the bush, Jacana Media.
– Seydack, A.H.W. 2013. Mammals of Africa Volume VI, Bloomsbury.

12. Liens:
Potamochoerus larvatus sur Animal Diversity Web

Abondance du potamochère (potamochoerus larvatus) dans les savanes du Nord-Ouest de Madagascar.